Disclaimer : la série et ses personnages appartiennent à Donald Bellisario, Belisarius Productions et CBS Paramount Television. Je ne gagne rien avec cette histoire.
Résumé : Et si Tony avait prévenu son père qu'il était malade ? Ou du moins essayé de le prévenir ?
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Gibbs : Four years ago, your son came very close to dying from pneumonic plague. And I expected to see you. You didn't show then. Why are you here now ?
Anthony DiNozzo Senior : He never told me he was sick.
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20 mai 2005
Rester dans son appartement à ne rien faire, il détestait ça. Et même si Abby lui déposait tous les soirs de nouveaux DVD et que Ducky l'appelait régulièrement pour s'assurer qu'il se reposait, comme le lui avait explicitement ordonné Brad Pitt, cela lui laissait encore trop de temps pour réfléchir. De plus, Gibbs avait interdit à Kate et McGee de lui envoyer des dossiers. Si au moins il avait eu ça, il aurait pu occuper ses longues heures solitaires à quelque chose d'utile et non pas à ruminer les derniers événements, sa vie, ses déceptions, ses échecs... bref, réfléchir à tout ce qu'il ne voulait pas, tout ce qu'il enfouissait au plus profond et qui vient vous hanter les nuits d'insomnies.
Il resta un long moment indécis devant le téléphone et le bout de papier qui traînaient sur sa table basse. Déjà sur son lit d'hôpital, alors que la brume induite par la fièvre se dissipait lentement, cette idée l'avait taraudé. Tony savait très bien que personne ne l'avait prévenu, et il n'en voulait à personne. Après tout, il était le seul responsable. C'est lui qui, des années plutôt, avait retiré consciemment le nom de son père de la liste des personnes à prévenir en cas d'urgence.
Il aurait pu demander à un membre de son équipe d'aller lui chercher le numéro, mais qui ? Kate aurait mené sa petite enquête et il ne voulait pas qu'elle en sache plus. McGee ? Le jeune agent lui était sympathique, mais pas encore suffisamment pour lui donner le droit de fouiller dans ses affaires. Abby l'aurait submergé de câlins pour qu'il lui raconte tout (une armée d'Abby à Guantanamo aurait depuis longtemps mis fin au terrorisme !). Quant à Ducky, il l'aurait encouragé à le faire et Tony n'était toujours pas sûr de vouloir. Et Gibbs... bizarrement il ne voulait pas mêler Gibbs à ça. Il y avait comme une sorte de paradoxe.
Il aspira une grande bouffé d'air, du moins aussi grande que lui permettait ses poumons encore fragiles, et d'une main légèrement tremblante, composa le numéro, cette fois bien décidé à aller jusqu'au bout. Il compta mentalement les sonneries qui résonnaient dans le vide jusqu'au déclic fatal.
"Papa ?" commença-t-il, avant d'entendre la voix annonçant qu'il était en liaison avec un simple répondeur. Il hésita quelques secondes. Raccrocher ? Rappeler plus tard ? Il savait qu'il ne le ferait pas. Il avait enfin eu le courage de le faire, c'était donc maintenant ou jamais. Il attendit donc le bip sonore indiquant que c'était à lui.
"Papa, c'est moi... Tony", bien sûr que c'était lui, son père ne lui avait jamais annoncé l'arrivée d'un petit frère ou soeur.
"Hum... ça fait longtemps que je n'ai pas eu de tes nouvelles." Neuf mois et un jour, pour être exacte. Et encore, si l'on considérait que recevoir une perceuse électrique pour son anniversaire était une façon de donner des nouvelles !
"J'espère que tout va bien pour toi... Moi, j'ai été un peu malade, mais ne t'inquiète pas, ça va beaucoup mieux." Bon, il l'admettait, c'était un demi mensonge. La peste pulmonaire n'était pas un simple rhume que l'on soigne avec une aspirine ou deux. Et même s'il espérait convaincre Gibbs de reprendre le travail rapidement, il n'était pas totalement remis. Le simple fait d'aller jusqu'à l'épicerie du coin le fatiguait, mais pour rien au monde il ne l'aurait avoué.
"Si non, la routine... Rappelle moi. Ou si tu... " quoi ? Si tu passes à Washington, on ira boire une bière ? Jouer à la petite famille parfaite ? Non, ils n'avaient jamais été comme ça.
"Rappelle moi quand tu auras le temps" conclut-il. Tony savait pertinemment que son père ne le ferait pas. Il hésita encore une demi seconde entre effacer ce pathétique message ou le laisser. Il opta pour la deuxième solution, avec le secret espoir que peut-être son père le rappellerait et que... mais Tony préféra ne pas s'imaginer plus. Cela ne serait qu'une déception de plus.
Il s'affala dans son canapé, totalement vidé par ce simple coup de fil. Et dire qu'il devait encore trouver un moyen de faire croire à Gibbs qu'il était apte à reprendre du service !
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Bon, d'autres one-shot suivront peut-être celui-ci. D'autres petites réflexions de l'épisode me tentent bien.
