Bonjour tout le monde !
C'est la première fiction que je me décide vraiment à lancer étant donné que d'ordinaire je préfère simplement les lire. Seulement s'il y a une sorte d'intrigue que j'aime beaucoup, c'est les relations ambigües qui partent d'une vraie amitié, sincère, vers quelque chose de plus profond encore et on en voit pas assez.
J'adore Orelsan et Gringe. Leur musique, certes, mais également l'ensemble qu'ils forment avec leur caractère et leur manière d'être sensiblement différentes. De là et bien je vais me lancer dans une aventure dans laquelle vous me suivrez peut-être…
Attention, la romance n'arrivera pas tout de suite, car avant tout, ce binôme c'est beaucoup d'amitié. Du moins c'est comme ça que j'aime voir les choses.
De là je vous souhaite une bonne lecture puisque ce premier chapitre, ayant pour but de vous montrer un peu mon style d'écriture, est posté en coup de vent. Bonne soirée, journée, semaine, vie ! Bisou !
CHAPITRE 1 Le calme avant la tempête.
D'où venaient ces petits cliquetis ? Il n'en avait aucune idée mais le fait est que tout doucement, ils commençaient à le déranger, à devenir de plus en plus réels. Il se sentit paisiblement chuter en arrière, les sens de plus en plus attirés par le monde extérieur et le bruit de l'ordinateur de Gringe de plus en plus chiant.
Sa première pensée, si on peut qualifier un lambeau d'idées mal cousu de tel, fut que son bras gauche avait beaucoup trop froid et le reste de son corps beaucoup trop chaud. Et sa nuque… Dieu qu'il avait mal à la nuque. Il ne fallait cependant surtout pas qu'il bouge d'un poil, encore somnolent, il risquait de quitter bien vite le pays des rêves. La fenêtre devait être ouverte puisqu'un léger coup de vent caressa ses doigts. En plus, les bruits caractéristiques à la rue d'en bas semblaient très proches.
Un long frisson lui traversant brusquement le haut du dos et les bras acheva de le réveiller et de bousiller son plan. Il ne pourrait pas se rendormir maintenant.
Lâchant un soupir, Aurélien fini par ouvrir les yeux sur la petite table de son salon où trônaient fièrement une bouteille de bière à moitié vide, une tasse encore fumante ainsi qu'un livre qu'il n'avait jamais vu et auquel il ne prêta pas vraiment attention : les pensées entièrement focalisées sur la vive nausée qui lui noua soudainement la gorge. Ses paupières papillonnèrent un instant avant de se refermer d'elles-mêmes tandis que l'odeur âcre de cigarette et de chocolat qui flottait dans la pièce vinrent titiller les sinus du jeune normand. La sensation d'être poisseux comme jamais qu'il haïssait viscéralement, mais à laquelle il s'était habitué grâce -ou à cause- de ses lendemains de grosse murge, le saisit désagréablement. Et arf… le goût qu'il y avait dans sa bouche –relativement pâteuse- n'était pas des plus plaisants. Un grognement rauque s'échappa de sa gorge. Il rentra vivement son bras ballant au bord du canapé sous le petit plaid vert qui le couvrait jusqu'aux épaules. D'ordinaire, il ne prenait jamais cette couverture-là : sa laine grattait beaucoup trop, il le vivait mal. Seulement, son estomac s'était vidé sur sa couette la veille... Et aussi bon pote que soit son binôme, il avait quand même refusé de lui prêter la sienne, malgré les 40° de température qui rongeaient le cadet. Enfin, ce dernier s'estimait déjà heureux que Guillaume soit allé chercher ses médicaments en sachant qu'il n'aurait pas de bus pour le retour.
Aurélien se redressa en prenant soin de ménager ses forces : chaque geste lui demandait un effort monstrueux et il grimaça vainement lorsque son dos heurta le dossier du canapé devenu plus dur encore avec le temps. À l'époque déjà, lorsqu'un soir lui et Gringe l'avaient trouvé abandonné au pied d'un des immeubles de la rue Hastings près du collège, ils avaient préféré aller s'asseoir sur un banc. Orel s'était soudainement et contre toute attente mit à insister pour le ramener carrément à l'appart' ensuite, réalisant la visite de sa mère sous-jacente « un vrai canapé dans le salon, aussi pourri soit-il c'est toujours mieux que rien du tout ». Gringe soutena que rien du tout c'était peut-être mieux durant un bon moment, étant donné la couleur non répertoriée du tissu et l'état de ce dernier. Puis passé la première phase d'incrédulité qui l'avait saisi lorsque son colocataire avait proposé d'aller acheter « une jolie petite housse », Guillaume s'était résigné à condition d'être prioritaire sur le fauteuil qui jusqu'ici leur servait plus ou moins de sofa et qui était certainement un milliard de fois plus confortable que leur nouvelle trouvaille. Ils avaient porté leur lamentable butin pendant plus de 30 minutes en ville et subi les marches cruelles de l'escalier jusqu'au troisième étage. L'aîné avait sévèrement regretté d'avoir accepté, encore plus lorsqu'il vu le drap qu'Orel s'était empressé de prendre pour couvrir le tissu moche des coussins. Guillaume avait alors fait la réflexion qu'« Orelshan » avait tout simplement déguisé leur canapé en Nitendo ds et que sa mère préférerait surement voir des ressorts sortir à travers le vieux bout de toile usé à la couleur chelou du canapé plutôt que de découvrir comme ça les goûts relativement douteux de son fils. De toute manière, Ablaye avait fait peu après un grand trou dedans en s'endormant clope à la main. Et cette fois, c'était Gringe qui avait acheté de quoi couvrir l'horreur, se contentant d'une simple housse taupe qui s'intégrait moyennement bien à la pièce. Au fond, ils s'en foutaient un peu.
Tandis que son regard se posait tranquillement sur le visage de son binôme, Aurélien prit le parti de s'asseoir.
« Dis Gringe… ?
- T'as dormi 4 heures, il est 18 heure. »
Orelsan hocha la tête en sentant sa nuque rouler sur le dossier et sa joue rencontrer le tissu du canapé. Son corps était tellement lourd mais pourtant, il avait la sensation de flotter.
« J'ai l'impression de vivre à nouveau ma redescente d'après l'enterrement de vie de garçon d'Anthony.
- Anthony… C'est le gars qui avait payé ta soirée au Vertigo ?
- Ouais, il était tellement bourré qu'j'ai réussi à lui faire croire que j'étais son meilleur ami de l'époque du lycée. Sans la limite budgétaire la seule qui s'est imposé à moi, c'était la contenance de mon corps. Je l'ai fait déborder sur le parking. J'ai vomi mes boyaux.
- Ses potes n'ont rien remarqué ?
- Tu parles, ils étaient tellement faya, y en a un j'suis même pas sûr qu'il m'ait vu, les deux autres ont cru me reconnaître aussi et le dernier était carrément plus enjoué de me voir que le marier. »
L'originaire du Val-d'Oise esquissa un léger sourire, mais ses sourcils restaient toujours aussi sévèrent. Il n'avait pas levé les yeux de son ordinateur depuis le réveil d'Aurélien et devait à tout prix terminer de remplir son CV. Depuis des semaines, il cherchait la motivation de le faire et maintenant qu'il l'avait trouvé, il n'avait pas l'intention de la laisser filer. De toute manière, il n'avait pas tant le choix puisque cette dernière s'appelait loyer.
Orel lança un petit regard par la fenêtre, le soleil luttant pour ne pas disparaître dégageait une lumière plus ou moins semblable à la couleur des feuilles en cette saison, flottantes au gré de la légère brise qui ne manquait pas de rafraîchir l'atmosphère. Il faisait plutôt beau, surtout pour un soir d'octobre à Caen.
« Dis Gringe… »
La tête du petit brun bascula pour qu'il puisse poser le regard sur son colocataire. Ce dernier était visiblement très concentré. Ses lèvres pleines étaient pincées, son genou tremblait nerveusement sous l'ordinateur, ses sourcils froncés, son front plissé, ses gestes agacés… Il n'avait visiblement même pas entendu son prénom. Orel retenta.
« Gringe ? Est-ce qu'on a du thé ?
- Du thé ? Bah non.
- J'ai envie d'un thé. Avant-hier Claude m'en a proposé un en plus… Maintenant, je regrette de m'être foutu de sa gueule sous prétexte que c'est un truc de vieux. J'irais m'excuser.
- En tout cas t'as bien fait de pas le prendre.
- Pourquoi ?
- Parce que les sachets de thé font partie des objets à utilisation unique dont Claude peut se servir une petite quinzaine de fois avant de les jeter. »
L'éclat de rire que provoqua la blague de Guillaume chez Aurélien lui déclencha une sale toux et le normand se maudit d'être si fragile qu'une simple nuit avec la fenêtre ouverte puisse engendrer son agonie.
Gringe daigna enfin poser les yeux sur son acolyte qui, une fois calmé, cracha dans le cendrier en grommelant que sa gorge avait un goût de cancer. Petit à petit Orel reprenait des couleurs. Hier son état était lamentable en comparaison avec aujourd'hui. Il n'arrêtait pas de comater, de s'endormir sans s'endormir vraiment, de se réveiller sans se réveiller vraiment. Un état de semi-conscience qui avait forcé le grand brun à cohabiter avec un gros boulet durant une journée entière. Peut-être même bien qu'Orelsan divaguait autant qu'il avait dû le faire durant ce fameux enterrement de vie de garçon. Guillaume ne s'inquiétait pas, son colocataire finirait bien par s'en remettre. De toute manière, il tombait souvent malade, bien que la plupart du temps ce fut pour son patron uniquement. Certes, il était toujours aussi pâle qu'un mort, mais ses yeux étaient moins globuleux, un peu plus vifs. Plus vivants… En fait, son aîné n'aurait pas su comment expliquer sa pensée, cependant il se dit qu'Aurélien avait tout simplement retrouvé son regard.
« Le chocolat sur la table est pour toi au fait. C'est mieux que rien. »
En effet, c'était mieux que rien, et il suffit de quelques minutes pour que tout le contenu de la tasse disparaisse. Le liquide regonfla un peu le cadet qui se redressa plus « convenablement » sur son siège. Le mélange sucré balaya précisément la sensation pâteuse dans la bouche.
« Skread a appelé.
- Ill a dit quoi ?
- Qu'on devait aller le voir hier soir et qu'il en avait marre qu'on lui pose des lapins.
- Et tu lui as dit quoi ?
- Bah… Que t'étais malade.
- T'es con. T'aurais dû trouver autre chose.
- Pourquoi ?
- Bah parce qu'il va jamais nous croire, je suis beaucoup trop souvent malade !
- Mais… C'est la vérité Orel.
- Ah… Ouais. »
Le-dit Orel baissa la tête en réfléchissant. Guillaume avait arrêté de taper sur le clavier depuis qu'il avait entamé la conversation, et son regard posé sur Aurélien était un brin amusé, un brin inquiet.
« Dans tous les cas tu me diras, si même moi je suis resté perplexe alors que c'est mes poumons qui tentent de s'échapper par ma trachée depuis hier, il nous croira pas. Que ce soit la vérité ou pas. »
Les deux compères échangèrent un regard en souriant. Puis Gringe posa son ordinateur sur la table, s'étira bruyamment et prit la décision de fumer une clope avant de se lever. Saisissant le paquet de Malboro et le briquet planqués dans sa poche, il glissa une cigarette entre ses lèvres et ne tarda pas à l'allumer. Il aperçut du coin de l'œil le regard du cadet se poser sur lui et annonça vivement.
« J'ai presque plus de clope, et puis t'es malade. Mauvaise idée. »
Orel, qui s'était redressé, se renfrogna rapidement sur le coin du canapé.
« Et puis prépare toi, il va falloir que t'aille à la fourrière pour récupérer ta caisse, ça aussi, on devait le faire hier. Mathieu a appelé.
- Et tu lui as aussi dit que j'étais malade ?
- Nan, lui je lui ai dit qu'on n'avait pas la tune. Sinon il nous aurait pas crus et j'avais pas envie de le voir débarquer.
- Tu m'étonnes, il fait peur. Et c'est combien ?
- 60, j'crois qu'il commence à en avoir marre.
- Putain, tout ça à cause des japonais. Rappelle-moi pourquoi ils laissent trainer des poteaux partout comme ça, déjà ?
- C'était le garage à vélo du restaurant mon pote.
- Putain, samedi soir j'ai cru que c'était pour une espèce de célébration asiatique. Ça veut dire que j'ai même pas gâché de fête, ils auraient dû être plus laxistes. »
Lorsque le duo quitta l'immeuble, une heure plus tard, se fut pour se séparer au bout de 10 minutes. Gringe rappela à Aurélien de prendre ses cachets avant de le quitter pour partir chez sa copine, ter' à la bouche.
En route, le cadet croisa Sylvain qui marcha à ses côtés durant une quinzaine de minutes. Le petit brun aimait bien Sylvain. Il était con certes, mais ne l'étaient-ils pas tous un peu au final ? Et puis il n'en était pas moins drôle. De toute manière c'était ça le plus important. Rire. « Le rire est une bouée de sauvetage », la sienne tout du moins, c'était sûr. Sylvain était un poil plus grand que le normand, aimait exhiber une légère barbe blonde et racontait toujours ses histoires en faisant des gestes impensables.
« Hey, de loin on dirait pas que Marion a maigri ?
- Nan mon pote, ça c'est juste parce que de près tu vois plus rien. »
« J'suis retombé sur mon carnet de liaison, celui de la 4ème, et j'ai compris pourquoi mes parents me prennent pour un autiste.
- Ah ouais, pourquoi ?
- Parce que le premier mot que y a dedans vient de ma prof de sport, elle s'appelait Mme Vilmen c'te pute. Y a écrit « Sylvain joue à se mettre des claques avec son copain Kevin. Ils sont tout de même venir me voir en voyant que le sang qui s'écoulait de la tempe de ce dernier n'avait toujours pas coagulé au bout de 10 minutes ». La vérité c'est qu'il m'avait ravagé le front ce bâtard, et ils ont cru que je le martyrisais. »
Et puis, au croisement entre la rue de Saint-Martin et celle de l'académie, quelques secondes à peine après s'être séparé du blond il avait aperçu Claude.
Maintenant qu'il était 20 heures passées, que son détour par la banque avait été couronné de succès et que Claude avait fini par arrêter de se plaindre pour l'amende qu'il s'était mangé le matin même, Aurélien observait silencieusement Mathieu recompter l'argent. Il se senti légèrement agacé. Ça va, le compte y est, j'vais pas m'amuser à te faire cinquante fois le même coup ! Un jour, le petit normand avait osé essayer de garder quelques euros sur l'argent prévu en remarquant la vigilance plutôt bancale du gardien mais celui-ci s'en était rendu compte. Depuis, il surveillait attentivement le jeune homme qui avait présentement très hâte de sortir d'ici, l'odeur amère de l'essence lui filant la migraine. Merde, y avait 2 billets de 10 et de billet de 20 quoi !
« C'est la combientième fois ce mois-ci que je récupère ta clio de mes deux ? »
Question piège.
« J'prendrai pas le risque de répondre puisque j'en ai certainement oublié quelques-unes.
- Faut que vous redescendiez toi et ton pote, vous allez nulle part comme ça. »
Encore un qui se prenait pour son père. Aurélien souffrait d'une fatigue et d'un mal de tête qui semblaient bel et bien irréversibles. Comment se faisait-il qu'à chaque fois ce mec fasse les mêmes histoires. N'en avait-il pas marre de se répéter ? Bien sûr il haïssait son taf, mais les journées passeraient bien plus vite s'il était un petit plus aimable. Tout le temps le visage fermé, tout le temps cet air boudeur. Il avait surement un gosse ou deux, et de mêmes pour les dames, il pourrait au moins faire semblant de kiffer sa vie, j'sais pas. Parce qu'en attendant il fait un peu partit des trucs qui gâchent la mienne. Tu me diras, j'dois le faire chier aussi. On aurait pu bien se marrer tout à l'heure par exemple, quand il m'a dit combien je lui devais et que je lui ai répondu que c'était plus cher de récupérer sa bagnole dans GTA. Mais il a même pas sourit, carrément il a dit « Bah fais gaffe la prochaine fois si tu veux pas payer aussi cher que dans ton jeu de merde. » Il aurait pu me cracher dessus que j'aurais été qu'à moitié étonné. Putain… j'ai trouvé le moyen de me faire victimiser par le gars de la fourrière…
Il ne faisait certainement pas la même température au niveau du visage d'Orelsan et à celui du visage gardien étant donné la différence de taille massive entre les deux. Le quarantenaire était brun, portait deux-trois tatouages bien placés sur les bras et les épaules. Et d'ailleurs quelles épaules ! Elles étaient gigantesques. En fait Mathieu, c'était un vrai bucheron, tout en muscle. Et Aurélien ne l'aimait pas. Et il était à bout. Et il voulait juste manger et rentrer se coucher.
La sensation du volant sous ses doigts parut particulièrement étrangère au jeune normand cette fois-ci, près d'une semaine s'était écoulée sans qu'il ne remette les mains dessus. Claude était venu tout naturellement s'asseoir sur la place passager. Finalement, la nuit s'était levé en même temps que le vent et les nuages. Un épais voile grisâtre recouvrait les étoiles et menaçait tous les environs. Les deux amis avaient malgré tout décidé de passer au macdo ou au japonais en rentrant, puisqu'ils n'avaient rien à faire de mieux… La vie suivait son cours, tranquille.
« Dis Claude, c'est quoi les petits trucs de la vie que tu regrettes le plus présentement là ?
- J'suis pas sûr de comprendre ta question mais si c'est le cas : De ne pas avoir mordu c'contrôleur de merde. »
Orelsan avait les yeux fixé sur la route. Etant donné la pluie qui avait fini par s'abattre sur son pare-brise, il s'était décidé a dégainer les essuie-glaces bien qu'il déteste ça. Et lui, que pourrait-il bien faire s'il était riche ? La rue Alfred Nobel était encore plus moche sous l'averse et le normand préféra détourner les yeux un instant pour voir ce que fabriquait Claude à sa droite. Ce dernier guettait tranquillement par la fenêtre, la tempe confortablement appuyée à la vitre.
« Moi j'prendrais pas de ticket dans le train, et quand j'me ferais contrôler par les contrôleurs, au lieu de leur donner directement 50 je mettrais 60 et je leur dirais de garder la monnaie. J'pense que j'aurais l'impression de niquer l'Etat. Et aussi, je me demande si finalement au long terme ce serait pas plus rentable de payer une amende une fois de temps en temps quand tu croises un contrôleur plutôt que de payer un forfait chaque mois pour finalement, même pas être sûr de croiser quelqu'un qui vérifie.
- Hey mec téma, c'est pas Gringe là-bas, sous la flotte ? »
Le petit brun ravala une négation et jeta un coup d'œil avant de nier. En effet, d'ici il reconnaissait bien Gringe avec une blonde. Il avait enlevé sa veste pour les protéger de la pluie, et mademoiselle avait l'air de beaucoup s'en amuser. Aurélien ne se souvint pas l'avoir déjà croisé. Il ne savait pas qui elle était, mais il savait qui elle n'était pas. Cynthia. Qu'est-ce que Guillaume foutait avec cette fille ? Pas que ce soit foncièrement étonnant après tout : le colocataire du jeune normand avait déjà connu quelques problèmes de fidélités auparavant... Mais d'ordinaire il ne le cachait pas. Du moins, pas au propriétaire de la petite clio qui continuait sa route vers le Mcdrive.
22h27, Orelsan était allongé sur le canapé. Son envie de vomir avait fini par foutre le camp et il observait silencieusement la fumée sortir de sa bouche pour s'envoler et se heurter au plafond. Assez régulièrement lorsqu'il se trouvait dans cette position, le sommeil finissait par l'emporter. Mais avant, comme maintenant, il réfléchissait à tout et rien, laissant ses idées faire leur petit bout de chemin le long de ses pensées en paix lorsque son téléphone vibra dans sa poche. Le normand lâcha un juron, maudissant celui qui avait osé troubler sa tranquillité, et sortit vivement l'appareil pour en déverrouiller l'écran.
From : Gringe
To : Orel
Gros, t'as pu récupérer ta caisse ?
La langue du garçon claqua contre son palais quand il vu ce pourquoi on avait rompu son rituel. Il ne prit pas le temps de répondre et verrouilla son téléphone avant de le poser sur la table et de rallumer le bédo qui pendait de sa bouche. Il avait réellement envie de dormir, pour être moins fatigué, moins malade, et le fait est qu'il n'y arrivait tout simplement pas. À cause de sa migraine, de sa température, de ses courbatures ou de son cerveau en ébullition peut-être. Dans tous les cas, il avait décidé de régler le problème de manière relativement efficace puisque n'étant pas gros consommateur de marijuana, Il comptait sur cette dernière pour l'endormir rapidement. Bien que préférant l'alcool, le brun avait pressenti la gerbe que ça lui causerait rapidement. Il ferma les yeux en soupirant d'aise lorsqu'un bruit atroce ravagea ses tympans en brisant le silence réconfortant du salon. Il décrocha vivement son téléphone qui s'était mis à vibrer sur la table, sourcils froncés.
« Gringe, tu casses les couilles.
- Gros, Tu peux venir me chercher s'il te plaît ? »
Le visage d'Aurélien se détendit instantanément pour arborer un air inquiet lorsqu'il entendit le ton de voix de son ami. Il ne saurait dire comment, mais il le pressentait : quelque chose n'allait pas.
« Ça va pas ?
- Si si, je suis à côté du carrefour market, celui qui est pas trop trop loin du château.
- Ça marche, j'arrive. »
Petit mot de fin.
Et bien voilà plus ou moins de quoi je suis capable. Pour le moment bien sûr, peu d'élément pour vous tenir en haleine, m'enfin. C'est un début.
Salam !
