Note de l'auteur :

Ceci est une fiction cadeau. Comme j'aime faire de beaux cadeaux je me suis défoncée pour qu'elle soit crédible, et que les personnages gardent leur personnalité. Ce fut dur. Cadeau pour qui me direz vous? Pour Elleay Sahbel.

Pour continuer ma note, merci d'éviter de me dire que mes jeux de mots sont pourris, je le sait, je consulte pour ça.

Je voudrais aussi mettre un petit mot pour Tania-Sama, Cleo McPhee, Zaika, et tous ceux (oui y'a aussi des garçons) qui me lisent depuis mes débuts : MERCI!

Donc message à Elleay : Tu m'avais mise "au défi" d'un harry/dumbledore, puis d'un harry/voldemort. Et tu sais quoi? Ben j'ai fait les deux, ce, sans papyphilie, ni nécrophilie! J'espère que cette fic te plaira!

Publication : A ce jour, j'ai un chapitre et demi d'avance, donc pour éviter tout retard, chose que je déteste, je publierais toutes les semaines!

Avertissement :

Relations homosexuelles explicites, Lemon, fin heureuse!

Disclaimer : Les personnages ne sont pas à moi, ils appartiennent à JKR. Quand aux hauts elfes, ils sont à JRR Tolkien (le grand l'illustre) donc, seule l'idée vient de moi!

Pairing : HP/AD HP/TR SS/SB et d'autres mais je vous les dit pas huhu *pataper*

RATING : M


.

Lord de tes yeux

.

Chapitre I / Jeu du mort

.

Un vent glacial balayait la cour.

L'herbe se soumettait, ondulait sous son bon vouloir, mimant les vagues d'une mer en colère. Entre les murs, on entendait le murmure d'Éole qui s'arrêtait aux oreilles pour trouver un compagnon de jeu.

Il avisa un humain près de la pierre froide.

Y mettant toute sa bonne volonté, il fit virevolter les dernières feuilles rouges de cette fin d'automne, et provoqua une vague puissante au creux du terrain herbeux, finissant sur le lac, le faisant frissonner.

Alors il vit ce petit être tourner son visage vers le ciel où le Dieu du vent s'était posé.

Ce visage était si triste et si douloureux.

Qu'avait bien pu subir ce petit humain pour avoir une douleur plus grande que son propre corps?

Respectant sa peine, il partit vers d'autres contrées, où peut-être un chien aboierait pour lui, et danserait dans ses souffles.

Cela faisait à présent deux ans, et il avait toujours aussi mal.

Le morceau de marbre qu'il contemplait n'avait pas changé, et les fleurs magnifiques qui encadraient la pierre lisse semblaient le narguer, comme pour montrer l'ironie de ce que devenait la mort.

Au dessus, la vie, pleine, belle, colorée et enivrante de parfum. Au dessous, le froid, le noir, le corps décomposé mangé par les êtres les plus faibles qui soient, creusant dans les muscles atrophiés de leur bouches minuscules, travaillant dur pour ne laisser que les os, blancs et propres.

« Tu m'avais promis d'être toujours là »

il se laissa tomber à genoux devant la tombe, et de rage, arracha les lys qui le bordaient, révélant la terre, les jetant au loin.

Comme si cela pouvait le ramener, donner un espoir de sa revenue.

Ses mains étaient pleine de terre humide, ses ongles lui faisaient mal à force de gratter autour du marbre blanc, ses vêtements avaient prit la couleur de sa peine.

« Tu m'a abandonné »

Il posa ses mains sales sur la pierre, mélangeant la terre à l'eau de ses larmes.

Il était partit, pour toujours.

À quatre pattes appuyé sur la tombe, la tête entre les bras, il laissa la peur l'envahir. Et il hurla à plein poumons, jusqu'à plus de souffle. Il recommença, mais sa voix le trahit, il ne pu aller plus loin.

Il se brisa en un sanglot entrecoupé d'une complainte pleine de questions, à présent murmurées tout bas.

« Pourquoi? »

Il s'assit alors les fesses sur ses pieds, et ne dit plus un mot.

Il fixa un point au loin, les mains toujours sur ce dernier rempart entre le rêve et sa réalité. Ses yeux trop rouges et ses sens mis à rude épreuve ne lui permirent pas de l'entendre.

Il ne sursauta pas lorsqu'il sentit la main sur son épaule, il avait l'habitude. Il ne pouvait pas abandonner, et risquer de le perdre pour de bon, dans sa mémoire.

Une dernière larme coula sur sa joue.

Il sut que c'était le moment de partir, avant de revenir demain.

.

- Harry.

- Je refuse de l'abandonner.

- Tu ne l'abandonne pas Harry. Il est partit.

- Je ne l'abandonnerais pas.

- Non, Harry, mais il faut que tu vives, le monde continue.

- Sirius? L'animagus savait déjà ce qu'allait lui demander son filleul.

- Oui?

- Pourquoi est-tu revenu et pas lui?

- Ça n'était pas la même mort, Harry. Il savait, et avait accepté cela.

- J'ai si peur de le laisser. Je serait un monstre, si je le laissait.

- Non. Il savait que tu l'aimait.

- Tu est sûr?

- Oui. Rentrons, à présent.

.

Il prit le jeune homme par les épaules pour l'aider à se relever.

Un sourire triste apparut sur le visage du survivant.

Il savait, n'est-ce pas? Il savait qu'il l'aimait?

Il posa sa tête contre l'épaule de son parrain en marchant vers le grand hall. La plaie qu'était son cœur n'allait se rouvrir que demain, quand il reviendrait le voir.

C'était étrange comme il parvenait à se fabriquer ce masque de joie que personne n'avait percé jusqu'alors.

Derrière lui, dans le vent faible qui subsistait, un homme réparait les contours de la pierre tombale d'un coup de baguette.

Pourquoi était-ce toujours aux même de sacrifier leur âme? Ils avaient tous prit la douleur du monde sur leurs épaules trop fragiles, et avaient encaissé, bon gré, mal gré. Et aujourd'hui encore, ce pauvre gosse payait pour avoir eu l'insolence de naître.

Monde pourri.

oOoOo

La forêt regorgeait de bruits en tout genres, d'animaux étranges autant que dangereux.

Mais à qui la connaissait savait qu'elle possédait surtout cette atmosphère lourde et pressante, et ces silences assourdissants, plus significatifs que tout autre avertissement, prévenant de l'arrivée d'un être puissant.

La brume et les marécages que renfermaient les grands arbres donnaient l'impression que tout était mort, que seuls subsistaient les créatures les plus viles. Même l'eau des ruisseaux était fine, fatiguée, presque huileuse.

L'écho de sabots sur la terre froide et sèche retentit, deux oiseaux prirent leur envol.

Chacun savait ici bas que de toutes les créatures, les centaures étaient les plus respectées. D'un geste, elles scellaient votre destin si glorieux fut-il.

Même Aragog leur faisait place lorsqu'ils venaient lui rendre visite.

Ce jour la, les deux hybrides ne faisaient qu'une promenade, histoire de ne pas rouiller leur corps d'équidés.

Avec leurs oreilles en pointes, leurs visages fins et doux, et leurs yeux qui reflétaient un âge bien plus grand que la terre elle-même, ont eu pu croire à des hauts-elfes des neiges. Si leur corps ne comptait pas quatre pattes à sabots.

Firenze arrangeait ses longs cheveux d'or en tresse lâche tout en marchant au pas aux côtés de Bane.

Le centaure brun était le seul à bien vouloir parler à son confrère, mais cela dérivait surtout de la grande amitié qui était entre eux depuis longtemps.

Alors avec l'accord du groupe, ils se voyaient une fois la semaine pour marcher et parler. Le parler d'un centaure est une leçon de vie que nous ne pourrions prendre que sur plusieurs générations, avait dit Hagrid, et il avait raison.

Il ne se souciaient pas des choses terrestres et futiles comme les humains se plaisaient à le faire. Les guerres et les changements ne les affectaient pas. Qu'est ce qu'une poussière de vie dans les millions d'années vécues au travers des étoiles?

Ils passèrent devant le cours d'eau qu'ils affectionnaient depuis peu.

Les animaux étaient partis, par crainte mais aussi par respect de laisser place libre aux hybrides, mais deux d'entre eux étaient restés. Le pelage de leur sœur était immaculé, et seul un des leurs pouvait savoir qu'elle souriait, fière et forte.

Elle s'occupait de ce tout nouveau petit être, encore fragile sur ses pattes, si vif et si avide d'apprendre et d'amour.

Les deux centaures s'assirent élégamment sur un tapis d'herbe près d'elle, et se contentèrent d'un sourire bienveillant lorsque le nouveau né leur lança un regard plein d'orgueil quand il parvint à se tenir droit sans trop trembler.

La lumière du jour baissait dans le ciel grisâtre, et les mystères de la forêt interdite se révélaient.

Les lichens découvrirent leur vert le plus vif, des milliers de lucioles prirent place sur les feuilles des chênes, les fées chuchotèrent et se mirent au travail sous les rayons qui tranchaient net dans les branches.

Et devant l'eau miroitante, la licorne aidait son fils à marcher pour la première fois.

Le spectacle de la vie, aussi longtemps ayons nous vécu, était toujours un des moments les plus emprunts de magie la plus pure, et émerveillait les sens.

Ils n'avaient pas dit un mot, mais savaient qu'au fond d'eux, ils protégeraient cet être, comme ils avaient protégé sa mère auparavant, et comme ils le faisaient avec toutes les créatures de la forêt.

Ils n'avaient pas besoin de paroles pour savoir ce que pensait l'autre.

Ils restèrent plus tard que d'habitude, car ils savaient que quelque chose allait arriver. Bane sentait que Firenze voudrait intervenir pour cet humain, et il se savait trop faible envers le blond pour lui refuser cela.

Le reste de la troupe avait accepté leur lien.

Ils demandèrent à la licorne de partir à présent, car l'avenir se rapprochait.

Debout côte à côte devant le ruisseau, ils savaient qu'ils allaient accomplir quelque chose de grand. Un amour sans limites, sans accrocs et infiniment pur.

À ce sentiment, sûrement submergé par ses émotions, Firenze prit la main de son ami, qui serra la sienne, pour le rassurer.

Son côté humain était trop expressif, parfois, pensa-t-il.

Une bulle d'eau éclata à la surface.

oOoOo

Assis dans sa chaise, confortablement installé, il regardait le plafond. Cela faisait des heures que son regard était vide.

Dehors, le vent soufflait toujours, le soir était apparut depuis longtemps. Il avait les yeux clos, mais ne dormait pas.

Il est libre. Moi je sais que je vis. Mon cœur me fait souffrir à un point que je ne pensais pas atteindre.

Était-ce Hermione qui était venue? Il ne savait pas.

La réalité était éthérée, floue, il ne comprenait plus les gens présents autour de lui. Il voyait son corps répondre d'une voix monocorde aux questions.

Il ne sentait plus de douleur physique. Il voulait juste qu'on l'achève pour le mal qu'il avait au creux de la poitrine.

Ses joues étaient creuses, il n'avait pas mangé depuis longtemps. La toile noire s'était tissée tout autour de lui.

Le jour ne l'atteignait plus, il se sentait nu au milieu de ce cocon, le seul qu'il pouvait supporter, rempli de ces moments si bons, et si douloureux. Grâce à lui, il vivait.

Il vivait par lui.

Ce qu'il avait mangé, ce qu'il avait vu, ressentit, il le ressentait le voyait, le mangeait pas la force de son esprit. Son âme quittait lentement son corps depuis des années.

Bientôt il ne serait plus vraiment de ce monde.

Il se serait enfui dans ses souvenirs. Et il n'aurait plus jamais mal.

Qui est-ce?

Il est dans une vallée remplie de fleurs étranges, sur un coussin d'herbe tendre, et de longs cheveux d'argent lui caressent la joue. Une voix l'appelle. Il ne veux pas quitter ce monde. La voix insiste. Il ouvre les yeux.

Chaque fois, il s'enfonce un peu plus dans son rêve, chaque fois, il faut un peu plus de temps pour l'en sortir.

Un jour, il ne sera plus accessible, et personne ne pourra le ramener à la réalité.

.

- Harry!

- Oui...

- Bon sang Harry réveilles toi! Ça fait une semaine que tu n'a rien fait! Il est grand temps que je te sorte!

- Je ne veux pas...

- Rien à foutre Harry! Ta mère n'est pas morte pour que tu sombre aussi!

- Je sais. Je suis né pour tuer Voldemort. Je doit survivre pour ma mère. Je doit être à la hauteur, et garder mes soucis pour moi. Je dois...

- La ferme! Tu as le droit d'être heureux, Harry. Je t'en prie, laisses le partir.

- Je... Je n'y arrive pas Sirius.

.

Il sanglote à nouveau comme un gamin pendant que son parrain fait le tour pour le lever et le prendre dans ses bras.

Albus avait été trop proche de Harry, et il était mort. Pour la énième fois, Harry avait vu ses proches partir, et cette fois avait été de trop.

Il s'effondrait sous le poids de sa peine. Il fallait que cela cesse.

Il avait toujours refusé d'effacer la mémoire de son filleul, car il respectait ses souvenirs, si durs soient-il.

Une seule personne pouvait le sortir de sa torpeur.

Il traîna le survivant qui méritait bien son surnom à cette heure ci, et fit plusieurs détours avant de frapper à la bonne porte. Que voulez vous on à le sens de l'orientation ou pas. Et Sirius ne l'avait pas.

La porte s'ouvrit alors devant un sorcier qu'on réveillait aux prémices d'un sommeil longtemps cherché.

.

- Excuses-moi Severus. J'ai vraiment besoin de toi.

- Je sais, Sirius. Je sais. Entrez.

- Bonjour, professeur.

.

Vraiment à l'ouest, l'élu du monde sorcier. Il était presque minuit, et le jeune homme était déjà professeur.

Snape ne prit même pas la peine de lancer une pique acerbe. Il était responsable de la mort d'Albus, et ce poids traînait toujours sur lui.

Comme Harry, Sirius et lui avaient été désignés pour porter le plus lourd, et chaque soir, il ne parvenait à s'endormir si auparavant, il n'avait adressé maints pardons à Lily et Dumbledore.

Jamais il ne se remettrait de ces crimes.

Ils s'assirent sur les fauteuils individuels installés devant la cheminée, pendant qu'un elfe de maison préparait un thé et des biscuits.

Cannelle et fraise. Rien qui puisse rappeler ce foutu citron.

Harry avait encore les yeux rouges. Encore un peu et il pourrait éclairer une pièce façon boîte de nuit moldue. En attendant il était au stade « lémurien sous extazy ».

.

- Je ne peux vous aider qu'en matière de potions. Je suppose que tu ne veux pas effacer tes souvenirs, Harry? Cela faisait quelques mois qu'il usait de son prénom.

- Non! Le jeune homme le regarda avec angoisse à cette idée.

- Je peux donc te conseiller celle de la clairvoyance.

- Elle consiste en quoi?

- Sirius, comment as tu fait pour obtenir tes ASPICs? Bon. C'est une potion qui te permet de faire le vide, la part des choses. Mais elle peut être dangereuse. Si vraiment il sera clair dans ton esprit que tu veux mourir, alors tu te suicideras sans remords, et tu n'aura de cesse que jusqu'à ce que tu meure. En revanche, tu peux aussi percevoir le regain de force qu'il te manque pour relever la tête.

- C'est très dangereux! Tu n'as rien d'autre?

- Va pour la potion.

.

Harry avait parlé pour se relever. C'était une première. Sirius le regarda avec des yeux ronds, tandis que Severus savait que jamais il n'avait autant ressemblé à son père.

.

- Il me faut deux semaines pour une telle potion. Sirius, j'aurais besoin de ton aide.

- Pourquoi? Je suis nul en...

- Je sais! J'ai besoin d'un poil de chien animagus.

- Ha! Aucun problème! Harry, jusque la je ne veux pas te voir seul! Tu dormira avec Draco s'il le faut!

- Pardon? D'un coup il s'était réveillé.

- Parfaitement! En attendant tu reste là, il faut que tu te remplume!

- Mais...

- Severus, par Merlin, je sais que tu as des potions adéquates!

- Bon. Mais tu m'en dois une Sirius.

- Pas de problèmes, vu tout ce que je te dois déjà... Il te reste suffisamment?

- Une potion de vie, trois de force, et cinq ou six de sommeil sans rêves.

- Il te reste aussi des lotions apaisantes?

- Peut être, je suis presque sûr de ne pas avoir tout utilisé face à l'Annonce.

- J'ai le droit d'émettre un avis? Harry avait une toute petite voix.

- Non!

- Non!

.

La sanction avait été dite en même temps, le sort de Harry n'était plus entre ses mains, encore une fois. Mais celle ci, c'était pour son bien.

Que la vie peu être acide.

Depuis la découverte du vrai Severus, Harry l'avait admiré. Il regrettait de ne pas lui avoir fait confiance, mais il se rattrapait aujourd'hui.

Plus de jets de mots acides entre eux, il étaient polis. Snape avait compris que nos parents n'étaient pas nous, et Harry avait appris à voir l'humour fin que cachait les remarques du maître des potions.

Il colla sa tête au dossier, résolu à passer la nuit dans les appartements des cachots. Severus l'avait sauvé toute sa scolarité, et après, c'était encore lui qui le sortait de sa perdition.

Quelque part, le jeune homme était heureux d'être là. Severus était le dernier homme à avoir vu Albus, il était le dernier à qui le directeur avait adressé la parole, ses derniers mots.

Alors, en étant près de Severus, il était plus près de la fin d'Albus, plus près de ce qu'il restait encore de lui.

Il eu à peine le temps de fermer les yeux quelques secondes que Snape revint (il ne se souvint même pas l'avoir vu partir) avec trois fioles, dont le goût était très certainement immonde.

oOoOo

Une autre bulle remonta du ruisseau qui n'avait qu'une largeur de bras.

Lentement, un flot de boue se déversa sur le côté, comme vomi par l'eau claire, vers les sabots des centaures. Loin de se tarir, le flot redoubla de volume, recrachant cailloux et plantes marines, variant dans les tons noirs et marron.

Il fit enfin son apparition.

Un bras maculé de terre, dont on devinait la peau blanche comme la neige sortit du milieu de la vase, et bientôt, on aperçut le reste du corps.

C'était un humain assez jeune, aux cheveux noirs et d'une peau très blanche. Il était nu, et respirait à peine, tremblant dans la boue en position fœtale. Firenze attendit patiemment que le ruisseau cesse ses rejets, et se pencha vers le corps glacé.

Il avait les cheveux mi-longs, enchevêtrés d'algues, et de son nez coulait la substance brune de la terre nourricière.

Il sembla vouloir parler, mais vomi de la boue. Quelques secondes plus tard, il prit un goulée d'air avant de murmurer d'une voix étrange « Potter... ».

oOoOo

Harry eut un frisson.

.

- Tes potions son dégueulasses.

- Langage, Harry.

- Y'a pas d'autre mot. Tu peux pas en faire des meilleures? Je croyais que tu était vraiment fort en potions.

- Je le suis. Mais pour qu'elle aient bon goût, il faudrait des ailes de fées, et je suis loin d'être riche.

- Fais moi penser à te donner la somme qu'il faudra la prochaine fois. Il but une autre gorgée en se pinçant le nez.

- Bois la verte avant la bleue.

- Potions de sommeil? Harry eut un sourire triste.

- Oui.

- Tu as déjà essayé la potion de...

- Clairvoyance.

- C'est ça. Tu l'as essayée?

- Non. Je suis presque sûr que j'aurais envie de sauter par la fenêtre.

- Remarque c'est pas bien haut les cachots.

.

Ils se prirent à rire tous les deux. C'était inutile de rappeler tout ce qu'ils avaient vécu, et de se lamenter dessus.

Harry parlait maintenant avec Severus comme avec Sirius. Et le professeur de potions préférait ce Harry là, moins naïf, et plus sûr de lui.

Cela avait été difficile au début, surtout que le jeune homme était persuadé que Severus ne savait pas sourire.

Et les masques tombèrent.

Ce soir là, Sirius donna sa première vraie cuite à son filleul, qui se retrouva à dormir sur Blaise.

Ron put mettre un dossier énorme dans son tiroir côté Serpentard de son esprit « Snape ronfle et ne tient pas l'alcool. Draco à des gaz quand il mange des chips. Blaise à une peur bleue des limaces ».

Il fixa la dernière potion qu'il tenait en main. Bleue nuit.

.

- Tu devrait te mettre au lit avant d'avaler celle-ci.

- Je dors où?

- Sirius me tuerais si je te mettait dans le mien.

- Il aurait raison.

- Je t'emmerde, Potter.

- Langage, Snape.

- Je vais demander un lit supplémentaire aux elfes.

.

Severus se leva, et appela. Une courte conversation plus tard, et Twinky avait fait transplaner un lit simple de l'infirmerie dans la grande chambre. Les deux hommes s'y dirigèrent. Aucun n'avait sommeil, et ils bénirent l'inventeur de ce fabuleux breuvage sans lequel ils auraient sérieusement fait concurrence à un inferi.

Les deux lits étaient côte à côte. Allongé, Harry regarda sur le côté. Snape était à moitié assis, une fiole du même bleu dans les mains.

.

- À tout ce qu'on a gagné?

- À tout ce qu'on a gagné.

.

Il trinquèrent avant de boire à l'ironie des véritables gains. À Lily, à James, à l'enfance gâchée, à la marque indésirable, aux combats, à la solitude, au destin sans sortie de secours, à Dumbledore. Vieux fou. Lâche. Monde pourri.

oOoOo

- Je vous le confie, sœur.

- Nous en prendrons grand soin, seigneur Bane.

- Merci, sœur.

- Mais puis-je?

- Nous ne connaissons que trop son avenir. Il est préférable que votre libre arbitre intervienne car nous risquons de tout faire gâcher.

- Bien, seigneur Bane.

- Adieu, sœur.

- Adieu.

.

La troupe d'elfe avait chargé le corps recouvert de lierre sur un brancard, et déjà, l'un d'entre eux incantait au dessus afin de lui donner la force d'un voyage.

Les êtres habitués aux montagnes et à la neige étaient partis de leurs cavernes pour aider les centaures.

Ils étaient de forme humaine, mais plus grands. Leur peau était bleutée, et les oreilles en pointe vers l'arrière dépassaient la fin de leur crâne. Ils avaient tous les yeux d'un blanc de glace, et les cheveux blancs aux reflets bleus, très lisses et longs.

Ils représentaient la délicatesse et le raffinement à des niveaux inégalés.

L'elfe qui avait parlé au centaure se retourna, faisant voleter sa cape.

Pour un humain, c'était une vulgaire cape blanche de laine, couvrant une chemise à lacets, et des bottes de marche doublées.

Un œil expert aurait découvert les broderies elfiques à l'or et au mithril, le tissu soyeux et léger, la corde de leur chaussure faite en crin de licorne, leur chemise cousue de pierres rares.

Sans un bruit, ils partirent vers les montagnes.

Le centaure se tourna alors du côté de son compagnon. Firenze affichait un sourire teinté de curiosité. Il n'avait jamais vu de hauts elfes, et leur prestance l'avait laissé à l'écart.

Il était vraiment trop humain.

Il avait pourtant lu dans les étoiles que son compagnon aurait un destin enviable, aux côtés d'un personne, même s'il ne savait pas qui elle était.

Il était difficile pour ceux de leur race de trouver une compagne. Les femelles se faisaient rare, et la consanguinité menaçait.

Ils pouvaient s'accoupler avec des humains, mais le côté pratique faisait que c'était du domaine de la contorsion et de la douleur. Non seulement durant l'acte, car leur sexe était bien plus imposants que ceux des hommes, mais aussi à l'accouchement.

Si le nouveau né était hybride, il fallait toute la puissance d'un grand médicomage pour que la mère et l'enfant survivent. Jusqu'à maintenant, aucun essai n'avait été fait. Il faut dire que les bébés centaures ont une apparence d'enfant de trois ans pour le tronc à la naissance. Un poids et un volume trop conséquents pour une simple humaine.

S'il n'y avait qu'une chose qu'ils ne pouvaient prédire, c'était le libre arbitre.

Et Firenze en jouait bien plus que tous les autres de sa race réunis.

.

Flashback.

.

L'été commençait à se tinter du rouge et or de l'automne. La saison préférée de Harry. En ce moment, il s'allongeait souvent dans l'herbe fraîche, face au ciel, des heures durant. Il fermait les paupières, et voyait le monde tel qu'il le voulait. C'était bon.

C'était un de ces après-midi, et il s'était sentit aussi libre que cette feuille de chêne qui virevoltait, dansait avec le vent. Il affichait un sourire serein, et regarda à ses côtés.

Ron et Hermione s'étaient endormis dans les bras l'un de l'autre. Il se mit à contempler des nuages qui faisaient la course, sous le souffle puissant du vent. Il aurait peut être dû garder les yeux fermés. Il aurait alors gardé toutes ces plaies scellées.

Il avait vu une ombre trancher le soleil, menaçante à ses yeux. Elle se posa gracieusement à ses côtés, et le jeune homme put reconnaître Fumseck, le Phœnix du directeur.

Harry tourna la tête du côté de ses amis. Ils n'avaient pas bougé d'un poil. Il se mit alors sur ses coudes et lu le papier accroché à la patte de l'oiseau.

Patient par nature, le volatile attendit sa réponse, et s'installa confortablement à ses côtés en attendant.

.

« Harry, il te faut venir me voir, à propos des Dursley. Il te faudra juste régler quelques papiers administratifs que Fumseck ira leur porter. Tout est sur mon bureau, je préfère que tu vienne t'en occuper ici, par sécurité. J'attends ta réponse avant d'aller moi-même au ministère, me gaver de cannelés au melon.

A. Dumbledore. »

.

Le jeune homme, perplexe, se tourna vers son chaudron, trouva une plume amochée et de l'encre, et rédigea tan bien que mal une réponse en dessous du mot en prenant appui sur sa cuisse.

Il l'attacha à la patte de l'oiseau, et commença à rassembler son peu d'affaires.

Il allait partir quand il se retourna, s'accroupit près d'Hermione, et la réveilla doucement. Entre deux bâillements, elle comprit qu'il allait voir le directeur, et retrouva sa place sur le torse du roux.

Le château était frais, il n'y avait presque personne. Il rencontra cependant Cho et une de ses amies, leur fit un signe de tête avant de prendre un autre couloir.

Il se retrouva devant la gargouille caractéristique. « Cannelés au melon ». Il se plaça directement sur la première marche lorsque le monstre de pierre s'écarta pendant que le mécanisme tournait pour l'emmener au sommet.

Il passa la porte de chêne, étrangement anxieux, et trouva le bureau vide.

Il était toujours aussi magnifique, avec ces étagères, ces escaliers menant aux livres, les fenêtres hautes, et le bureau imposant. Fumseck était partit avec son maître, et le choixpeau magique ronflait sur son étagère derrière le bureau directorial.

Pour une fois ce dernier était propre, et ne comportait qu'une note et quelques papiers moldus.

Il prit donc le mot laissé par Albus, qui lui demandait de s'assoir à son aise, de remplir les papiers qui le concernaient et de l'attendre, un fauteuil confortable et des gâteaux ayant été mis à sa disposition.

Un post scriptum précisait qu'il pouvait prendre un bonbon au citron.

Les papiers étaient en rapport avec les écoles moldues qu'il était sensé fréquenter, car tout n'était pas clair aux eux de la loi anglaise.

Il était aussi question de ses parents biologiques, et de sa situation bancaire actuelle, et autres indiscrétions.

Effectivement, si un élève à la solde de son mangemort de père voyait cela, il aurait la vie de Harry devant les yeux, s'il savait lire entre les lignes.

Rien que son adresse de Privet Drive était assez précieuse pour ne la divulguer qu'ici. C'était aussi pour cela qu'un hibou simple n'avait pas porté la réponse au ministère.

En parlant de cela, il pensait que leur communication avec le ministère moldu pouvait régler ce genre de choses.

Peu importe.

...

Il était sûrement dix-sept heures. Il attendait dans le fauteuil, à l'aise, et avait descendu une boîte de madeleines au beurre.

Il attendait depuis une heure, maintenant, et sa timidité avait jeté l'éponge. Il se leva et parcouru les étagères.

Hermione serait verte, si elle savait que j'y ait accès, pensa-t-il.

Il commença par les livres près de la fenêtre, et se tourna vers le terrain de quidditch. Serpentard s'entraînait. C'était normalement interdit à cette heure ci! Il préféra oublier, puisqu'il n'y pouvait rien.

Il lisait un ouvrage traitant du « mystère moldu » avec amusement quand on cogna à la fenêtre.

Un hibou du ministère, reconnaissable à sa couleur, et le bandeau coloré à sa patte.

Il ouvrit, et le gracieux volatile se posa à ses pieds en présentant sa serre droite. Harry se baissa donc et prit le petit papier, et le hibou prit la tangente par la fenêtre restée ouverte.

Puisqu'ils ne se trompaient jamais, c'était donc pour lui. Il déplia le mot, encore de Dumbledore.

Il devrait penser à prendre un forfait textos, pensa le jeune homme.

.

« Harry, je ne rentrerais pas avant minuit, je te prierais de m'attendre, dors, si l'envie te prend, les elfes t'apporteront le nécessaire. J'ai certaines informations à propos des sept. A Dumbledore »

.

Bien sûr, jamais Dumbledore ne marquerait le mot « horcruxes » dans une de ses lettres.

Il n'était pas tard, il continua donc son exploration.

Plus loin dans les renfoncements des livres, il vit l'étagère à pensines. Tous les directeurs en avaient posé au moins une.

Au final, la planche qui supportait les bassines en pierre gravée était immense, et continuait là où la lumière n'accédait plus.

Normalement, une personne avait une seule pensine. C'était plus que nécessaire.

Mais quand le survivant parvint vers le fond des étagères, où un mur lui faisait face entre deux rangées, il revit le nom de Albus Dumbledore.

Les lettres étaient gravées maladroitement sur le bois sous la bassine, plus petite, et moins finement ouvragée que les autres.

Il savait que ce qu'il faisait était mal.

Mais enfin, si le directeur ne l'avait pas rangée dans son armoire, à clé, c'était bien par ce qu'il n'y avait rien d'embarrassant, non?

Il se retrouva assis les fesses sur les pieds à terre, la pensine devant ses genoux, à regarder ce souffle solide qui se mouvait sous ses yeux. Son regard s'attarda sur son poignet dont la main tenait la pierre. Dix-huit heures.

Il se pencha, toucha le liquide étrange, et se trouva aspiré à l'intérieur du souvenir.

Il se retrouva dans la salle commune des Gryffondor, s'il devait en juger par la couleur rouge et or qui dominait.

Les lits étaient plus anciens, les trois élèves présents habillés comme des nobles au temps de Louis XIV. Les deux jeunes gens assis devant une cheminée de marbre quittèrent la salle, et Harry se trouva seul avec un garçon d'environ son âge, seize ans, debout devant la fenêtre.

Il avait de longs cheveux argentés, et une taille très fine. Il était accoudé, et Harry s'approcha pour voir son visage.

Il avait des yeux bleus électriques, une peau extrêmement pâle, et des lèvres roses fines, qui s'étiraient en un sourire lointain.

Pour un peu, on aurait cru à un vampire.

Il était très beau, et très différent de l'autre, mais Harry reconnut là Albus.

Le souvenir se retourna, appuya ses coudes sur le bord de la croisée, et attendit quelques secondes.

Sous sa cape de velours noire, Harry put détailler son apparence.

Il avait un corps semblable à celui de Draco, fin, musclé, élancé, mis en valeur par une chemise blanche aux manches amples, serrée à la taille et aux poignets, au dessus d'un pantalon noir serré aux cuisses, plus lâche sur les mollets, et des bottes semi-hautes en peau de dragon.

Avec une épée en plus, c'était un corsaire.

Un autre élève entra dans la salle.

C'était un jeune homme châtain, aux yeux marron, et à la peau un peu moins pâle que celle d'Albus.

Il était vêtu de la même manière que ce dernier, comme si c'était la tenue scolaire de l'époque.

Il avait les cheveux longs, attachés par un catogan long et noir, et une mâchoire carrée, qui contrastait avec le visage fin du « blond ».

Arrivé à un pas de lui, le voyeur entendit les premiers mots de la pensine.

.

- Heureux de te voir, Albus.

- Je ne pensais pas que tu me ferais l'honneur de ta présence avant deux jours, les cours n'ont pas commencé.

- J'étais... Trop impatient, je suppose.

.

Ce fut ces derniers mots qui séparèrent le mètre qu'il y avait entre eux. Le châtain, plus grand, prit le menton d'Albus entre ses doigts, et d'une lenteur bien calculée, passa sa langue sur les lèvres fines.

Il mit sa main dans le dos de son amant, et le colla à lui, entrecroisant leurs jambes.

Harry put alors constater, dans une expression qui reflétait, surprise, horreur, et gêne incommensurable, que la cuisse du châtain frottait l'érection de « son noble directeur de seize ans ».

Quand il releva les yeux, ce fut pour voir les deux garçons s'embrasser à pleine bouche, se caressant l'un l'autre partout où ils le pouvaient, se souciant peu de savoir si quelqu'un entrerait.

Une chemise fut déchirée, et Albus put retrouver assez d'esprits pour gémir « Gellert... Ma chambre... ».

Gellert? Qui était cet homme? Et une seconde plus tard, Harry se claqua mentalement. Il venait de découvrir que son directeur était gay! C'était l'information du siècle!

Le souvenir devint flou, mais Harry ne sortit pas de la pensine pour autant.

Il se retrouva dans la chambre du préfet de Gryffondor, et un Perceval (Harry préférait le nommer ainsi pour éviter l'image mentale d'un directeur de plus de cent ans nu comme un vers) allongé, alangui sur ses draps de soie, un genoux replié, gémissait et haletait sous la langue de ce Gellert.

Langue qui s'attarda sur le sexe blanc dressé parfaitement, et qui fut une seconde plus tard engloutit.

À ce moment précis, le jeune brun se demanda s'il fallait qu'il vomisse, qu'il continue de regarder « indifféremment », ou qu'il apprécie.

Il n'était pas lui même gay (pas qu'il sache), mais à son âge, le sexe c'était environ quatre-vingt-dix pour cent de ses pensées journalières.

Son neurone restant vota pour rester et mater allègrement le spectacle. Spectacle qui redevint flou au grand dam de Harry qui voulait « savoir comment ils faisaient ».

Il ne fut pas rejeté. Au contraire.

Il eut une vue panoramique de Perceval, appuyé sur ses pectoraux et ses genoux, offert à Gellert, à genoux derrière lui.

Enfin EN lui.

Le voyeur pouvait voir les va-et-vient dans l'intimité du blond, qui, perdu dans ses limbes, ne prenait même pas la peine d'avaler sa salive, et avait laisser un filet de bave s'échapper de ses lèvres, pendant qu'il s'accrochait aux draps.

Le dominant avait rejeté sa tête en arrière et martelait les fesses rondes de plus en plus vite, gémissant, enfonçant ses ongles dans la peau diaphane.

Harry avait chaud, et son cœur battait trop vite. Il haletait aussi, et retenait parfois sa respiration.

Il entra en érection douloureuse au moment où il vit les deux hommes jouir en même temps devant lui.

Il ferma les yeux, et se retrouva entre deux étagères, face à un mur quand il les rouvrit.

Son esprit avait été trop perturbé et il avait été expulsé de lui-même de la pensine.

Il regarda sa montre magique. Dix-huit heures deux à peine. Il avait passé une minute réelle le visage dans la pensine, alors que dans le souvenir, plus de trois quart d'heure s'étaient écoulés.

Son pantalon était déformé, il avait une furieuse envie de se masturber, mais il avait honte, il était écœuré par lui même, par ce qu'il avait vu.

Un choix donc. Attendre environ une heure que son sexe se calme, ce qui était peu probable, vu les images qui avaient élu domicile dans son cerveau, se soulager ou prendre une trop douloureuse douche froide.

Malheureusement, aucun sort n'agissait sur le sexe.

Il passa donc ses doigts sur la braguette tendue, caressa la bosse avant de libérer la hampe et débuter une longue série de va-et-vient.

Étrangement, il ne se finit pas rapidement. Chaque fois, il ressassait les images, et au moment de venir, cessait toute activité, pour reprendre quelques secondes plus tard.

Il fermait les yeux, mordait sa lèvre inférieure, et continuait à se caresser, gonflant toujours plus.

Quand il vint enfin, ce fut meilleur que tous les travaux manuels qu'il avait fait jusqu'alors. Et affreusement gênant.

Il avait fantasmé sur le corps de deux hommes, ce qui était déjà assez gros pour le faire enfermer à sainte Mangouste, deux hommes qui maintenant étaient vieux ou morts, , et là c'était carrément Azkaban qu'il lui fallait pour nécrophilie, en s'imaginant être en dessous du blond, caressé de sa longue chevelure d'argent.

Il voulait mourir.

Il se nettoya, rajusta ses vêtements, et remis la pensine à sa place. Il eut un sursaut d'intuition, et la regarda de plus près. Les runes gravées avaient été faites à la main, maladroitement, la bassine était moins belle que les autres.

En fait à côté du nom, Harry y lu « Pour Albus Dumbledore ». C'étaient donc les souvenirs de Gellert?

Il ne sut pas vraiment pourquoi, mais il s'y replongea.

Ce qu'il vit, ce fut un homme d'une trentaine d'années, et en y regardant bien, ce devait être ce Gellert, mais plus vieux.

Il était assit sur un siège en velours rouge, au milieu d'une salle toute blanche. Il souriait.

Il portait une cape, et les mêmes vêtements qu'à l'école.

.

- Bonjour, Albus. Je ne sais pas comment tu me perçoit, tout ce que je sais, c'est que j'ai trente ans. Tu as du remarquer la particularité de cette pensine. Elle montre le début de mes souvenirs, et ce que toi tu veux voir ensuite.

.

Harry eu un hoquet. Alors la scène de sexe, c'est lui qui l'avait voulue?

En tout cas, pour chasser cette pensée trop dérangeante, il avait éclairci le mystère des vêtements. L'homme reprit.

.

- Je suis aujourd'hui en prison grâce à tes soins, et je sais que tu as fait cela par raison. Je sais que ta sœur te manque, Albus. Pardon pour cela. Je sais que je t'aime toujours, et que tu éprouves la même chose à mon égard. Alors en « cadeau d'adieu », je t'offre ceci. Ainsi, tu aura toujours un souvenir de moi, Albus. Il te suffit de penser à nous, à moi, ou même aux moments où tu était seul, tout souvenir que tu appréciait pour qu'il se matérialise pour toi, même en étant observateur. Étonnant, non? Je me suis inspiré de ces foutus moldus pour cela, quelque chose qu'ils appellent « informatique ». Pour une fois que ma puissance sert à autre chose qu'à... ça. A nous, Albus.

.

Sur les derniers mots, sa voix était cassée, il était triste. Mais à son adieu, il avait relevé ses yeux chocolat, et avait sourit avant de s'évanouir comme un mirage.

Harry se trouva alors seul dans la pièce pleine de néant, et ne savait en fait pas trop quoi faire.

Alors il pensa à Albus, jeune. Il s'imagina ses vêtements, son sourire, sa pâleur.

Il voulait en apprendre plus.

Un souvenir se matérialisa alors.

Une pièce apparut autour de Harry, une sorte de salon, assez petit, qui contenait une table en bois brut, deux chaises et une cheminée. Une porte menait vers le reste de la maison, à l'opposée, une autre menait vers l'extérieur.

Albus assis sur l'une des chaises, leva la tête, et sourit vers Harry.

Il avait un simple pantalon noir en toile, qui lui arrivait à mi-mollet, et une chemise blanche à fermeture à lacets. À ses pieds, de fines chaussures brodées.

C'était le début d'un souvenir de Gellert. À lui de faire le reste.

.

- Bonjour.

- Bonjour, étranger. Qui êtes-vous?

- Je suis Harry. Où sommes nous? Le jeune Albus rit doucement.

- Quelle impertinence de demander cela, vous qui entrez chez moi, monsieur Harry. Ce dernier baissa les yeux, confus.

- Je... excusez moi...

- Ne vous en faites pas. Je me présente, même si vous devez me connaître. Albus Dumbledore. Je pense pouvoir dire sans me tromper que vous êtes aussi un sorcier, n'est-ce pas?

- Oui, effectivement.

- Prenez donc un siège, voulez-vous?

- Il brandit sa baguette et fit apparaître une confortable chaise ourlée de velours rouge, près de la sienne. Le survivant s'y assit, mais semblait gêné.

Que dire à cet Albus qui ne savait rien de vous?

Peut-être commencer par les questions simples. Il se tourna vers son interlocuteur, et vit alors que oui, le mage était puissant, mais aussi puissant que beau.

Son sourire pouvait faire fondre la banquise, et ses yeux étaient hypnotisants. Il dégageait une telle candeur, rehaussée par ses habits qui rappelaient les mignons du roi...

Il eut une seconde d'hésitation, surprit par sa propre constatation, et finit par commander sa bouche...

.

- Al... Albus, qui est Gellert?

- Gellert Grindelwald est mon amant. Nous sommes ensemble depuis plusieurs années.

- Grindelwald? Tu veux dire le mage qui...

- N'inclue pas tes propres souvenirs, Harry. Ici, tu ne doit pas parler du futur. Tu ne peux que créer tes propres moments. Quelques secondes passèrent.

- Je ne savais pas que tu était...

- Gay? Non, je ne le suis pas.

- Mais enfin...

- Ne te méprends pas, Harry. Les moldus ont inventé ce concept de division des sentiments. Dans le monde sorcier, aimer quelqu'un qui vous aime fait tout simplement partie de la magie la plus pure. Donner son amour de la façon la plus simple qui soit engendre une force que tu ne peux imaginer, Harry. Les sorciers ne sont pas une race à part entière. Quand bien même nous disparaitrions, un jour, deux moldus engendreront une prochaine génération sorcière. C'est ainsi que tout cela à commencé.

- Je comprend mieux. Alors pourquoi la plupart des sorciers se mettent en couples « conventionnels »?

- Par ce que la plupart veulent fonder une famille à eux. Mais quand tu observera, tu verra que la plupart ne distinguent pas les sexes. Ils ne voient que l'âme de ceux qu'ils ont choisit pour partager leur vie.

.

Immédiatement, le jeune homme se sentit mieux. Il était à la fois gêné et heureux du regard chaud qui coulait sur lui.

Il se sentait bien et à chaque minute qui passait, ses inhibitions moldues disparaissaient.

Il sentit des doigts fins sur les siens.

.

- Veux-tu aller autre part, Harry? Ici, tu est dans un souvenir, tu peux créer un lieu que tu aimerais.

.

Il osa à peine bouger sa main. C'était étrange, mais si exaltant. Il n'arrive plus à parler, ce visage l'a ensorcelé. Cette innocence, mêlée d'une pointe de perversité.

Il est pris au piège.

.

- D'accord.

- Alors imagines un endroit que tu apprécie.

.

Le jeune brun ferma les yeux. Ils se retrouvèrent immédiatement sous l'arbre qui borde le lac de Poudlard.

Harry était assit contre le tronc, alors que le jeune Albus était allongé dans l'herbe. Le parc était totalement vide.

Il observait sans complexes le jeune homme. Ils étaient seuls, et personne ne saurait ce qu'il s'était passé. Comme lors de ses séances de soulagement en solo, en somme.

Il vit une main blanche sous son nez, qui tenait quelques bonbons ovales jaunes légèrement translucides.

.

- Un bonbon au citron, Harry?

- Tu les aimes vraiment, n'est-ce pas?

- En fait, je les déteste. C'est Gellert qui les aime. Ça me rappelle lui quand j'en mange.

- Je préfère la framboise.

.

Sous ses yeux, les bonbons prirent une teinte rose.

.

- Un bonbon à la framboise, Harry?

- Tu les aimes?

- Oui.

.

...

.

- Pourquoi Gellert?

- Il me comprend. Il est un peu comme moi, je crois.

- Comment je suis, moi?

- Tu est très intéressant, Harry.

.

...

.

- Un garçon comme moi peut espérer avoir quelqu'un qui prendrait soin de lui, comme... Comme toi, pensa-t-il.

- Pourquoi pas? Tu est quelqu'un de bien, Harry.

.

...

.

- Harry, je suis un souvenir. Je ne suis pas réel.

- Alors laisses moi cette illusion, s'il te plaît.

- Harry... Nnnhhh... Gellert...

- Tais toi. Oublies Gellert. Je suis tout pour toi. Juste un peu. S'il te plaît. J'ai besoin de toi.

- Harry... Mmmhhhh...

.

...

.

- Tu resteras avec moi?

- Autant que tu le voudra, Harry. Je t'aime.

- Je t'aime aussi Albus. Plus que tu l'imagines.

.

...

.

Sa tête lui faisait mal. Il était dans un lit, il avait envie de vomir, et surtout envie de pleurer. Et où était Albus? Il lui avait dit... Ses pensées coupèrent court. Devant lui, assis, deux yeux électriques le regardaient avec une certaine colère. Jamais Albus Dumbledore se mettait en colère contre un de ses élèves. Jamais.

Sauf si l'élève en question avait déjà assez de problèmes comme ça pour presque se perdre dans une illusion de pensine. Un peu plus et il y restait jusqu'à la fin de ses jours. Merlin sait ce qu'il y avait vécu, mais il avait du passer au moins dix jours dans ce monde que lui même n'avait visité qu'une fois.

Harry baissa la tête. Son amour avait vieillit, et ne se souvenait pas de lui. Il avait mal, et il sentait que sa vie durant, il perdrait ce qu'il avait durement gagné.

Et Albus mourut.

.

Fin du flashback.

.

Harry se réveilla à nouveau triste. Son cœur était toujours dans la pensine. De nombreuses fois, après la mort du véritable directeur, il avait voulu y retourner, mais son instinct s'y était opposé farouchement.

Il devait prendre sa potion de clairvoyance d'ici quelques heures. Snape était plus sale et plus fatigué que jamais, mais il continuait sa préparation. Sirius lui tenait compagnie, et lui donnait tous les soins dont il avait besoin, le remplaçant quand les besoins naturels se faisaient sentir.

Dans quelques heures, il saurait s'il voudrait vraiment rejoindre Albus sous l'arbre près du lac.

oOoOo

- Il est encore faible, mais les humains peuvent s'en occuper à présent.

- Merci, sœur. La roue de Destin à prit un grand tournant grâce à vous.

- Adieu, Seigneur Bane.

.

Le centaure prit le corps dans ses bras, encore endormi mais quelque peu remplumé, et se tourna vers son compagnon blond. Il était temps.


Et voilà pour le premier chapitre!!

Tout se met en place, et encore!

J'espère que vous avez aimé, si c'est le cas, merci de laisser une review!

(si c'est pas le cas aussi, on apprend avec ses erreurs)

(/me est droguée aux reviews)

à dans une semaine!

(non Elleay, je ne raccourcirais pas le temps d'attente, sinon je pourrais plus suivre le rythme!)

Bon alors j'avais corrigé les fautes d'orthographe, et la page s'est fermée du coup j'ai recommencé, j'espère qu'il n'y en a pas trop! Ah et j'ai appris que Firenze se prononçait Fi-ren-zé (à l'italienne donc) et précisions : Selon moi, les centaures ne ressemblent pas à ceux du film, mais bien comme JKR les décrit : assez beau pour que toutes les jeunes filles de Poudlard bavent dessus (à peu de choses près)