Disclaimer : Les personnages ne m'appartiennent pas, ils viennent de la série Queer as folk.
Rating : K
Pairing : Brian/Justin
Note de l'auteur :Je vous demanderais cette fois, chers lecteurs, un minimum de lâcher prise, abandonnons le cartésien, le rationnel. Et ouvrons grand la porte aux chimères...
Pour entrer dans cette fic, il faut fermer les yeux... Nous sommes en 2103, et ce si proche avenir nous réserve une surprise...
Les lasagne de Debbie, c'était elles les coupables, Brian savait dès la première bouchée qu'il y avait un truc louche là-dedans, mais les yeux inquisiteurs de la matrone, braqués dans les siens, avaient stoppé net son envie de reposer sa fourchette. Et voilà, 6h00 du mat, et une envie de vomir qui ne le quittait pas depuis une bonne heure. Il avait même été pris de vertige en se levant.
Justin était parti pour Hollywood depuis 3 semaines, il lui manquait à en crever, les soirs surtout, quand le Babylone était fermé et que les saunas lui semblaient trop glauques... Il passait chez Debbie, jouait à chambrer Emmet, en l'appelant ''la room mate'' et mangeait quelquefois avec eux. C'était de toutes façons, plus fun que de se taper les soirées ''dames patronnesses'' chez Mickey.
N'empêche, ce matin, la soirée lasagnes, il s'en mordait les doigts ! Il avait cru qu'une douche arrangerait les choses. Mais arrivé au Dinner's, son reflet dans la glace lui fit peur ! Quelle tête de déterré !
« Et bien, Brian, ça n'a pas l'air d'aller ce matin, je te sers un café ? » S'inquiéta Debbie en lui passant la main sur la joue.
« Y avait quoi dans tes lasagnes Deb ? » Grimaça Brian.
« Tu es malade ? C'est bizarre, c'est pas ce que tu as mangé chez moi chéri, à la maison, personne n'a été malade , regarde-moi ! »
Brian n'eut pas le temps de soutenir le regard de Debbie. Il se rua dans les toilettes, une fois de plus.
Bordel, pour une intoxication alimentaire, elle était violente, celle là, se dit-il en se passant de l'eau sur le visage.
« Ça t'a pris quand »
« De quoi ? »
« Tes nausées, ça t'a pris quand ? » Insista Debbie.
« C'est pas des nausées, j'ai mal digéré votre cuisine Ritale ! »
« Mmmm, viens voir là, tu as eu des vertiges ? »
« Normal, je dégueule non stop depuis ce matin ! Bon allez, j'ai pas que ça à foutre, je repasse pour déjeuner. A plus… Lucrèce Borgia ! » Lança Brian et sortant.
Debbie resta songeuse, et se sourit à elle-même, elle avait sa petite idée Debbie Novotny, et normalement, les jours à venir devraient lui donner raison...
« Un rendez-vous chez qui ?» Brian reposa la question pour la deuxième fois au Docteur Heismann, qui cette fois-ci effaça son sourire de son visage.
« Chez l'obstétricien Monsieur Kinney, je suis formel, vous êtes enceint. »
« Docteur. Comment déjà ? Ah oui Heismann. Vous vous foutez de ma gueule ? » La question posée tenait plus de l'affirmation que de l'interrogation.
« Non Monsieur Kinney, vous connaissez les statistiques, cela arrive très rarement, mais c'est une chose qu'il faut toujours envisager quand on ne se protège pas. »
« Épargnez-moi les leçons de morale ! Putain de génétique ! » S'exclama Brian en boutonnant sa chemise.
« Il va falloir s'y faire monsieur Kinney, nous ne sommes plus au 21ème siècle. Cette année, j'ai déjà eu 2 hommes dans votre cas. » Le docteur Heismann observait son patient, il était évident que la nouvelle ne semblait pas le transporter de joie. Il crut bon donc, d'ajouter, la formule d'usage :
« Bien, vous savez donc que vous disposez de 8 semaines de réflexion. »
« Pas besoin de 8 semaines » Souffla Brian en tendant sa carte bleue.
Rentrer vite au loft, prendre une bonne douche, se fumer un joint électronique, vite... Vite.
Brian venait à peine de s'enrouler les hanches dans une serviette quand l'hologramme de Justin apparut sur le mur blanc du salon :
« Salut Brian, qu'est-ce que tu fous au loft à cette heure ? Tu n'es pas à l'agence ? »
« Non, je fais un break, tu vois ? » Répondit celui-ci en lui montrant son joint.
« Quelque chose ne va pas, Brian ? Tu n'as pas très bonne mine, tu es malade ? »
« Malade ? Non, détends-toi Sunshine, tout va bien. Alors, et toi, raconte Hollywood ? Ça avance ? »
« Mm, on a presque fini, je devrais rentrer d'ici 2 semaines si tout va bien, j'ai hâte Brian. »
« Allons, Justin ne sois pas ridicule, Pittsburgh, sa grisaille, son air de bourg de province, ça te manque ? »
« Non, mais TOI, oui, tu me manques. »
« Ohhhhh, ça... » Répondit Brian en souriant.
« Aller, courage Monsieur le petit génie, plus que 15 jours de fêtes, de soleil, de piscine et de bombes atomiques à baiser. »
« Brian… arrête, tu es sûr que ça va ? » Reprit le jeune homme.
« Sur ! Aller, file bosser, prend soin de toi. » Et Brian coupa la connexion, faisant disparaitre aussitôt l'image de Justin.
Bordel, est-ce que c'était possible d'avoir 5 minutes de tranquillité dans cette baraque ? Le son strident de la sonnerie retentissait avec insistance depuis 10 secondes.
« Voilà, voilà, j'arrive... » Éructa Brian.
« Debbie ! Manquait plus que toi ! Ohh, et en plus, que vois-je ? Mais c'est bien sûr... Des pâtes au thon... Aie ! Qu'est-ce que j'ai fait encore ? » Ironisa Brian en laissant passer la Matrone.
« Bonjour chéri, comment vas-tu ? » Demanda celle-ci en enfournant son saladier au micro onde
« Pas mal jusqu'à ce que tu arrives, mais je sens que ça va se gâter. »
Debbie ne releva pas, trop désireuse de savoir si son instinct ne l'avait pas trompé :
« Alors ? Qu'a dit le médecin ? »
« Strike ! » Lâcha Brian.
« Mon Dieu, tu es enceint… Je le savais, oh, mon chéri c'est une merveilleuse nouvelle. » S'exclama Debbie en tendant les bras vers Brian.
« Hop hop hop. Doucement, on s'emballe pas Madame Novotny. Hors de question que je le garde. »
« Quoi ? Tu plaisantes j'espère, Brian. »
« A ton avis ? Sérieusement, tu me vois transformé en baudruche ? Regarde moi bien Deb, c'est NO WAY »
Debbie dut s'assoir pour reprendre ses esprits.
« Tu en as parlé à Justin ? »
« Non, pourquoi le ferais-je ? » Répondit sèchement Brian.
« Parce que je suppose que c'est aussi son enfant ? Non ? »
Piqué par cette remarque, Brian réagit aussitôt :
« Évidemment ! Mais, c'est moi que ça regarde, là... »
« Non, Brian, ça vous regarde tous les deux, tu n'as pas le droit de prendre cette décision sans le consulter. »
Putain de merde, mais qu'on lui foute la paix ! Brian avait besoin d'un verre, d'un cul à baiser, d'un rail, de tout ce qu'on voulait, mais surtout pas de leçon de morale.
« Deb, écoute-moi bien, il n'y a que toi qui es au courant, et tu vas te taire, c'est clair ? »
« Oui, mais alors promets-moi une chose, ne décide rien sans en parler à Justin s'il te plait Brian. » Demanda Debbie en quittant le loft.
Brian ne promit pas, il se contenta de lui sourire, en refermant la porte.
Les pâtes étaient restées sur le plan de travail, leur odeur lui leva aussitôt le cœur, et il se précipita dans les toilettes, pris d'une violente nausée !
Holly shit, pourquoi lui ? Pourquoi la nature se payait-elle sa gueule à ce point-là ? Quelle ironie, quelle immense farce !
Justin aurait eu 100 fois l'occasion de se retrouver dans cette situation, mais Lui, Brian ? C'était une gigantesque blague.
Brian avait soulevé son Marcel, et regardait son nombril à présent. Il se souvenait précisément de la nuit de cette conception incongrue. Justin allait partir pour Los Angeles, où 2 mois de travail l'attendaient. Ils étaient allés danser au Babylone, étaient rentrés tôt pour passer leur dernière nuit à faire l'amour, et Justin l'avait pris, deux fois. Brian se surprit lui-même à se demander laquelle avait été la bonne. Puis il tomba dans un sommeil comateux, la main posée sur son ventre...
OoO
3 heures du mat, il n'y avait que la bande de Pittsburgh pour appeler à cette heure là, le décalage horaire, ils étaient loin d'avoir intégré ! Justin sourit à la vue de Debbie, mais son regard s'assombrit aussitôt dès qu'il eut remarqué le visage triste de Mum Novotny.
« Debbie ? Qu'est-ce qui se passe ? »
« Sunshine, je ne sais pas trop comment te dire, mais tu devrais rentrer à la maison. Brian ne va pas bien... »
« Qu'est-ce qu'il a Debbie ? Il est malade, c'est ça ? C'est son cancer ? »
« Je ne sais pas mon ange, tu sais, avec Brian, on ne sait jamais grand-chose, mais ta présence l'aidera j'en suis certaine ! »
« Debbie... C'est grave ? » Justin était dévoré par l'angoisse à présent.
« Rentre, trésor, je ne peux pas t'en dire plus. »
Et pourquoi ça ne l'étonnait pas plus que ça, se demandait Justin, en imprimant sa réservation. Son vol était à 6 h, juste le temps de prévenir la production et de prendre la navette express.
Depuis quelques semaines, Brian n'était plus le même, à chaque holo conférence (conférences par hologrammes) il était distrait, distant comme préoccupé par quelque chose. Justin avait bien essayé plusieurs fois de lui faire dire ce qui n'allait pas mais il se heurtait à un mur. Alors, l'appel de Debbie, non, vraiment, ça ne le surprenait pas. Il s'attendait au pire, le cancer, ce putain de crabe était surement revenu ! En ce début de 22ème siècle, la science avait vaincu le SIDA depuis longtemps déjà, elle était même venue à bout des hépatites, de la tuberculose... Mais le cancer ! Cette saloperie qui n'en finissait jamais de renaitre de ses cendres avait touché son homme une fois et il y avait fort à parier, qu'il revenait sonner à la porte du loft !
Mais cette fois-ci, Justin prendrait les choses en main tout de suite ! Il avait dit au producteur :
« Je travaillerai sans problème en duplex, je dois partir, ma priorité est à Pittsburgh. »
Et on y était, devant la porte en tôle de leur précieux refuge, Justin prit une profonde inspiration, passa sa main devant la reconnaissance digitale, et entra.
« Brian ? »
Son homme était allongé sur le canapé, il semblait dormir assez paisiblement.
« Mmmm, Sunshine, bordel, mais qu'est-ce que tu fous ici, tu ne devais pas rentrer la semaine prochaine ? » Brian se redressa pour s'assoir sur le bord du canapé.
« Quel accueil, je vois que tu es toujours aussi romantique. » Répondit Justin en lui embrassant le front.
« Hop, viens par là toi.» Brian le fit basculer dans ses bras et lui prit les lèvres avec ce qu'il faut de brusquerie pour prouver sa joie de revoir son Sunshine.
« Tu restes combien de temps ? »
« Je ne repars pas. » Sourit Justin.
« Ah » Fut la seule réponse de Brian, avant qu'il ne se rue dans les toilettes.
Mon Dieu, Justin ferma les yeux, se retint de pleurer. On était donc bien revenus à la case départ. Surement Brian avait commencé son traitement de rayons. Et le voilà qui recommençait à vomir.
Justin alla préparer un thé vert à la menthe... Celui qui soulageait tant son homme pendant son premier cancer. Parce que là, le jeune homme en était certain. La bête était revenue.
Il attendit que Brian sorte de la salle de bain. Il lui tendit son mug.
« Allez Brian, on va se battre ensemble, on l'aura une fois de plus... Je suis là ! »
« Mais de quoi tu parles ? » Demanda Brian en prenant le mug.
« Du crabe, Brian... Il est revenu, c'est bien ça ? » Brian sourit.
« Non, non, c'est pas ce que tu crois, mon ange. Aller, ça va passer, laisse-moi 10 minutes, et on va fêter ton arrivée comme il se doit. » Puis il disparut dans la salle de bain.
Justin entendait l'eau de la douche couler à présent. Il alla ranger ses quelques affaires dans la penderie, puis machinalement jeta un œil sur l'écran laissé allumé.
-La Gestation Masculine, les points essentiels à savoir
-Théorie de l'évolution génétique de procréation, un monde inconnu.
Devant les yeux du jeune garçon, défilait tout une liste d'ouvrage, traitants tous du même sujet.
Mais pourquoi diable Brian s'intéressait-il à ce genre de chose ? Pour un client ?
Et alors qu'il imaginait en souriant, une grande campagne de pub pour des vêtements de ''paternité'', Justin comprit brusquement. L'appel de Debbie, les vomissements !
Holly shit, Brian attendait un bébé ! Il sembla alors à Justin que le monde s'effondrait autours de lui. Il perdait ses repères tout à coup. Son homme, le pilier de leur couple, le Macho man par excellence, celui qui était le patron dans toutes leurs décisions... Comment allaient-ils vivre ensemble ce bouleversement ? Justin eut alors une soudaine appréhension. Si Brian ne lui avait rien dit, c'est sans doute qu'il ne voulait pas garder ce bébé. Son cœur se serra à cette idée.
Aller, Justin courage. Fais ce que tu sais faire de mieux à savoir manipuler l'esprit de Brian s'encourageât en silence le jeune homme.
A suivre...
