Chapitre 1 :

Disclamer : Fullmetal alchemsit appartient toujours à Hiromu Arakawa. Elle refuse toujours de me le donner pour noël. XD Je lui dois donc tous les personnages de ma fic. Mais elle n'a évidemment rien à voir avec la manière tordue dont je les utilise...

Et oui, je sais, ça fait un bail qu'on s'est pas vu... Et non, je ne suis pas morte. Mon ordi est mort, enfin son disque dur... Alors le temps que je le récupère en état d'écrire. Bon, vous aurez compris, j'essaye de justifier mon retard.

Je tiens tout de même à remercier tous ceux qui ont laissé des reviews sur le chapitre de ma dernière fic, qui, pour moi, n'avait pas si bien commencé. Et je tiens aussi à remercier poulpy pour son aide dans la relecture.

Mais finalement, le voici ! Le premier chapitre de ma nouvelle fic ! Si vous, vous ne l'avez pas attendu, moi en tout cas si. XD

Alors, pour ce qui est de l'histoire... Je vais tacher de vous éclairer sans trop en dire. Juste pour vous éviter des jours de recherches, la ville dont je parle n'existe pas, ni dans FMA, ni dans le monde réel. C'est juste un ville que j'ai dessiné (Schématisé serait plus juste) avec mon oncle. Enfin, ce qui est fou avec cette ville, c'est que quand on l'a crée, on a fait attention à respecter toutes les règles géologiques. Donc, théoriquement, elle pourrait très bien existé dans notre monde. (Qui sait, peut-être que je partirais un jour à sa recherche...)

Pour ce qui est des personnages apparaissant dans ce chapitre: ils sont tous de FMA.

Sinon, j'ai rien à ajouter. Je vous laisse à votre lecture.

Enjoy it !


Ses paupières étaient fermées. Il n'essayait pas sincèrement de dormir, bien qu'il fût allongé sur la banquette arrière de la voiture, les genoux légèrement repliés pour tenir dans toute sa longueur. Il souhaitait juste qu'on le laisse tranquille... La berline noire, fierté datant de la crise de la quarantaine de son père, fonçait sur l'autoroute. Le propriétaire de la belle parlait vaguement avec son petit frère, sans quitter la route des yeux. Une conversation plate et sans intérêt qui n'avait pour but que de mettre en évidence la nécessité de son geste. Le comédien avait envie de lui jeter ce sac, qui lui servait d'oreiller, à la figure, mais cet acte aurait mené à deux résultats forts peu agréable : D'abord, il aurait pris le risque d'avoir un accident. Et en plus, il devrait finir le voyage sans rien sur quoi reposer sa tête.

« Tu sais Al, si j'avais pu vous éviter cela, je l'aurais fait. Malheureusement, je ne pouvais pas. » Tenta d'expliquer le conducteur d'une voix calme mais vacillante.

« Je sais père... » Répondit le cadet embêté, ne sachant pas vraiment quoi répondre. « C'est juste que... C'est peut-être un peu trop de changements... »

L'ensommeillé grimaça face aux propos qu'il parvenait à entendre. Il avait rarement écouté des excuses aussi minables. Lassé d'auditionner les mêmes paroles heures après heures, il soupira et entrouvrit ses yeux en posant un regard torve sur son paternel.

« Tu aurais aussi bien pu refuser ce travail et garder l'ancien. » Répliqua sèchement le blondinet abattu. « On aurait pas été obligé de déménager. »

Ces yeux couleur or dont il avait hérité se posèrent sur lui, à travers le rétroviseur, d'un air triste quelques secondes, avant de se focaliser sur sa conduite. C'était fâcheux qu'il lui ressemblait autant.

« Voyons Ed ! Cette promotion est une opportunité unique. Qui sait combien d'années se seraient écoulés avant qu'elle ne se représente... »

« Oh oui, c'est génial. » Ironisa le garçon, feignant l'indifférent. « Surtout qu'avec l'argent de la prime t'as pu t'acheter une nouvelle voiture. »

« Grand frère, arrête ! » S'écria Al, alarmé par la situation. « Si maman était là, elle serait déjà entrain de pleurer à cause de votre attitude. »

Les deux blonds ne répondirent rien à la remarque, se soumettant à la volonté du second fils Elric. Car ils savaient qu'il avait raison... Ed en voulait beaucoup à son frère sur ce point. Pourquoi avait-il fallu que ce soit lui qui ait hérité des traits de leur mère ? Des cheveux châtain en passant par les yeux marron pour arriver au caractère doux et prévenant... S'il avait été une femme, il aurait été son portrait craché. Pourquoi avait-il fallu que ce soit lui, l'ainé, qui ait eu le droit aux attributs paternels ? D'accord, même s'il ne souhaitait pas lui ressembler en vieillissant, il avait dû être beau étant jeune. Ses cheveux blonds et ses yeux dorés qu'il portait en étaient la preuve ! Ce qui le dérangeait, c'était de se dire qu'il les lui devait. Et le point suprême qui faisait qu'il haïssait son père, en mettant de côté l'autorité parentale, les divergences d'opinion, son côté dragueur, le fait qu'il soit tête en l'air, le déménagement, la voiture et tout ça, c'était qu'il ne lui avait pas légué sa taille ! Comment voulez-vous qu'il pardonne à quelqu'un qui l'avait fait naître avec un tel complexe ? Ce n'était pas facile la vie quand on faisait 1 mètre 65, et encore... avec les chaussures... On l'accusait d'être impulsif ? C'était la faute de son père voilà tout.

« Ed... Al » Appela l'adulte, la gorge serrée. « Je suis désolé. Je suis parfaitement conscient de vous avoir séparé de vos amis et qu'il ne sera pas évident de vous en refaire d'aussi bon, mais... Il se peut que vous soyez surpris. »

Les prunelles si candides du plus petit lui jetèrent un cou d'œil suppliant. Face à cela, l'adolescent révolté ne trouva pas la force de protester quoi que ce soit. Il laissa son front prendre appui contre la vitre et fixa son attention sur le paysage qui défilait. Il devait rester encore une centaine de kilomètres à parcourir avant qu'il ne puisse trouver un coin où se refugier.

« Réveillez-moi lorsqu'on sera arrivé. » Se contenta-t-il de murmurer pour échapper à la réunion familiale.

Amestris était définitivement un pays bien grand... Le traverser leur prendrait cinq bonnes heures. Tout ça pour aller vivre sur la côte ! Resembool allait lui manquer. La campagne allait lui manquer. Le calme allait lui manquer. Et tous ses amis de Resembool évidemment. Même Winry, Pinako et leurs manies de vérifier la solidité de son crâne à coup de clef à molette allaient lui manquer.

Le compteur était proche de 490km lorsqu'il s'endormit pour de vrai.

Divers images lui passèrent sous les yeux sans qu'il ne sache si elles étaient réelles ou rêvées, la plupart se mélangeaient entre paysages, routes et personnages... Il entendait des cris, des rires, des beuglements incompréhensibles, des chansons interprétées par des ivrognes, de la musique, beaucoup de musique. La ville... Ils devaient avoir atteint la côte. Bientôt, il serait un citadin. S'il avait été d'humeur à plaisanter, il aurait surement fait une comparaison entre sa vie et celle de Timmy, la souris de campagne qui atterrissait accidentellement en ville dans les histoires de Beatrix Potter. Sauf que son arrivé n'avait rien d'accidentelle et qu'il n'avait aucun point commun avec la souris, AUCUN ! Pas même la t-----...

Il n'avait pas vraiment cherché à savoir où il allait se retrouver. Il savait que c'était plus ou moins une conurbation, qui regroupait des lieux plus ou moins fréquentable. Peu de ses amis avaient pu le renseigner. Il y avait bien ce professeur du lycée de Rush Valley qui y était déjà allé... Il lui avait dit que s'il y avait une chose à savoir sur cette ville, c'est qu'elle était découpée, selon les points cardinaux, en cinq zones : Nord, Sud, Est, Ouest et le Centre. Les étrangers l'appelaient la ville cruciforme.

La voiture s'arrêta et la voix de son frère se chargea de finir de le réveiller.

« Ed ! » Héla le châtain en sortant de la voiture. « On est arrivé. »

Le blond baragouina quelque chose dans une langue étonnante aux résonnances antiques qui se rapprochait fortement de l'argot. Il se redressa, passa la bandoulière de son sac sur son épaule, prit une grande inspiration et sortit. Ses pieds atterrirent sur les pavés qui, vu leurs emplacements, ne devait servir qu'au stationnement. Ses pupilles fatiguées partirent dans un bref examen des alentours. Au moins, ils avaient un jardin. Mais ça n'avait rien à voir avec les étendues verdâtres de Resembool. Ils rassemblèrent le reste de leurs affaires et partirent vers la maison. S'il l'avait rencontré dans d'autres circonstances, il aurait pu se dire que ce nouveau logis n'était pas si mal. En attendant, l'intérieur comme l'extérieur, paressaient impersonnels, fades et banals.

Il gravit l'escalier avec son paquetage sur le dos et laissa le tout tomber dans sa chambre. Il fut heureux de constater que ses meubles étaient déjà arrivés. Bien qu'il dut les changer plusieurs fois de places et les accessoiriser, avant de se sentir à peu près chez lui. Chose faîte, il agrippa ses draps et se dépêcha de faire le lit pour pouvoir si affaler. Il leva la main à ses cheveux et défit sa natte. S'il avait été courageux, il se serait hissé jusqu'à la douche et se serait débarrassé de toute cette crasse qu'il avait accumulé dans la journée. Cependant, son horloge indiquait déjà "23 :30" et il n'avait pas beaucoup dormi ces derniers jours. C'était pour cela qu'il jeta les divers vêtements qu'il portait sur une chaise, pour ne garder que son caleçon, et qu'il se faufila sous sa couette avec une expression de béatitude presque suppliciée.


Le lendemain, Al fut le premier levé. A raison, il voulait préparer un petit déjeuner grandiose pour leur premier jour ici. Histoire que son frère, appâté par l'odeur des crêpes, finisse par accepter de manger avec eux. Le blond était un ventre sur pattes ! Et la présence de leur père à table ne l'empêcherait pas de venir gouter les délices façon Alphonse Elric. Bien sûr, il en voulait également à leur paternel, mais il trouvait la réaction de son frère trop impulsive... Lui, ce qui le gênait le plus, c'était d'avoir quitté la maison dans laquelle ils avaient grandi. Pourtant, il arrivait à comprendre le choix de son père. En mettant le travail de côté, ça ne devait pas être facile de se réveiller seul dans un lit qu'on avait eu l'habitude de partager avec sa moitié.

Il laissa la pâte reposer et décida de sortir prendre l'air un moment. D'un doigté assidu, il attrapa sa veste et l'enfila dans un même mouvement. Sa paume se posa sur la poignée qu'il tira à lui en soupirant d'un air las, alors qu'il faisait quelques pas. Le contact de l'air frais sur son visage le rafraichissait agréablement. Ses yeux marron se levèrent et suivirent les quatre coins du jardin. Il n'était pas bien grand, mais s'étalait tout autour de la maison. L'herbe n'était guère plus haute qu'une phalange de son pouce. L'ancien propriétaire devait souvent la tailler. Cependant, il n'y avait aucune fleur, aucun buisson, aucun arbre. Juste un portail, ce rectangle de pavés, ces quelques mètres carrés d'herbe et le lierre qui longeait les palissades. Et quelles palissades... De vraies murailles ! Entièrement construites en briques, elles dressaient une bonne protection entre eux et le monde extérieur. En comparaison avec ce qu'il connaissait de Resembool, Al avait l'impression d'être en prison.

Et comme si quelqu'un, quelque part, avait deviné sa nostalgie, son téléphone portable sonna.

« Oui ? » Dit-il en décrochant rapidement au son de la sonnerie. « Qui est à l'appareil ? »

« Al ? C'est moi, Winry ! » S'exclama leur amie en reconnaissant sa voix. « J'ai essayé d'appeler ton frère une centaine de fois ! Impossible de l'avoir ! »

« C'est normal, il dort encore. » Répondit immédiatement le châtain. « Heureusement que tu ne l'as pas réveillé, tu serais morte à l'heure qu'il est. »

« Effectivement... » Réalisa la fille. « J'aurais du commencer par toi... Ca aurait été moins suicidaire... »

Le châtain se mit à glousser en imaginant la tête de son ainé au réveil. En plus avec l'humeur qu'il avait en ce moment, ça aurait été beau. D'un côté, il aurait aimé que Winry le réveille. Au moins, le natté aurait passé la semaine à se plaindre de la blonde et non du déménagement. Il en serait peut-être même allé à dire qu'il était heureux d'être parti pour ne pas avoir "cette bécasse" entre dans les jambes.

Winry Rockbell était leur voisine et amie d'enfance. Le trio avait passé leur jeune âge à gambader joyeusement dans la cambrousse de Resembool, la blonde leur criant dessus et eux semant la zizanie partout. Ils étaient allés dans l'école primaire du village, puis avaient pris le train pour faire leur collège à East City. Une fois le collège fini, Winry était partie suivre des études de mécanique à Rush Valley, tandis qu'eux étaient allés faire leur lycée à Dublith... Ils n'oublieraient jamais Izumi Curtis, leur professeur tyrannique, experte du lancer de craie et de livre, qui assommait au moindre signe d'inattention.

Lorsqu'ils se retrouvèrent, le week end suivant, les frères Elric firent la connaissance de Paninya. Une camarade de classe de leur voisine qu'elle avait invité à dormir. C'était d'ailleurs grâce à elle, qu'ils avaient fait la connaissance de Monsieur Dominique, son tuteur, qui était la seule de leur connaissance à avoir déjà mis les pieds dans cette ville. Paninya était trop petite à l'époque, elle ne s'en souvenait pas...

« Tu sais... » Commença la blonde, une fois les formalités passées. « J'ai parlé à Meisson. Il a demandé à Izumi pour vous. »

« Et qu'est ce qu'elle a dit ? » S'intéressa soudainement le cadet Elric.

« Elle n'a jamais eu l'occasion d'y aller. » Répondit-t-elle en riant. « Mais elle en a suffisamment entendu parler pour t'en faire une carte et son histoire en trente secondes. »

« Quelque chose d'intéressant ? »

« En gros, la partie sud de la ville est une superbe région lacustre. C'est le coin touristique par excellence, il y a même une plage sur la côte ! A la lisière de la forêt, l'Est. C'est le beau quartier résidentiel. Surement l'endroit le plus tranquille de la ville. » Expliqua-t-elle d'une voix sérieuse, sauf qu'elle n'était pas concentrée sur ce qu'elle disait, mais sur sa pédicure. « Le Nord se trouve au pied de la montagne. Les maisons bidonvilles sont construites sur sa pente. Il y a également une plage, mais dans le genre malfamée. Beaucoup de dealers la rejoignent par le pont qui relie le Nord au Centre. Pour l'Ouest, je sais juste qu'il y a un port assez riche. »

« Et nous, on est dans le quartier Centre, c'est ça ? » Demanda le châtain, légèrement inquiet.

« Ouai, c'est ça. C'est le centre d'affaire de la ville, donc c'est pas un quartier trop problématique. Jusqu'à ce que la nuit tombe... » Finit la mécanicienne en refermant son pot de verni rouge carmin. « Comme c'est le carrefour entre les autres quartiers, c'est plutôt vivant le soir. Mais j'en sais pas plus... Désolé. »

« C'est pas grave. » Ricana le garçon. « Ca va déjà bien me prendre une heure pour expliquer tout ça à Ed. »


Le dénatté écoutait son frère d'une oreille distraite, alors que son regard était fixé sur sa crêpe beurre sucre. Peu lui importait que cette ville fasse plutôt dans le style mouvementé. Au moins, il s'ennuierait moins ainsi… Car le problème ne se trouvait pas dans ce qu'était cette ville. Mais dans ce qu'elle n'était pas. Son père aurait pu choisir n'importe quelle autre ville, du moment qu'elle ne fût pas Resembool, il l'aurait détesté. Resembool… Ce village qui l'attirait autant qu'il le blessait.

A y réfléchir, depuis l'incident, il ne s'était jamais senti aussi bien que durant ces dernières années. S'éloigner de chez lui la semaine lui avait fait le plus grand bien. Surtout qu'il pouvait rentrer le week end, lorsque la maison lui manquait. Il avait dû avoir l'air de le vivre convenablement. C'était peut-être pour ça que le vieux n'avait pas longtemps hésité à partir… Mais c'était différent là ! Car il ne pourrait pas revenir. Cette simple constatation lui faisait grincer les dents et tordait son estomac dans un sentiment de culpabilité. Parce que abandonner leur foyer revenait à l'abandonner elle. Et il ne lui pardonnerait jamais pour ça.

Après avoir fait le trie dans les informations utiles à retenir sur son nouveau foyer, il quitta la table en s'excusant. D'un pas pressé, il regagna sa chambre et embarqua un tas de fringues dans la salle de bain. Il prit une douche rapide et s'habilla convenablement. Il hésita un moment sur ses vêtements, se demandant lesquels ferraient le moins tâche en ville. Puis, il abandonna, considérant ce détail comme secondaire. De toute façon, il verrait bien, tôt ou tard, comment s'habillaient les ados d'ici. Et si leur goût était pourri, tan pis! Il ne changerait pas de garde robe pour porter des tenues à la Rambo et un bob Ricard ! Ensuite, il entreprit de rassembler ses cheveux en une natte un peu lâche comme il avait l'habitude de les faire.

C'est ce moment, que choisit Al pour le rejoindre.

« Tu sors ? » S'étonna-t-il en voyait l'ainé Elric déjà près et ce malgré l'heure bien matinale.

« Ouais. » Répondit-il avec les yeux pleins de malice, comme lorsqu'ils étaient enfants et qu'ils s'apprêtaient à faire un mauvais coup. « J'ai envie de faire un petit tour d'observation. »

« Tu veux que je vienne avec toi ? »

« Non, c'est bon…Il aura surement besoin de toi… » Répliqua le blond en désignant leur père d'un signe de tête.

Il était assis à table, entrain de lire le journal. Il devait visiblement beaucoup s'ennuyer étant donné qu'il ne commencerait pas le travail avant le lundi. Et il n'était encore que samedi… Mais ce n'était surement pas Ed qui se dévouerait pour lui tenir compagnie.

Le tout juste natté enfila sa veste et sortit en faisant un vague geste presque civilisé pour dire en revoir à son paternel.

Il soupira… Les rues des grandes villes se ressemblaient toutes. Heureusement qu'il était assez doué niveau orientation. Il ne se serait vraiment pas vu appeler son père pour qu'il vienne le récupérer car il s'était perdu. Il arriva, sans trop de problèmes à rejoindre le centre ville.

Il était encore bien trop tôt, les places pouvaient être qualifiées de désertes par rapport à ce à quoi elles devaient ressembler au soir. Toutefois, il finit par réussir à trouver un café ouvert. N'ayant pas d'autre choix, il passa sous l'enseigne du Devil's Nest. Les morceaux de discussion qui lui parvenait s'arrêtèrent lorsque la cloche annonçant son arrivée retentit. Le barman, un homme avec des lunettes de soleil, habillé d'un marcel moulant et d'un manteau à moumoute, leva la tête vers lui. Il y avait également un mec avec les cheveux dressés en arrière, qui portait une espèce de kimono. Un autre, dans le genre baraqué avec des cheveux blancs. Et une femme, blonde avec des cheveux très courts, portant un tatouage qui remontait jusqu'à sa joue. Il n'y avait pas besoin d'avoir fait polytechnique pour se rendre compte qu'il venait d'interrompre quelque chose d'important. Cependant, les protagonistes semblaient plus étonnés que gênés de le voir ici… C'était si étonnant que ça de voir quelqu'un prendre un café à cette heure là?

« Un café liégeois, s'il vous plait. » demanda-t-il en s'asseyant au comptoir.

L'adulte sourit à l'entente du mot "liégeois". La plupart des habitants devaient avoir l'habitude de prendre le leur bien corsé ou alcoolisé. Les plus jeunes, voulant quelque chose de plus doux, le prenaient surement avec du lait… Mais Ed détestait le lait. Alors, il prenait le sien avec de la crème glacée. Il ne boirait jamais de lait, peut importe qu'il est l'air d'un gamin avec sa crème glacée.

On lui apporta sa commande qu'il commença à siroter nerveusement, gêné d'être le nouveau centre d'attraction des quatre autres êtres organiques présents.

« C'est la première fois que je te vois ici. » Fit remarquer l'homme du bar. « T'es de quel quartier ? »

Ed délibéra un moment sur sa réponse. Il ne savait pas s'il était prudent de répondre, mais il valait mieux ne pas passer pour le môme suspicieux dès son premier jour en ville.

« Le Centre… »

Il avait juste à répondre le plus vaguement possible. Un jeu d'enfant!

« C'est bizarre… Ta tête me dit rien pourtant… » Cogita-t-il en se frottant le menton.

« C'est normal. » Répliqua le blond. « Je viens juste d'emménager dans ce quartier. »

Le brun hocha la tête comme s'il venait de résoudre un grand mystère. Puis, il sourit et reprit.

« Je me disais bien qu'avec un teint pareil tu devais venir du Sud de la Rose des Vents ! » Ricana-t-il avidement.

Le natté chassa un brin d'incompréhension de son visage. Il n'avait pas saisi tout ce que l'homme racontait, mais s'il avait bien compris, l'autre croyait qu'il était déjà de la ville avant. Alors, il n'ajouta rien. S'il ne confirmait pas il ne mentait pas, et qu'il démente ou non qu'est ce que ça changerait ? Il préférait ne pas prendre le moindre risque face à un inconnu.

« Le Sud est beau n'est ce pas ? » Dit la femme.

Il tiqua. Que pouvait-il bien répondre à ça ? Tout ce qu'il savait c'est que c'était une région lacustre… Ca suffirait.

« Oui. » Répliqua-t-il après réflexions. « Il y a plein de lacs. C'est génial en été. »

Ils semblèrent se satisfaire de cette remarque et reprirent leur discussion, le laissant enfin souffler. Mais Ed devina que leur conversation était tout autre que celle qu'ils avaient avant sa venue… Il finit son café, s'essuya la bouche et sortit de son portefeuille un billet qu'il posa à côté de sa tasse vide. Une fois qu'il eut récupéré sa monnaie, il prit congé poliment et sortit précipitamment. Ils le regardèrent partirent avec un sourire purement marketing.

Le bambin disparu, la blonde se tourna vers le barman.

« Qu'est ce que t'en pense Greed ? »

« Il ne connait pas la Rose des Vents. » Répliqua-t-il amusé. « Qu'est ce que t'en tires comme conclusion toi, Martel ? »

Elle sourit.

« Et vous, Dolchatte et Roa ? »

« La même conclusion, je pense. » Souffla l'homme au katana.

Une fois que le plus grand eut approuvé, Greed se retourna vers la porte par laquelle le natté était sorti.

« On devrait peut-être les en informer ? » Fit remarquer la femme.

Le sourire du barman se fana aussitôt, il hésita un instant avant de soupirer en s'affalant sur un fauteuil.

« Non… Il n'y a pas dossier à aller à la base. » Décida-t-il finalement. « Ce n'est pas car c'est un étranger qu'il est forcément dangereux. »

Les autres échangèrent un regard, visiblement en contradiction avec la décision de leur patron.

« Au pire, étant donné que je n'aie pas de chance, Envy va surement venir prendre son petit déj' ici… » Rappela-t-il pour arrêter ses subordonnées. « On lui racontera, il va certainement mener sa petite enquête. Et s'il juge qu'il faut prévenir les autres, il le fera. »


Ses doigts manucurés d'un noir étincelant tournèrent une page du dossier calmement. Ses prunelles mauves parcoururent les lignes avec attention. Elle gribouilla deux, trois mots sur le papier, ajoutant des annotations à côté des textes. Et continua ainsi jusqu'à être arrivé à bout des documents. Chose faîte, elle se leva et partit jusqu'au buffet d'où elle sortit une bouteille de vin d'une bonne vingtaine d'années. Elle revint à son fauteuil et s'y avachit, un verre rempli à la main. Elle but une gorgée, puis rejeta la tête en arrière. Ses yeux fixèrent le plafond quelques minutes. Le froid du cristal contre sa main lui faisait un bien fou. Son attention redescendit sur le dossier qu'elle venait de terminer, le sondant du regard, comme s'il risquait de s'échapper en courant. Puis, elle se redressa, finit son verre et le reposa sur la table avant de partir vers le téléphone. Elle prit le combiné contre sa paume et composa distraitement un numéro avant de l'amenait à son oreille, attendant une réponse.

« Sloth ? » Interrogea-t-elle en reconnaissant la voix de la femme. « C'est Lust. J'en aie fini avec le dossier. Tu peux prévenir Bradley que je lui amène tout de suite ? »

« Pas de problème... » Répliqua l'autre d'une voix fatiguée. « Je transmettrais. »

Les mots passés, elle raccrocha et sortit. Ses talons claquèrent au contact des petites marches. Elle enfila son trench écossai noir et blanc, par dessus sa robe noir. Une main habituée glissa dans son sac et attrapa ses clés de voiture. En quelques minutes, elle était arrivée à l'immeuble. Elle prit l'ascenseur jusqu'à atterrir dans le bureau de Sloth et le traversa pour atteindre la porte en bois d'ébène. Elle frappa trois coups et rentra immédiatement.

« Tu n'as pas été longue. » Dit le sexagénaire sans lever les yeux de ses papiers.

« Vous ne me payez pas pour ma mesquinerie débordante. » Répliqua la brune. « Lorsque je dis que j'arrive, c'est que j'arrive. »

Il sourit, mais ne répondit rien, la laissant s'approcher et déposer le dossier.

« Alors qu'en penses-tu ? » Demanda-t-il concentré sur son travail.

« Je pense qu'il se fout bien de notre gueule. » Répliqua-t-elle froidement.

Le borgne la regarda, tout d'un coup intéressé.

« Que veux-tu dire par là ? »

« Les informations qu'il nous a donné sont soit erronées soit incomplètes. » Expliqua la femme posément. « Enfin, en gros, il n'y a rien d'utilisable dans ce qu'il nous a donné. Il cherchait visiblement à nous faire tourner en rond. »

« C'était nous sous-estimer. » Acheva le vieil homme en reportant son intérêt sur sa propre paperasse.

Il signa et compléta quelques documents, alors que Lust restait silencieuse, attendant la suite qu'elle devinait déjà.

« Puisque ce traitre est dans votre zone, vous avez carte blanche en ce qui le concerne. » Finit l'homme d'affaire. « Voilà qui devrait réjouir Envy... »

Elle acquiesça avant de prendre congé et de rentrer chez elle. 25 minutes plus tard, elle y était. Mais qu'elle fut sa surprise, lorsqu'en ouvrant la porte, elle trouva une silhouette fort reconnaissable avachie sur son divan.

« Envy ? »

Les lèvres du jeune homme s'étirèrent en un sourire narquois. Il devait surement avoir quelque chose d'intéressant à lui raconter... Il se redressa. Il portait un jean brut noir retenu par une ceinture noir en cuir certainement, et un long manteau près du corps couleur pinchard dont la fermeture avait été relevé jusqu'à laisser entrevoir quelques centimètres de chair au niveau de la limite pantalon/ventre. Elle aurait été prête à parier qu'il était torse nu en dessous. Il s'approcha d'elle. Le pendentif à son cou dansait, au rythme de ses pas. Lorsqu'il s'arrêta à sa hauteur, la chaine arrêta de tanguer et la rose des vents qui y pendait retomba contre son sternum. Ses longs cheveux noirs aux reflets verdâtres s'immobilisèrent également, lui caressant les reins. Ses pupilles de la même couleur que les siennes pétillaient de malice. Il était beau, mais paraissait continuellement taré.

« Je reviens du Devil's Nest. » Susurra-t-il comme si c'était extraordinaire. « Tu ne devineras jamais ce que j'ai appris. »

« Puisque je ne peux le deviner, raconte le tout de suite, qu'on ne gaspille pas plus de temps. » Répliqua-t-elle, faignant l'indifférence, tandis qu'elle retirait son manteau et l'accrochait.

Il ricana un moment. Un rire irritant aux sonorités à la fois caverneuses et sèches, un peu comme un raclement de gorge qui se répèterait indéfiniment. Mais, elle savait que ce n'était qu'un des nombreux rires qu'elle avait déjà pu entendre. Son rire changeait comme son expression faciale. Et avec le temps elle avait appris à tous les différencier. C'est pourquoi elle savait que celui là ne faisait pas parti des plus rassurants.

« Très bien… Il semblerait que des étrangers viennent d'emménager en ville. » Répliqua-t-il une fois calmé. « Je suis curieux de savoir à quoi ils ressemblent… »

Elle hocha doucement la tête, avant de contourner le garçon et regagner la table. Elle se servit un demi-verre de vin et en proposa à son invité qui acquiesça. Une fois qu'elle lui eut refourgué le verre entre les mains, elle alla s'assoir pour boire tranquillement. C'était sans compter la présence d'Envy, qui n'en avait pas fini de parler.

« T'étais où ? » Demanda-t-il en s'asseyant près d'elle.

« Je suis allée ramener le dossier à Bradley. » Expliqua-t-elle sereinement, avant d'ajouter devant la question muette qui brillait dans les yeux face à elle. « Il nous donne carte blanche. Tu veux t'en occuper ? »


NDLA : I also show you a sweet story next week, my beloved...

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