A distance variable

NdaM en collaboration avec Rhyne (mon bras droit de l'idée suprême)


Parce que moi aussi j'ai mes moments romantiques à l'excès XD

Aucun Sirius n'a subi de dommages lors de l'écriture de ce texte, précisons-le.

HP ne m'appartient pas


Résumé : Ceci est l'histoire d'amour la plus improbable qui soit. Je ne fais que vous la compter. A vous de juger si elle est vraie ou non.


L'hiver est particulièrement froid cette année. Il a neigé plus que de raison et je dois bien avouer que j'ai eu ma dose de paysage blanc pour au moins un millénaire. Certes, cette étendue éblouissante de clarté pourrait donner une atmosphère romantique à Poudlard mais je dois me rendre à l'évidence : la bouillie de neige pénétrant dans mes chaussures et mes bas ruine le tout...

Je ressers mon échappe un peu plus autour de moi alors que j'entre pour la deuxième fois de la journée dans l'une des serres, celle-là même où j'ai malencontreusement oublié mes gants... Je sais qu'un sort de réchauffement pourrait très bien faire l'affaire. Toutefois, en tant que née moldue, je ne peux m'empêcher d'utiliser les bonnes vieilles méthodes, d'autant plus que ces gants ont été tricotés par mon unique grand-mère.

Cependant, surprise ! Je constate que mes gants ont été pris en otage ! Et pas par n'importe qui en plus ! Il fallait que cela soit lui ! Un Serpentard ! Et pas l'un des moindre ! Je déglutis difficilement tout en me décidant à m'approcher. Mes gants ont bien trop de valeur à mes yeux pour que je ne baisse les bras aussi vite !

Je me positionne devant lui, prête à crier un sermon qui finit par s'étouffer sur mes lèvres. Qu... ? Il dort ? J'approche mon visage du sien étudiant les traits droits et fiers ainsi que la petite fente séparant ses deux sourcils. Inquiet jusque dans son sommeil ? J'esquisse un sourire malgré moi. Mignon. Oui, il est mignon. Bien trop d'ailleurs.

Je regarde mes gants qu'il a enfilé sûrement plus par curiosité qu'autre chose, enfin ce n'était qu'une pure supposition. Après tout, pourquoi un sang pur s'amuserait-il à mettre des gants autrement ?

Je hausse les épaules et me met à chercher ce que j'estime avoir de plus précieux : mon calepin à dessin. Je fais un bref croquis de lui, l'arrache et laisse un petit mot avant de recommencer un dessin bien plus abouti que je conserverai précieusement. Je prends également quelques clichés avec mon appareil photo. A vrai dire, je réussis même à finir ma pellicule...

A celui qui a pris mes gants en otage,

Je ne me suis pas sentie le cœur à te réveiller... Du coup, j'ai eu le loisir de te dessiner en position de faiblesse comme tu peux le voir sur le croquis. Je me suis également permise de prendre quelques photos.

Je te propose donc un échange de bon procédé : mes gants contre la non divulgation de mes preuves accablantes de ton côté tout mignon. Je n'en reviens pas qu'un futur mangemort puisse ressembler à un ange déchu lorsqu'il dort ! Enfin, soit... Passons.

Si tu acceptes, dépose mes gants dans la bibliothèque sur l'étagère réservée au veracrasse dans deux jours (on sait tous que c'est la plus utilisée... hélas).

Cordialement,

Himitsu

Ne vous en faites pas, Himitsu n'est ni mon prénom, ni mon nom, juste un surnom emprunté au japonais choisi dans l'instant. A quoi bon mourir si jeune et surtout pour des gants ? Il saura déjà que je suis folle, pas besoin qu'il sache en plus qui je suis réellement.

Cela fait maintenant deux jours et je ne tiens plus en place. Il faut que je sache, toutefois, je ne veux pas être prise au piège avec lui. Je suis sûre qu'il attendra près des gants, ne serait-ce que pour savoir qui je suis. Toutefois, il y a de fortes chances qu'il s'en prenne à moi. Je déglutis difficilement en retenant un frisson rien que d'y penser.

C'est donc pourquoi j'avais mis en place un plan infaillible : envoyer ma meilleure amie, la préfète Lily Evans. Elle est sûrement ce qui se rapproche le plus de la Suisse. Elle est amie avec plusieurs Serpentards et les autres se contentent de l'accepter tant bien que mal (sauf exception de grosses déficiences mentales). Elle est même amie avec la Belgique, Severus Rogue. Il aimerait rester neutre mais il se fait à chaque fois maltraité...

«Lily... Tu pourrais me rendre un service, commençai-je de ma voix la plus gentille possible.

_ Lequel, déclare-t-elle sans pour autant écouter attentivement alors qu'elle cherche un livre sur les étagères.

_ Tu pourrais aller récupérer mes gants à la section veracrasse ?

_ Qu'est-ce que cela cache, questionne-t-elle suspicieuse.

_ Et ce que le joker « je t'explique après » peut entrer en vigueur ? »

Elle hausse les épaules et part vers le rayon le plus sombre. Elle est vraiment trop gentille... Pourtant, ma meilleure amie est bien longue pour trouver une pauvre paire de gants. Se peut-il qu'il ait refusé le marché ? Peut-être n'a-t-il pas vu ma lettre... il me semble plus vraisemblable qu'il l'ait brulé directement.

Finalement, Lily revient vers moi l'air totalement choquée. Elle me passe d'ailleurs froidement à côté pour ainsi sortir de la bibliothèque. Je la suis de près, ne la lâchant pas du regard. Que s'est-il passé ? J'ai bien envie de lui demander mais je vois bien que ce n'est pas le moment.

Elle est devenue rouge et cela ne présage rien de bon. Nous avons dévalé les escaliers, je crois même qu'elle a bousculé Remus sans s'excuser... Elle s'est précipitée dehors en attendant à peine que je ferme la grande porte pour hurler.

« Tu trouves Regulus mignon ! »

J'ai donc eu raison en estimant qu'il serait présent... Pour le mignon, où est le trou de souris que je m'y cache ? Il est-là ! Mince, je suis trop grande !

« Élisabeth ! Ne pense même pas à entrer dans ce mini trou ! De un, c'est impossible et de deux, je te traquerais jusqu'en enfer pour te tirer les vers du nez !

_ D'accord ! Je me rends... C'était il y a deux jours, déclarai-je pour commencer mon récit que j'espère court et concis, j'ai oublié mes gants à la serre, tu t'en rappelles ? »

Elle acquiesce. Puis voyant que je ne continue, elle me foudroie du regard et insiste d'un geste de la main.

« Viens-en aux faits, Liz !

_ Et bien, il se trouve que Regulus les avait enfilé et qu'il dormait profondément, dis-je d'une traite avant de ne plus en avoir le courage. »

Je la vois réfléchir. Elle doit être en train de recouper ce que lui a dit Regulus avec ma propre histoire... Elle semble finalement satisfaite et se rapproche de moi malicieusement :

« Tu as des preuves de ce que tu avances, je me trompe ? Je veux les voir !

_ A une seule condition, tu me racontes ce qu'il s'est passé au rayon veracrasse ! »

Elle acquiesce en m'entraînant dans notre dortoir. Elle était vraiment pressée d'admirer Regulus en train de dormir... Cette fille ne sait vraiment pas se contrôler face aux nouvelles croustillantes...

« Il est à tomber, s'écria-t-elle en se levant précipitamment. Je veux un double ! Et pas la peine de me dire non, si j'ai accepté que tu installes une chambre noire ici, c'est bien pour en profiter !

_ Je t'ai déjà fait un double de toutes les photos de James... »

Elle me tire la langue et retourne à la contemplation de Regulus dormant. Je ne lui en veux pas. Après tout, qui croirait que Regulus, l'un des plus grands persécuteurs de Poudlard, peut paraître aussi doux qu'un agneau ?

« Tu ne m'as pas dit ce qu'il s'était passé, m'exclamai-je en me rappelant du compromis.

_ Pas grand chose... Il a juste fait une réflexion comme quoi il doutait fortement que je puisse le trouver mignon et qu'il fallait donc que je te passe cette lettre, murmura-t-elle vaguement en pointant une enveloppe d'un doigt.

_ Et il n'y a que maintenant que tu me le dis !

_ Tu te plains de mon attitude envers James mais tu n'es pas beaucoup mieux », ironisa-t-elle m'obligeant à lui tirer la langue de façon puérile.

Himitsu, je te rends tes gants à contre cœur.

C'est tout ? Pourquoi suis-je soudainement déçue ? A quoi m'attendais-je, un roman romantique ? … Un grand blanc s'installa dans mon esprit alors que je fixais cette lettre. Puis une alarme s'alluma dans ma tête. A contre cœur ? Mince ! Voilà que j'étais curieuse maintenant ! Quelle idée aussi de piquer ma curiosité à vif !

« Alors déçue, s'inquiète Lily allongée sur son lit.

_ Plus maintenant... », murmurai-je alors qu'une idée se forme dans mon esprit. Noël approche, c'est parfait.

« Elisabeth, rappelle-moi pourquoi je fais ça, me demande Lily tremblante alors qu'elle accepte le cadeau que je lui tends.

_ Parce que tu es mon amie et que j'ai des moyens de pressions sur Peter, répliquai-je un grand sourire sur les lèvres.

_ J'aimerais bien les voir ceux-là, marmonna-t-elle dans ses dents.

_ Crois-moi, ta vue en serait gravement affectée, déclarai-je en grimaçant. Allez mère Noël ! Il ne va pas rester-là toute la journée ! »

Elle grogne avant de s'avancer d'une démarche sûre d'elle. Cette fille m'étonnera toujours. Elle s'assoit à côté de la cible et commence à lui parler. Il n'a pas vraiment l'air d'écouter, en fait, je suis même sûr qu'il continue de lire son livre... Je la vois le frapper avec le cadeau, apparemment elle aussi s'en est aperçue... Elle le lui jette sur son livre avant de partir vexée.

« Vraiment pas coopératif ton bourreau des cœurs, m'affirme-t-elle pendant que nous nous cachons pour l'observer.

_ Alors les filles... » commence Sirius Black le frère de la cible avant que nous ne le bâillonnons fermement. Il ne va pas nous gâcher le plaisir d'observer la tête de son frère face à mon cadeau, non plus !

Nous le cachons derrière nous avant de retourner à notre objectif principal. La cible n'a toujours pas bougé, un bon point pour le frère qui survivra un peu plus longtemps. Elle observe la chose informe dans tous les sens avant de la soulever magiquement.

« Tu crois qu'il sait ce qu'est un cadeau de Noël, me demande subitement Lily.

_ Tu crois qu'on est habitué dès notre naissance peut-être, marmonne Sirius qui a réussi à retirer la pomme, le bâillon et la muselière qui l'empêchait jusqu'alors de parler. Au fait, pourquoi offrez-vous un cadeau à mon frère ? Vous essayez de l'amadouer ?

_ Non, on essaye de vérifier une théorie, répondit Lily très sérieusement.

_ Selon laquelle, insiste Sirius totalement intrigué.

_ Ton frère ne serait pas un monstre mais un petit animal totalement adorable, déclara Lily tout aussi sérieusement qu'un peu plus tôt.

_ Vous déconnez-là, s'écrie Sirius avant de se faire stupéfier.

_ Apprend à te taire Black », grogne Lily en le tirant dans un placard.

Je retourne mon attention sur ma proie pour constater qu'il a déjà ouvert le papier et que j'ai donc raté sa tête au moment clé ! Sirius, tu me le paieras ! Cependant, j'avoue que le voir totalement indécis face à une paire de gants est particulièrement tordant. Il finit par les effleurer du doigt s'attendant sûrement à ce que cela lui explose à la figure. Désolée de te décevoir, c'est juste des gants... Une fois qu'il semble sûr de ne rien risquer, il les fourre dans sa poche, vérifiant bien que personne ne le regarde.

Victoire !

Étant donné que tu les as abandonnés à regret, je me suis dit que cela te plairait.

Joyeux Noël,

Himitsu

J''espérais que mon cadeau entraînerait une correspondance mais bien sur, je prenais mes rêve pour une réalité. Nous devons donc trouver un nouveau plan, Lily en est particulièrement ravie d'ailleurs.

« Et si on l'encourageait au prochain match de Quidditch, me propose-t-elle fière d'elle.

_ Pourquoi cette idée me parait-elle infaisable, ironisai-je.

_ Oh moins je propose, moi, répliqua-t-elle vexée avant de se replonger dans une intense réflexion. Et si on demandait à Sirius ?

_ Après que tu l'ais abandonné dans le placard pendant un long après-midi, je ne crois pas qu'il soit très coopératif...

_ J'ai un moyen de pression, m'affirme-t-elle les yeux pleins de malice.

_ C'est James ? »

Question rhétorique. C'est bien James qu'elle approche en premier. Un petit sourire et hop c'est dans la poche. Ce type est trop éperdu d'elle... Il part en éclaireur et revient un grand sourire sur les lèvres en nous annonçant que le sac à puce daigne nous recevoir.

Nous nous asseyons en face de lui dans les fauteuils de la salle commune puis vient le grand blanc. Il ne pose aucune question, n'essaye même pas d'engager la conversation, pas la moindre blague sarcastique... rien. Lily aurait blessé son égo en lui déclarant qu'il parlait trop ? Ou étions-nous aller trop loin dans la répression du grand Dieu de la beauté magique ?

« Hum... Nous voudrions avoir des idées pour communiquer avec ton frère, commençai-je en espérant qu'il réponde enfin mais en vain. Du coup, on aurait voulu savoir si tu n'avais pas d'idées...

_ Et si on faisait une piste en chocolat, il la suivrait à coup sûr, s'exclama Lily fière d'elle sous le regard navré de Sirius.

_ Lily... Il n'y a que sur toi que ça marcherait, lui avouai-je tristement. Les gars ? Des idées ? Des suggestions ?

_ Apprendre la magie noire avec lui comme professeur, répond calmement Peter en regardant ses chaussures.

_ Peter, elle veut parler à Regulus, pas devenir mangemort, cingle Remus qui se retenait de rire.

_ Est-ce qu'il te déteste Sirius ? Sinon elle peut s'allier à lui pour te martyriser, demande Lily encore une fois plus sérieuse que jamais.

_ Tu déconnes-là, s'exclame ce dernier n'y tenant plus. Et pourquoi pas lier une salle de classe du sous sol à la grande salle avec un sort qui ne marcherait que sur Regulus pendant que tu y es !

_ C'est une idée à exploiter, murmure Lily classant l'idée comme acceptable.

_ Soyez sérieux cinq secondes, m'écriai-je finalement. Je vais quand même pas lui envoyer un hibou ! C'est bien trop normal !

_ En attendant, c'est la meilleure idée pour le moment, déclare Remus calmement.

_ Et le rendre jaloux, demande Lily pas trop sûre sur ce coup-là.

_ Il ne me connait même pas, lui rappelai-je.

_ C'est faisable, dit Remus avant d'expliquer son point de vu. Tu commences par correspondre par hiboux. Il ne te répondra probablement pas au début. Tu fais semblant de divulguer ton identité sans faire exprès en laissant des signes suffisamment discrets puis tu continues comme si de rien était. Enfin tu arrêtes toutes tes lettres, qu'il y ait répondu ou non et tu sors avec Sirius.

_ Mais ça va pas, s'étrangle Sirius qui pâlit immédiatement.

_ Sirius, murmurai-je d'une manière que j'espère séduisante.

_ Non, non et non, s'énerve-t-il en essayant de fuir.

_ J'ai des arguments de taille pour te convaincre, révélai-je sèchement avant qu'il n'ait pu disparaître.

_ C'est faux, répondit-il avec méfiance.

_ Nous savons que tu faisais encore pipi au lit à l'âge de 10 ans, commence Lily avec détermination.

_ En admettant que ce soit vrai, marmonna-t-il en se retournant.

_ Je sais que tu as échangé ton premier baisser avec Bellatrix ta cousine », raillai-je un peu plus fort pour capturer l'attention des personnes présentes dans notre salle commune.

Cela déclenche une vague de murmures qui font pâlir notre joueur de Quidditch national. Je le vois réfléchir intensément. Il se demande certainement si nous avons mieux en stock et c'est le cas ! Attend de voir mon coco ! Je vais t'achever. Je m'approche lentement de lui pour lui murmurer à l'oreille :

« Toujours pas convaincu ? Très bien. Argument final : tu es toujours puceau. »

Il recule sous le choc et rate une marche. Il s'étale donc de tout son long au bas des escaliers éveillant la curiosité chez nos confrères Gryffondors.

« Ta réponse Black, demanda Lily la connaissant pertinemment d'avance.

_ Très bien... »

Victoire !

Je mis le plan à exécution à peine revenue dans mon dortoir. Je pris un papier et un crayon pour écrire une petite lettre sans chichi. Une ligne pour lui demander si merci existe dans le dictionnaire des Black, une autre pour rien dire et ma signature.

Je n'eus bien sur aucune réponse, comme me l'avait dit Remus. Je décide donc de passer de une lettre par semaine à une lettre par jour. S'il le faut, je doublerais voire triplerais.

« Il faut que tu le rendes fou, m'avait dit Lily un soir. Tu vois ce que je fais avec James ? Cela marche du feu de Merlin ! »

Par contre, je ne vois vraiment pas comment révéler mon identité accidentellement. Cependant, je n'eus pas à y réfléchir bien longtemps puisqu'il répondit à mon problème à ma place en m'envoyant une beuglante. Tout le monde s'est alors tourné vers moi, même les Serpentards et tout particulièrement son regard moqueur. L'envie de l'ouvrir devant tout le monde me pris subitement mais j'ai ma fierté alors je sors la tête haute.

La beuglante ouverte m'intime d'arrêter de lui envoyer des lettres à longueur de journée. Que si mon hibou se tuait à la tâche, je ne devais m'en prendre qu'à moi-même. Et qu'il s'agissait de sa première réponse et de sa dernière alors qu'en fait il s'agissait déjà de la deuxième... Enfin soit. Je lui envois une dernière lettre. Après tout Remus m'a dit de continuer... Une lettre de plus, une lettre de moins...

Dois-je considérer ça comme une sorte de défaite ? Non, le plan n'était pas encore totalement fini. Attaquons-nous à la jalousie maintenant !

Munie de ma Lily nationale, je suis partie à la recherche de Sirius ou au moins de la seule personne faible du groupe : James. Nous pourrions croire que Peter est le talon d'Achille de l'équipe mais pas du tout, enfin, quand Lily est présente...

Toutefois, nous trouvâmes le groupe au complet en moins de cinq secondes et je vis dans le regard de Sirius qu'il avait compris. Intelligent le petit. Je me jette dans ses bras avec un grand sourire alors qu'il m'étreint tendrement. Il m'entraîne alors vers la grande salle pour dîner sans pour autant décrocher un mot. Intelligent mais rancunier... Il ne daigne pas dire un mot gentil du repas, ce contentant de gestes doux et attentionnés... Je fais donc avec.

Cela se déroula ainsi pendant deux semaines. Je passais mes journées avec Sirius à mes côtés qui n'était bien évidemment pas plus coopératif que ça. Il continuait d'être le parfait petit ami qui n'avait pour seul défaut d'êtrre muet... J'allais l'encourager au Quidditch. Je le menaçais même parfois des gradins mais je me surpris à ne pas être la seule.

Je ne suis donc pas la seule folle sur la planète ? Je m'approche donc de la fille en question, bien plus intéressée par elle que par ma mission petit bonhomme vert. Nous crions ensemble tout le long du match et je vois Sirius nous foudroyer du regard à certains moments. Cela faisait du bien de se défouler avec quelqu'un d'autre que Lily.

Elle s'appelle Gabrielle, elle est à Serdaigle mais elle est venue soutenir une amie de Gryffondor qui vient de rompre avec un parfait goujat nommé Peter. Je lui propose immédiatement de venger sa copine ce qu'elle accepte bien volontiers.

Je passe donc le reste de ma semaine à concocter avec Lily et elle un bon petit plan. J'en oubliais Sirius et Regulus que je croisais en souriant sans pour autant les saluer. Je crois que Sirius prit cela comme une bonne nouvelle. Nous n'étions plus ensemble et il en était ravi. Il vient même se joindre à notre revanche pour fêter l'occasion et au diable les copains ! Peter comprendra de toute façon. Nous lui fîmes changer de couleur de cheveux, de gardes robes, de dentifrice et de déodorants pour une matinée. Nous nous étions bien amusés et j'avais définitivement abandonné le projet Regulus.

J'ai tout de même encadré l'une des diverses photos pour la mettre sur ma table de chevet. Je ne veux pas totalement l'oublier. Je n'ai juste plus la folle idée de lui parler de vive voix, voire même de sortir avec lui.

C'est une défaite et je l'accepte.

La fin d'année pointe son nez. Le Poudlard Express arrive demain et je suis la seule célibataire de mon groupe. Sortez les mouchoirs ! Lily s'est mise avec James, Gabrielle avec Sirius, Remus se prétend gai et Peter joue son petit ami au plus grand malheur de notre cher Lunard... Je souris rien que d'y penser.

Je me suis isolée à l'orée de la forêt interdite pour faire mes adieux à cette chère école où j'avais tant de souvenirs. Je m'étais assise, prenant un des arbres comme dossier, mon calepin reposant sur mes jambes. J'avais un nombre incalculable de croquis du château, de joueur de Quidditch, de mes couples d'amis ainsi que de lui. Malgré tous mes efforts, je ne peux m'empêcher de le trouver adorable et ma main le dessine de son plein gré.

Je tourne la page pour faire mon dernier dessin. Je caresse le papier d'une main, sentant son grain sous ma peau. Je prépare ma gomme mie de pain en m'en servant de balle anti stress. Je prends ensuite mon crayon et le taille jusqu'à ce que la pointe soit fine. Enfin je peux commencer. Le crayon glisse sur le papier, grésillant sur le grain. Au final, je représente un couple se baladant main dans la main. Le château les surplombe de son ombre bienveillante, le soleil jouant à cache-cache avec la toiture de ce dernier. Je souris, je suis satisfaite, mes adieux sont faits.

C'est ainsi que sans m'en rendre compte, je me laisse emporter dans les bras de Morphée.

Je me réveille à cause de... quoi déjà ? Une sensation sur ma joue ! Oui, quelque chose m'avait effleuré la joue ! J'ouvre les yeux subitement cherchant la provenance de ce qui m'avait touché mais il n'y avait rien. Je l'avais peut-être rêvé...

Je regarde autour de moi. Des nuages menaçant s'installent au-dessus du château, je ferais mieux de rentrer. Je range mes crayons et ma gomme avant de jeter un dernier coup d'œil à mon dessin. Tiens ! Il y avait une note. Je ne me rappelle en avoir laissé une pourtant.

Dernier jour, dernière chance.

Je t'attendrais le 29 Août au Parc Ziegler, Dk, France.

Tu Sais Qui