Hem... je sais, je ne dois pas me disperser dans les fics... mais cette fois-ci, c'est différent. Je poste une fic déjà terminée sur mon ordi. C'est une mini-fic déjà entièrement rédigé que j'ai écrit pour faire une pause dans Ricidule Riddle (rassurez-vous, le chapitre 7 est bouclé depuis longtemps et sera posté incessamment sous peu). 18 000 mots, 23 pages word, divisés en 7 petits chapitres. Je posterais au rythme d'un chapitre tous les deux jours

Tient compte des 7 tomes (exception faite de l'épilogue)

Résumé : Plus d'une décennie s'est écoulée depuis que Harry Potter a défait Voldemort lors de la bataille de Poudlard. Désormais, le monde sorcier aspire à la paix. Lors qu'une jeune conjureuse de sort, Solveig Schaeffer, de l'Institut Bradbury découvre une étrange obsidienne dans une temple pré-colombien, elle est loin de se douter qu'un monstrueux engrenage vient de la happer. La voilà embarquée au côté d'un mystérieux sorcier anglais fourchelang et érudit dans les Forces du Mal, Victor Gray, à la recherche des origines de la magie. Mais qui est-il ? Et que leur veulent ces hommes inquiétants appartenant à une obscure organisation, SunFlower ? Quand arrivent trois célèbres Aurors anglais, il n'y a plus de doute possible : la situation est grave. Une chose est certain. Solveig ne sortira pas indemne de ces épreuves.

Genre : Aventure/mystère/voyage

Pairing : Aucun pour l'instant...

Personnages : Quelques OC, Voldemort, Harry, Ron.

Rating : T, mais il y aura un passage M

Recommandation : lire la page wikipedia sur les obsidiennes. Plus généralement, le personnage de Solveig Schaeffer et l'Institut Bradbury m'ont été inspirés par ma formation.

Disclaimer : le monde de Harry Potter appartient bien sûr à JKR. Les OC, SunFlower et l'Institut Bradbury m'appartiennent.


Chapitre 1 : Victor Gray

Une pluie fine clapotait mollement dans les ruelles sombres.

Les antiques lampadaires électriques peinaient à chasser les ténèbres environnantes et la silhouette qui se glissait parmi les ombres s'en arrangeait bien. Longeant les pierres calcaires mangées par les intempéries et la pollution, elle se faufilait en mettant tout son art à ne paraître guère plus qu'un coup de vent furtif qui agitait les formes distordues de la nuit.

La jeune femme s'arrêta quelques instants sous une devanture crasseuse que, la poussière autant que les halogènes fatigués de l'éclairage public, rendaient grisâtre. Sa main se resserra nerveusement sur sa baguette. Le bois devenait poisseux d'être trop tenu. Elle jeta un coup d'œil furtif derrière elle. Rien. Devant elle. Toujours rien. Resserrant sa cape sur ses épaules, elle reprit sa marche sous la pluie battante, grelottant de froid. Et de peur.

D'un geste irrité, elle repoussa une mèche trempée qui lui tombait sur le visage. Ce n'était pas le moment d'avoir la vision brouillée. Encore une fois, elle jeta un regard inquiet par dessus son épaule. Rien, pas même un chat. La jeune femme soupira. Cette affaire la rendait décidément bien paranoïaque.

Elle pressa le pas, tous les sens aux aguets, le regard accrochant la moindre ombre suspecte. Un bruit soudain. La jeune femme se figea. Un deuxième bruit, identique au premier. Des « crac » caractéristiques d'un transplanage. Le sang battant aux tempes, elle se retourna... mais n'eut pas le temps d'agir car déjà des bras puissants l'attrapaient pour l'attirer sans ménagement dans le renfoncement d'un porche piteux. Avant d'avoir pu prononcer le moindre cri, une main lui bandait la bouche. Un picotement s'empara de tout son corps : son agresseur/sauveur les desillusionnait. Juste à temps. Deux hommes venaient d'apparaître au coin de la rue, tout deux vêtus d'un étrange uniforme noir, strict, avec pour écusson incongru une fleur qui rayonnait à la manière d'un soleil. Par prudence mais aussi par impuissance, la jeune femme demeura immobile à l'instar de ce sorcier dont elle sentait le souffle chaud dans sa nuque.

Ses poursuivants inspectèrent la rue avec soin, jetant à plusieurs reprises des sorts de révélation. Son cœur s'accéléra lorsqu'ils se rapprochèrent. Son mystérieux sauveur, lui, restait d'un calme surnaturel. L'un des poursuivants, le plus jeune qui arborait une touffe blonde renforçant son air poupin, eut un mouvement d'humeur et ce mit à jurer affreusement. Entre autre. La jeune femme ne comprenait pas toutes ses paroles, c'était un américain avec un horrible accent nasillard. Le second, un homme grand et sec à la mine austère de croque-mort, supporta les éclats de voix avec stoïcisme, avant de répondre dans un anglais à la diction parfaite :

- Calme-toi, Clark. Nous allons la retrouver, ce n'est qu'une question de temps.

Clark ? Jamais la jeune femme n'avait une personne ressemblant aussi peu au super-héros éponyme. Certes grand mais assez flasque, Clark avec un visage bouffi et, en cet instant, déformé par une méchante colère. Clark siffla une réponse parfaitement incompréhensible. Était-il humain de mâcher autant ses mots ? Son compagnon - il semblait se nommer Anderson- haussa des épaules et ils transplanèrent. Soudain, les ténèbres s'abattirent sur la jeune femme, l'écrasèrent sur la moindre parcelle de son corps au point qu'elle n'arrivait plus à respirer. Puis cela cessa et elle découvrit qu'elle se trouvait au beau milieu d'une clairière, perdue quelque part dans une obscure forêt. Elle se dégagea vivement de l'étreinte qui se relâchait et, sortant sa baguette, fit volte-face. Elle eut un hoquet de surprise, ne s'attendant certainement pas à être sauvée par un homme aussi charmant. Grand et svelte avec les traits racés, la faible lueur lunaire qui perçait au travers des nuages accentuait le contraste entre la pâleur de sa peau et la noirceur de sa chevelure. Ses yeux d'obsidienne la jaugeaient avec une intensité inquiétante. Plus que jamais, la jeune femme comprenait le caractère obligatoire des cours d'occlumancie dispensés lors de sa formation.

- Qui êtes-vous ? demanda-t-elle sur ses gardes.

La nuque irritée par un inquiétant gant de crin, elle regrettait de ne pas savoir transplaner. Elle avait abandonné l'idée d'obtenir son permis après avoir échouer une dixième fois à l'examen. Elle se retrouvait donc dans l'incapacité de fuir cet homme certes séduisant mais qui empestait la magie noire. Après un temps de réflexion, il répondit :

- Toi, qui es-tu ?

Sa voix était glaciale, une peu trop aiguë. Quant à son allemand... légèrement troublé par un accent anglais, mais il semblait très fluide.

- Il n'est guère prudent pour une fillette de ton âge de se promener seule dans ce quartier...

- Je ne suis pas une fillette ! répliqua-t-elle piquée au vif.

Dernière recrue de son département, ses collègues lui servaient sans cesse des surnoms telle que « gamine », « bleusaille », ce qui avait le don de l'énerver au plus haut point. Et puis lui-même n'était pas beaucoup plus âgée qu'elle... ou peut-être que si. Elle ne parvenait pas à lui donner d'âge sa peau si lisse refusait de se laisser marquer par le temps. La jeune femme inspira, estimant qu'elle n'était pas en position de le provoquer.

- J'étais là pour des impératifs professionnels.

Peut-être connaissait-il son contact ? Oui, chargé de magie noire comme il l'était, il devait au moins en avoir entendu parler. Il était également anglais, à l'instar de l'homme qu'elle souhaitait contacter.

- Je recherche un Victor Gray... on prétend qu'il connaît bien les Forces Obscures.

Si l'homme demeurait toujours impassible, son regard s'était durci.

- Vraiment ? Tu me parais pourtant bien jeune pour t'intéresser à ces choses-là, fillette... oublie-le et rentre chez-toi.

Il sentait bien trop le souffre pour se permettre de lui faire la moral.

- Non. Si je viens le voir, ce n'est pas parce que je veux m'enfoncer dans la magie noire, mais parce que j'ai besoin de son expertise.

Elle se tut, guettant une réaction de son interlocuteur. Comme il demeurait de marbre, elle poursuivit.

- Je travaille en tant que conjureuse de sort pour l'Institut Bradbury, qui œuvre à rassembler et à conserver les écrits anciens. Au cours de l'une de mes explorations, j'ai découvert un étrange artefact et depuis, ces hommes à la fleur-soleil ne cessent de me poursuivre.

Voilà une réponse qui avait le mérite d'expliquer ses motifs sans délivrer trop d'informations. L'homme la dévisageait avec intensité. Elle voulut d'abord soutenir son regard, mais trop impressionnée par l'aura troublée qu'il dégageait, elle préféra reporter son attention sur les branches fines des bouleaux que le vent agitait.

- Cet artefact... où l'as-tu trouvé ?

- Un vieux temple pré-Colombien où j'espérais trouver des tablettes portant sur l'astronomie aztèque. Truffé de pièges soit dit en passant.

Elle travaillait souvent en collaboration avec des archéomages. C'était un emploi certes risqué mais bien payé et passionnant. Pour ne rien gâcher, elle aurait la retraite à soixante ans, ce qui devenait un luxe ces derniers temps... Certaines mauvaises langues prétendaient que si ses employeurs ne retardaient pas l'âge de départ à la retraite de son département, c'était parce que très peu de conjureurs y parvenaient vivants.

- Et l'artefact...

- Imprégné de magie.

- Il me semble pourtant que l'Institut Bradbury dispose d'experts en tout genre, rappela le sorcier. Alors pourquoi ennuyer Victor Gray avec un artefact poussiéreux ?

- Peut-être, répliqua la jeune femme avec un pointe d'agacement. C'est à Gray de juger s'il s'agit là d'un artefact intéressant ou non.

Un sourire qui n'avait rien de rassurant étira alors les lèvres fines de son interlocuteur. C'était quoi déjà, les 3 D ? Direction, Détermination, Destination ? Merlin, pourquoi ne savait-elle pas transplaner ?

- C'est donc à moi, répondit l'homme, car je suis Victor Gray.

Ah... Ce n'était pas précisément l'idée qu'elle se faisait d'un spécialiste des Forces Obscurs. Elle l'avait imaginé tout ridé avec un nez crochu, des cheveux filandreux et un air acariâtre. Au lieu de cela, un beau mais ténébreux et mystérieux sorcier lui faisait face. L'espace d'un instant, elle lui inventa un passé tourmenté, une histoire d'amour romantique mais hélas tragique à cause d'un méchant mage noir... Gray avait d'ailleurs dû connaître le règne de terreur, si lointain pour la jeune femme, de Lord Voldemort. Le terrible mage noir était à présent mort depuis plus d'une décennie, tué par Harry Potter lors de la légendaire bataille de Poudlard. La jeune femme chassa ses pensées de son esprit.

- Qu'est-ce qui me prouve que vous dites la vérité ?

- Rien, répondit Gray sans se troubler, si ce n'est que je t'ai sauver la vie. Maintenant que je t'ai donné mon nom, peut-être me donneras-tu le tiens...

- Ah euh... Solveig Schaeffer.

- Eh bien, fillette...

Par Merlin, il se moquait d'elle ? songea Solveig rageusement.

- Je te propose que nous poursuivons cette conversation dans un lieu plus chaud... et plus sec.

Quelques minutes plus tard, Solveig contemplait d'un air un peu circonspect, le petit salon dans lequel Gray les avait transplanés. Réchauffé par un agréable feu qui ronronnait doucement dans la cheminée, chaque parcelle de mur disparaissait derrière des étagères surchargées en livres, grimoires, parchemins, papyrus et autres supports destinés à l'écriture, le tout confiné derrière des vitres qui maintenaient, à renfort de sortilèges, une atmosphère propice à la conservation. Cliomène serait ici au paradis, comme plus d'un conservateur de l'Institut Bradbury. Solveig s'avisa alors que Gray scrutait son visage avec un peu trop d'intensité. Elle accrocha son regard et cette fois, parvint à le soutenir. Loin de s'en troubler, il se renfonça dans son fauteuil crapaud couvert de velours vert.

- Étrange Fillette... il me semble t'avoir déjà vu, pourtant ton nom ne me dit rien.

- On me le dit souvent, répondit Solveig avec un certain agacement. Je dois avoir un visage assez commun.

Ou alors qui ressemblait beaucoup à son père, bien connu dans certains milieux peu fréquentables. Père dont elle évitait de vanter l'identité. Simple mesure de prudence, car il avait su s'attirer un nombre incalculable d'ennemis.

- Peut-être, concéda Gray.

- Pourquoi ne pas nous avoir transplaner directement ici ? demanda Solveig pour changer de sujet.

Gray prit son temps avant de répondre, jouant sur les nerfs de son hôte.

- Simple question de prudence... J'ai quelques raisons de croire que les hommes de SunFlower -ceux qui te poursuivaient- en ont également après moi.

- Qui sont-ils ? Que veulent-ils ? Je n'en avais jamais entendu parler avant.

- Pour l'instant, je n'en suis qu'à des suppositions, reconnut Gray. Donc, cet artefact...

Solveig tira de son escarcelle de cuir une obsidienne qui tenait dans la paume d'une main et que l'on avait taillée de manière à lui donner la forme d'un œil. Sur une face, la structure amorphe de la silice avait commencé à recristalliser, piquetant le verre volcanique de flocons blancs. Fait étrange, ces flocons semblaient dessiner l'œil triangulaire des reliques de la mort. La lueur de convoitise qui traversa le regard de Gray mit Solveig profondément mal à l'aise. Elle commençait à se demander si elle n'avait peu eu tord de se lancer dans cette aventure.

- L'Œil du Serpent... murmura-t-il. As-tu la moindre idée, Fillette, de la valeur de ce que tu viens de trouver ?

En tout honnêteté ? Absolument pas. D'ailleurs c'était bien la raison de sa venue, espérant que Gray pourrait lui fournir une estimation du prix... Beaucoup, apparemment. Il se mit à siffler, longuement, mais de manière presque articulée. D'abord interloquée, Solveig finit par comprendre avec un frisson qu'il parlait en Fourchelang.

Soudain la pierre s'agita, gagnée par une luminescence verdâtre. Les cristaux blancs perdus dans la masse vitreuse se mirent à luire d'une belle opalescence, à luire de plus en plus fort au point que leur éclat se condensa en filaments lumineux, filaments qui jaillirent hors de la pierre pour dessiner une carte holographique. Carte du monde... de l'Europe... de la Pologne...

- Les Tatras, dit Gray. C'est là où nous conduit l'Œil du Serpent.


Voilà... Qu'en pensez-vous ?