Chapitre 1 : Un réveil difficile

Le bip du réveil électronique sonna beaucoup trop tôt pour sa propriétaire qui lui assena un coup sur le bouton central. Elle se retourna dans son lit en se cachant la tête sous l'oreiller de plumes. Il était déjà 8h, elle devait se rendre au travail.

La jeune femme entrouvrit les yeux, comme si ne pas les ouvrir d'un coup allait faire passer plus facilement la douleur du réveil. Elle aperçut les contours flous de sa chambre, modeste, mais bien agencée, et très cosy. Un lit douillet, un peu trop ce matin d'ailleurs, une commode blanche avec des pieds en forme de pattes de chat, dans laquelle elle rangeait ses vêtements, un grand miroir pour admirer ses chef-d'œuvre de coiffures chaque matin, un petit bureau surchargé de papiers, bouteilles d'eau vides, boites de maquillages à peine entamées, et autres paquets de biscuits vides, et enfin une chaise sur laquelle l'attendaient impatiemment une robe de sorcière ainsi que des vêtements moldus.

Elle commençait à se lever quand soudain, une pensée morbide lui vint à l'esprit ! Elle se précipita dans le couloir de son appartement, renversa à moitié un vase contenant de jolies fleurs bleues, fit voler le mot qui était encore placé dans les feuilles, et déboula dans la cuisine. Un gros chat orange était nonchalamment allongé sur la table, en train de se faire la toilette. Lorsqu'il la vit entrer en trombe dans la cuisine, il sursauta et cracha un miaulement de mécontentement. La jeune femme se retourna vers le mur et observa le calendrier qui y était accroché. Elle prit quelques secondes pour réfléchir et s'avachit sur une chaise qui traînait là :

- Hermione ! Combien de fois devras-tu te réveiller à 8h le dimanche pour penser à éteindre ce fichu réveil le samedi soir ?

La jeune femme se redressa et retourna lentement dans sa chambre. En passant devant le vase, elle vit le mot tombé par terre. Elle le ramassa, et comme si c'était la première fois qu'elle le voyait, elle détailla les mots écris rapidement avec une écriture brouillonne :

« Chère Hermione,

J'espère que tu vas bien et que ton travail au ministère ne te prend pas tout ton temps. Comme je te connais, je me doute que si ! C'est pour ça que je t'envoie ces fleurs, je les ais enchantées pour qu'elles ne se fanent que quand tu auras décidé de les remplacer. J'en profite pour t'inviter Dimanche prochain à venir manger au terrier. Tout le monde sera là, ça fait longtemps que l'on ne s'est pas tous réunis, j'ai pensé que c'était une bonne idée.

Renvoie-moi un hibou pour me donner ta réponse,

Tendres bises,

Ron.

PS : si la réponse est non, je viendrais quand même te chercher en balais, je sais comme tu apprécies le vol par ce temps ! Tu as donc intérêt à dire oui ! »

Hermione reposa le mot sur les tiges des fleurs, soupira et se dirigea vers sa chambre. Elle s'assit sur le lit, et commença à s'étirer. Ron l'avait bien invitée à un repas de famille au terrier. Elle avait répondu oui bien sûr ! Cela faisait une éternité qu'elle n'avait pas eu l'occasion de s'amuser un peu, de rire et de parler d'autre chose que du travail. Revoir la famille réunie, Ron, Ginny, Harry, George, Bill, Fleur et tous les autres offrait la perspective d'un dimanche réussi. C'est avec enthousiasme qu'elle se leva de son lit et alla se préparer.

Une heure plus tard, elle était devant la porte de son appartement, prête à transplaner. Elle se rendit alors compte qu'il n'était que 9h30 du matin, et qu'il était un peu tôt pour débarquer au terrier. Elle profita du fait qu'elle était debout, habillée, et prête à sortir pour aller faire un tour sur le chemin de traverse. Quelques heures de léchage de vitrine ne pouvaient pas lui faire de mal.

Hermione arriva au chaudron baveur, désert à cette heure. Elle croisa le regard du patron, qui se fendit d'un sourire en lui annonçant :

« - Madame la Ministre ! Quelle belle surprise ! Faites-moi plaisir, acceptez que je vous offre un café !

- Non merci Tom, répondit Hermione, une autre fois peut-être, j'ai envie de profiter du soleil de cette belle journée !

- Vous avez raison Madame la Ministre, profitez ! Profitez ! A une prochaine fois alors, n'oubliez pas que je vous offre le café !

- Merci Tom, dit-elle en traversant la porte du fond, je n'y manquerais pas ! »

Elle arriva dans la petite cour et sorti sa baguette. Elle tapota les briques au-dessus des poubelles et l'arche d'accès au chemin de traverse s'ouvrit devant elle.

La lumière dorée de ce dimanche matin lui éclata au visage. Elle sourit et s'engagea dans l'allée. Les odeurs et visions familières lui rappelèrent toutes ces fins d'été à acheter les fournitures scolaires, avant la rentrée, l'achat de Pattenrond, la rencontre avec Lockhart, la découverte magique du magasin de Fred et George, enfin… de Ron et George maintenant, l'expédition dans l'allée des embrume et la vision d'un Draco Malfoy élaborant ses plans pour faire entrer les Mangemorts dans Poudlard.

Dans s'en rendre compte, elle s'était arrêtée devant la vitrine du magasin d'accessoires de Quidditch, situé à côté du magasin Farces pour sorciers facécieux. C'est alors qu'une voix familière lui glissa à l'oreille :

- - Alors, on songe à une reconversion Madame La Ministre ?

Elle sorti de sa rêverie et se retourna. Devant elle se tenait justement Draco Malfoy, dans un costume noir, classique, mais qui lui tombait à merveille. Elle le dévisagea :

- -Pourquoi pas ? Je commence à en avoir marre de travailler avec des incapables ! On ne peut vraiment compter sur personne ! répondit-elle sur un ton hautain

- -Vous devriez tenter la librairie, c'est plus votre domaine ! Je vous avais dit de m'embaucher au ministère, maintenant vous le regrettez, c'est normal ! ironisa Malfoy

- -Draco, tu travailles DEJA au ministère ! lâcha-t-elle, impatiente

- - Ah oui ! J'avais oublié ! ça a peut-être un lien avec le fait que tu ais l'impression de ne travailler qu'avec des incapables ! Dit-il avec un clin d'œil

Elle éclata de rire, puis secoua la tête de dépit :

- - Que fais-tu là de si bonne heure ? demanda-t-elle en souriant

- -Je peux te retourner la question, tu ne devrais pas profiter de ton dimanche matin pour rattraper tes trois semaines de sommeil en retard ?

- - J'ai oublié d'éteindre mon réveil, et comme je vais manger au terrier avec la famille Weasley ce midi, je me suis levée et ai décidé de venir flâner ici ! Dit-elle contente de sa réponse – Il t'est vraiment impossible de sortir de ton travail ! La moindre discussion avec toi devient un interrogatoire ! Et je dois avouer qu'il est difficile de ne pas répondre quand tu prends cet air-là !

Il la regardait avec un air qui voulait dire « Si tu me dis que tu viens travailler un dimanche matin, je t'enchaîne à ton lit pendant une semaine et te chante des berceuses jusqu'à ce que tu me rattrape ce sommeil en retard »

- - En tant que chef du département de justice magique, je me dois d'être un interrogateur hors pair ! Et j'ai mes petites techniques, surtout avec des filles comme toi ! Ironisa-t-il

- - « Des filles comme moi » ? Puis-je te rappeler à qui tu parles ? s'indigna-t-elle

- - Avec plaisir, j'ai des trous de mémoire en ce moment !

- - Je suis ta supérieure hiérarchique, la ministre de la magie, nettement plus douée que toi dans la plupart des domaines, et enfin, je suis celle qui t'as mis la raclée de ta vie en troisième année ! Donc si j'étais toi, je me méfierais des – elle fit le signe des guillemets avec ses doigts – « filles comme moi » !

Draco fit un pas de recul, visiblement vexé.

- - Tu vas manger chez les Weasley ce midi ? A ce que je vois, ça ne te dérange pas de manger en compagnie de Ron et de sa nouvelle copine… tenta-t-il pour changer de sujet

- - Nous nous entendons très bien, et Gabrielle est adorable ! C'est la sœur de Fleur, elles se ressemblent beaucoup. Il n'y a plus rien entre moi et Ron, nous sommes amis et c'est très bien comme ça.

- - D'accord, tant mieux pour toi alors, dit-il en souriant.

- - Et toi, que fais-tu ici à cette heure ? ne me dit pas que tu vas travailler ? Ironisa-t-elle

- - Je viens de poser des fleurs sur la tombe d'Astoria, ça faisait un moment que je n'y étais pas allée, soupira-t-il en regardant ailleurs

- - Je suis désolée… J'imagine que c'est toujours difficile, même après un an.

- - Non ça va mieux depuis quelques temps, j'ai passé un cap.

Il ne semblait pas convaincu par ce qu'il disait, et cela n'échappa pas à Hermione.

- - Que dirais tu de venir manger avec nous ce midi ? Proposa-t-elle à tout hasard

- - Pourquoi pas, cela changerait de mes dîners en tête à tête avec mes parents, qui me tannent pour retrouver une fille

- - Allez, c'est d'accord ! Je vais envoyer un hibou à Ron pour le prévenir ! On fait les boutiques ensemble ? Il nous reste une heure avant d'y aller.

Il lui sourit et hocha la tête. En quittant la devanture du magasin d'accessoires pour Quidditch, Draco regarda par-dessus son épaule, avec la sensation qu'on les observait...