Coucou tout le monde !
Me voilà avec ma première fiction sur le fandom.
Ce n'est pas du grand art, mais ça fait un sacré long moment que je voulais écrire cet OS. Malheureusement , je ne suis pas parvenue à écrire quelque chose qui me satisfasse. Je poste tout de même le résultat de mon travail, en espérant que vous l'appréciez plus que moi !
Disclaimer : Harry Potter, l'univers et ses personnages appartiennent à J. K. Rowling.
Bonne lecture !
"De toutes ces feuilles que j'ai froissées,
De ce recueil du monde passé
Il ne reste plus de traces.
Une âme qui s'est enraillée,
Une larme desséchée
C'est la vie qui s'efface" (Puisque tout est faux - N21)
Cher Fred,
La lettre aurait pu commencer de cette manière. Tenter d'exorciser ses démons semblait être la chose la plus importante à faire à ce moment. Si Fred était partie, c'était George, sans ne laisser planer aucun doute, qui avait été le plus touché par cette perte. Si toutes les pertes l'avaient touché, plus que tout c'est l'absence de son jumeau qui, à chaque nouvelle seconde, était un coup de grâce.
La famille Weasley était brisée. Comme elle ne l'avait encore jamais été. Molly et Arthur avaient pris dix ans en à peine quelques jours. Ron restait silencieux en permanence et Ginny ne sortait même plus de sa chambre. Harry et Hermione tentaient tant bien que mal de les soutenir, mais rien n'y faisait.
Le dernier des jumeaux avait alors tenté de prendre une feuille, de garder une plume dans sa main tremblante, pâle et crispée. Les courbes à l'encre qu'il avait essayé de tracer pour créer des lettres ne formaient qu'une succession de vagues illisibles. Il était encore trop marqué - et le serait toujours - par l'absence de son double. Il en vain même à penser qu'il aurait préféré mourir pendant cette guerre pour le rejoindre. Pour ne pas vivre avec ce trou au coeur qui le consumait petit à petit.
Au fil des secondes et des minutes écoulées, le papier blanc avait été recouvert de petites goûtes d'eau, laissant glisser sur la surface lisse d'informes tâches noires, trop difformes pour pouvoir déchiffrer quoi que ce soit.
Il aurait aimé lui dire tant de choses. Il avait au bord des lèvres et au creux de sa paume tous les sentiments qu'il aurait voulus lui transmettre. Ce vide, trop dur pour lui, était devenu invivable. Il se laissait dépérir chaque moment un peu plus. Il ne se sentait plus rien sans sa présence rassurante, sans cette moitié de lui-même qui avait toujours chérit plus que tout au monde.
Il avait utilisé le peu d'énergie qu'il lui restait lorsque la guerre fut achevée pour hurler sa détresse et déverser sa peine seul dans le noir de ce qui avait été leur chambre. Il s'était réfugié dans le lit de son frère, se blottissant contre les couvertures et les draps à la recherche de cette chaleur rassurante que lui offraient ses bras à tous moments, lorsqu'il en avait besoin.
Mais en ne trouvant que le froid humide qui se faufilait pas la fenêtre mal isolée, il se laissait aller à ne plus rien faire que penser à cette absence trop douloureuse et cruelle. C'était un coup trop dur pour lui qui pourtant était si rieur, faisant des blagues à tout va à son entourage. Il ne s'enfermait plus que dans ses souvenirs de Fred, tout ce qu'ils avaient fait ensemble.
Prenant la feuille de manière incertaine dans sa main gauche, la froissant au passage, étalant l'encre encore un peu plus, il porta le papier trop froid à ses lèvres, y déposant un baiser désespéré. La flamme de la bougie à ses côtés, posée sur la petite table en bois dans un coin de la pièce et seule source de lumière présente, vacilla, prête à s'éteindre. Avec amertume il la compara avec la vie de son frère, qui elle aussi s'était éteinte alors qu'elle était sa source de chaleur.
Ses lèvres se tordirent douloureusement et il retint un sanglot qui le prit à la gorge.
Il se laissa tomber sur le côté, à même le sol poussiéreux. Il n'y fit pourtant aucunement attention, fermant les yeux avec force pour retrouver l'image et la présence rassurante de son double. S'enfonçant un peu plus dans le désespoir, désirant le rejoindre dans les ténèbres où se trouvait Fred.
Et sur le papier, les faibles lueurs de la flamme éclairèrent la seule phrase encore lisible :
"A mon frère, avec tout l'amour que je ne pourrai plus jamais donner."
Merci d'avoir lu, en espérant que ça vous ait plu !
