Titre: Contemplation
Genre: Romance et fluff
Rating: M pour un lemon/lime pas très très explicite mais quand même
Personnages: Inui/Tezuka, et mention de quelques joueurs de Seigaku
Note: Alors, un autre InuTezu de ma part! Mon dieu que j'adore ce couple, ce n'est pas un OTP, mais presque. Je suis contente d'avoir réussi à ré-écrire dessus d'ailleurs!
Ah, un petit commentaire au sujet de leur chambre et de leur maison : je ne sais pas si on les voit très bien dans l'animé ou dans quoi que ce soit, mais j'ai pris le parti de les inventer à mon avantage. Désolé si ça vous dérange!
Autre chose, je préviens, il est un peu différent de mon autre InuTezu (malgré le fait que le titre y ressemble). Mes personnages sont un peu plus... sentimentaux peut-être? J'espère qu'ils restent plutôt IC quand même cela dit... et que ce n'est pas trop guimauve... et ça y est je doute.
Bref. J'ose quand même vous souhaiter une bonne lecture!
Tezuka avait été le premier à l'approcher, et, avec du recul, Inui concevait que c'était un peu étrange. À l'époque, par contre, il n'en avait pas été surpris, car il y avait une explication logique.
Même en première année, Tezuka se préoccupait énormément de son équipe. Inui depuis le début savait déjà qu'il y avait 100% de chances qu'il devienne capitaine : tous les premières années l'écoutaient déjà plus que leur capitaine de l'époque. Il avait le sens du leadership et la seule raison pour laquelle il dut attendre sa troisième année pour devenir capitaine était le règlement.
Donc, Tezuka se préoccupait déjà de ses joueurs et Inui, à sa façon, s'y intéressait tout autant. C'était dans l'ordre des choses qu'un jour ou l'autre le futur capitaine l'approche pour lui parler de leurs collègues.
Ce qui était moins prévisible, c'était qu'il l'invite à venir chez lui pour le faire. Le probabiliste cela dit ne put pas refuser, car il savait qu'il était le premier de leur collège à avoir l'honneur de visiter sa maison. Il eut l'occasion de prendre de bonnes données d'ailleurs.
La maison était traditionnelle, mais la chambre de Tezuka était plutôt de style occidental, avec un bureau et un lit. Cela dit, le sol était recouvert de tatamis et une table basse siégeait au milieu de la pièce. C'était un mélange intéressant de tradition et de modernisme. Inui songea que, même s'il ne l'avait pas prédit, cette chambre reflétait bien la personnalité de leur futur capitaine.
Avec son flegme habituel, Tezuka l'invita à s'assoir sur les tatamis. Inui s'installa pendant que l'autre allait leur faire du thé, et il en profita pour prendre quelques notes. Ensuite, il sortit tous ses cahiers, qu'il avait amenés pour l'occasion, et les classa en ordre d'importance.
Quand l'hôte revint, il s'installa de l'autre côté de la table et lui servit un thé vert parfaitement préparé. Ils le burent en discutant de l'équipe. Inui était celui qui parlait le plus et Tezuka souvent se contentait d'acquiescer. Il arriva quelques fois qu'il le contredise, mais la plupart du temps il ne faisait qu'écouter.
Inui repartit de chez lui avec plus de données sur leur futur capitaine qu'il n'aurait pu rêver en avoir, et pourtant il ne lui avait presque rien dit.
Au courant de leur première et deuxième année, Tezuka revint le voir plusieurs fois pour l'inviter chez lui. Inui chaque fois en apprenait un peu plus. Il eut la chance de croiser ses parents quelques fois, et put même une fois rester pour le repas du soir en leur compagnie. Contrairement à leur fils, le couple était sympathique et plutôt amical. Inui ne comprenait pas la logique derrière cet état de fait, mais il conclut que Tezuka devait retenir de quelqu'un d'autre de sa famille.
Ce ne fut qu'au courant de leur deuxième année qu'Inui décida d'inviter Tezuka. Il ne l'avait pas fait jusqu'à présent parce que le futur capitaine prenait toujours les devants, mais il avait une information plutôt urgente à lui communiquer : il devait impérativement lui parler de deux premières années, Kaidoh et Momoshiro, qui, il venait de le remarquer, avaient un potentiel incroyable.
Comme il était celui qui invitait, Inui proposa qu'ils aillent chez eux. Ses parents, comme souvent, n'y étaient pas : ils n'arriveraient qu'en fin de soirée. Tezuka entra et observa leur appartement avec un air impossible à déchiffrer.
Ils se retrouvèrent dans la cuisine, parce que la table y était plus grande, et Inui offrit du café. La pièce, et tout l'appartement d'ailleurs, était moderne et très occidentale. Inui n'était pas très traditionnel et ses parents l'étaient encore moins, ce qui expliquait leur décoration.
Tezuka ne demanda rien, mais, d'après son expression, Inui déduisit qu'il y avait 53% de chances qu'il veuille lui demander pourquoi ils étaient dans un appartement et pas une maison. Vu le luxe de l'endroit, ce n'était certainement pas une question d'argent. Inui, avant de présenter ses nouvelles données, lui expliqua que ses parents préféraient ne pas devoir gérer une maison – d'ailleurs, ils avaient une femme de ménage pour ne pas avoir à s'occuper de quoi que ce soit.
Le futur capitaine resta silencieux, mais, derrière son air inaffecté, Inui déduisit qu'il n'était pas convaincu de sa réponse. Le probabiliste néanmoins préféra entamer le sujet qui l'intéressait et Tezuka écouta avec intérêt pendant qu'il lui parlait de leurs kouhais.
À un certain moment, Inui eut une révélation qui défiait la logique. Il regarda Tezuka prendre une gorgée de café et il détailla le mouvement de sa pomme d'Adam, ses longs doigts qui enserraient la tasse, ses lèvres posées sur le rebord. Hypnotisé par le mouvement de son futur capitaine, il laissa échapper la phrase qu'il répéterait souvent par la suite :
- Tu es magnifique, Tezuka.
Ce n'était pas une réflexion qu'il avait déjà eue à son sujet. Il trouvait son style de jeu au tennis particulièrement efficace et il savait que ses mouvements pouvaient être qualifiés de «beau», mais il n'avait jamais réfléchi plus loin. Il était donc aussi surpris que Tezuka par la phrase qu'il venait de laisser passer, mais il le montra autant que son vis-à-vis, qui se contenta d'avaler sa gorgée en le fixant.
Le silence resta un long moment et Inui, en détournant le regard, décida de revenir sur le sujet de leurs kouhais. Ils ne mentionnèrent pas l'incident et le reste de la rencontre se passa comme à l'habitude.
Néanmoins, dès qu'il fut seul, le calculateur sortit le cahier concernant celui qui était sans doute son meilleur ami et entreprit d'y noter le récent incident. Il se permit d'analyser son propre comportement en profondeur et comprit que ce qu'il ressentait pour Tezuka n'était pas que de l'admiration et du respect.
Par contre, il ne comptait pas y donner de suites. Il ne croyait pas que ses sentiments puissent être retournés et, bien franchement, la situation telle qu'elle l'était lui convenait parfaitement. Il s'était résolu à l'idée de n'être toujours que la source d'informations de leur futur capitaine.
Cela dit, il semblait que son corps n'était pas d'accord avec sa tête, car, la prochaine fois que Tezuka vint chez lui, il ne se contenta pas de lui répéter qu'il était magnifique : il frôla aussi la main qu'il laissait trainer sur la table. Ils se regardèrent dans les yeux un long moment avant que, finalement, le futur capitaine ne détourne le regard.
Leurs rencontres devinrent hebdomadaire et bientôt Tezuka prit l'habitude d'aller chez Inui chaque mercredi soir. Ils s'installaient toujours à la table de cuisine et Inui, chaque fois, répétait la même phrase à son futur capitaine. Il lui arrivait aussi de le frôler, mais rien de très engageant. Néanmoins, ses sentiments devaient être évidents à l'heure actuelle, et Inui attendait que Tezuka y donne suite d'une façon ou d'une autre.
Ils étaient en troisième année quand les choses changèrent. Alors qu'ils entraient dans l'appartement, toujours désespérément vide, Tezuka demanda, le ton froid mais pourtant intéressé :
- Je n'ai jamais vu ta chambre, Inui.
Inui replaça ses lunettes en se demandant s'il devait y voir des sous-entendus ou pas. Il acquiesça néanmoins et invita l'adolescent à le suivre jusqu'à sa chambre. Tezuka laissa ses yeux balayer la pièce avant de s'avancer. Il n'y avait pas de tatami et une seule chaise pour s'assoir.
Le probabiliste tenta sa chance : il s'assit sur son lit et, d'un geste sans équivoque, invita le capitaine à faire de même. Ce dernier, malgré le 37% de chances qu'il le fasse, se laissa tomber à ses côtés.
Le silence resta un long moment avant que finalement Inui ne se retourne vers l'objet de son affection. Celui-ci regardait droit devant lui, le visage toujours aussi inexpressif. Doucement, le probabiliste posa une main sur sa joue pour ramener son regard dans le sien et il lui murmura :
- Tezuka, tu es magnifique.
L'autre ne flancha pas et garda ses yeux marron dans les siens. Inui se sentit attiré vers lui et, sans prévenir, il se pencha pour l'embrasser. Tezuka resta de marbre : il ne fit aucun mouvement pour le repousser, mais aucun pour marquer son accord non plus. Le calculateur mit fin à son baiser et, après l'avoir observé un moment, lui enleva ses lunettes.
Le capitaine se laissa faire sans dire un mot et Inui se demanda pourquoi il était si obéissant. Après avoir posé les lunettes sur la table de chevet, il revint à son visage qu'il caressa doucement avec ses doigts. Décidément, il n'y avait rien de plus beau que ses traits, son visage à la fois si angélique et si déterminé, ses yeux où brulaient en permanence une passion peu commune, ses lèvres qu'il rêvait de voir étirées en un sourire, si subtil soit-il.
Sans pouvoir s'en empêcher, il commenta en l'embrassant à divers endroits sur son visage :
- Tezuka, tu es sublime. Ton jeu au tennis n'a pas d'égal, ton sens des responsabilité est incomparable. J'aime ta détermination, l'amour que tu portes à tous tes joueurs, la façon que tu as de me regarder. J'aime comment tu ne souris jamais, j'aimerais plus que tout te voir sourire, j'aime comment peu importe à quel point j'essaie, tu restes un mystère pour moi, autant ton talent au tennis que ta personnalité.
Il descendit sur son cou et, en laissant une trainée de baisers, il continua :
- J'aime tes cheveux qui ont l'air tellement soyeux, j'aime ta peau parfaite, j'aime tes lunettes, j'aime ton cou, je rêve de toucher la moindre parcelle de ton corps, je rêve de te connaître mieux que personne.
Ses mains passèrent sur sa taille pour se retrouver dans son dos et il le souleva pour l'installer à moitié sur lui. Puis, il ramena une main le long de son dos jusqu'à sa nuque et la caressa. Il appuya son front contre le sien et il lui avoua enfin :
- Je t'aime, Tezuka.
Il ne lui répondit rien, mais ses joues étaient légèrement roses. Inui se sentit sourire encore plus quand son capitaine posa ses mains sur ses épaules et ferma les yeux, l'air de s'abandonner complètement à lui.
Inui détailla son visage un instant, pour le graver à jamais dans sa mémoire, puis il l'approcha de nouveau pour l'embrasser sur la bouche. Cette fois, même si ce fut timide, Tezuka lui répondit. Le probabiliste mordilla sa lèvre inférieure, puis y passa la langue. Le capitaine entrouvrit sa bouche et Inui s'y faufila.
Sans cesser de l'embrasser, Inui descendit ses mains le long de son dos pour les passer sous son uniforme. Il caressa la peau de son capitaine et le sentit frissonner. Il relâcha sa bouche pour l'observer et il vit ses yeux dans le vague, sa bouche dont les lèvres étaient encore plus rouges et son visages qui prenaient des teintes de plus en plus écarlates.
Inui, sur un ton taquin, lui demanda :
- C'est la première fois qu'on te touche autant, Tezuka?
L'autre déglutit – Inui ne put détacher ses yeux de sa pomme d'Adam – et il finit par hocher simplement la tête. En ramenant ses mains sur le bas de son dos, le probabiliste continua :
- Il y avait 100% de chances que ce soit le cas.
Pour la première fois de sa vie, Inui put surprendre les lèvres de Tezuka s'arquer, très légèrement, vers le haut. C'était un tout petit sourire et pourtant, à l'instant précis, il jugea que c'était la plus belle chose qu'il avait jamais vue. Il commenta encore :
- Ton sourire est éblouissant, Tezuka. Je dirais même qu'il est divin.
Le capitaine laissa son sourire mourir lentement et Inui le fixa jusqu'au moment où ses lèvres reprirent leur place originelle. Comme attiré par un aimant, le probabiliste s'empara une fois de plus de sa bouche et l'abusa sans songer à autre chose. Pour l'une des rares fois de sa vie, son esprit était concentré sur un seul point : Tezuka.
Inui aurait continué à l'embrasser pour le restant de sa vie, mais Tezuka préféra le repousser doucement. En le regardant dans les yeux, il ouvrit la bouche pour la première fois depuis le début :
- On a un entrainement demain, Inui.
- Je sais, Tezuka, répondit-il. Laisse-moi juste profiter de toi encore un peu.
Tezuka acquiesça et il passèrent encore un moment dans sa chambre. Le capitaine fut celui qui décida de partir et Inui consentit à ne plus le retenir. Néanmoins, avant de le laisser quitter l'appartement, il lui donna un court baiser et lui répéta qu'il l'aimait.
Durant les prochains mois, Tezuka vint plusieurs fois par semaine chez lui. Chaque fois, ils allaient dans sa chambre et toujours le même rituel se perpétrait. Inui s'assoyait sur son lit, le dos contre le mur, et Tezuka, après avoir enlevé ses lunettes, s'installait sur lui, les jambes de chaque côté. Le capitaine toujours se contentait de s'appuyer sur ses épaules et il le laissait faire ce qu'il voulait sans parler. Le probabiliste, quant à lui, le caressait, l'embrassait et lui répétait qu'il l'aimait, qu'il était sublime.
Cela dit, ils n'allaient jamais plus loin que quelques caresses et des baisers. Au bout d'un moment, Inui, alors qu'ils étaient dans cette même position, laissa passer :
- J'ai envie de toi, Tezuka. J'ai envie de voir ton visage rempli de plaisir. J'ai envie de te sentir frissonner. Je veux te faire mien.
- Inui...
- Je sais, répondit-il, nous devons être au meilleur de notre forme pour les tournois. Laisse-moi juste te caresser, s'il te plait. Je te promets que je n'irai pas plus loin.
En raffermissant sa prise, Tezuka acquiesça. Inui défit chacun des boutons de sa chemise et dut le faire lâcher prise le temps de la lui enlever. Cela dit, dans le temps de le dire, ses mains se retrouvèrent sur ses épaules. Inui avait déduit qu'il y avait 78% de chances que ce soit parce que ses caresses lui faisait tellement d'effet qu'il arrivait à peine à se tenir droit, ce dont il était plutôt fier.
Il savait qu'il était le seul à voir Tezuka dans un tel état. Bien sûr, tous les membres du club avaient la chance de voir son torse quand il se changeait. Inui le fixait toujours quand il le faisait, et il savait que malheureusement il n'était pas le seul : il était très populaire et, surtout, il était très attirant, c'était une vérité que personne n'aurait pu contredire. Inui décidément avait de la chance qu'il l'ait choisi, car, avec un tel corps et une telle prestance, il aurait facilement pu obtenir n'importe qui.
Il n'était pas le seul à le voir torse nu, certes, mais il était celui qui avait le privilège de le toucher. Il savait aussi qu'il avait le secret de son rougissement : personne n'avait dû le voir rougir, mais, encore plus loin, personne sans doute n'imaginait qu'il en soit seulement capable.
Inui laissa son regard analytique explorer chaque coins et recoins accessibles – il gardait toujours ses lunettes pour tout voir dans les moindre détails, constater encore plus sa perfection. Quand il fut satisfait de son observation, il y passa sa main et regarda son expression faciale. Il avait les yeux fermés et semblait profiter de chaque sensation qui le traversait.
Le probabiliste continua son exploration et il finit par tirer de son capitaine un petit gémissement. Il tenta de le retenir en se mordillant la lèvre, mais, en un murmure, Inui lui demanda :
- Ne te retiens pas, Tezuka. Je veux t'entendre.
Tezuka acquiesça et, les yeux toujours fermés, se laissa aller complètement. Inui continua ses caresses et enfouit son visage dans son cou. Il songea au fait que tout le monde voyait son corps à l'entrainement et ne put s'empêcher de laisser un suçon sur la peau sensible. Tezuka à ce moment fit un son plus splendide que les autres.
Inui se recula pour l'observer encore une fois, avec la marque rouge dans le creux de son cou. Il décida enfin de passer aux choses sérieuses et, sans tarder, il caressa la bosse de son pantalon. Tezuka gémit de plus belle et, incapable de se retenir, se laissa tomber sur Inui, son front contre son épaule.
Le calculateur s'arrêta pour demander à son capitaine :
- Tezuka, je veux te voir.
Ce dernier, étonnamment obéissant, accumula la force de se relever et s'agrippa comme jamais à ses épaules. Inui avait observé qu'il aimait se faire donner des ordres quand ils se caressaient, une chose qu'il n'aurait jamais prédite mais qui l'excitait encore plus : il n'y avait que lui, Inui Sadaharu, qui pouvait avoir le contrôle sur lui. C'était un privilège énorme et Inui ne se gênait pas pour en profiter.
Il reprit ses caresses et Tezuka, les yeux toujours fermés, continua à gémir. Le probabiliste tira sur le haut de son pantalon, signifiant qu'il allait d'une seconde à l'autre y plonger la main, mais n'alla pas plus loin. Il demanda plutôt :
- Tezuka, regarde-moi.
Il aurait pu ajouter qu'il n'allait pas le caresser s'il ne le faisait pas, mais il savait que, de un, la menace n'était pas nécessaire – il était toujours obéissant – et que, de deux, il n'avait pas le droit de le menacer quand c'était lui qui avait insisté. Heureusement, ses désirs furent comblés et le capitaine ouvrit ses beaux yeux marron. Inui, en immisçant enfin sa main sous son vêtement, lui dit :
- Tu as des yeux incroyables, Tezuka. J'adore ton regard.
Une autre chose qu'Inui avait remarquée, c'était que Tezuka appréciait autant entendre ses compliments que lui aimait les dire. C'est pourquoi, même s'il cligna souvent des yeux – Inui au passage remarqua ses longs cils –, il ne les ferma jamais complètement. Il finit par les garder mi-ouverts et Inui, sans cesser de le caresser, le regarda pour garder sa beauté en souvenir.
Inui n'était pas quelqu'un de très impressionnable en général. Ses yeux lui servaient d'outils pour étudier et observer le monde, pour le comprendre au travers de ses chiffres et sa science de l'observation. Il avait le regard trop analytique pour apprécier les choses, car s'il voyait les qualités, il voyait tout autant les défauts. C'était pourquoi aucune œuvre d'art n'arrivait à le toucher sincèrement.
Tezuka était l'exception et, plus que jamais, Inui appréciait son regard analytique. Il voyait le moindre détail, mais même ses défauts lui semblaient sublime. Pour rien au monde il n'aurait préféré avoir un regard plus normal, pas quand il était le seul à pouvoir prendre la beauté de Tezuka dans son entièreté.
Sa magnificence atteint son apogée quand, les yeux dans le vague, il jouit. Un frisson le traversa de part en part et Inui le sentit se rendre jusqu'à lui. La seule vision de son visage envahi par le plaisir suffit à le faire jouir à son tour et il lança, en même temps :
- Kunimitsu!
C'était la première fois qu'il osait utiliser son prénom. Il aimait la sonorité qu'il prenait, le goût qu'il lui laissait quand il glissait sur sa langue. Tezuka lui-même sembla l'apprécier, parce qu'il ouvrit plus grand ses yeux et le fixa.
Ils restèrent un long moment immobile, à se fixer, et le capitaine enfin reprit son souffle pour dire, tout bas :
- Inui, je ne suis pas aussi parfait que tu ne le penses.
Le probabiliste prit un mouchoir de la boite qu'il avait rapprochée et, en les nettoyant tous les deux, il s'exclama :
- Tu l'es encore plus que je pourrais jamais l'imaginer, Kunimitsu.
Le capitaine prit un air convaincu et il insista :
- Non, Inui, tu as tout faux.
- Selon mes données, continua Inui, il y a 0% de chances que je me trompe.
Le capitaine soupira légèrement et entreprit de remettre sa chemise. Inui ne l'en empêcha pas et le regarda faire. Il se demandait pourquoi son capitaine voulait à ce point le convaincre. Quand Tezuka eut fini de boutonner son haut, Inui le reprit dans ses bras et lui demanda :
- Pourquoi dis-tu que tu n'es pas comme je t'imagine?
Son capitaine baissa le regard et avoua :
- Tu sais pourquoi je te laisse garder tes lunettes, Inui?
Le probabiliste ne voyait pas le lien, mais il préféra le laisser continuer en répondant simplement :
- Non.
Tezuka continua :
- C'est parce que je veux que tu me vois.
Inui ne voyait toujours pas et il demanda, dubitatif :
- Quel est le problème? J'aime te regarder, tu le sais bien.
- C'est que...
C'était la première fois qu'Inui voyait Tezuka hésiter autant et il décida de lui frotter le dos un peu pour le faire parler. Son capitaine se laissa tomber sur son épaule et il lui expliqua :
- Je ne suis pas aveugle, je sais comment les gens me regardent. Je n'aime pas me vanter d'un don que je n'ai pas acquis et qui m'est inné, mais je sais que la plupart des gens me considèrent attirant. Cela dit, avant de te connaître, je n'ai jamais vraiment apprécié les regards qu'on m'envoyait.
Inui déglutit et sentit son cœur accélérer, mais il laissa l'autre parler :
- Quand tu me regardes, j'ai l'impression d'être la huitième merveille du monde. Je suis devenu dépendant à ton regard. Je sais que c'est arrogant et prétentieux, mais je voudrais que tu me regardes jusqu'à la fin des temps. C'est pour cette raison que je t'ai invité chez moi, alors que nous étions en première année. Je voulais avoir ton regard pour moi.
Le probabiliste jugea que c'était son moment d'intervenir et il lui dit :
- Tu ne peux pas savoir à quel point je suis heureux.
- Inui, murmura-t-il doucement.
- Kunimitsu, continua Inui, depuis que je te connais, je ne peux cesser de te regarder. Je croyais au début que c'était de la rivalité, mais j'ai réalisé depuis que tu es la plus belle personne que j'ai jamais vue, autant physiquement que mentalement. Tu es splendide, Kunimitsu, et tu mérites tous les regards que je t'envoie.
Le capitaine se lova un peu plus contre lui et continua :
- J'aime tes compliments aussi.
- Je sais, lui souffla-t-il, tu aimes aussi que je te donne des ordres, tu adores t'accrocher à moi et me laisser le contrôle. Tu pourrais probablement jouir juste en m'écoutant te raconter à quel point tu es magnifique.
Inui, même s'il n'avait pas une vue intégrale de son visage, put le voir rougir. Pour sa défense, Tezuka argumenta :
- J'aime ta voix aussi, Inui. Tes mains, tes grandes épaules, tes pourcentages.
Le probabiliste eut un petit rire et Tezuka avoua tout bas :
- Ton rire aussi.
Inui le repoussa gentiment et, en replaçant une mèche de ses cheveux, il le taquina :
- Et mes jus, alors? Tu les oublies?
Tezuka eut presque une grimace et répliqua :
- C'est peut-être la seule chose que je pourrais te reprocher. Tu es certain qu'il sont vraiment bons pour le corps?
- S'ils ne l'étaient pas, lui souffla-t-il avec un sourire, je ne t'en ferais jamais boire.
Tezuka eut un petit sourire et commenta :
- Sans doute.
- Il y a 100% de chances que tu ne sois pas convaincu, Kunimitsu.
- 100%? Tu es bien sûr de toi, Sadaharu.
Inui se sentit frissonner : son prénom sonnait si bien quand il sortait de sa bouche. Il lui demanda :
- Kunimitsu, répète mon prénom.
Tezuka, pour la première fois, lui prit doucement le visage et, en le fixant, répéta doucement son prénom. Puis, il lui donna un baiser auquel le probabiliste fut trop heureux de répondre. Ils s'embrassèrent encore un long moment avant que Tezuka, comme toujours, mette fin à leur échange.
Il se releva et Inui le suivit jusqu'à la porte. Après qu'il ait mis ses souliers, le capitaine se releva et, en attrapant le plus grand par le col, se releva sur la pointe des pieds pour l'embrasser. Il y mit rapidement fin et s'en alla, laissant derrière lui un Inui bouche bée et extatique.
Le lendemain, Eiji demanda à Tezuka ce qu'était la marque dans son cou, et ce dernier, calmement, lui répondit que c'était une piqûre d'insecte. Inui nota la réplique dans son cahier en rigolant tout seul et Kaidoh s'éloigna de lui en sifflant, l'air traumatisé par son comportement suspect. Fuji sembla le seul à faire le lien, mais il ne fit aucune remarque sur le sujet, mis à part que c'était étrange qu'on trouve des moustiques à Tokyo.
Inui se dit qu'ils devraient songer à une meilleure excuse pour la prochaine fois. Bien sûr, il pourrait juste éviter de laisser des traces à l'avenir, mais il doutait de pouvoir se retenir et il savait pertinemment que ce n'était pas Tezuka qui allait l'arrêter.
