Disclaimer : Bouhhh ! Rien n'est à moi ! Tout est à elle, encore et toujours !

Qui ? Mais J.K. Rowling, bien sûr ! Moi, je ne fais juste qu'imaginer ce qui aurait pu être...


Titre : Entretien avec un mangemort

Pairing : Severus centric (parce qu'il le vaut bien)

Rating : G (ce n'est pas bien méchant)

Nombre de mots : 1000

Je suis né en l'an de grâce 1959.

Mon père était un moldu qui aurait pu m'aimer s'il ne m'avait craint dès ma naissance. Et plutôt que de comprendre cette magie qui coule dans mes veines, il a préféré la rejeter et la souiller de ses insultes blessantes qui me torturaient comme des doloris.

Je n'étais alors qu'un enfant mais imaginais être un monstre.

- Pensez-vous que votre enfance malheureuse justifie ce que vous êtes devenu ?

- Que Merlin m'en garde, non !

Ma mère était une sorcière très puissante que son amour pour cet homme a soumise à son autorité. Durant toute mon enfance, j'ai attendu qu'elle se dresse devant lui et lui prouve la grandeur de la magie et retrouve sa dignité. Il n'en a rien été et je l'ai méprisé pour sa faiblesse comme je méprisais cet amour. Les hommes sont si faibles lorsqu'ils aiment. Je n'ai jamais aimé personne et n'ai jamais eu à en souffrir.

- Et le respect que vous inspirait Albus Dumbledore ? Et cette soumission au Seigneur des Ténèbres ? Comment décririez-vous ces sentiments ?

- Je vais y venir…

Je suis né une seconde fois en entrant à Poudlard où j'ai enfin pu développer mes immenses talents, les enrichir, les affuter. A Poudlard, la magie était souveraine. J'étais chez moi.

Jusqu'à ce que je rencontre des sorciers si fiers de la pureté de leur sang que c'en était écœurant. Cette pureté ne leur donnait aucune aptitude intellectuelle supplémentaire ! J'ai connu des sangs purs si nuls que je les voyais bien devenir prestidigitateurs à leur sortie de l'école ! Mais le sang pur allait de pair avec l'aristocratie aussi je faisais contre mauvaise fortune bon cœur, m'inclinant juste assez pour flatter leur ego et entrer dans leur cercle.

- Savez-vous que le Seigneur des Ténèbres était un sang-mêlé ? Comme vous ?

- J'ai été le premier à le découvrir mais me suis tu ! Je trouvais cela tellement jouissif de regarder ces sangs purs courber l'échine servilement devant le Maître, ceux-là même qui persécutaient les sangs de bourbe !

- Mais vous aussi vous obéissez au Seigneur des Ténèbres…

- Parce qu'il est le seul à pouvoir me donner ce que je recherche, la connaissance de la magie noire. Nul n'aurait pu me mener aussi loin dans ce domaine défendu, dangereux et mortel.

Mes dons en occlumancie et légilimancie m'ont certes bien aidé à le duper. Le Seigneur des Ténèbres n'a jamais été qu'un guide spirituel pour moi, jamais un Père de substitut. Enfant, je n'ai pas connu l'amour filial, pourquoi l'aurais-je recherché en tant qu'homme ?

Bien entendu, j'ai quelques actes criminels sur la conscience. Mais « homme sans conscience n'est que ruine de l'âme » et mon âme, je l'ai offerte il y a bien longtemps au diable…

- Je sais que durant vos années à Poudlard, vous avez eu à subir des brimades des Maraudeurs ? Sont-ce ces humiliations répétées qui vous ont amené à rejoindre le Seigneur des Ténèbres ?

- Les deux Maraudeurs les plus incontrôlables étaient nés d'illustres familles de sang pur alors je dirais non.

J'ai rejoins le Seigneur des Ténèbres pour sa maîtrise de la magie noire. Et aussi parce que l'idée de sangs de bourbe qui accèdent à la magie n'est que pure hérésie.

Les sangs de bourbe sont tellement avides de réussir pour effacer l'erreur de la nature qui les a dotés de pouvoir magique qu'ils en sont fatigants !

Enfin, je suis né une troisième fois le soir où j'ai reçu la Marque des ténèbres. Un acte bien stupide auquel je ne pouvais me dérober mais qui m'a accordé la confiance absolue du Seigneur des Ténèbres.

- Pourquoi êtes-vous devenu un agent double ? Des regrets après l'assassinat des Potter ?

- Des regrets ? Certes non ! Je ne regrette rien ! Les regrets vont avec la conscience et je n'en ai pas !

Je suis revenu vers Dumbledore parce qu'il m'a toujours traité comme un égal et s'est avéré bien plus puissant que le Seigneur des Ténèbres lui-même. Enfin presque… Ce sont sa compassion et son amour des hommes qui l'ont perdu alors qu'il a été sans contexte le sorcier le plus puissant de tous les temps.

- Jusqu'à ce que vous l'éliminiez de sang froid…

- Dumbledore mort, il ne me reste que le Seigneur des Ténèbres à évincer…

- Parce que vous pensez vraiment prendre sa place ?

Je souris devant l'incrédulité du jeune homme.

- Je n'ai pas patienté tant d'années pour ne pas prendre le pouvoir un jour…

- Mais ne craignez-vous pas que le Seigneur des Ténèbres s'en offusque ? Je veux dire… lorsque l'article paraîtra dans la Gazette…

- Parce que vous pensiez pouvoir l'éditer ? Je suis confondu par tant de stupidité !

- … Que voulez-vous dire ?

- Ne palissez pas autant mon cher ! Le journalisme a un prix. Vous m'avez demandé de vous accorder une interview, je l'ai fait. Mais il n'a jamais été question que vous en réchappiez !

- Professeur Rogue…

- Non, Monsieur Rogue suffira. Vous oubliez que j'ai démissionné de mon poste de professeur pour occuper celui à plein temps de mangemort !

- Mais alors, personne ne saura jamais qui vous êtes réellement ! Vous ne pouvez pas vous débarrasser de moi ou cette conversation n'aura servi à rien !

- Cette conversation était un pur divertissement ! Je n'ai plus guère d'auditoire depuis que j'ai quitté Poudlard !

Je me levai en même temps que cet homme au teint brusquement cireux et dont les yeux exorbités me regardaient avec effroi. Décidément, la nature humaine est tellement prévisible. L'appât d'un scoop qui mène à la gloire, l'idée de flirter avec le danger pour pimenter son existence…

- Jeune homme, j'ai été vraiment charmé par cette conversation. Avada kedavra !

Dommage…

J'aurais aimé qu'il assiste et commente mon tout prochain avènement, lorsque le Seigneur des Ténèbres ne sera plus qu'un mythe…