Titre : Parfois j'ai peur.
Note : Un texte errant m'ayant traversé l'esprit lors de l'écoute de plusieurs musiques.
Dans celui-ci, il s'agit de Luffy parlant de son équipage.
Les termes à la deuxième personne sont, eux, adressés à Ace.
Ce texte devrait être situé dans l'Arc Post MarineFord.
Bonne lecture ~
Parfois j'ai peur.
Peur d'être oublié.
Peur qu'ils ne se souviennent plus de moi.
Parfois, je me retrouve seul, dans la pénombre de cette minuscule pièce aux murs crépis, ces murs qui semblent se rétracter sur eux-mêmes, m'engloutir, m'étouffer…
J'ai du mal à respirer, du mal à bouger, je hurle à m'en déchirer les cordes vocales, je frappe les parois étroites de cette cellule éternelle à m'en saigner les poings, mais seul le silence parvient à s'échapper de mes fracas incessants.
Parfois je pleure, seul, dans le silence du crépuscule.
J'ai l'impression que tout est terminé, qu'il n'y aura plus aucune issue, que seules les blessures resteront, des cicatrices se rouvrant sans cesse, au moindre effleurement de peau, à la plus futile des caresses.
Et je crie.
Je crie leurs noms.
Je crie après cette Injustice, cette Solitude qui nous englobera tous un jour, par-dessus les toits, par-dessous les ponts, sans le moindre écho en retour.
Dis-moi, est-ce qu'un jour le soleil pourra-t-il à nouveau éclairer nos lendemain ?
Dis-moi, est-ce que cette lanterne ardente que nous avions l'habitude de tenir ensemble, s'enflammera-t-elle à nouveau ?
Et je tombe, dans ce gouffre sans fond, dans ce précipice obscur qui m'enlace de ses mains, qui me noie dans mes propres sanglots déchirés par la terreur.
Regarde-moi, saurais-tu me dire combien de temps cela perdura-t-il ?
Toi qui as tout surmonté à mes côtés, toi qui étais la flamme de mon flambeau, toi qui éclairais mes chemins obscurcis.
Toi qui as survécu à ces nombreux tourments qui s'opposaient à ta personne, toi qui es parvenu à faire de cette étincelle un gigantesque champ de braises.
Je ne parviens plus à voir ta main dans la pénombre, je ne parviens plus à me souvenir de ton sourire…
Parfois j'ai peur.
Peur qu'ils disparaissent.
Peur de les perdre, tout comme je t'ai perdu.
À présent, les ténèbres m'ont en leur possession. Et je me débats en vain, essayant de déchirer ces liens étroitement liés sur mon être.
Je n'en peux plus, de cette calamité qui me les a arrachés, de ce sombre tableau aux traits abîmés par ces déchirures, de cet écart entre nos êtres, de leurs voix résonnant dans mon esprit, comme des appels désespérés auxquels je ne peux répondre, des hurlements que je ne peux atteindre.
Mon esprit est torturé.
Dis-moi, est-ce qu'un jour tout pourra redevenir comme avant ?
Est-ce que notre Grande Aventure s'éternisera jusqu'à la fin des temps, sur l'aube claire de ces océans ?
Parfois j'ai peur… Et je suffoque dans mon sommeil, dans mes songes odieux qui m'ôte de la réalité…
Où es-tu, mon Soleil, toi qui étais parvenu à guider mes pas lors de mes journées de noirceurs ?
Où êtes-vous mes Lumières, vous qui redonniez des éclats à cette nuit sans fond…
Et je hurle leurs noms à m'en déchirer les cordes vocales.
