Bonsoir à tous !
Me revoilà avec un nouveau projet qui me tient beaucoup à cœur. Il suit directement mon OS "On ne se dira plus adieux" qu'il vaut mieux avoir lu avant de commencer cette histoire. Ma saison favorite étant la saison 05, j'avais envie d'écrire une histoire sur Dean à partir de l'épisode où il songe sérieusement à dire "oui" à Michael. Même si cette fic est plus sombre que ce que j'écris habituellement, il y aura un happy end.
Cette histoire a été écrite à l'occasion du National Novel Writing Month, c'est un défis lancé pendant le mois de novembre et qui consistait à écrire 50 000 mots en un mois ! Autant dire que j'ai un paquet de chapitres d'avance ;) C'est aussi la raison pour laquelle je n'ai pas pu actualiser mes autres histoires.
J'espère sincèrement que vous aimerez et surtout n'hésitez pas à me donner votre avis :)
Titre : Apocalypse
Résumé : Dean a cédé à la pression, il a dit "oui" à Michael et l'Apocalypse a pu avoir lieu. A son réveil, il comprend qu'il n'a pas d'autre choix que de se reconstruire. [Destiel]
Rating : T
Pairing : Principalement Destiel
Disclaimer : Aucun personnage ne m'appartient (malheureusement !).
Chapitre 01
Depuis le tout début de cette histoire, c'est-à-dire à partir du moment où Castiel avait prononcé pour la première fois le mot « Apocalypse », Dean était passé par plusieurs stades différents. Il y eut le déni, un refus formel et catégorique qu'une telle chose arrive ensuite il y eut la panique, celle de tout perdre, à commencer par Sam, et de voir le monde s'embrasser la colère était venue quand il se rendit compte que les anges ne veillaient pas sur lui, contrairement aux paroles de sa mère, mais cherchaient à tout prix à plonger le monde dans le Chaos. Puis, un jour, il y eut l'abandon. Il n'était qu'un humain, il ne pouvait pas lutter seul contre le reste de l'Univers. Les anges se préparaient à la guerre, Dieu était absent – ou mort, qu'importe –, Sam et Bobby continuaient d'espérer, Castiel avait tout abandonné pour lui et il savait qu'il le décevrait de la pire façon qui soit. Puis, un jour, l'ange était définitivement parti, les laissant seuls.
Il n'avait rien pu répondre de concret quand son frère lui avait demandé où était parti Castiel et surtout pourquoi. Dean avait juste répondu qu'il s'était tiré et qu'ils étaient tous dans une merde profonde. Ce qui en soi était totalement vrai. En vérité le chasseur savait très bien pourquoi son ange était parti. Il avait dit oui à Michael. Et il avait fait ça sans avoir le courage de l'avouer à son frère, ni à qui que ce soit d'autre. Dean savait que Sam serait déçu et il ne supporterait pas de le regarder à nouveau dans les yeux. Depuis quelques semaines il vivait avec un sentiment de honte grandissant. Il avait abandonné ses frères en quelque sorte, et ça, jamais il ne se pardonnerait. Adam était prisonnier du paradis en attendant de servir et ce par sa faute quant à Sam, il lui faisait croire qu'il y avait toujours de l'espoir alors qu'il a décidé d'abandonner depuis bien avant la capture d'Adam. Mais le pire c'était que l'Apocalypse était là, il pouvait presque sentir la terre bruler sous ses pieds alors même que le combat n'avait pas commencé.
Dean tentait de paraître aussi détaché que d'habitude mais plus il voyait son frère s'épuiser à tenter de trouver une solution à un problème qui n'en avait pas et plus il se haïssait profondément de lui avoir menti. Il ne savait pas si Michael avait raison quand il lui avait soutenu que ce qui était écrit devait arriver, mais il était sûr d'une chose : Sam et lui n'avaient pas les moyens de lutter. Il se souvenait parfaitement du soir où, complètement soûl après un certain nombre de verre, il était sorti de la maison de Bobby en titubant pour se planter en face du ciel. Il avait jeté sa bouteille par terre, essuyé les larmes de rages et d'épuisement qui coulaient sur ses joues, pour murmurer une prière maladroite à l'intention de Michael.
Dean se souvient parfaitement d'avoir exigé que « cet enfoiré de Zacharie » ne pointe pas le bout de son nez sinon ça serait définitivement mort. Soit Michael venait en personne, soit il pouvait faire une croix sur son consentement. Il avait attendu quelques minutes puis la terre avait tremblée et toutes les lumières du quartier avait sauté d'un coup, plongeant Dean dans le noir le plus total. Il avait marmonné deux ou trois insultes avant qu'un homme ne se matérialise devant ses yeux. Soit Michael avait pris le corps d'un pauvre type, soit c'était un autre ange.
– Bonsoir Dean, le salua tranquillement l'ange.
– Michael ?
L'ange hocha doucement la tête. De tous les enfoirés d'ange qu'il avait rencontré – Castiel mit à part évidemment –, Michael était celui qui s'était montré le plus poli et aimable avec eux. Dans l'immédiat Dean trouvait ça assez réconfortant mais c'était peut-être seulement dû à son taux élevé d'alcoolémie même s'il se trouvait étrangement calme et lucide.
– Si j'accepte, commença Dean sans préambule, j'ai deux ou trois conditions.
– Lesquelles ?
Dean prit une grande inspiration et eut soudain envie de pleurer. Il avait la sensation de donner ses dernières volontés avant de mourir.
– Je veux que mon ami Bobby Singer soit à l'abri.
Michael hocha la tête avec l'air de celui qui dit que c'est évident.
– Et Castiel, poursuivit Dean.
L'archange fronça les sourcils.
– Castiel a compris plus de choses que vous tous réunis, insista l'humain, je veux qu'il soit à l'abri, qu'il ne lui arrive rien de mal, qu'il soit libre de vivre comme il le souhaite.
Michael le fixa quelques secondes avant de répondre.
– Castiel n'aura sans doute plus tellement envie de vivre sur Terre si tu n'es pas là pour lui. Il a tout abandonné et il doit en payer le prix.
– C'est ça ou rien, rétorqua Dean, je veux qu'il soit à l'abri et qu'il puisse revenir au Paradis.
– Très bien, soupira finalement Michael, il pourra revenir au Paradis et il ne lui arrivera rien. C'est tout ?
– Adam, il faut le ramener ici, avec Bobby, ou n'importe où tant qu'il soit en sécurité. Il y a aussi Lisa et Ben, poursuivit Dean, et l'Impala.
– Pardon ? s'exclama Michael.
– L'Impala, répéta-t-il.
– Ton… automobile ?
– Oui, insista Dean.
Quoiqu'il arrive, son bébé devait être à l'abri. Michael ne semblait pas tellement comprendre pourquoi vouloir mettre à l'abri un tas de ferraille mais il savait depuis longtemps que les humains pouvaient avoir des exigences loufoques. Il hocha lentement la tête.
– Et Sam, tenta Dean, Sammy…
– Impossible, coupa Michael, et tu sais très bien pourquoi.
Dean se mordit la lèvre et ne répondit rien, il regrettait d'avoir jeté sa bouteille par terre, il aurait bien eu besoin d'un peu de bière supplémentaire.
– Je voudrais que… Enfin j'aimerais que personne ne soit au courant, termina Dean.
Il se sentait comme un condamné à mort qui monterait sur l'échafaud. Son cœur battait la chamade et il espérait de tout son cœur que Sam et lui ne souffriraient pas trop.
– Pourquoi cela ?
– Ils vont être déçus, répondit Dean, ça vous échappe peut-être mais personne ne vous apprécie ici alors je veux qu'ils continuent d'espérer.
– Donner de l'espoir à quelqu'un quand il n'y a plus rien à faire est cruel, fit remarquer Michael.
– Question de point de vue, répliqua l'humain, ça vaut mieux que de se rouler en boule dans un coin en attendant que ça passe.
Voir Michael lui parler de cruauté était plutôt ironique alors que Zacharie n'hésitait pas à torturer pour obtenir ce qu'il voulait.
– Comme tu veux, concéda Michael plus par envie d'en finir rapidement que par envie de débattre sur les notions de bien et de mal.
– Je survivrais ? questionna enfin Dean en espérant presque que la réponse serait négative.
– Probablement, répondit Michael, c'est écrit ainsi.
– Mais vous n'en êtes pas sûr, nota le chasseur, n'est-ce pas ?
– On ne peut jamais être sûr de rien.
– Vous savez que ce qui est écrit peut changer, continua Dean.
– C'est une chance extrêmement faible, rétorqua Michael, et il vaudrait mieux pour tout le monde ici présent que ça soit moi qui gagne ce combat.
– Les humains survivront ?
– Je ferais mon possible pour en sauver le plus possible, affirma Michael, tu peux me faire confiance.
Dean resta alors silencieux. Le plus possible d'humain vivant c'était mieux que pas du tout. S'il disait oui à Michael, il n'y aurait pas de virus croatoan, Lucifer serait tué et le monde sauvé. Le prix à payer pour tout cela était la mort de son frère et accepter le fait d'en être responsable. Dean ne l'accepterait jamais, il ne se le pardonnerait jamais mais il donna son accord à Michael. Il eut brièvement envie de demander si ça faisait mal de se faire posséder par un ange – cette expression était décidément très inapproprié – mais il ne voulait pas montrer qu'il avait peur.
– Tu ne sentiras rien, lui assura Michael, tu auras juste la sensation d'avoir dormi lorsque tu te réveilleras.
– Ne lis pas mes pensées ! grogna Dean.
– Je réponds seulement à tes craintes, répondit Michael en haussant les épaules.
– Ouai et bien abstiens-toi, rétorqua le chasseur.
Il y eut un silence puis :
– Une dernière chose, ajouta Dean, si Sam meurt, je veux que son âme aille au Paradis. Il s'en prend plein la gueule depuis qu'il a six mois, il le mérite plus que n'importe qui.
– Naturellement, lui assura Michael visiblement prêt à tout pour son consentement.
– Je pourrais l'y rejoindre ? Quand je serais mort, cru bon de préciser le chasseur.
– Si tu le souhaite oui, il faudra que tu le dises à l'ange qui s'occupera de toi une fois mort.
Bien. Tout était réglé. Michael s'approcha de lui, lui assura de nouveau qu'il pouvait avoir confiance en lui et une immense lumière l'aveugla soudainement.
Le lendemain matin, Dean se réveilla dans son lit, se sentant étrangement reposé et affamé. Il ne savait pas trop ce que Michael avait fait avec son corps cette nuit-là mais il avait respecté ses paroles en lui disant qu'il aurait simplement la sensation d'avoir dormi. Il resta un long moment allongé ce matin-là à regarder le plafond couvert de toile d'araignée, pensant à son frère, à Bobby, à Castiel et à tout ce qu'il abandonnait consciemment. Il se sentait soulagé malgré tout. C'était un grand réconfort que de se dire qu'on avait plus la fin du monde à gérer, qu'on pouvait juste se laisser aller et arrêter de se battre.
En descendant prendre son petit-déjeuner, il trouva Sam le nez dans son ordinateur. Il regarda un instant son frère en se demandant combien de temps il lui restait à vivre ainsi à ses côtés. La réponse s'imposa d'elle-même : quelques semaines tout au plus. Bobby préparait le repas de midi dans la cuisine tout en braillant au téléphone qu'on ne discutait pas les ordres du F.B.I. Dean ne savait pas quel chasseur il aidait en ce moment mais il était soulagé de savoir que son presque père vivrait. Il le méritait plus que quiconque. Castiel, en revanche, ne réapparut pas et ne se montra plus. Dean se demanda brièvement si c'était volontaire ou si Michael l'avait mis à l'abri comme promis. Finalement il préférait ne pas savoir, supporter le regard plein de colère et de déception de l'ange serait au-delà de ses forces. Aujourd'hui, Dean attendait la fin du monde en buvant un coup (ou deux) et en mentant à tour de bras. Il n'avait jamais eu confiance en lui mais à présent il se dégoutait carrément.
Dean se demandait si l'Apocalypse s'annoncerait d'une façon particulière, si un ange descendrait du ciel pour annoncer que la fin du monde était là, ou si ça se présenterait comme une journée tout à fait normale.
Très ironiquement ce fut le deux mai, jour de l'anniversaire de Sammy, à quatre heures trente du matin que Michael apparut dans son rêve pour lui dire que c'était l'heure. Il se réveilla immédiatement après, le cœur lourd, les larmes coulant déjà sur ses joues. Sam était déjà parti depuis quelques jours et Dean regretta plus que tout de ne pas lui avoir dit à quel point il l'aimait. Le jour n'était même pas encore levé lorsque le sol se mit à trembler, il fixa son regard sur l'horizon en demandant pardon. Puis il sombra dans l'inconscience.
Dean se réveilla difficilement. Il avait la tête brumeuse, douloureuse et la sensation d'avoir la pire gueule de bois de toute sa vie. Il avait deux mots à dire à Michael à propos du « ça sera comme si tu avais simplement dormi ». Il se força à ouvrir les paupières et ressentit une légère envie de vomir. Il se trouvait dans un hôpital, une perfusion reliée au bras, un moniteur produisant un « bip » régulier et parfaitement agaçant se trouvant quelque part à sa droite.
Il bougea légèrement et vit que deux autres lits se trouvaient près du sien. Sur le premier une femme était allongée, la tête entourée d'un bandage ensanglantée qui aurait bien besoin d'être changé. Le second était occupé par un enfant qui ne devait pas avoir plus de douze ans et dont la jambe cassée était soutenue par un épais plâtre. Dean chercha à tâtons le bouton qui permettait d'appeler un ou une infirmière et appuya frénétiquement dessus une bonne dizaine de fois.
Une dizaine de minutes plus tard, une infirmière débarqua. Elle avait les cheveux en bataille et de larges cernes violets soulignaient ses yeux fatigués. Elle vérifia un instant le bandage de la jeune fille avant de s'approcher de Dean.
– Vous avez mal ? demanda-t-elle d'une voix lasse.
– Non, répondit Dean, je voudrais juste savoir quel jour on est et depuis combien de temps je suis ici ?
– Nous sommes le huit juin et vous êtes là depuis une semaine, répondit-elle, on vous a trouvé dans les décombres.
– Qu'est-ce qu'il s'est passé ?
– La fin du monde, c'est la seule explication probable, murmura-t-elle en secouant la tête,
– La fin du monde… répéta Dean plus pour lui-même que pour la jeune femme.
– Une série de cataclysme s'est abattu d'un coup partout sur la planète : des tornades, des orages, des inondations… A un degré que vous n'imaginez même pas ! Comme si la Nature devenait folle.
– Il y a eu beaucoup de victimes ?
L'infirmière lui fit un sourire triste.
– Plusieurs milliards, répondit-elle laconiquement.
Dean écarquilla les yeux et se releva partiellement.
– Milliards ? répéta-t-il incrédule.
– Plus de la moitié de la population mondiale oui, murmura-t-elle.
Ses yeux se remplirent de larmes et Dean supposa qu'elle avait sans doute perdu sa famille.
– Je suis désolé.
– Ne le soyez pas, répondit-elle en séchant ses joues humides, ce n'est pas votre faute.
Dean déglutit difficilement en songeant que si c'était de sa faute. Soudain toute l'ampleur de son geste lui revint en pleine figure et il se sentit mal. Sam, Sammy, son petit frère, était mort. Sa tête lui tourna violemment et il se pencha par-dessus la barrière qui l'empêchait de tomber de son lit. L'infirmière lui caressa doucement le dos alors qu'il vomissait ses tripes sur le plancher sale de l'hôpital.
– Je vais chercher de quoi nettoyer, lui dit-elle en l'aidant à se rallonger.
Dean attendit qu'elle soit partie pour enfouir sa tête dans l'oreiller et hurler toute sa douleur. Il ne méritait pas d'être ici, il ne méritait même pas d'être en vie. Un scalpel était posé sur la table de nuit de la jeune femme blessée. Sans réfléchir il se leva, évita soigneusement la flaque de vomi et attrapa le petit objet de métal froid.
Les hôpitaux devaient être en sous-effectif, ce qui expliquait le manque de soin, de personnels et les oublis comme celui-ci. Dean regarda son poignet gauche et posa la lame sur sa peau. En quelques minutes il aurait rejoint son frère au Paradis et tout serait terminé. Il resta quelques secondes sans bouger, tentant de trouver en lui le courage nécessaire pour mettre fin à cet immense bordel. Les minutes passèrent sans qu'il ne puisse réussir à faire quoi que ce soit et ce fut l'infirmière qui mit fin à ça. Elle entra, le vit dans cette étrange position et ferma soigneusement la porte. Elle s'approcha de Dean, lui prit sans ménagement le scalpel des mains et le força à s'allonger dans son lit. Puis elle nettoya consciencieusement le sol et se releva.
– Plusieurs milliards c'est déjà beaucoup trop, murmura-t-elle, chaque vie compte.
Elle repartie alors, son biper sonnant sans discontinuer. Dean se sentit bête, très bête même et songea que le Paradis était fait pour des gens comme cette infirmière, pas pour des humains comme lui. Soudainement il se souvint de Bobby qui devait être en vie et qui le cherchait surement. Il attrapa le téléphone et composa le numéro de la maison de son vieil ami en priant qu'il ne se soit pas collé une balle dans la tête. Au bout de cinq interminables sonneries, quelqu'un décrocha enfin.
– Bobby Singer, annonça une voix très lasse.
– Bobby c'est moi, c'est Dean, lança le chasseur à toute vitesse.
– Dean ? C'est une blague ? s'exclama-t-il.
– Non Bobby c'est moi, je suis dans un hôpital.
– Je te croyais mort, répliqua Bobby.
– Oui et bien apparemment pas, s'agaça Dean, tu veux bien venir me chercher ?
– Dis-moi d'abord où tu es…
Dean entendit vaguement Bobby le traiter de crétin ou tout autre terme très positif mais il était trop occupé à chercher le nom de l'hôpital pour répliquer quoi que ce soit. Tordant son cou pour tenter de trouver quelque chose, il tomba sur sa feuille de soin où figurait le cachet de l'hôpital.
– Bobby, je suis à l'hôpital Saint-Michel de Lawrence dans le Kansas, marmonna Dean en coinçant le téléphone entre son cou et son oreille.
– L'hôpital Saint-Michel, grogna Bobby, sérieusement ?
– Sérieusement, les anges ont un sens de l'humour de merde.
– C'est rien de le dire, rétorqua Bobby, tu ne bouges pas j'arrive.
Il raccrocha sans plus de préambule tandis que Dean grognait qu'il ne pouvait pas aller bien loin de toute manière. Il se rallongea dans son lit et soupira.
Sans personne à qui parler, sans rien pour occuper son esprit, le chasseur avait un milliard de pensées qui tournaient sans arrêt dans son esprit. Il tenta vaguement de dormir mais se réveilla en sursaut et en sueur après un rêve particulière éprouvant où il vit Sam hurler de douleur. Après avoir réfléchit il songea que ce n'était peut-être pas qu'un rêve mais une sorte de souvenir de la fameuse nuit où Michael et Lucifer s'étaient allègrement battus dans leurs corps respectifs. Il éprouva une violente bouffée de colère en pensant que l'archange qui s'était allègrement servi de lui avait torturé son tout petit frère.
Dean poussa un long et profond soupir. Il ne reverrait plus Sam, jamais. Son petit frère était parti pour de bon, il allait devoir terminer le reste de sa vie sans lui. Cette pensée était plus insupportable que tout ce qu'il avait vécu jusque-là. Plus que tout il avait échoué, il n'avait pas protégé Sammy, il l'avait conduit lui-même jusqu'à la mort. Les larmes lui piquèrent les yeux et il profita du sommeil de la jeune femme et du petit garçon pour pleurer silencieusement.
L'infirmière revint le voir une heure plus tard. Elle semblait un peu moins épuisée et portait un plateau de nourriture entre ses mains. Elle fit mine de ne pas remarquer les larmes de Dean et se contenta de lui tendre deux comprimés blancs et un verre d'eau.
– Des somnifères, expliqua-t-elle face à son air interrogateur, vous le prenez en mangeant et vous aurez le luxe de dormir douze heures d'affilés.
– Vous en auriez besoin, fit remarquer le chasseur en posant ses comprimés sur le plateau.
– C'est un luxe que je ne peux pas me payer, répondit-elle avec un petit sourire, il y a beaucoup de blessé et très peu de médecins.
– Il y a toujours de l'électricité, remarqua soudainement Dean.
Il se sentit bête de ne pas y avoir pensé plus tôt mais il ne comprenait pas comment deux archanges avaient pu s'entre-tuer tout en laissant le système électrique intact.
– Rétablis il y a seulement une semaine aux Etats-Unis et dans une partie de l'Europe, murmura-t-elle, le reste du monde est plongé dans le noir. Heureusement qu'il existe un générateur de secours au sein de l'hôpital. Apparemment nous avons été le plus touché ici à Lawrence, un orage a rasé littéralement le cimetière. C'était terrifiant, ajouta-t-elle d'une voix blanche.
– Quel cimetière ? questionna Dean.
– Le cimetière de Stull, un très vieil endroit, répondit-elle en changeant sa perfusion, il a été intégralement rasé.
Elle lui souhaita ensuite bonne nuit et sortie de la pièce. Dean contempla son repas – une assiette de purée avec deux tranches de jambon sous vide, une compote et un morceau de pain –, avala les deux somnifères et mangea en espérant que les médicaments feraient rapidement effet. Il avait besoin d'un bon cheeseburger, de quelques bières et d'un revolver. Tout en sombrant lentement dans le sommeil, il pria silencieusement Bobby d'arriver très rapidement.
Et voilà le premier chapitre ! J'espère ne pas vous avoir trop déprimé et à la semaine prochaine pour la suite :)
