Titre : Anata Shika Aisenai Wa
Genre : Romance, Action
Rating : K (pour l'instant)
Personnages : Yamapi, Ryo Nishikido, Yokayama Yu, Koyama Keiichiro, Orikita Mai
Prologue
- Bon Baru sérieux, viens poser ton p*** de cul sur cette chaise ou c'est moi qui m'en charge !
Ledit "Baru" cessa ses incessants vas et viens, lança un regard blasé à son acolyte avant de finalement s'exécuter sous le regard noir de ce-dernier. Il se laissa lourdement tomber sur le siège voisin à celui de son ami, faisant virevolter quelques instants ses longs cheveux bruns.
- A quelle heure on décolle déjà ? Interrogea-t-il impatient en tapotant nerveusement du pied contre le sol.
- Pour la millième fois 16 HEURE ! Et bon sang, arrête de gesticuler, tu vas me rendre dingue !
- Tss.
Se sentant dangereusement perdre patience, Nishikido Ryo lança une oeillade meurtrière à son ami, lui faisant explicitement comprendre que s'il ne se calmait pas dans la minute, il ne répondrait plus de rien ! Lui aussi en avait la raz la cacahuète d'attendre en se tournant les pouces. Ravi de constater que son collègue avait cessé de se tortiller comme un asticot en discothèque, il ferma lentement ses paupières, essayant de rejoindre les bras de Morphée. Et dire qu'ils étaient censés profiter pleinement de leurs quelques jours de congé. Ryo soupira de déception à cette pensée. Pourvu qu'ils regagnent au plus vite le sol nippon. Sol qu'ils avaient quitté onze mois auparavant afin de remplir leurs obligations militaires en Egypte. Onze interminables mois passés en Enfer, à éviter sans cesse les tirs ennemis, les grenades perdues, les pièges dissimulés ça et là, à appuyer sur la gachette, à abattre des illustres inconnus ... des hommes, des femmes voire même des enfants ... un métier intolérable de prime abord et pourtant, il y avait trouvé sa vocation : défendre sa patrie ! Toutefois, même s'il avait beau adorer son métier, un peu de repose ne se refusait pas. Et une douche encore moins, songea-t-il en décollant un morceau de terre séchée de l'un de ses ongles. A peine étaient-ils rentrés de leur dernière mission, qu'ils avaient, lui et Shibutani Subaru, son ami de toujours et compagnon d'arme, plié bagage, avant de quitter la caserne au pas de course, prenant à peine le temps de se débarbouiller et d'enfiler des tenues plus décontractées et discrètes, pour se rendre à l'aéroport. Enfin, "relativement" plus discrètes aux vues des regards émerveillés que leur lançaient les petits garçons qu'ils croisaient. Après avoir poussé un énième soupire déchirant, le beau brun, qui s'ennuyait ferme, décrocha de sa ceinture un petit étui ébène et en sortit un poignard aiguisé qu'il commença à manipuler habilement, prenant soin de ne pas être vu par du personnel de l'aéroport ou des passagers. La traque aux terroristes étant d'actualité, mieux valait éviter de se faire remarquer en train de s'amuser avec un objet tranchant, vêtu d'un pantalon et d'une veste kakis, de courtes bottes noires enfilées négligemment et d'un T-Shirt onyx troué à plusieurs endroits. Non, c'était définitivement à bannir.
- Les passagers du vol 666 à destination de Tokyo sont priés de se rendre à la porte n°13 afin d'embarquer.
- Pas trop tôt, grogna-t-il en entendant la voix salvatrice raisonner dans l'aéroport.
D'un mouvement souple il se releva, claquant au passage la cuisse de son acolyte pour qu'il fasse de même. Celui-ci maugréa pour la forme mais s'exécuta sans plus de cérémonie, faisant craquer bruyamment ses membres engourdis avant de se diriger d'une démarche féline vers l'hôtesse chargée de vérifier les titres de transport des passagers avant l'embarquement. Nishikido cala son sac sur son épaule et le suivi. Une moue amusée prit place sur son beau visage alors qu'il remarquait le sourire séducteur qu'arborait fièrement Subaru. En voilà bien un qui ne changerait sûrement jamais. Il leva les yeux au ciel amusé, puis se présenta à son tour devant la demoiselle, bousculant le Casanova pour qu'il avance et arrête son petit jeu.
- Excusez-le, depuis qu'il a compris qu'il approchait la trentaine, il se comporte étrangement en présence de jolies filles, confia-t-il à son interlocutrice en lui tendant son billet.
La jeune femme lui sourit gentiment en parcourant rapidement du regard le papier.
- Tout est en ordre, vous pouvez embarquer Nishikido-san.
Le beau brun esquissa un sourire charmeur en rangeant son billet dans la poche intérieure de sa veste. Il s'apprêtait à partir lorsque la voix de l'hôtesse, soudainement devenue sensuelle le stoppa :
- Si vous revenez dans cet aéroport, prévenez-moi, je travaille ici toute la semaine de 9 heure à 18 heure excepté le dimanche.
Le militaire acquiesça d'un signe de tête puis rejoint son collègue. Celui-ci, légèrement énervé lui administra "gentiment" un coup de poing dans l'épaule.
- Enfoiré !
- Moi aussi je t'aime et puis, j'y peux rien si je suis irrésistible.
Shibutani pouffa de rire en ébouriffant les cheveux dudit Apollon.
- Ca va les chevilles ? T'es sûr qu'elles passent encore les portes ? Répliqua-t-il en s'engageant dans le couloir qui leur faisait face.
Ryo, après s'être sommairement recoiffé, releva de quelques centimètres son pantalon pour observer ses fameuses chevilles :
- Toujours aussi magnifiques, conclut-il en souriant, rassuré.
- Abruti.
Les deux jeunes militaires continuèrent à se chamailler en traversant d'un pas rapide le long couloir. Lorsqu'ils atteignirent enfin les pistes d'atterrissage de l'aéroport, les rayons éblouissants du soleil vinrent réchauffer leurs peaux déjà bien mâtes de nature. Nishikido papillonna plusieurs fois des yeux afin de s'habituer à la soudaine clarté puis leva son doux visage aux traits masculins en direction du soleil.
- Ca fait du bien, ne put-il s'empêcher de constater.
Son ami acquiesça mollement de la tête, trop occupé à chercher du regard leur avion pour répondre de façon plus constructive.
- C'est le Air Japan n°13, c'est ça ?
- Ouaip. On est exactement vendredi 13 et on s'apprête à prendre le vol 666 à bord du Air Japan 13.
- Mais c'est qu'on vit dangereusement dis-moi, lui répliqua Subaru en arborant un large sourire.
Les deux amis rigolèrent comme des abrutis en se dirigeant vers l'avion qui les ramènerait en théorie chez eux. Arrivés devant, ils contemplèrent un instant le bolide avant de grimper quatre à quatre les marches des escaliers menant à son intérieur. Là encore, ils leur fallut présenter leurs titres de transport respectif à une hôtesse afin de pouvoir gagner leurs sièges.
- T'as quel numéro ? Interrogea Baru en récupérant son billet.
- 69, et toi ? Lui répondit Nishikido en tendant le papier à la jeune femme.
Au lieu de vérifier les billets, conformément au règlement, celle-ci préféra de loin déshabiller mentalement le beau gosse qu'elle avait devant les yeux.
- 8, soupira Subaru blasé en faisant un rapide signe de la main à son camarade avant de rentrer dans l'habitacle.
- Allez-y, c'est par là, expliqua l'hôtesse d'une voix aguicheuse en se mordillant la lèvre inférieure pour attirer l'attention du militaire sur elle.
Ce dernier esquissa un sourire forcé avant de s'avancer dans l'unique allée de l'appareil.
- "Allez-y c'est par là" Nan mais elle croit quoi cette pimbêche ? Que je vais me mettre dans les trucs des bagages ?" Maugréa-t-il en jetant négligemment son sac dans le coffre prévu à cet effet. " C'est sûr que c'est un vrai labyrinthe cet engin"Il referma violemment le coffre avant de s'installer confortablement sur son siège, côté hublot, jetant au passage sa sacoche porte bonheur sur le siège voisin.
- Mais je te jure qu'il n'y a aucun risque Kei. Selon les pronostiques, tu as X fois plus de chance de mourir dans un accident de voiture que dans un crash d'avion.
" Et un froussard, UN ! "Pensa amusé le beau brun.
- J'arrêterais d'avoir peur en avion le jour où on arrêtera d'applaudir les pilotes parce qu'ils ont réussi l'atterrissage. (made in Gad Elmaleh)
" Pas con"Consentit le militaire.
- Anoo excusez-moi ... monsieur ... vo-votre sacoche, tenta timidement un beau jeune homme, debout, au beau milieu de l'allée fixant désespérément la sacoche abandonnée sur son siège.
Cependant, malgré ses efforts, le brun ne lui accorda aucune importance, trop occupé à écouter la discussion animée qu'entretenaient des passagers à quelques rangées de sièges devant lui.
- C'est juste une manière de les remercier.
- Puisque que tu as réponse à tout, Shige, explique-moi pourquoi un aéroport on appelle ça un terminal ?
" Bonne question"
- ANOOOO !
Le militaire sursauta violemment avant de se tourner vers le trouble-paix dans l'intention de lui envoyer un regard noir made in Nishikido Ryo dont il se souviendrait pour le restant de sa vie. Cependant, à peine celui-ci se posa sur le nouvel arrivant que toutes les envies meurtrières du jeune homme disparurent instantanément. Il sentit son coeur s'affoler devant cet Apollon au teint mâte sans imperfection et aux cheveux châtains légèrement bouclés, ondulant gracieusement le long de son cou, encadrant impeccablement son doux visage aux traits androgynes. Il fut un instant fasciné par les deux perles chocolat qui le miraient timidement. Non sans mal, il détourna les yeux du visage angélique du jeune homme pour contempler le reste de son corps. Et autant l'avouer, il était loin d'être désagréable à regarder : plutôt grand, une silhouette à damner un saint, musclée tout en restant dans la finesse, un torse qu'on pouvait deviner bien appétissant dissimulé sous un large T-shirt blanc surplombé d'un ample polo blanc à la fermeture éclaire ouverte jusqu'au bas. Son regard continua ainsi son expédition, passant par un blue jean délavé, troué au niveau du genoux pour finir sur une paire de baskets usées.
- Anooo ... je .., tenta le nouvel arrivant, gêné par le regard insistant de son interlocuteur, si vous pouviez .. retirer vo-votre sacoche de mon siège ... s'il-s'il vous plait.
Nishikido, resté bouche bée jusque là, penchouilla légèrement la tête sur le côté, tentant de reconnecter quelques uns de ses neurones. Brusquement, Il retira sa sacoche du siège réservé avant de la poser sur ses genoux.
- Merci, murmura faiblement son voisin en s'asseyant timidement à ses côtés, déposant entre ses jambes sa mallette noire.
Le brun voulu entamer la conversation mais il fut coupé par la voix colérique de Subaru, situé quelques rangées de sièges derrière lui :
- Mais merde, je m'en fous royalement de qui t'es Yokoyama Yu, rien à foutre de ton métier de merde, des tes amis casse pieds, des sautes d'humeur de ta mère, du dernier film que t'as vu au cinéma, rien à cirer de ta vie ! Alors maintenant tu te la boucle où je t'étrangle avec ta ceinture !
"Mesdames et messieurs, bonsoir. Nous allons décoller dans les prochaines minutes. La durée trajet jusqu'à destination est estimée à 8 heures. Merci de bien vouloir respectez les instructions des hôtesses présentes dans l'appareil. J'espère que vous passerez un agréable voyage en notre compagnie"
Les hôtesses en question se dispatchèrent dans l'unique allée de l'avion avant de commencer leur speach relatif aux mesures de sécurité et aux gestes à exécuter en cas d'incident. Prenant dans leurs mains manucurées des gilets de sauvetage oranges, elles les enfilèrent en expliquant calmement aux passagers comment les utiliser si besoin est puis comment placer correctement un masque à oxygène sur sa bouche.
Nishikido les écouta patiemment quelques courtes minutes avant, lassé, de détourner son regard pour le poser sur son voisin. Captivé par les explications des demoiselles, celui-ci ne remarqua pas immédiatement le regard insistant du beau brun posé sur lui. Mais quand il s'en aperçut, ses joues d'ordinaire satinées se colorèrent d'une jolie teinte rosée, faisant sourire le bad boy assis à ses côtés. Après quelques instants, ce-dernier décida de ménager le pauvre jeune homme et reporta son attention sur le hublot à sa droite. Ne se sentant plus épier, sa cible soupira discrètement de soulagement puis trifouilla le plus silencieusement possible dans l'une des poches de son jean. il en retira un bandeau noir qu'il déposa sur ses yeux avant de caler confortablement sa tête sur l'appui tête de son siège. Lorsqu'il sentit l'avion décoller, ses mains se crispèrent instantanément sur les accoudoirs situés sur ses côtés.
- Shige ! Shigeeeee ! Me lâche pas la main ! Bon dieu mais qu'est-ce que je fais là ? Kami-sama ...
Nishikido ne put s'empêcher de rigoler à l'attente de cette supplique. Froussard de la racines de ses cheveux jusqu'à la pointe des ongles de ses orteils songea-t-il. Un court instant, son attention se porta sur le visage crispé de son voisin et sur ses mains, fermement accrochées aux accoudoirs. Une fois encore il sourit, attendrit par ce petit être à l'apparente pureté. Non, il n'était pas gay, loin de là. Mais il n'était pas non plus aveugle et savait admettre la beauté d'une personne ou d'une chose lorsqu'il la croisait. Cependant, c'était bien la première fois qu'un autre homme le captivait autant. Agacé par cette attirance malsaine selon lui, il détourna le regard et ferma les yeux, tentant de trouver le sommeil lui aussi. Et, à sa plus grande joie, il y parvint aisément ...
Ce ne fut que quelques heures plus tard, à l'entente d'une annonce faite par le pilote qu'il se réveilla.
" Mesdames et messieurs, merci de bien vouloir rattacher vos ceinture. Pour des raisons de sécurité, nous voleront en basse altitude. Nous entamerons la descente dans quelques minutes. Merci"
- Voler en basse altitude ? S'écria l'un des passagers. Mais on va percuter quelque chose ! Peut-être un immeuble, une antenne, un oiseau, un chien, un -
- Rassurez-vous, Koyama-san nous sommes en plein milieu de l'océan Atlantique. Il n'y a autour de nous que l'océan à perte de vue.
- Vous en êtes sûre ? Vous avez déjà fait le chemin à pied pour vérifier ?
- Abruti, marmonna le militaire, attirant sur lui l'attention de son voisin temporaire.
Celui-ci esquissa un sourire et retira précautionneusement de ses yeux son bandeau.
- Yamashita Tomohisa, se présenta-t-il en lui tendant gentiment sa main.
Le brun l'observa un instant, hésita puis la serra :
- Nishikido Ryo, enchanté, répondit-il d'une voix grave.
Les deux hommes se sourirent amicalement. Cependant, alors que Nishikido s'apprêtait à continuer la conversation, un bruit assourdissant lui vrilla les tympans. L'appareil bascula dangereusement vers la droite. L'une des hôtesses, inquiète se précipita vers la cabine de pilotage. Elle ouvrit brutalement la porte y menant, laissant aux passagers le loisir d'entendre l'inquiétude des pilotes :
- Mais qu'est-ce qui se passe bordel ? Plus aucune commande ne répond !
Les secousses se multiplièrent, faisant crier de plus en plus fort les usagers, expulsant les bagages des coffres ... quelques minutes s'écoulèrent ainsi avant que le bolide n'opère une pirouette ... la tête de Ryo heurta violemment la vitre solide du hublot à sa droite ... et, la dernière chose qu'il vit, avant de sombrer dans l'inconscience fut le regard inquiet et effrayé de son tout nouvel ami posé sur lui ...
A suivre ...
