Cet OS a été écrit dans le cadre des Nuits du FoF, le principe étant une heure, un thème. Pour plus de précisions, vous pouvez m'envoyer un PM bien sûr. Ici le thème était « téléphone ».
Un grand merci à CuteCiboulette qui m'a soufflé l'idée sans le vouloir...
Bonne lecture !
En ai-je le droit...
POV Edward:
Le téléphone pleure. Tu sanglotes près de moi. Tu es à quelques kilomètres à peine, quelques kilomètres seulement. Quelques kilomètres de trop. Et je t'entends. J'entends ton souffle dans le combiné. J'entends ta peine. J'entends tes sanglots. Et je ne peux rien faire. Tu ne m'en laisserais pas le droit. Et je ne le prendrais pas. Pas sans que tu me le donnes. J'en meure d'envie, j'en crève même. Te savoir si près et ne rien pouvoir faire. Mais je ne peux pas. Je suis enchaîné par cette promesse muette que nous nous sommes faites. Ne pas intervenir, pas quand l'autre a mal. Pas quand l'autre ne veut pas nous voir, ne peut pas nous voir. Surtout, pas quand il ne veut pas qu'on le voit. Et tu ne veux pas que je te vois comme ça, n'est-ce pas ? Je ne dois pas voir tes yeux gonflés, les larmes qui tracent des sillons sur tes joues pâles, ton mascara pas waterproof parce que ça coûte deux fois plus cher et que tu n'en vois pas l'utilité, couler à leur suite, se glisser dans le chemin qu'elles ouvrent. Et je rêve de tuer cette enflure, celui qui s'est permis de te faire autant de mal. Comment a-t-il pu ? Comment a-t-il osé ? Comment as-tu pu l'aimer ? Je ne comprends pas. Je ne comprendrais jamais, je crois. Je t'aime. Je t'aime à en mourir pour toi, à m'en détruire le cœur. Je l'arracherait de ma poitrine pour te l'offrir si tu me le demandais. Je t'aime.
Mais je t'ai perdue. Je t'ai perdue le jour où je n'ai pas compris. Pas compris que toi aussi tu éprouvais quelque chose de plus que cette amitié qui nous lie. Le jour où je me suis emmuré dans ma fierté et mon silence. Pour ne pas te perdre plus encore. Pour ne pas souffrir. Pour ne pas me dévoiler, de peur que tu ne m'aimes plus, que tu me rejettes, que j'ai mal interprété tes sourires et tes regards. Et tu es sortie avec lui. Avec cet enfoiré de James. Et je t'ai laissé faire. Parce que je n'avais pas de droit sur toi, n'est-ce pas ma Bella ? Je n'avais pas le droit de te hurler mon amour, de te le jeter en pleine face pour que tu le vois bien, de te le murmurer au creux de l'oreille pour que tu le sentes. Pas au moment où tu trouvais quelqu'un qui te plaisait. Alors je t'ai laissé faire. J'ai supporté les conversations que nous avions sur lui, sur sa perfection, sur ton amour, pour ne pas te perdre plus, pour ne pas m'éloigner, pour que tu m'autorises à rester encore un peu près de toi. Mais je m'en mordais les joues jusqu'au sang, j'en crevais de jalousie. J'imaginais parfois que c'était de moi que tu parlais. Moi qui t'inspirais ces sentiments.
Alors maintenant que tu pleures, sans me dire un mot, je devine ce que tu veux me dire sans l'oser. Il t'a quittée n'est-ce pas ? Je le sens. Je le sais. Et je ne peux m'empêcher d'en être heureux. Il ne te méritais pas. Moi non plus je ne te mérite pas je crois. Et j'ai presque honte d'être si heureux. Je sens cette boule de chaleur qui gonfle dans mon cœur, envahit mon corps entier, s'étire dans chacun de mes membres, vient caresser mon esprit. Je n'arrive pas à l'arrêter. Laisse-moi venir. S'il te plaît, laisse-moi venir te voir. Je ne te ferais rien, tu le sais pourtant. Je ne me le permettrais pas. Jamais. Pas tant que tu ne me le demandes pas. Me le demanderas-tu un jour ?
Je t'aime Bella. Oui...je crois que je t'aime. J'en suis presque sûr à présent...
