NDA : Voilà, chapitre corrigé ! Merci à Abva pour cette correction ^^
Chapitre 1 : Témoin oculaire … Troublante ressemblance .
« Tu fais quoi? » Interrogea Tony, un sourire taquin sur le visage, en se plantant devant McGee.
« Est-ce que je te demande, moi, ce que tu fais? » Rétorqua ce dernier, agacé par le comportement de son collègue.
« C'est normal, il ne fait jamais rien, même pas son travail! » Ajouta Ziva, continuant de taper son rapport.
Tony, ayant entre-temps vu ce que faisait McGee, retourna à son bureau en grommelant:
« Vous ne pouviez pas me rappeler qu'il y avait ce rapport? Mais... »
« Tu aurais dû t'en rappeler seul! Répliqua une voix derrière lui. »
« Non, me tape pas, patron! » Supplia l'agent du NCIS en protégeant sa tête avec ses mains. « Je me suis fait mal hier! » Justifia-t-il.
« Pas le temps, Dinozzo. On a un marine mort dans une ruelle, prenez vous affaires! »
Tony soupira de soulagement.
Ils arrivèrent sur la scène de crime. Comme bien souvent, ce n'était pas beau à voir. Une large flaque de sang s'étalait autour de la tête du mort. Le sang était encore frais et continuait à couler entre les dalles de la petite rue sombre. On finissait pas s'habituer aux crânes fracassés, aux mares de sang, aux familles détruites. Mais c'était effrayant de voir que ça devenait un quotidien, une habitude.
La ruelle n'avait pas vraiment l'air accueillante. Les nuages couvraient le soleil, la plongeant dans une relative obscurité. Même si le mort ne devait plus vraiment s'en soucier. Ducky s'agenouilla devant le marine et commença à lui parler des nuages menaçants qui se rassemblaient au dessus de la ville.
« Vous croyez qu'il est parti avec un souvenir du soleil? » Demanda une petite voix.
Toute l'équipe se retourna et vit une enfant. Elle devait avoir neuf ans tout au plus. Un air triste sur le visage, elle s'approcha de quelques pas. Elle était rousse et... elle lui ressemblait.
Gibbs se figea. Son cerveau était bloqué, n'enregistrait plus aucune information. Elle était son portrait craché! Les yeux, la forme du visage, en passant par le petit nez et les longs cheveux. Il paraît qu'on a tous un sosie sur la Terre. Les morts aussi? Une enfant, toute simple. Il aurait tant aimé que ce soit elle. Il aurait aimé, mais le temps ne s'arrête pas, et on ne retrouve pas les gens que l'on a perdus au même âge! En fait, on ne les retrouve pas tout court. La mort, c'est la fin. On ne l'accepte pas, mais on apprend à le supporter jour après jour. Souvent, surtout au début, on parle de ces personnes au présent, parce qu'au fond, ils n'ont jamais vraiment quitté notre cœur ni notre esprit, ils font partie de ce que nous sommes. Et pourtant, c'est la fin, le vide, la disparition. On ne peut plus parler à cette personne, on ne peut plus la voir sourire, rire, on ne peut plus la réveiller doucement le matin. C'est peut-être pour ça que son cœur espérait.
C'est comme avec les nuages. Des fois on regarde le ciel, comme si on avait oublié qu'il n'y avait plus le soleil et qu'il s'était caché. La différence, c'est que lui revient toujours, tandis que les personnes à qui l'on tenait ne reviendront jamais. Pourquoi? Combien de fois a-t-il ouvert la porte de sa chambre, le sourire aux lèvres, pour la réveiller? Bien plus qu'il n'aurait voulu. Bien plus qu'il n'aurait dû.
Parfois, on se demande ce qu'est devenue cette personne, si elle est vraiment ailleurs. On en a l'impression, parce qu'on ne l'a jamais oubliée. On espère que si c'est le cas, elle nous attend là-bas, où qu'elle soit. Cette personne, nous aussi on attend de la rejoindre. Mais jamais on n'aurait voulu que quelqu'un ressemblant à cette personne comme un sosie débarque dans notre vie au moment où l'on s'y attend le moins. Ainsi, le moment où l'on ne pense plus aux disparus, le destin se charge de nous reprendre en main. Après tout, on a enfreint la règle: On a cessé d'y penser une minute!
Elle lui ressemblait tellement! Elle ressemblait à Kelly! Au bout de quelques secondes, le silence qui régnait devint pesant. L'enfant reprit la parole, les fixant tour à tour.
« Il l'a plus, le souvenir du soleil, comme quand il m'emmenait sur la colline? Les messieurs qui ont tiré sur mon papa, c'est à cause d'eux, hein? Je les ai vus. Ils ont sorti un pistolet comme celui qu'il m'a offert. Moi c'était un jouet, bien sûr. Il voulait un garçon, je suis une fille. Eux, les messieurs, ce n'était pas un jouet! Je le sais, il ne respire plus. »
Toute l'équipe, excepté Gibbs, s'approcha de l'enfant. Le cerveau de leur patron était en mode « déconnecté ». Ziva s'agenouilla devant l'enfant et lui prit la main, l'attirant doucement vers elle. Elle se savait pas comment s'y prendre avec les enfants, elle essaya donc de ne pas brusquer la fillette.
« C'est ton papa? » demanda-t-elle doucement.
« Oui, il s'appelle Jack Lids. Moi c'est Sarah Marie-Jeanne Lids. J'ai 8 ans » se présenta l'enfant, comme si elle était en classe, un jour de rentrée.
Ce fut au tour de Tony de questionner la fillette. Il s'accroupit aux côtés de Ziva.
« Elle, c'est l'agent spécial du NCIS, Ziva David. Moi, je suis l'agent spécial Tony Dinozzo. Derrière, c'est mon collègue Timothy McGee, mais tu peux l'appeler Tim. Et là, c'est notre patron Leroy Jethro Gibbs. Et eux, c'est Ducky et Palmer. Et nous, on peut t'appeler Sarah? »
« Je préfère Anne. » avoua l'enfant.
« Alors Anne, dis-moi, tu as vu quelque chose? » interrogea McGee en se mettant lui aussi à la hauteur de Sarah.
« Oui, mais je... » balbutia l'enfant, l'air perdu.
Elle voulait aider les agents du NCIS mais elle s'affolait. Ses pensées s'embrouillaient. Lorsque les souvenirs sont trop violents, trop durs, au lieu de pouvoir hurler devant l'horreur, le cerveau rejette tout, laissant un grand vide. Elle savait ce qu'elle avait vu. Son père était mort devant elle. Elle avait été témoin de la scène. Mais elle ne parvenait pas à s'exprimer. Sa vie était partie en fumée sous ses yeux.
« Où est ta maman? » demanda Palmer en plongeant son regard dans celui de la petite fille, espérant peut-être y lire les réponses à leurs questions.
Ils avaient tous compris pourquoi Gibbs était resté figé, fixant la petite avec de grands yeux, et faisaient comme si de rien n'était.
« Ma maman? »
C'était une notion qui lui était inconnue. Une maman. Une mère... Elle connaissait la définition du dictionnaire sur le bout des doigts. Elle la lisait souvent le soir, cachée sous ses couvertures, à la seule lumière de sa lampe-torche. Mais elle ne savait rien de plus.
« J'en ai pas. Elle est déjà partie. Mon papa est partie la rejoindre, hein? » fit Anne avec un regard suppliant.
Son papa le lui avait dit, ils étaient heureux, tous les deux. Elle voulait qu'ils le soient encore, même loin d'elle. Gibbs, lui, venait d'atterrir. Il s'approcha de l'enfant et posa une main réconfortante sur son épaule.
« Oui, ils sont ensemble. Ils te regardent et te protégeront toujours. » souffla-t-il. Il eut droit à un sourire de la petite. Ziva, quand à elle, sortit un billet de sa poche et le lui tendit, désignant le café voisin de l'autre main.
« Tu veux une glace? »
Quelques minutes plus tard, ils étaient tous assis à une table, regardant la petite manger sa glace à la vanille. Celle-ci avait le regard vague, plongée dans ses pensées.
Flash Back d'Anne:
Elle était assise à une table, une glace au chocolat à la main. En face d'elle, son père, un homme grand, maigre et brun, la fixait avec tendresse de ses yeux gris métallique.
« Elle est bonne? » vérifia-t-il.
« Oui! J'adore le chocolat. Comme maman, pas vrai? »
Elle en parlait souvent, de sa maman. Elle se l'inventait, lui donnait une apparence, des goûts. Son père ne répondit pas. Le chocolat n'était pas le parfum préféré de la mère de Sarah, il le savait, mais qu'importe. Elle se faisait une mère qui était à ses côtés.
Un homme arriva soudain pour parler au père de la fillette. Celui-ci se leva et suivit l'inconnu. Son père ne s'emportait jamais, c'est sûrement pourquoi il le suivit docilement. L'enfant sortit de sa poche de l'argent et se dirigea en courant vers une serveuse pour lui donner les sous avec un grand sourire, laissant un généreux pourboire avant de courir rejoindre son père. Elle ne voulait pas être seule. Elle réajusta sa veste en jean qui tombait sur l'un de ses épaules et se cacha derrière une poubelle.
Pour la première fois de sa vie, elle vit son père s'énerver. Il se mit à crier. Elle n'aurait jamais cru que son père puisse crier et avoir un visage aussi dur.
Lorsque les trois hommes eurent fini de s'acharner sur l'homme à terre et de lui tirer dessus, la fillette se précipita vers lui en criant:
« Pappaaaaaa! » Ce mot, qu'elle avait répété tellement de fois, d'un ton doux, faussement énervé ou rieur, montrait cette fois-ci toute sa détresse. Elle courut vers lui et se mit à pleurer. Son père respirait encore faiblement quand elle arriva à ses côtés. Il lui souffla un mot, tout simple: « Vanille » Elle comprit de suite ce que voulait dire son père. C'était le vrai parfum de glace préféré de sa mère. Il avait lutté contre la douleur et l'inconscience qui commençait à l'emporter pour lui dire ce qu'elle avait tenté d'imaginer des dizaines de fois, pour que l'une des pièces du puzzle qu'elle s'était créé soit vraie. Pour qu'elle sache un détail, réel celui-ci, sur sa mère, sur la seule personne qui comptait qu'ils avaient en commun.
L'enfant se mit ensuite à courir loin de lui, loin de cet homme qui était tout pour elle, alors qu'il avait déjà cessé de respirer. Elle se dirigea vers un banc, sous le choc, ne parvenant pas à croire à la vérité de la scène dont elle venait d'être témoin, espérant de toutes ses forces que ce n'était qu'un cauchemar. Elle s'assit et sortit de sa veste une vieille photo de ses deux parents, ensemble, riant aux éclats. Elle dit tout bas:
« Papa va venir te rejoindre, maman. Ça tombe bien, c'est ton anniversaire. Mais pourquoi est-il parti? Pourquoi maintenant? Il m'avait dit qu'il attendrait! »
Flash Back End
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