Titre : Une mission à Ishbal
Genre : Drame/Romance
Rating : Tout public. (K+)
Personnages : Riza, Roy, Havoc, Falman, Breda, Fuery...
Résumé : Au cours d'une mission mouvementée à Ishbal, Riza se retrouve avec la garde d'un bébé. Hasard de la vie ou coup du destin, cette mission ne la laissera définitivement pas indemne.
Disclamer : Fma ne m'appartient pas T.T
Spoiler : Aucun
Notes : Hello ! Voici une nouvelle histoire (avec un peu de retard, désolée). Elle fera 5 chapitres et la fin est déjà écrite bien sûr. Comme toujours, je publierai un chapitre par semaine. Bonne lecture !
Chapitre 1 : Ishbal
Ishbal. La ville était pleine de souvenirs. Pourtant, lorsqu'ils arrivèrent, plus rien n'était comme avant. Des maisons branlantes remplaçaient les ruines et les enfants couraient dans les rues.
Assise à l'arrière du véhicule, Riza observait l'ancien champ de bataille. La vie reprenait son cours. Il y avait des rires, des sourires, des marchands sur les bords de route. Avec le soleil, l'impression était renforcée.
Depuis la signature des traités, les Ishbals revenaient des quatre coins du pays. Ils s'alliaient pour reconstruire leurs maisons, faire renaître leur culture et survivre.
La voiture ralentit devant une imposante maison en terre cuite dorée. C'était le QG d'Ishbal. Miles et le nouveau dénommé Ishbal les attendaient sur le perron. Si le deuxième avait un air grognon, le premier les accueillit avec un léger sourire.
« Ça fait plaisir de vous voir, Général Mustang, Lieutenant Hawkeye.
- Nous de même, Commandant Miles, Ishbal. »
Ishbal opina, les bras croisés.
« J'espère que vous avez fait bon voyage », ajouta Miles.
Mustang haussa les épaules et ils entrèrent. Après tout, ils n'étaient pas là pour des formalités.
« Ils se nomment eux-mêmes Les combattants de la Justice, commença Miles en les menant vers la salle de réunion du QG, et leur but est simple : tuer tous les Ishbals. D'après notre enquête, leur point commun est que certain membres de leur famille ont été tués par des Ishbals. Ils sont animés par la colère et la vengeance. »
Ishbal tourna la tête vers la fenêtre, toujours statique près de la porte. Riza comprit alors le drôle d'air qu'il avait depuis leur arrivée. Nul doute qu'il se comparait à ces tueurs. Pourtant, il n'avait visé que les alchimistes d'état. Elle se concentra sur les explications de Miles.
« ... nous ne sommes pas assez pour leur tenir tête. Le temps qu'on arrive, ils sont déjà partis et ils esquivent nos patrouilles. En soi, ce n'est pas bien compliqué. »
Elle observa les différents documents sur la table tandis que le Commandant faisait un petit historique des attaques.
Depuis un mois à présent, le groupe sévissait de manière régulière, au moins une fois par semaine. Ils ne faisaient pas dans la dentelle et chaque attentat se soldait par une bonne vingtaine de morts et de nombreux blessés. Ils manipulaient des explosifs et utilisaient des armes à feu de petits calibres. La plus grosse question aujourd'hui concernait leur planque. Dans une ville comme Ishbal, où pouvaient-ils donc se cacher ? Ils devaient être reconnaissables à leur peau plus blanche et à la couleur de leurs yeux. Le Commandant Miles et Ishbal menaient l'enquête et avaient contrecarré quelques une de leur attaque, mais ils arrivaient souvent trop tard. Les Combattants de la Justice, comme ils s'appelaient, intervenaient vite et tâchaient de faire le plus de victimes possible. Hommes, femmes, enfants ou militaires, ils n'épargnaient personne.
La réunion dura une heure et Miles leur montra ensuite leur chambre. Ils devraient la partager ensemble, ce dont ils avaient l'habitude. Le Commandant proposa à Riza de dormir avec les femmes de son unité, mais le Lieutenant fut catégorique, elle resterait avec son supérieur. Celui-ci eut un petit sourire à l'attention de Miles.
Ils s'installèrent et Ishbal les emmena visiter le quartier autour du QG. C'était un des plus prospères de la ville. La pauvreté pourtant était visible partout, mais malgré cela, les gens paraissaient heureux. Ils furent dévisagés à de nombreuses reprises, mais aucune personne ne leur sembla hostile. Riza resta sur ses gardes et fila le Général comme son ombre. Les Combattants de la Justice devaient avoir eu vent de leur arrivée et ils préparaient certainement leur prochaine attaque.
Quand ils revinrent au QG, la nuit tombait peu à peu. Un groupe d'enfants attendait devant la porte.
« Ishbal ! » s'écria l'un d'eux.
Ils s'élancèrent vers le colosse et l'entourèrent.
« On veut encore des histoires ! s'exclama une petite fille haute comme trois pommes.
- Allez vous installer sous l'auvent, j'arrive », fit l'homme d'un ton plus doux.
Personne ne lui fit de remarques et alors qu'ils pénétraient dans la maison, ils le virent s'asseoir au milieu des enfants sous le soleil couchant.
La soirée fut joyeuse. L'unité en faction à Ishbal était heureuse d'accueillir des renforts et surtout l'équipe du Général Mustang. Le Führer Grumman les avait envoyés dans ce but. Il voulait prouver à tous que cette sombre affaire était une priorité de l'armée en la confiant au Général Mustang.
En réalité, Mustang avait beaucoup insisté pour se déplacer en personne. Il avait passé les derniers mois à essayer de restaurer la situations des Ishbals et savoir qu'un groupe ruinait ses efforts aussi facilement le faisait enrager. Il prenait cette mission très au sérieux et planchait encore sur le dossier du Commandant Miles à minuit passé.
« Général, interpella Riza. Vous devriez vous coucher. Une longue journée nous attend demain. »
Il opina, plongé dans les documents. Riza décida de changer de tactique et s'assit face à lui.
« Je n'irai pas dormir tant que vous ne vous coucherez pas », déclara-t-elle en prenant la carte de la ville.
Il releva la tête et elle resta concentrée sur le papier. Il eut un sourire et posa le dossier.
« Bien, fit-il en s'adossant sur sa chaise. Allons-y alors. »
Ils se levèrent dans un même mouvement et montèrent dans leur dortoir. Ils furent accueillis par les rires de leur équipe. Ils étaient visiblement en train de faire une partie de cartes mouvementée. Tout ce petit monde ne tarda pas à se coucher et Riza fut la dernière à poser la tête sur son oreiller. Elle gardait sa main sur son arme à côté d'elle. Les bras croisés derrière sa tête, Roy avait les yeux rivés sur le plafond. Elle savait qu'il réfléchissait toujours à l'enquête.
La jeune femme finit par sombrer dans un demi-sommeil. La nuit fut calme et le soleil brillait déjà fortement lorsqu'elle ouvrit les yeux. Les autres dormaient toujours et seul Roy était assis dans son lit, plusieurs dossiers étalés devant lui.
Il lui sourit en la voyant éveillée et elle se redressa en baillant. Il faisait chaud et elle repoussa son drap. Elle détacha sa tresse et en quelques gestes se coiffa. Son habituelle barrette retrouva sa place. Elle attrapa sa gourde et but une grande gorgée d'eau avant de le rejoindre. Ils épluchèrent les dossiers une nouvelle fois et finirent par se lever quand Havoc se réveilla. Leurs idées furent plus claires et construites au petit matin et leur retard fut rattrapé.
Avec Miles, ils réorganisèrent les rondes de son équipe et distribuèrent les talkies-walkies qu'ils avaient apportés, plus pratiques que les gros sacs radios. Cela leur permettrait d'agir plus rapidement. Ils proposèrent plusieurs stratégies dont quelques-unes refusées par le Commandant ou Ishbal. Ils connaissaient bien les ennemis et avaient eux-mêmes testé plusieurs tactiques.
Le soir vint assez rapidement et avec, l'ambiance se détendit.
« Lieutenant Hawkeye ? interpella le Sergent Lys Yon, une jeune femme de l'unité du Commandant Miles. Voudriez-vous venir avec nous au bain ? »
Les femmes de l'unité semblaient beaucoup admirer le Lieutenant et tous l'avaient remarqué.
« Yon, reprit Miles. La mission principale du Lieutenant est de protéger le Général Mustang.
- Mais nous sommes au QG », rétorqua candidement la brune.
Miles retint un soupir.
« J'apprécie votre offre Sergent, mais comme l'a dit le Commandant Miles, je dois rester aux côtés de mon supérieur. »
Lys parut déçue. Elle opina et quitta la pièce.
« Désolé, fit Miles. Le code est moins strict ici et l'unité ne suit pas les convenances comme ils le devraient.
- Aucun problème, répondit Riza. Elle ne pensait pas à mal. »
Elle croisa le regard de Mustang sur elle et le rassura silencieusement.
Dans la soirée, ils firent une ronde dans le quartier. C'était surtout pour apprendre à connaître leurs voisins les plus proches. Roy en profita pour remettre d'aplomb une ou deux maisons sur le point de s'écrouler. Il devait étudier les plans en profondeur avant d'utiliser l'alchimie et cela leur demanda du temps. Il était tard quand ils revinrent au QG. Des rires féminins leur apprirent que les femmes de l'unité étaient de retour. Elles avaient visiblement apprécié leur bain et tous discutaient joyeusement dans le salon. Encore une fois, le repas fut bruyant et détendu.
Le lendemain, leur stratégie fut appliquée et les rondes changèrent. La communication fut dirigée par Fuery qui installa tout son matériel dans une des salles du QG. Il n'y eut pas d'attaques ce jour-là, ni le suivant. L'équipe de Roy patrouilla comme les autres et ils prenaient peu à peu leurs marques dans la ville.
Le troisième jour cependant, leur talkie-walkie grésilla alors qu'ils atteignaient le sud de la ville. Au même moment, ils entendirent une explosion à quelques centaines de mètres.
« Général ! s'écria Fuery. Il y a des explosions dans le quartier Est ! »
Ni une, ni deux, étant l'équipe la plus proche, ils foncèrent vers le lieu de l'attaque. Les autres équipes restèrent sur le chemin de leur ronde pour ne pas risquer une double attaque.
Lorsqu'ils arrivèrent, un nuage de poussière les privait de leur vue. Riza leva son arme et repéra le reflet métallique d'un fusil sur un toit. Il n'y avait aucun de leurs hommes en poste ici. Elle tira à l'instant où Roy créait une sorte de gigantesque ventilateur. Il fit tourner les palmes dissipant ainsi la fumée. La suite des opérations en fut simplifiée et ils mirent hors d'état de nuire une bonne partie de la bande. Ceux qui n'étaient pas morts furent emmenés au QG pour interrogatoire. Ils étaient six. L'attaque ne fit aucun mort parmi les habitants heureusement et seuls quatre blessés furent à déplorer.
Même si les militaires savaient qu'ils devaient leur succès en grande partie grâce à la chance, ils célébrèrent leur victoire ce soir-là. Ils n'avaient pas gagné la guerre, mais une bataille et surtout de quoi redonner espoir.
Le jour suivant fut calme et Roy continua d'aider à la reconstruction des maisons, surtout celles détruites par les explosions.
Riza observait les alentours, sur ses gardes, et interrogea Miles qui les avait accompagnés, au sujet du mur derrière eux. En effet, un énorme mur séparait la ville en deux.
« Il a été construit comme moyen de défense par les militaires pendant la guerre, informa-t-il. Certaines maisons ont été construites appuyées dessus donc nous n'avons pas pu le détruire encore. Des pans du mur sont tombés sous les explosions, mais à part ça, il n'a pas beaucoup bougé depuis sa construction. »
Elle opina. Le mur en pierres blanches était imposant et faisait presque trois mètres de haut. Elle ne pouvait s'empêcher de se méfier. Il aurait été facile de les attaquer de là-haut. C'était aussi ce mur qui compliquait les interventions de l'armée pendant les attaques. S'ils se situaient du mauvais côté lors d'une attaque, ils ne pouvaient pas arriver à temps et retrouvaient généralement un champ de ruines.
Le Général termina sa transmutation et ils rejoignirent le QG. L'attaque suivante eut lieu deux jours plus tard et elle ne fut pas réprimée aussi facilement que la première. Ils parvinrent tout de même à arrêter quatre hommes. Les interrogatoires ne donnaient rien cependant. Les hommes étaient butés et ne cessaient de répéter un discours tout fait sur la justice. Ishbal était celui qui les supportait le plus difficilement. Il gardait néanmoins un sang-froid impressionnant.
Tous les soirs, le groupe d'enfants revenaient pour écouter d'autres histoires. Il leur apprenait aussi les anciennes écritures Ishbals. Un soir, Riza se joignit à eux. Les autres étaient à l'intérieur et discutaient joyeusement. Le Sergent Lys et d'autres femmes étaient venues lui poser des questions et Riza s'était discrètement esquivée après un coup d'œil à son supérieur. Il avait très bien compris pourquoi elle prenait la fuite et avait eu un sourire goguenard.
Sur le perron, elle avait retrouvé Scar et les enfants. Presque naturellement, elle s'était assise parmi eux pour écouter les histoires du moine.
« Toi aussi, tu es une militaire ? questionna une toute petite fille aux cheveux blancs et bouclés.
- Oui, répondit Riza.
- Tu es là pour arrêter les méchants ? »
Elle lui sourit, amusée par sa naïveté.
« C'est ça. »
La petite fille l'observa quelques secondes avant de se rapprocher d'elle. Riza comprit sans mal ce qui l'intriguait et détacha ses cheveux. Les mèches blondes retombèrent souplement sur ses épaules.
« Tu as les cheveux comme le soleil. »
Elle les toucha du bout des doigts.
Lorsque Roy commença à s'inquiéter de l'absence prolongée de son Lieutenant, il sortit du QG, devinant où elle devait être. Ishbal était assis au bord de la terrasse, les enfants autour de lui. Dans son dos, appuyée contre le mur frais, Riza était installée avec les plus petits. Une petite fille se tenait contre elle et un bambin de trois ans dormait dans ses bras. Les cheveux détachés, elle semblait concentrée sur l'histoire d'Ishbal, caressant distraitement la tête blanche du petit garçon.
Roy hésita à la déranger, mais elle repéra sa présence et releva un regard tendre vers lui. Elle se reprit rapidement et l'interrogea silencieusement.
« Nous allons passer à table, informa-t-il dans un murmure.
- D'accord, je vais les reconduire chez eux avec Ishbal », informa-t-elle.
Ce dernier opina et Riza se leva, portant le garçon dans ses bras.
« Elisheba ? appela-t-elle. Tu viens ? »
Elle lui tendit la main que la petite fille prit sans hésiter. Ils firent le tour des maisons du quartier, ramenant chaque enfant chez lui et arrivèrent à temps pour le dîner. Ishbal ne fit aucune remarque sur sa présence, de même qu'il ne dit rien le jour suivant quand elle s'installa avec les enfants.
Une routine sembla s'instaurer. Les attaques se firent plus rares. Les Combattants de la Justice étaient certainement désorganisés après l'échec de leurs deux dernières attaques.
L'arrivée secrète de plusieurs généraux fut prévue pour mettre fin une fois pour toute aux agissements du groupe. Une semaine plus tard, ils étaient réunis au QG. Il était encore tôt et Riza ne pouvait participer à la réunion. L'équipe du Général Mustang était restée au QG et dans un souci de sécurité, elle effectuait donc une ronde dans le quartier avec Ishbal. Ils étaient tous les deux bien connus des familles à présent.
Ils arrivaient aux abords du mur quand Elisheba se présenta devant eux.
« Maman n'est pas bien », déclara-t-elle les larmes aux yeux.
Ils la suivirent sans tergiverser et arrivèrent dans une maison craquelée. Une femme respirait difficilement à même le sol. Elle se tenait le ventre en poussant des cris de douleur. C'est à ce moment-là qu'ils regrettèrent le manque de talkie-walkies. Ils avaient décidé de privilégier les rondes éloignées du quartier et n'avaient donc pas pu en prendre avant leur départ.
« C'est un médecin qu'il nous faut », déclara Ishbal avant de sortir.
Riza s'agenouilla devant elle et l'aida à s'allonger correctement. Son ventre arrondi laissait peu de doutes sur les raisons de son mal.
« Elisheba, va chercher les voisines, d'accord ? »
La petite fille opina et sortit en courant. Riza prit une bassine d'eau tiède ainsi qu'un linge blanc.
« Ilana ? appela Riza, en passant le linge sur son front. Vous m'entendez ? »
Riza l'avait déjà rencontrée en ramenant la petite fille les soirs précédents. La jeune femme parut revenir à elle et fixa ses yeux rouges dans les siens. Ce regard bouleversa Riza plus qu'elle n'aurait pu le dire. Il lui rappela l'espace de quelques secondes la guerre d'Ishbal. Elle se souvenait de chaque visage. Ils restaient gravés dans sa mémoire, ces visages de souffrance.
« Ça va aller », murmura Riza en la redressant.
Elle l'aida à se lever et l'installa plus confortablement sur le lit. Riza fit la liste de ce qu'elle avait à faire et respira profondément. Elle ne pouvait compter que sur elle-même maintenant.
« Ilana, je vais regarder où en est le bébé, d'accord ? »
Elle opina entre ses larmes. Elle parvint à lui enlever son pantalon et posa le drap sur ses jambes pour garder une certaine intimité. Riza comprit très vite que le bébé allait arriver d'une minute à l'autre.
« Il va arriver rapidement. Continuez de respirer et dès que vous sentez le besoin de pousser, allez-y. »
Riza croisa les doigts pour qu'Ishbal ou Elisheba reviennent rapidement avec de l'aide. Pourtant, elle savait que les femmes du coin n'étaient pas chez elle à cette heure-là, elles allaient au marché généralement. Quant au médecin, elle n'en connaissait pas ici et elle priait pour qu'Ishbal soit sûr de lui.
Ilana commença à pousser et Riza se plaça devant elle pour guider le bébé. Elle voyait la tête du nourrisson et essayait d'encourager Ilana au mieux.
« Il arrive. Vous y êtes presque ! »
La tête passa, pâle et déformée.
« Encore un peu ! » pressa Riza.
Elle prit les épaules entre ses mains et les fit passer. Le reste vint tout seul. Elle porta le bébé et un sentiment de panique l'envahit. Il ne pleurait pas. Elle l'installa sur le plat de sa main gauche et frappa doucement son dos pour dégager sa trachée. Le bébé recracha un mélange d'eau et de liquide rouge. Il y eut quelques sanglots puis plus rien. Elle le repassa sur le dos et appuya son oreille sur son torse. Rien. Pas de battement. Pas de souffle. Elle commença un massage cardiaque aussitôt.
« Que se passe-t-il ? murmura Ilana, exténuée.
- Je n'ai pas de pouls. Je lui fais un massage cardiaque. »
Elle entendit les pleurs de la maman, mais resta concentrée sur sa tâche. Au bout de quelques secondes néanmoins, elle sentit son cœur se remettre à battre. C'était faible, mais présent. Soudain, le bébé se remit à pleurer.
Riza le reprit et attrapa sa veste qu'elle avait enlevée en arrivant. Elle l'enveloppa dedans et apporta le bébé à sa maman. Ses joues étaient de nouveau roses. Par contre, Ilana était pâle et elle avait perdu beaucoup de sang.
« C'est bon ! s'écria Ishbal en rentrant avec un vieil homme.
- Nous aussi », souffla Riza en essuyant son front.
Elle était couverte de sang. Sa chemise autrefois blanche était rouge vif et collante. De même, ses avant-bras étaient tâchés, ses mains rouges. Elle en avait jusque sur le visage.
« Comment va-t-il ? fit le docteur en s'approchant.
- Mieux. »
Elle expliqua succinctement ce qu'elle venait de faire et il examina le bébé quelques secondes avant de se concentrer sur la maman.
« Ce n'est pas bon, fit-il. Elle a perdu trop de sang. Il faut la transfuser, mais avant ça, il nous reste une dernière chose à faire : expulser le placenta. »
Alors qu'il la guidait, les pleurs du bébé ralentirent dans les bras de Riza.
« Son pouls ? questionna le docteur.
- Faible.
- Recommencez à masser. »
Elle s'exécuta aussitôt et les secondes puis les minutes s'écoulèrent, longues et inquiétantes. Les pleurs du bébé reprirent quelque peu.
« Nous allons devoir l'amener à la clinique pour qu'elle se fasse transfuser.
- Je vais la porter », déclara Ishbal.
Ils l'enveloppèrent dans le drap et il la souleva dans ses bras. Le docteur en profita pour vérifier l'état du bébé.
« Il n'est pas stable, grommela-t-il. Je dois d'abord m'occuper de sa maman. Vous connaissez un autre médecin ? »
Ils réfléchirent tous et Elisheba revint à ce moment-là en pleurs.
« Je ne trouve personne, sanglota la fillette.
- C'est bon, ma chérie », fit Riza en l'attirant contre elle.
Elle eut un flash et se redressa.
« Le Général Ashoto ! Je crois qu'il est médecin en plus de son travail à l'armée.
- Le QG est en chemin pour la clinique, allons-y. »
Ils ne se le firent pas répéter. Tenant la main d'Elisheba, le bébé dans les bras, Riza marcha rapidement jusqu'au QG. Elle priait pour que tous les deux s'en sortent indemnes.
