Bonjour à tous !
C'est un petit texte très court que j'ai écrit il y a longtemps, dans le cadre des Nuits d'HPF, donc en une heure (soyez indulgents). Le thème était "gifle".
Divigation nocturne un peu déprimante, je préfère vous prévenir.
Bonne lecture ! :)
C'est un claquement qui file dans l'air et résonne pour prendre toute la place. C'est un appel d'air d'abord, qui crée un vide rempli de mauvais présages, et puis un choc qui se répercute en mille échos, dont le plus douloureux sans doute reste le sanglot.
Sanglot contenu qui vrille les tympans de l'observatrice une réalité plus loin, sanglot caché car on craint une réplique, une nouvelle gifle, nouvelle monstruosité cruelle, nouvel affront.
Il a vrillé aussi les tympans de l'enfant qui ne sait comment réagir face à cette gifle imméritée, qui ne sait de quoi il s'est rendu coupable, si ce n'est d'exister. Il n'y a rien de plus lourd sur le cœur d'un enfant que la punition incomprise, que le rejet immotivé. Et cet enfant a tellement besoin d'amour, il n'en a jamais reçu, il n'a jamais reçu que des gifles et des sarcasmes. Et sa mère, une réalité plus loin, maudit son impuissance aussi fort qu'elle le peut, elle maudit cette sœur qui hait si fort qu'elle bat un enfant innocent, elle maudit chaque être de cette terre parce que personne ne fait rien pour alléger le cœur de ce petit être si triste et si seul, qui a tellement besoin d'elle, ou de quelqu'un, n'importe qui, capable de lui apporter un peu d'amour.
- Je ne me suis pas sacrifiée pour qu'il survive comme ça, se plaint-elle une réalité plus loin. Je ne supporte pas de savoir, je ne veux plus voir, je ne veux plus rien, plus rien...
Et elle s'effondre dans les bras de James, impuissante face au choc si fort qu'il traverse les réalités pour lui vriller les tympans, face à la haine si puissante, si nouvelle, qu'elle la fait chanceler alors même qu'elle n'a plus de corps à faire chanceler.
- Je hais Pétunia, pour ce qu'elle fait à mon fils, parce qu'elle est si obtuse qu'elle est incapable d'aimer un enfant perdu, je hais son idiot de mari qui la conforte dans ses idées atroces, je hais sa brute de fils, parce qu'il fait encore plus de mal que les autres, je hais Peter qui nous a trahis, je hais Voldemort qui est la cause de tout cela, je hais Sirius parce que cet imbécile a réussi à se faire arrêter alors qu'il n'avait rien fait, je hais Remus, parce qu'il est on ne sait où à se lamenter sur son propre sort, je hais Dumbledore parce qu'il sait et qu'il ne fait rien, je hais McGonagall parce qu'elle a vu mais qu'elle n'a pas vraiment tenté de le faire changer d'avis, je hais Figg parce qu'elle a tout ça sous les yeux mais ne prévient personne, je hais tous ces gens qui passent devant un enfant, mon enfant, malheureux sans le voir, et je nous hais nous, parce qu'on n'est plus là pour lui, parce qu'on l'a laissé seul, parce qu'à cause de notre impuissance il n'a plus personne. Vous méritez, nous méritons d'être malheureux pour toujours pour ce que nous lui faisons subir. Cette guerre n'est pas la sienne, ces disputes ne sont pas les siennes... Si seulement je pouvais être malheureuse à sa place...
Et c'est dans un immense sanglot, l'un de ceux qui traversent le corps de part en part en un bruit rauque et déchirant, écho de celui de son fils une réalité moins loin, qu'elle s'enfonce dans un désespoir qui vibre dans l'air comme le claquement d'une gifle.
