C'était une belle journée de printemps. Le soleil brillait en roi dans l'immencité du ciel bleu, glissant paresseusement sur sa traine de nuages blancs. Le vent faisant danser doucement les feuilles entre elles, caressant d'une main amoureuse l'herbe verte qui se tendait vers ce renouveau. Même dans le salon des Îto le printemps montrait patte blanche. Madame Îro avait placé, ci et là, des bouquets de jeunes fleurs colorés sur les tables, guéridons et appuis de fenêtres. Elle aimait par-dessus tout les orchidées qui lui rappelait sa propre mère qui lui tressait les cheveux et y piquait chaque matin une fleur fraichement coupée. Et pour madame Îro rien n'était plus précieux que la famille.

Assise à la table de la cuisine en compagnie de son mari, elle prenait son petit déjeuner. Une vasque de riz blanc fumant trônait au centre de la table alors que tout autour de lui du nattô, du hargen fumé ou du choux assaisonnés au curry. Un simple petit déjeuner comme il y en avait chaque matin dans cete famille. Madame Îro, d'un geste élégant, disposa un assortiment de tout ces plats sur une assiette dsiposée entre elle et son mari. Ce dernier releva son poignet d'un geste vif et vérifia l'heure. Fronçant des sourcils sous ses lunettes élégantes de bussiness-men, il frappa du plat de sa main sur la table, faisant sursauter sa femme et cria en direction de la cage d'escalier.

- "Sai-chan, dépèche-toi! Il te reste une demi-heure pour manger et partir à l'école!"

- "De toute façon j'ai pas faim ... oemma, tu peux me l'emballer pour ce midi, s'il te plait?"

Une jeune adolescente entra dans la pièce, faisant traîner ses chaussons sur le parquet ciré. Elle embrassa tout d'abords son père, puis sa mère et finit par s'asseoir à sa place, dignement. D'un geste doux, comme sa mère, elle prit son verre d'eau et avala une gorgée, histoire de faire bonne figure. Madame Îro se pencha vers elle, mettant sa main sur son bras.

- "Sai, mon ange, tu ne crois pas que pour ton premier jour tu ne pourrais pas essayer de manger un peu? Je sais que c'est dur mais ..."

- "Ne t'inquiète pas oemma. Je prendrai un petit pain fourré sur le chemin de l'école je te le promet."

Elle lui sourit, inclinant légèrement la tête en signe de promesse et termina son verre d'eau. Très vite, elle emballa deux petits pains fourrés aux haricots et pris du riz blanc dans un petit bol de plastique. Elle adorait par dessus tout le riz nature. Sa mère lui tendit son sac en bandouillière, celui que la jeune adolescente ne quittait plus depuis près de trois ans, dans lequel elle avait mit une grande bouteille d'eau. Affecteusement, elle l'embrassa et la laissa dire au revoir à son père.

- "Tu n'oublie pas de bien regarder quand tu traverse. Et aussi, si jamais tu veux t'acheter quelque chose en chemin n'hésite pas."

- "Oui oemma. Promis je ferais très attention. ... Au revoir apba."

Prestemment Saya sortit de la cuisine, enfilla une paire de chaussure de marche et sortit de la maison. Les deux époux fixèrent encore un long instant après que la porte d'entrée aie claquée le couloir vide, illuminé par le soleil printanier. Par la fenêtre entrouverte, les oiseaux chantaient gaiemment, insouciants et libre de ses doutes propre aux humains quand à leur progéniture. Etouffant un sanglot, madame Îro se couvrit le visage de ses deux mains, laissant son mari soupirer, ne sachant pas quoi faire pour que cette journée ce passe au mieux.

Assise sur une des marches qui conduisaient à l'artère principale, Saya regardait sans le voir le ballet des cyclistes et des piétons apparaitre et disparaitre de son champs de vision. Jouant machinalement avec une broche située sur son sac, la jeune fille ne prêtait aucune attention à toute cette agitation matinale. Les yeux perdu dans le vague, elle ressemblait plus à une statue de sel qu'à une étudiante sur le chemin de l'école.

- "Tu fais partie du lycée Asahi n'est-ce pas?"

Saya sursauta et se retourna vers la personne qui venait de lui parler. Légèrement penchée en avant, la tête inclinée sur le coté et les mains dans le dos, tenant du bout des doigts une malette noire, une jeune fille de son âge la fixait.

- "Tu fais partie du lycée Asahi? Enfin je suppose, vu les couleurs que tu porte."

Répéta-t-elle au vu du manque de réaction de la jeune étudiante. Rouge de honte d'être ainsi surprise en trai de rêver et de ne pas avoir répondu, elle se releva prestemment et s'inclina, bredouillant de vagues excuses.

- "Je ... Excusez-moi. Je suis nouvelle dans le quartier et je ne vous aie pas entendue arrivée. Je ... Pardon."

- "Y a pas de mal, t'inquiète. Tu va au lycée Asahi donc? Tu sais comment y aller au moins?"

- "Je ... oui, pardon que vous ayez à vous répéter. Oui je vais au lycée Asahi. Et je pense savoir comment m'y rendre. Mes parents me l'ont répété mille fois et on tenu à m'y conduire un jour à pied."

- "Bah les parents sont tous pareils! Les miens m'ont fait répété des jour entiers le chemin qui conduit au lycée, pensant que je l'oublierai dès que je serais sortie! "

L'inconnue laisa filer un petit rire cristallin, à peine audible.

- "Au fait je me présente : Sanada Kaori. J'habite à deux rues d'ici, si tu prend par là-bas. Et tout comme toi je vais au lycée du quartier."

- "Enchantée Sanada. Je m'appelle Îro Saya. Par contre j'habite dans la rue, la maison tout en haut."

- "Oh tu es la nouvelle venue! J'avais bien vu un camion de déménagement passer y a pas longtemps. Contente de te connaitre Îro!"

Saya lui sourit et lui tendit la main. Kaori la prit et la serra doucement. La jeune fille cru qu'elle allait lui briser sa main, tellement celle-ci semblait fine et légère par rapport à la sienne. Relevant un peu les yeux, elle osa la détailler. Plus petite qu'elle, Kaori était habillée en uniforme réglementaire. Pour se grandir, elle avait replié sa jupe et ne portait que de toutes petites chaussettes blanches. Très blanche et toue fine, elle n'en était pourtant pas moins jolie. Ses cheveux noirs corbeaux étaient attachée en catogan, avec un petit ruban bordeaux. Ses grands yeux noirs pétillaient de joie intense et ses pommettes, très prononcée, rougeoyaient sous l'air frais du matin. La jeune adolescente portait des boucles d'oreilles rouge flamboyants, accordé à un collier raz-du-cou tout aussi flashy. A son bras pendait un bracelet en or, fin comme un fil de soie. Tout en elle dégageait la délicatesse et la joie de vivre.

- "Tu veux qu'on aille ensemble à l'école?"

Elle ne lui laissa pas le temps de répondre qu'elle dévala les escaliers, tout en grâce et en saut. Saya n'eu d'autre choix que de la suivre, se sentant gauche avec son sac en bandouillière qui lui tapait contre la hance à rythme régulier. Elles marchèrent en silence, l'une en essayant de faire taire sa curiosité, l'autre en ne voulant pas paraître grossière en posant des questions.

Les deux jeunes filles finirent par arriver dans un tout petit lycée grouillant déjà de monde. Des filles hurlaient en revoyant leurs amies, les garçons riaient forts, montrant à leurs copains de classes leurs trophées des vacances. Kaori fit plusieurs signes de la mains à différents groupes mais ne quitta pas pour autant sa nouvelle amie. Cette denière se trouvait d'ailleur de plus en plus déplacée. Elle savait qu'ici on n'était pas tendre avec les nouveaux, encore plus ceux qui étaient différents. Pas qu'elle le soit. Pas chez elle en tout cas. Mais ici, comment leurs expliquer que la couleur de ses cheveux bruns reflétaient naturellement des mêches rousses? Comment affirmer que ses yeux bruns peu fendu n'étaient pas retouché? Comme avouer que la couleur de sa peau, si blanche, était parfaitement naturelle? Mais le pire, son accent la trahira. Elle ne voulait pas parler. Mais elle y sera contrainte.

- "Attends moi ici, Îro. Je vais aller voir dans quelle classe nous sommes. Il y a tellement de monde devant ce panneau qu'on risquerait de se faire écrasée. Et ce serait dommage dès le premire jour n'est-ce pas?"

Tout en sautillant vers l'aglutinement d'élèves, elle fit encore entendre son rire si frais. Saya sourit en la voyant s'approcher de la masse compact, fronçer des sourcils en voyant que sa taille ne lui permettrait pas de voir quoique ce soit et de faire une drôle de moue avec sa mèvre inférieure. Soudain elle la vit prendre le bras d'un grand garçon et de lui demander quelque chose. Ce dernier sourit et, grâce à sa taille, pu se frayer un chemin vers les papiers. Il revint très vite et lui communiqua sa trouvaille. Le gratifiant d'un large sourire, Kaori revint vers elle, en faisant balancer ses cheveux.

- "Nous sommes dans la même classe! Seconde deux! C'est trop cool!", cria-t-elle en frappant dans ses mains. Je viendrai à côté de toi et je te présenterai tout le monde! Tu va voir on va bien s'amuser!"

- "Merci beaucoup. Tu n'as pas à te donner toute cette peine ..."

- "Tsss. On a toute été un jour nouvelle quelque part. Et puis j'aime bien connaitre de nouvelles personnes. Ici tout le monde se connait. A force c'est triste."

Elle sortit son gsm et regarda l'heure. Sa bouche rose forma un "o" silencieux et claque le clapet avec force.

- "Vite, il faut qu'on coure sinon on va rater le discour de bienvenue ainsi que la présentation du directeur. Vite vite!"

Et sans attendre la jeune niponne prit la main de sa nouvelle amie et l'entraîna jusqu'au gymnase où l'établissement avait mit des gradins en vue du communiqué de la nouvelle année scolaire.