Titre : Le chant du Gerbera (ce titre n'a aucun sens !)

Auteur : Kiara

Date : 27/12/2018 – posté le 01/04/2019

Type : Histoire complète, 16 chapitres, Harry x Draco, Après la mort de Voldemort.

Disclaimer : J.K. Rowling

Résumé : La vie d'Harry bascule le jour où Draco est attaqué sous ses yeux. Grâce à son intervention, il survit mais perd sa voix, et ses souvenirs. Après 6 ans de coma, Draco se réveille enfin et doit réapprendre à vivre aux côtés d'Harry, qui l'héberge depuis le début afin de le protéger des dangers. L'amour apparaît… Mais les dangers sont toujours là et ils devront apprendre à combattre leurs propres démons avant d'affronter le monde.


« Paroles »

*russe *

/écriture, mouvement de tête ou pensées envoyées à une autre personne/


Le chant du Gerbera

Signification des Gerbera : (rouge) passion, romantisme, (rose) tendresse, joie, (jaune) nouveau départ, rayonnement, joie.


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Acte 1 : Talya

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Chapitre 1 : Attaque

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La salle du Ministère, préparée pour l'occasion, était bondée de monde. Au milieu d'une foule d'inconnus qui auraient soi-disant participés à la chute de Voldemort, Harry voyait néanmoins ici et là quelques visages plus au moins connus. Des Ministres, des Lords, des Aurors, des membres de l'Ordre du Phoenix. Hermione, Ron et les Weasley étaient quelque part dans la pièce : il voyait leurs cheveux roux flamboyer au milieu de tous.

Du coin de l'œil, il aperçut un éclair blond et il n'eut pas besoin de tourner la tête pour savoir qu'il s'agissait de Draco Malfoy. Toutes ces années passées à le confronter à Poudlard, et surtout la sixième, lui avait fait développer un excellent Radar-Anti-Draco-Malfoy.

Ce n'était pas vraiment étonnant qu'il ait été convié, bien que sa présence suscite de nombreux désaccords. Harry avait appris en même temps que tous les autres que Draco Malfoy avait échangé de longues lettres avec Dumbledore au sujet de l'organisation de Voldemort, et surtout sur ces plans. « Ne te fie pas aux apparences mon garçon » lui avait répondu son mentor quand il l'avait accusé de ne pas le croire quand il lui disait que Malfoy préparait un mauvais coup. C'était le cas d'ailleurs, il avait fait rentrer les Mangemorts à l'intérieur de Poudlard, mais avec l'autorisation de Dumbledore et une lettre officielle signée de sa main le témoignant.

On vint serrer sa main une énième fois et il sourit à nouveau, ignorant les spasmes douloureux des muscles de ses joues. Comme il détestait ce genre de commodités. Il aurait milles fois préféré se poser sur la plage d'une île paradisiaque, les lunettes de soleil sur le nez, en maillot de bain. Pourquoi pas avec Ron et Hermione. Ou même Luna. Malheureusement, il était coincé ici, à subir des paroles et des sourires toujours plus hypocrites, des parades hautaines ridicules, la lumière artificielle lui brulant les yeux, incapable de boire dans son verre de peur que l'on y ait versé une quelconque drogue.

Merlin qu'il détestait ce genre de fête.

De l'autre côté de la salle, Hermione lui fit signe de venir avant de se retourner vers son interlocuteur. Alors qu'il se décidait à suivre la demande de sa meilleure amie, un vif sentiment de malaise le prit aux tripes. Harry avait depuis longtemps apprit à suivre son instinct, alors il tourna lentement la tête, prenant le temps de détailler chaque personne de ses yeux verts, à la recherche d'un comportement suspect.

Il le vit au dernier moment, à l'instant même où le sort fusait quelque part à sa gauche. Un homme parfaitement fondu au milieu de toutes les robes colorées et décorées, les cheveux noirs qui tombaient devant son visage, un sourire étrange dépourvu de quelques dents. La main qui tenait sa baguette était brulée, signe que cette dernière ne lui appartenait pas.

Le sort était indigo et le Sauveur n'avait aucune idée de ce que ça pouvait être. Il eut le temps de le suivre des yeux jusqu'à sa cible, comme si le temps avait ralenti pour faire de lui un témoin impuissant d'un macabre spectacle.

Le sort toucha Draco Malfoy de plein fouet et déchira profondément sa gorge dans un spectacle sanglant et particulièrement horrible. Le blond tomba sur le sol sans même pousser un cri, dans un bruit trop fort dans le soudain silence, son sang coulant hors de son corps à une vitesse incroyable.

Tout ce sang.

Harry bougea avant même de s'en rendre compte. Il aurait pu jeter un bouclier autour des personnes qui hurlaient et paniquaient autour de lui pour les protéger d'une éventuelle autre attaque. Il aurait pu chercher Ron et Hermione des yeux pour s'assurer de leur sécurité. Il aurait pu neutraliser l'agresseur. Il aurait pu faire de nombreuses choses mais son premier réflexe fut de tendre sa baguette vers le corps en train de mourir et de lancer un puissant sort de stase qui figerait toute activité de son corps, stoppant les battements de son cœur, sa respiration, le flot de sang, mais sans le tuer.

Son second reflexe le fit se tourner vers l'agresseur. Il n'eut pas besoin de sa baguette, tant sa Magie instable se déversait hors de lui. Ses yeux verts étaient devenus noirs, signe de sa profonde colère, de sa haine, et de sa puissance non négligeable. Il vit l'homme tressaillir de peur mais il n'y fit pas attention. Avant que les Aurors ou quiconque ne puisse réagir, l'homme était planqué contre le mur, ses pieds battants avec frénésie dans le vide alors que son visage devenait bleu et que ses mains griffaient l'air devant sa gorge pour tenter de se défaire de son emprise.

Il ressentait tellement de haine contre cet individu, qu'il aurait pu lui arracher les membres maintenant ou le lacérer de toutes parts devant tout le monde sans problème. Il revoyait Draco Malfoy tomber à la reverse, la gorge déchiquetée, et le sang qui s'échappaient sans discontinuer. Il revoyait ses yeux gris, écarquillés de surprise et de peur, sa bouche ouverte en un cri avorté, ses pieds trébucher sous la puissance du sort. Il revoyait le sang, rouge, si rouge, qui coulait, qui coulait, qui…

« Harry ! » cria Hermione quelque part autour de lui.

Sa voix pénétra dans son esprit comme un ouragan et l'arracha à la tragédie qui s'y rejouait sans cesse, le faisait revenir à la réalité. Il libéra l'homme de la pression qu'il employait contre lui et immédiatement dix baguettes vibrantes se pointèrent sur l'agresseur. Il se tourna tout d'abord vers Hermione qui se frayait difficilement un passage entre les témoins horrifiés et choqués, puis vers Draco Malfoy, dont le corps était entouré du dôme bleu que son sort avait déposé. Deux Guérisseurs de Ste Mangouste tournaient autour de lui, sans chercher à briser le sort de stase. Il allait vers eux à grands pas quand il croisa Kingsley Shacklebolt, nouveau Ministre de la Magie, ancien Auror et membre de l'Ordre du Phoenix. Il l'arrêta d'une main sur le bras.

« Je le veux. » lui souffla-t-il à l'oreille pour n'être entendu que par lui seul.

Il ne lui laissa pas le temps de répondre. Il accepterait : il avait une dette envers lui et ils étaient amis. Les deux Guérisseurs lui expliquèrent rapidement qu'il fallait l'emmener au plus vite à Ste Mangouste, que son sort lui avait probablement sauvé la vie et qu'il devait venir avec eux pour ne pas qu'il ne s'estompe trop rapidement. Lui seul pouvait toucher le corps sans risquer de briser le sort. Harry acquiesça alors que ses meilleurs amis parvenaient enfin à lui, et sans un regard pour eux, transplana en empoignant vivement la main couverte de sang.

HPDM

La Section des Urgences de l'hôpital avait l'odeur de tous les hôpitaux. Sang, mort et désolation. Les murs aux couleurs clairs apaisaient un peu cette ambiance mais elle restait présente, flottant dans l'air comme une menace. Cela faisait si longtemps qu'il attendait là, sur ces chaises en plastique bleu inconfortable qu'il avait perdu la notion du temps. Il s'était débarrassé de sa robe pourpre, laissant apparaître une simple chemise blanche rentrée dans son pantalon noir et il avait lavé le sang qui tachaient ses mains tremblantes.

Le sort indigo qui fusait…

Il tremblait de rage, de colère, de haine, d'inquiétude. Il ignorait s'il allait s'en sortir. Plus il avait peur, plus il était en colère. Il prévoyait une longue séance de douleur au criminel. Les Aurors avaient déjà dû lui arracher toutes les informations nécessaires. Il avait hésité à transplaner directement dans sa cellule pour le faire hurler, mais il préférait attendre.

« Monsieur ? »

Il releva la tête en une demi seconde, plantant ses yeux vert sombre dans ceux chocolat de l'infirmière, qui tressaillit. Elle portait une blouse blanche, des collants noirs et des baskets blanches. Ses cheveux blonds étaient négligemment attachés sur le côté.

« Vous êtes ici pour Monsieur Draco Malfoy ? »

Sa bouche était affreusement sèche et il lui semblait que cela faisait des années qu'il n'avait pas bu. Il humidifia ses lèvres avant de parler, hésitant à se lever.

« Oui. »

« Je m'appelle Anna McKinnon, je m'occuperais de lui à partir de maintenant. Actuellement, son état s'est stabilisé et il n'est plus en danger. Cependant, sa gorge a été fortement touchée: j'ai bien peur qu'il ne puisse plus jamais parler. »

« Il n'y a pas… de sorts ou de potions ? Quelque chose pour guérir ça ? »

« Non. Du moins si, mais la Magie a irrémédiablement abimé ses cordes vocales. Ce ne sera pas efficace. » répondit l'infirmière d'une voix douce.

Ses mains se mirent à trembler encore plus fort. Il ne pourrait plus jamais parler. Qu'est-ce que ça faisait de vivre dans le silence ? D'être incapable de hurler ? Harry serait devenu fou.

Il n'entendait plus jamais ses ricanements, ses remarques sarcastiques, ses mots impitoyables.

Il ne l'entendrait plus prononcer son nom de cette manière si particulière.

« Je… Est-ce que je peux… Le voir ? » demanda-t-il sans lever la tête.

« Je suis désolée. Monsieur Malfoy n'est pas encore réveillé. Nous ignorons quand ce sera le cas. En attendant, il aura une chambre personnelle, numéro 208. Vous pouvez aller le voir si vous le souhaitez, mais il ne sera pas conscient. »

Il hocha la tête, distraitement, et l'infirmière partit. Il resta là un instant, essayant de reprendre ses esprits. Mais il n'y parvenait pas. La brume dans laquelle il s'était emmuré depuis l'agression c'était épaissie, l'étouffant, l'empêchant de penser correctement. Il se leva sans vraiment y penser et ses pieds entamèrent une marche qui lui sembla interminable. Arrivé devant la porte inscrite du numéro souhaité, il n'eut cependant pas d'hésitation et sa main abaissa la poignée.

Le Serpentard était comme endormit. Son visage était apaisé, il ne bougeait pas d'un iota. Seul le masque à oxygène sur son visage et les machines branchées à des électrodes cachées sous sa chemise à manche longue prouvaient que ce n'était pas un simple sommeil. C'était un coma. Harry n'était pas idiot. Il avait été blessé, de nombreuses fois. Il s'avait que le corps, une fois un seuil de douleur passé ou une attaque violente, se protégeait en stoppant toutes communications entre le corps et l'esprit. L'esprit se rétractait quelque part à l'intérieur du corps et attendait. Il attendait que le danger passe, que l'environnement soit propice. Certaines fois, les communications étaient trop abimées pour permettre à l'esprit de revenir. C'était ce qui était arrivé aux parents de Neville.

Il s'approcha doucement, sans un bruit. Sans pouvoir se retenir, il passa lentement ses doigts dans les cheveux du patient. Il s'était toujours dit qu'ils devaient être rêches à cause du gel mais ils étaient doux. Il ferma les yeux, le temps d'une seconde.

Puis il prit une grande inspiration, fit jouer les muscles de ses épaules pour dénouer les tensions et rouvrit les yeux, dont le vert brulait de détermination et de haine.

HPDM

Il laissa la porte se refermer derrière lui, essuyant ses mains rouges sur le torchon qu'il avait conjuré. Il lui restait quelques sorts de Métamorphoses bien utiles. L'apprenti Auror qui gardait la porte sursauta en voyant son état. Il y avait de quoi : il devait être terrifiant, couvert de sang ainsi. Heureusement qu'il avait lancé un sort de silence sur la pièce lors de sa petite séance de torture – il n'y avait pas d'autres mots pour désigner ce qui s'était passé dans cette pièce – sinon le bleu aurait rendu ses tripes depuis longtemps et aurait fuit.

Mais Harry lui jeta à peine un regard.

« Envoie quelqu'un pour nettoyer. Un conseil, envoie quelqu'un de qualifié et ne regarde pas. »

Il ne voulait pas avoir de problème avec le Chef des Aurors, Gawain Robards, pour avoir traumatisé l'une de ses recrues. Il secoua la tête en entrant dans les toilettes, ou il entreprit de se débarbouiller un minimum pour être présentable. Quelques sorts et une bonne dose d'eau plus tard, il pénétrait dans le bureau du Ministre de la Magie. Ainsi à contre-jour, celui-ci paraissait épuisé.

« Harry. » le salua le grand homme à la peau foncée quand il passa la porte.

« J'ai demandé à ce que l'on nettoie la pièce. » répondit-il avec un mouvement de tête derrière lui.

Le Ministre acquiesça lentement. En fait, c'était plus que de la fatigue, se dit Harry. C'était de l'épuisement, pur et simple. Mais c'était compréhensible, cela ne faisait que deux mois qu'il était au pouvoir, il devait gérer la chasse aux derniers Mangemorts, la purge au Ministère, l'annulation de nombreuses lois, la remise en place qu'une Justice non soudoyée.

« Harry. Je pense… Je pense que tu devrais partir un moment. N'importe où. Pas bien longtemps, juste le temps que les choses se tassent. A la soirée… Ta réaction à effrayée des gens. Des gens puissants. Je vais calmer ça, personne ne te fera le moindre mal mais… »

« C'est bon Kingsley, je comprends. » le coupa le brun. « Où ? »

« Peu importe. Tu peux te rendre dans la Salle des Arrivées, choisir un Portoloin. »

Harry partit aussitôt. Il comprenait la réaction de l'homme, elle était parfaitement normale. Entre ce qu'ils avaient vu à la fête et les prochaines rumeurs sur son état lorsqu'il était sorti de la pièce enfermant l'agresseur de Draco Malfoy, les gens seraient effrayés. C'était une bonne idée de s'éloigner un peu. C'était ce qu'il souhaitait après tout. Il pensa un instant à Ron et Hermione, et au blond endormit dans un lit d'hôpital. Mais Draco Malfoy était en sécurité et ses meilleurs amis avaient autre chose à faire que de le suivre. Comme passer du temps ensemble, préparer leur futur.

Il devait partir, loin, emmener sa douleur et sa colère, éloigner la bombe à retardement.

La Salle des Arrivées était presque vide. D'un simple geste de la main, Harry fit apparaître l'heure. Il était vingt-trois heures, les employés avaient quittés depuis longtemps le Ministère. Le Gryffondor se dirigea vers l'accueil où il présenta le parchemin de Kingsley à l'hôtesse. Elle le laissa entrer dans la salle, immense, qui regroupait des centaines de Portoloins préenregistrés. Il ne regarda pas sa destination, cela lui importait peu. Sans un mot il le tendit à l'hôtesse, qui l'enregistra avec son nom, la date, l'heure et son empreinte magique, puis il se dirigea vers les cercles tracés sur le sol, qui s'avéraient être en réalité des runes.

La boule de cristal se réchauffa doucement dans sa main et il sentit son estomac se tordre alors qu'il disparaissait.

HPDM

Il apparut au milieu de nulle part. Littéralement. Il était entouré de blanc, de neige et de vide. Aucune végétation, aucune habitation, rien. Un vent glacial soufflait, brulant sa peau à travers sa chemise. Il se réchauffa d'un sort puis se recouvrit d'une épaisse cape d'un autre. Il glissa le Portoloin dans la poche de celle-ci, l'hôtesse l'ayant prévenu qu'il était réutilisable, puis commença à marcher.

Il ne sut combien de temps il avait marché. Une heure peut-être, deux, ou bien trois. Il n'y avait pas de temps ici. Il aurait pu jeter un tempus mais il n'en avait pas le courage. Il avait faim, il avait soif, il était fatigué. Il aurait dû vérifier la destination avant de choisir bêtement !

Il crut à une hallucination quand un éclat noir attira son regard, quelques mètres plus loin. Curieux, il s'approcha puis se mit à courir quand il se rendit compte que c'était une personne.

Une enfant.

A moitié recouverte de neige, ses cheveux onyx subissant les assauts du terrible vent. Il se laissa tomber à côté d'elle et la prit délicatement dans ses bras, craignant de la blesser. Elle portait une simple robe grise, et des bottines en cuir. Elle était glacée. Le brun revit Draco Malfoy, mourant, et il se demanda pourquoi tout le monde devait essayer de mourir autour de lui. Déterminée à la sauver, il jeta sort sur sort sans même utiliser sa baguette. Puis, il la prit dans ses bras et se mit à la recherche d'une quelconque habitation, d'une aide.

Après une demi-heure durant laquelle il ne cessa de renouveler les sorts de réchauffements sur la petite fille – elle ne devait pas avoir plus de treize ans par Merlin ! – il tomba sur un village. Il frappa à la première porte venue, une porte en bois ouvrant sur un dôme en terre. Il tapa encore et encore, jusqu'à que ce la porte s'ouvre, alors qu'il ouvrait la bouche pour hurler. Une femme se présenta, ronde et emmitouflée, les cheveux sombres et la peau claire, se pinçant les lèvres. Elle jeta un coup d'œil à la jeune fille et son visage se referma. Elle allait refermer la porte mais Harry la retient avec son pied et entra de force à l'intérieur, paniqué. Il n'y avait pas grand-chose : un feu, deux couchettes, une table et des tabourets, des couvertures et des peaux d'animaux, le nécessaire pour la salle de bain dans un coin.

« Aidez-là. Je vous en supplie, aidez-là. » implora-t-il en regardant la femme droit dans les yeux.

Il la vit hésiter. Il la vit regarder la fille, puis lui, puis la fille, puis le feu.

La fille était si froide, elle allait mourir.

« S'il-vous-plait. Vous ne pouvez pas la laisser mourir sans rien faire. »

Merlin, il ne savait même pas si elle le comprenait ! Mais elle finit par pointer d'un geste sec la couchette, sur laquelle il déposa l'inconnue avec délicatesse. Il l'observa faire des allers-retours entre une étagère remplie de bocaux et de nourriture, à la marmite aux dessus du feu. Elle lui jeta quelques couvertures pour qu'il la recouvre, puis rajouta quelques ingrédients à sa mixture. Finalement, après un long soupir, elle lui tendit un bol de bois rempli d'un liquide qui ressemblait à un ragout, et lui indiqua d'un signe de la tête de le faire boire à la fille.

Lentement, avec délicatesse et attention, il lui redressa la tête puis déposa le bol contre ses lèvres bleues qui s'ouvrirent immédiatement. Elle but au fur et à mesure qu'il penchait le bol mais n'ouvrit pas les yeux et ne fit pas un son. Quand elle eut fini, la femme récupéra le bol, et sans un regard pour eux, ouvrit la porte. Comprenant qu'il n'aurait rien de plus, Harry souleva l'enfant une nouvelle fois et repartit affronter le froid et le vent.

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