Miserere mei, Deus

Partie 1 - L'enlèvement

L'action prends place dans une cave du périgord, en 1999.

« J'vous dirait rien, bande de trous de sexes » dit calmement une voix légèrement épuisée.

« Alors on va pas se priver du plaisir de te foutre des taquets en boucle » répondit en rigolant une voix plus grave.

« Tu te péteras une main avant de me faire mal »

« Allons allons Antoine, tu sais très bien que je ne travaille qu'à la clé à molette »

« Un peu comme ta mère »

« Comment ? »

« Non j'ai tenté une vanne c'est pas passé »

« Ah, d'accord. Bon. Trève de plaisenteries, où est mon assistant ? C'est lui qui a les outils. J'ai hâte de m'atteler à te refaire le faciès. »

« Tu tiens tant que ça à ce que je te ressembles, tronche de cake ? »

« Tronche de cake ? »

« Ouais nan j'suis fatigué, ça passe pas... »

« Reprends toi, merde, c'est un interrogatoire pas une cour de récré des années 80 »

« Mais tu veux savoir quoi au juste, couille molle ? »

« Bah tu le sais »

« Bah non »

« AH MERDE »

« Voilà »

« Ouais, euh, donc, la question. »

« Il serait temps »

« Ou est ton partenaire ? »

« Quel partenaire ? »

« Allez réponds s'il te plaît »

« C'est comme ça que tu interroges toi ? »

« OUI MAIS J'AI PAS MA CLE A MOLETTE »

« Mais file moi une giffle bite à merde »

« C'est à dire que c'est des gants en soie et j'ai pas trop envie de les âbimer »

« Tarlouze »

« Tu peux parler avec ton BERMUDA »

« ON AVAIT DIT PAS LES MAMANS »

« Quel rapport ? »

« Ma mère s'appelle Bermuda »

« Ah oui merde »

L'assitant de la bite à merde entre dans la cave et se viande la gueule dans les escaliers.
Il se brise la nuque.
Il meurt.

« Jason putain » s'éxclame la bite à merde.

« Ton assistant s'appelle Jason ? » demande Antoine en rigolant.

« Roh ta gueule hein, je vois pas le souci »

« Bah c'est à dire que Joseph Van Brugel et Jason ça va pas bien ensemble. »

« COMMENT TU CONNAIS MON NOM ? »

« Il est cousu sur l'étiquette de ton pul Waikiki »

« Bon, j'ai ma clé, c'est l'essentiel. On va pouvoir commencer »

« Mauvais timing j'ai un peu envie de pisser »

« Je t'ai demandé avant de t'attacher si t'avais envie d'aller aux toilettes »

« Oui mais avant j'avais pas envie ! »

Van Brugel soupire.

« Bon, ok, va pisser, mais après on reprends ! »

Antoine fixe Van Brugel.

« Oui bah quoi ? » gueule Van Brugel (krkrkrkr)

« Bah faut que tu m'aides à aller pisser, j'suis attaché à une chaîse ducon la joie » rétorque Antoine

« Ah, oui, attends, je vais t'aider »

Un léger « tic tic » se fait entendre derrière le mur.

« Qu'est ce que c'est que ce bordel ? » demande Van Brugel

« Tu te demandais où était mon partenaire…bah le voilà» réponds Antoine en souriant.

Le mur du fond explose dans un fracas assourdissant.

La fumée envahit la cave mal éclairée, et, sur les débris, stoïque et silencieux, se trouve un homme en capuche attendant calmement que la visibilité soit plus grande parce que là il y voit pas grand-chose.

Van Brugel se rélève péniblement après une chute malencontreuse due à l'explosion.
Antoine continue de sourire.

« Qui êtes vous ? Que faites vous dans le périgord ? Pourquoi vous avez pêté ma cave ? » enchaîne Joseph, tremblant, et franchement pas farouche.

La fumée se dissipe lentement.
Still of the Night de Whitesnake se fait entendre clairement.
Sous la capuche de l'homme se distingue une barbiche soulignant un sourire.

« Je t'ai manqué, Joseph ? » dit enfin l'homme mystérieux.

Celui ci sort une télécommande pour stopper la musique après l'intro qui déchire.

« Non, impossible » répond l'interressé, la voix tremblante

L'homme s'approche lentement, marche sur un débris qui se barre mais se ratrappe pour pas gâcher son entrée en se laissant glisser dessus façon skateboard.
Il continue son approche.

« Tu pensais peut être me trouver avant que je vienne vous chercher ? C'est plutôt mignon de ta part Joseph » dit il à côté de l'oreille de son interlocuteur, sans le regarder.

Antoine, ayant défait ses liens parce que fuck yeah, met un coup de chaîse à Joseph.

« Eeeeh putain mais t'es con ! » crie ce dernier.

« Merde elle s'est pas pêtée » dit Antoine, l'air déçu.

« C'est sûrement parcequ'elle est en plastique » réponds le capuchon.

« Ah ouais, merde, quel budget moisi » ajoute Antoine

« Oui bah je suis pas Rothschild »

« Sûrement pas » dit le chaperon avant d'assommer le belge.

Antoine et son partenaire se regardent donc avant d'éclater de rire.

« T'en as mis du temps mon con » entame Antoine

« Désolé, sur la roccade c'était bouché, et en plus vu qu'on ma piqué ma bagnole sur Mesnil-Montant bah j'ai du venir en scooter. Ok je peux doubler easy mais vu que je trouvais plus mon casque et qu'en plus… »

Antoine l'interrompt en lui mettant délicatement son index sur les lèvres.

« Mathieu… »

« Antoine... »

« Tu trouves pas que mon doigt sent les fesses ? » dit Antoine en se marrant

« GROS CONNARD »

« Allez vient on se tire bébé love »

« Bébé love ? »

« Ouais je sais pas ce que j'ai ce soir je suis pas dans mon assiette, j'arrête pas de sortir de la merde »

« Tu crois pas que le fait d'avoir été séquéstré pendant 65 heures peut t'avoir affecté légèrement ? »

« 65 heures ? »

« Bah, ouais, ça fait 65 heures que je te cherche . 65 heures que tu m'as été enlevé, sur cette petite place dans la banlieue de paris, là ou les oiseaux gasouillaient, et le doux son de l'eau des fontaines savait charmer nos oreilles. On avait pris deux cafés, un croissant aux amandes, et on parlait du bon vieux temps. Avec notre ami commun. »

« Ah oui, ce bon vieux Charles » soupire Antoine avec un soupçon de nostalgie dans la voix.

« Tu m'as manqué mine de rien »

« Toi aussi tu m'as manqué, ton odeur musquée, un mélange de transpiration, alcool et hormones en pagailles qui sait me charmer »

« Tu deviendrais pas un peu une grosse tantouze par hasard ? »

« Nan mais franchement cette journée me réussit pas »

« On rentre mon ami, on rentre »

« Ou ça ? »

« Bah chez toi je te rappelle que j'ai pas payé mon loyer et que je me suis fait virer de mon appart »

« Ah, ta vie c'est un peu de la merde non ? »

« Dixit le mec qui a tenté d'assomer quelqu'un avec une chaise de jardin »

« Je te dis que c'est pas ma journée, enflure »

« N'en parlons plus, allons nous reposer avec un verre de brandy, un cigare, et l'air frais de Samuel qui nous carresse délicatement le visage »

« Faisons comme ça »

« Allons y »

« c'est parti »

« Ouais ! »

« Allez go »

« Yeepee ! »

« Maintenant ?

« Oui »

« Ok »

« Go »

« On attends quoi ? »

« Feur »

« Mets ta bite dans le moteur »

« Allez sinon les autres vont débarquer »

« Les autres ? Je croyais que Joseph était tout seul »

« Nan j'ai déjà du en quicher quelques uns pour arriver jusqu'au mur, du coup si tu vois quelques mecs étalés sur le sol tu t'étonnes pas »

« Oooh tu sais, je m'étonne plus de rien avec toi, à chaque fois qu'on va quelque part, c'est forcé qu'on retrouve un ou deux cadavres, des trucs chelous avec du sperme, et probablement que les flics vont pas tarder à débarquer. Tu te rappelles de cette nuit en 68 ? »

« Nan j'étais pas né »

« Ah merde moi non plus. Je comptais un peu sur toi pour m'en parler »

« T'es con connard »

Les deux comparses montent sur le scooter un peu moisi de Mathieu. Celui ci met la clé dans le contact, la tourne, et après un malheureux « pout-pout » ridicule, le scooter démarre.

Ils s'en vont dans le soleil couchant, avant de se rendre compte que c'est pas du tout là qu'il faut aller, et du coup ils font demi-tour.