Histoires de LunaL (15)
Drago Malefoy
On aura beau invoquer toutes sortes de raisons pour justifier le comportement de Drago Malefoy à l'école de Poudlard en insistant sur le fait que ce n'est pas un si mauvais garçon, qu'il a subi l'influence de ses parents, eux-mêmes tombés sous la coupe des Mangemorts, je n'aime pas ce type.
Je l'aime d'autant moins que, loin d'assumer sa méchanceté jusqu'au bout - ce qui aurait suscité chez moi, à défaut d'admiration, du respect -, Malefoy a toujours été un poltron de première.
Un psychanalyste dira peut-être que c'est son moyen de communiquer avec les autres, qu'il s'est rendu compte dans son enfance que tyranniser les plus jeunes le ceignait d'une sorte d'auréole et attirait vers lui tous les crétins trop informes pour avoir leur propre personnalité et qui cherchaient en lui un «chef» pour leur dire quoi faire et quoi penser (on pense un peu aux Allemands avec Adolf Hitler).
On cherche d'ailleurs des qualités chez ce garçon. C'est comme si J.K. Rowling avait voulu réunir en lui et en Voldemort toute la méchanceté de la terre.
En réalité, il fait plutôt pitié.
Quand il n'a pas avec lui ses gorilles, il rase les murs et jette des regards suspicieux partout, craignant que l'école entière ne se jette sur lui.
L'autre jour, alors que j'étais assis seul dans le préau à regarder la nuit tomber, j'ai vu passer une ombre près de moi.
Malefoy rasait les murs.
Il s'est arrêté à ma hauteur et, voyant que j'étais seul et qu'il n'y avait personne autour, il m'a lancé un « Salut » gêné.
J'ai tout de suite deviné qu'il voulait s'excuser pour la fois où, avec ses deux ramollis du cerveau, il m'avait bousculé dans le parc alors que j'attendais ma bien-aimée Dame Grise. Ce soir-là, quand ma chère Helena était arrivée sur les lieux et qu'elle avait vu les trois lascars s'attaquer à moi, elle s'était transformée en véritable furie. Malefoy, Crabbe et Goyle avaient alors pris leurs jambes à leur cou.
- Salut ! répondis-je. Tu sais, Malefoy, je sais que tu as ta réputation à tenir, mais c'est pas parce que J.K. Rowling a fait de toi l'incarnation du petit voyou détestable que tu es obligé de t'en tenir à ce rôle.
Un point d'interrogation s'alluma au-dessus de sa tête.
- Qui c'est ça, J.K. Bowling ? Tu débloques vraiment, LunaL !
Il tourna les talons et partit.
Je lui criai :« Merci quand même pour les excuses que tu ne m'as pas faites pour l'autre fois. »
Il se retourna et me fit un doigt.
- C'est tout à ton honneur, Malefoy ! Au plaisir de ne pas te revoir.
