Le courrier arriva. Il fut poser en masse sur son bureau, pêle-mêle pour toute l'équipe.

Elle n'avait aucune envie de faire le tri pour tout le monde, le service postal du QG pourrait quand même s'en charger. Mais la curiosité l'emporta. Elle avait repéré une enveloppe plus épaisse au milieu de toutes les lettres et elle voulait savoir ce que c'était. Encore un cadeau pour le colonel d'une de ses conquêtes...

Elle fut surprise de découvrir que le paquet lui était adressé et qu'elle en reconnaissait la provenance.

Elle ne put retenir un sourire en passant ses doigts sur l'écriture masculine de son nom. Il y avait pensé. Rapidement, elle se ressaisit, et rangea discrètement l'enveloppe son bureau sachant pertinemment que ces collègues allaient venir chercher leur courrier et ne la laisseraient pas tranquille s'ils apercevaient qu'elle avait reçut une lettre personnelle.

Le colonel vint chercher sa part, encore de nombreuses lettres d'admiratrices, mais rien de très important. Les autres aussi passèrent vérifier s'ils avaient quelque chose. Quand elle fut à nouveau seule, Liza sortit son enveloppe et ne put retenir un sourire. Elle commença à l'ouvrir quand le colonel s'approcha de son bureau pour lui demander un rapport. Elle glissa brusquement sa lettre dans un tiroir, mais pas assez vite pour ne pas se faire remarquer. Il avait bien vu qu'elle souriait. C'était suffisamment rare pour qu'il le remarque.

Quand elle lui tendit les documents qu'il lui avait demandés, elle le vit s'asseoir sur son bureau avec un air sournois.

Il avait deviné et il voulait savoir.

Elle soupira, en prenant son air le plus agacée et se rassit calmement à son poste.

"Vous vouliez autre chose colonel ?" Elle avait essayé de parler d'un ton dégagé, mais elle était restée très froide et il avait senti qu'il l'embarrassait. Ce qui redoublait sa curiosité.

"Juste prendre de vos nouvelles, lieutenant. Je vous ai à peine vue ces jours-ci, avec touts ces dossiers à traiter..." Il se plongea dans ses yeux dans les siens, ce qui lui fit légèrement perdre ses moyens. "Alors, vous avez l'air particulièrement de bonne humeur, que se passe-t-il ? "

Il savait qu'elle n'aimait pas parler de sa vie privée, mais s'il ne demandait pas, il n'avait aucune chance d'avoir une réponse. Le tout était de le faire avec suffisamment de discrétion pour qu'elle ne se sente pas agresser.

"Je vais bien, et si je suis de bonne humeur, c'est un peu grâce à vous. Vous avez fait votre travail dans les temps pour une fois !" Elle attrapa un des dossiers et commença à le relire. Puis voyant qu'il ne bougeait pas elle ajouta : "Et si vous voulez que je reste dans cet état d'esprit, vous devriez vous y remettre... Je crois qu'il y a encore beaucoup de travail pour ce matin."

Sentant qu'il n'arriverait à rien pour le moment, il décida de battre en retraite. Ce n'était que partie remise. Et mieux valait ne pas la contrarier, elle semblait déjà beaucoup moins bien disposée qu'à son arrivée. Roy se leva à contre cœur, et repartit se plonger dans ses papiers.

La matinée passa sans qu'elle ait l'occasion d'ouvrir sa lettre. Elle avait de quoi s'occuper en vérifiant les rapports, donc le temps passa assez vite. Vers midi, Havoc et Breda leur proposèrent d'aller déjeuner, mais elle refusa, profitant de l'opportunité d'être seule pour enfin lire son courrier.

Si tôt qu'ils eurent quitté le bureau, elle ressortit son enveloppe et commença à l'ouvrir. Malheureusement pour elle, dès que le cachet fut ôté, la lettre explosa. Le bruit alerta le colonel qui se précipita dans le bureau.

Celui-ci était rempli d'une fumée blanche et sentait le pain chaud. Il ouvrit la fenêtre pour aérer et trouva son lieutenant assise par terre, toute ébouriffée et couverte de grains de blé et de farine. Il fut surpris et s'approcha pour vérifier qu'elle allait bien car elle ne bougeait pas. Et soudain, elle éclata de rire. Il ne l'avait jamais vu comme ça. Il essaya de la calmer, mais elle riait de plus belle. Il vit les restes de l'enveloppe à coté d'elle, et elle contenait encore un message qu'il ne put s'empêcher de lire.

Il eut juste le temps de voir qu'elle venait d'un certain Leo quand Liza lui arracha des mains. Elle avait retrouvé ses esprits et n'appréciait pas qu'il lise ce qui lui appartenait.

"Colonel, c'est un courrier privé. Il m'est adressé à moi, pas à vous. Je pense que vous n'aimeriez pas que je jette un oeil dans vos correspondances..."

Il ne prit pas bien sa remarque et ne se gêna pas pour le lui signaler.

"Sauf que mon courrier, lieutenant, n'explose pas en plein milieu du quartier général ! Vous vous rendez compte de la gravité de la situation ?"

Il marquait un point. Elle n'avait pas prévu que sa lettre serait piégée, sinon elle aurait été plus prudente. Pourtant connaissant Leo, ce n'était pas vraiment une surprise.

"Je suis désolée colonel. Je ne voulais pas vous inquiéter. Cette lettre n'est qu'une plaisanterie entre amis. Mais je reconnais que ce n'était pas de très bon goût, surtout en ce moment. Je vous prie de m'excuser." Elle rangea le message dans son bureau et commença à nettoyer son uniforme.

Il ne voulait pas en rester là et passer à coté de l'occasion de connaître les détails de cette lettre, mais il n'avait aucun argument à donner. Si ce n'est peut-être jouer la carte de la sécurité.

« Vous savez, lieutenant, il faudrait peut-être ouvrir une enquête. Ce n'est pas normal de recevoir des colis piégés. Cette fois ce n'était que du blé, mais ce n'est pas très rassurant. Il y a de plus en plus de gens qui se plaignent de la présence des militaires. Je ne voudrais pas passer à coté d'une éventuelle rébellion. »

Elle le regarda avec surprise. Qu'est-ce qu'il allait chercher ? Ce n'était qu'une mauvaise blague !

« Aucun risque colonel. Je connais très bien la personne qui m'a envoyé cette lettre, et je sais aussi pourquoi elle était remplie de blé. Et ça n'a rien à voir avec les militaires. Je vous l'ai déjà dit, c'est personnel. »

Définitivement il n'aimait pas la tournure des évènements. Elle avait un peu trop insisté sur le très bien et sur le personnel. Ce pourrait-il qu'elle ait un prétendant ? Non, il ne lui aurait pas envoyé une lettre explosive pleine de blé ! Mais alors quoi ? Et pourquoi se posait-il toutes ces questions ? Ce n'était que son lieutenant ! C'était un courrier privé, il n'avait pas à s'en mêler.

Il finit par hausser les épaules et se dirigea vers la sortie pour aller déjeuner, non s'en lui rappeler de tout nettoyer d'ici son retour et de s'être elle-même changer.

Dès que la porte fut fermée, elle lui tira la langue et pestant.

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Voila pour le premier chapitre.

L'histoire me trottait dans la tête depuis un moment, et j'avais envie de l'écrire, mais je suis sur autre chose (fmp) que je veux absolument avancer. Donc celle-ci passe après... Je ne sais pas quand je vais pouvoir continuer, mais je vais faire de mon mieux pour vous mettre la suite rapidement ! Je ne sais pas combien de chapitres il y aura en tout (surment beaucoup me connaissant) alors soyez patient !

J'espère que ca vous a plu, et merci d'être passé me lire !