Me revoilà! Voici la suite de la nouvelles Les Heures. Il serait peut-être préférable de lire d'abord Les Heures, mais je ne crois pas que cela puisse vous empêcher de suivre l'action… et le reste.

Doctor Who et cie ne m'appartient pas et je fais cela uniquement pour le plaisir de voir deux de mes personnages préférés être ensemble!

Bonne lecture!

Chapitre 1 : Futures parents

Après une douche et un solide petit déjeuner (enfin, le repas du matin étant donné que matin, midi et soir étaient des notions assez floues dans le vortex), Rose et le Docteur étaient revenus lentement et mus par une longue habitude, vers la console du Tardis qui pulsait de contentement grâce à ses deux pilotes.

Rose avait eu le temps d'apprendre et le Docteur ne se lassait pas de voir une humaine (encore fallait-il rectifier le tir en traitant Rose de simple humaine) lancer le Tardis dans le vortex. Ce n'était pas surprenant : elle avait eu des cours durant 1000 ans! Et le Docteur de sourire de satisfaction à la pensée qu'ils avaient déjà une longue vie commune. Comme elle l'avait dit, tout n'était que pratique et c'était beaucoup mieux de tout faire en vrai. Déjà, la nuit dernière...

- Qu'est-ce qu'on fait maintenant, je veux dire avec le bébé?, demanda Rose avec un sourire mutin.

Le Docteur haussa les épaules, sachant pertinemment qu'il arborait air niais et ravi et tout aussi conscient qu'il ne pouvait s'en empêcher. Il avait sa Rose, il avait un long (très long) passé en commun et la routine ne semblait pas devoir s'installer, le tout conjugué avec sa future paternité le poussait à être d'un indécrottable optimisme. Et Rose ne semblait pas partie pour garder son sérieux non plus. C'était une euphorie profonde qui faisait tourner la tête : peu importe vers où ils se tournaient, le temps et l'espace les accueillaient avec bienveillance. Rien n'était impossible.

- On le garde bien sûr, finit-il par répondre dans en donnant un petit coup de poing sur un bouton récalcitrant (il faudrait bien le huiler un jour ou l'autre, mais surtout un autre jour).

- Ce n'était pas ma question. Il faudra bien que je prenne mes distances avec tous les dangers de l'univers et du temps quand je serai devenue aussi grosse qu'une montgolfière. Qu'est-ce qu'on va faire avec nos aventures?

- Oh, nous prendrons un petit congé. Le Tardis est tellement vaste que simplement le cartographier pourrait prendre des mois.

- Tu n'exagères pas un peu, là?

- C'est que tu n'es jamais allée plus loin que le sixième niveau.

- Tu m'avais dit que c'était le dernier!

- C'était un… euh… une omission. C'est le dernier où je suis allé depuis… un sacré bon moment. Plus un Tardis vieillit, plus il grandit. Et cette bonne vieille boîte est beaucoup plus vieille que moi, alors les niveaux…

- Allez, Docteur, combien?

- Quinze?

Rose inspira lentement. Des mois, oui, surtout si le reste du Tardis était ordonné de la même façon que les six premiers niveaux. Le Docteur avait un style chaotique et ce n'était rien de le dire.

- Peut-être vingt.

Elle ricana.

- Mais pas plus de trente, j'en suis certain, fit-il en hochant fermement la tête, plus pour se convaincre que pour autre chose. Enfin… presque.

- Il y a un ascenseur?

Elle plissa les paupières, mais ce fut peine perdue : ils éclatèrent de rire. Le Docteur se demanda combien de temps ils résisteraient à force de rien faire d'autres que rire.

- Oh, on s'habituera, dit Rose avec une fausse gravité. Et puis, on trouvera autre chose.

- J'en doute. Nous n'avons pratiquement rien fait d'autre durant les 1000 dernières années.

- Hum… J'ai souvenir de deux ou trois autres choses, mais…

Le Docteur frissonna de plaisir et se retint au Tardis à la pensée de ses deux ou trois choses.

- …mais je ne me fatigue pas de rire. Ou de toi.

Et elle se glissa près de lui et il sentit la chaleur de son corps se mêler à la sienne. Non, lui non plus ne se fatiguait pas d'elle.

- Eh bien, en attendant, il y a cette planète, Marcos Del-Orios. On dit M.D.O. quand veut être branché.

- Et McDo quand on veut rigoler, j'ai compris, dit-elle avec sérieux.

- Elle me semble parfaite pour un pique-nique.

- Tu es sûr?

- Parfaitement!

- Et qu'est-ce qu'on met dans le panier? Je n'ai pas visité la cambuse de ton truc, mais je ne crois pas…

- On fait un arrêt à l'épicerie bien sûr. Ou au marché. Tu as une préférence?

- À Londres, décida Rose. Des chips. Et si on invitait Mickey? Il faut bien lui dire ce qui se passe.

- Oh… On est obligés?

- Ben… c'est Mickey. Il pourrait être le parrain.

- Ouille, ça, c'est la fin du monde. Tu l'imagines prendre soin d'un Seigneur du temps?

- C'est une fille, lui rappela Rose. Avec des cheveux roux, ajouta-t-elle moqueusement.

- Tu imagines Mickey avec une fillette rousse de cinq ans qui ressent le passage du temps?

- Hum… Il ne se débrouillait pas trop mal. Il a vaincu les Cybermen et il a fait un bon travail avec les Daleks.

- On pourrait en reparler avant de le faire parrain?

- Quoi, tu préférerais Jack? À Torchwood? Directement sur la Faille de Cardiff?

- Hum… peut-être pas. Quoique… J'y réfléchirai.

- Tu as quelques mois seulement. Et on ne peut pas tricher avec le temps, cette fois, lui fit-elle remarquer.

- Des mois… Oh, à moins que…

- Que quoi? Non! Ne me dis pas que ça doit durer plus longtemps avec un Seigneur du temps miniature?

- Oh… euh…

Mickey hésitait entre une boîte de sardines et une autre de soupe aux légumes et s'apprêtait à ouvrir les deux quand on sonna à la porte. Il ouvrit à une jeune fille aux joues aussi roses que son nom et à un Seigneur du temps aux cheveux plus en bataille que jamais.

- Chouette appart, commenta Rose en l'embrassant sur la joue.

- Je me disais bien que vous finiriez par débarquer, fit il avec un petit signe de tête approbateur au Docteur. Vous avez faim?

En voyant les deux boîtes de conserve sur le comptoir, le Docteur fit une grimace et lui parla de son idée de pique-nique extraplanétaire, ce que Mickey accepta sur le champ.

Après un long moment à se remémorer d'anciens souvenirs et à raconter de vieilles et de nouvelles histoires, Mickey se racla la gorge et leur demanda s'ils avaient trouvé qui était la femme en rouge qui leur avait permis de sauver tout le monde. Rose eu un petit sourire et hocha la tête.

- Oh, tu vas vraiment lui dire, ronchonna le Docteur.

- C'est mon meilleur ami.

- Et moi?

Elle renifla de dérision et lui envoya une pensée. Le Docteur croisa les bras de satisfaction : il aimait bien être dans une catégorie à part.

- Et alors, les pressa Mickey.

- Oh, eh bien, elle fait partie de la famille, dit Rose.

- Ah oui?

- Oui.

- Et elle s'appelle comment?

Les deux futurs parents se regardèrent : ils n'avaient pas encore abordé le sujet des prénoms.

- Elle est humaine au moins?, demanda Mickey. Hey, ce n'est pas drôle si vous ne pouvez rien me dire.

- Ce n'est pas ça, protesta le Docteur, mais il reste deux-trois trucs sur lesquels il faut s'entendre.

- Comme le nom à lui donner, compléta Rose.

- Ça n'est pas très clair.

- C'est une personne que je n'ai pas encore rencontrée mais de qui nous allons être très proches. Comme elle a voyagé dans le temps et pouvait causer un paradoxe, elle a préféré jouer la carte de la discrétion.

- En costume de Chaperon rouge? Bonjour la discrétion!

- Ouais, mais… hum… comment expliquer… ça faisait partie du message à délivrer.

- Quel message?

- Que nous étions… ben… que nous étions… Tu te souviens des mots qui étaient écrits un peu partout et qui étaient un message pour moi? Tu sais, sur le terrain de basket et le nom de cette centrale nucléaire qui allait être construire à Cardiff.

- Euh… ouais.

- Bad wolf. Méchant loup. Je suis enceinte, dit Rose. Et le Chaperon rouge, c'est notre fille.

- Pardon?

- C'est notre fille. Dans quelques années.

- Tu es enceinte? De qui? De lui? Mais vous êtes… euh compatibles?

- De toute évidence, fit le Docteur entre ses dents.

Ce n'était pas faute d'avoir pratiqué. Hum… en vérité, tout s'était passé dans sa tête – à l'exception de la nuit dernière, se remémora-t-il avec un sourire – et il n'était pas « vraiment » le père, mais presque. Essayer d'expliquer que c'était son double, issu d'une métacrise biologique consécutive à son quasi assassinat ne pouvait pas manquer de surprendre. Il était encore plus simple de dire qu'il était le père. Ce n'était pas mentir : l'enfant était celui de Rose et du Docteur. Il fallait simplement éviter de mentionner qu'il en existait plus d'un. Enfin, qu'il en avait existé plus d'un.

- Les mystères du temps et de l'espace, résuma Rose avec simplicité. Alors? Tu vas me féliciter ou quoi?

- Bien sûr, bien sûr… simplement, sortir ça sans avertissement… Wow! Je ne t'avais jamais imaginé en mère de famille. Et le Docteur en train de changer les couches. Il sait faire ça?

- Je m'adapte à presque toutes les circonstances, fit l'intéressé avec hauteur.

Ils s'esclaffèrent en imaginant tous les moyens possibles, fantaisistes et hautement technologiques, de changer les couches d'un nourrisson.

- Et vous allez l'appeler comment, finit par demander Mickey.

Rose se tourna vers le Docteur, quêtant quelques idées.

- Ne me regarde pas comme ça, tu sais à quoi ressemble les prénoms gallifreyens. Il serait probablement mieux que tu lui prennes un prénom terrien et même typiquement british tant qu'à faire.

- Et si tu l'appelais Jackie, proposa Mickey.

Le Docteur leva un sourcil et Rose ricana : « Il y a déjà ma mère qui s'appelle comme ça, Jack à Torchwood et Jake dans l'autre univers. On pourrait essayer d'être original. Non, pas Jackie. Quelque chose… un nom historique… »

- Élizabeth?

- Mary? Catherine?

- Non, il faudrait un prénom de « notre » histoire, fit Rose sur un ton amusé. Non, pas Cassandra, fit-elle en retenant un rire.

- Harriet, suggéra Mickey.

- Harriet? La Première ministre de l'Âge d'or… Hum…

- Harriet était formidable, fit Rose avec un soupir. Je n'en connais beaucoup qui aurait affronté les Daleks comme elle l'a fait.

- Dis comme ça…

- Ça sonne plutôt bien.

Le Docteur leva un verre de jus d'ananyane, boisson sur laquelle Mickey avait levé le nez avant d'en devenir aussi fou que Rose. Ils trinquèrent d'un commun accord à la petite Harriet-Ann Tyler-Smith.