Bonjour à tous!

Je voulais attendre demain pour publier ce "petit" OS. Cependant, je n'ai pas pu résister.

Prêts à plonger dans ce nouvel écrit ?

Bien sûr, les personnages ainsi que l'univers appartiennent à JK Rowling. Cependant, l'histoire et les other character m'appartiennent.

N'hésitez pas à laisser une review, si le coeur vous en dit.

Merci à ma super relectrice ! Mrs Brunette, tu en fais du travail!

Bonne lecture,

Bisous,

Jess-Lili


Gabrielle Delacour faisait les cent pas dans sa chambre. Elle pestait contre ses parents et leurs préceptes. Contre sa mère et sa sacrée réputation. Elle s'en fichait ! Elle n'allait pas fréquenter quelqu'un qu'elle n'aimait guère ! Se laissant tomber sur son lit, elle se remémora la conversation qu'elle venait d'avoir avec ses parents.

- Mère, Père ? Puis-je vous parler un moment ?

Apolline et Alexis Delacour s'était tournés vers leur fille cadette. Gabrielle se tenait droite, sur le seuil de la pièce. Elle cachait son anxiété par un masque d'impassibilité. Depuis quelque temps déjà, elle fréquentait un garçon et malgré son âge, elle avait peur de le présenter à ses parents. Il était formidable, mais Moldu. Elle savait que ses parents allaient mal prendre la nouvelle, sa mère du moins. Surtout que cela faisait plusieurs semaines qu'elle leur cachait l'information.

- Qu'y a-t-il, ma fille ?

Avant de répondre à sa mère, la jeune femme était allée s'asseoir en face de ses parents. Elle avait mordillé sa lèvre inférieure. Geste que la matriarche l'avait dissuadée de faire, d'un regard noir.

- Depuis quelques temps, je suis en couple avec quelqu'un. C'est une personne formidable, avenante, serviable…

- Pourrais-tu être plus précise, Gabrielle ?

- Depuis le mois de juillet… Nous nous sommes rencontrés quelques fois pendant les vacances, l'été dernier et pendant les vacances de Noël… Mais avec l'école, je ne pouvais pas vraiment le contacter. Il s'appelle Mikola et il a vingt ans.

- Nous sommes en septembre, Gabrielle Anne Delacour ! Ce n'est que maintenant que tu nous en parles ?! Nous ne t'avons pas élevée de cette façon ! Qui est cet homme ? Le connaissons-nous ?

- Laissez-moi parler, ce n'est pas tout.

La jeune blonde avait pris une profonde inspiration et avait regardé son père, comme si elle cherchait déjà son soutien. D'un signe de tête, Monsieur Delacour lui avait demandé de continuer.

- C'est un Moldu. Il habite de l'autre côté du Canal du Rhône à Sète. Il étudie présentement en droit et…

- Morgane seule sait ce que tu es allée faire avec ce Moldu ! As-tu pensé à notre réputation, si cela vient à se savoir ? As-tu osé… Gabrielle ! Ne sais-tu donc plus vivre ? Vas-tu mettre la honte sur ta famille en étant enceinte hors mariage ?

- Vous voulez savoir si j'ai fait l'amour avec lui ? Si nous nous sommes aimés ? Si j'ai dormi avec lui ? Cela ne vous regarde point ! J'ai dix-huit ans, Mère ! Je peux bien mener ma vie comme je le veux. Je suis majeure, j'ai un travail, je subviens à mes besoins seule. D'ailleurs, si je vous l'annonce maintenant, c'est qu'il y a quelques jours, Mikola m'a demandé de devenir sa femme et j'ai accepté !

À ce moment, Gabrielle avait cru que ses parents allaient défaillir. Elle s'était levée et les avait longuement dévisagés.

- Cela, ma fille, il n'en ai point certain ! Que fais-tu du Secret Magique ? Que fais-tu de mon consentement ? Jusqu'à preuve du contraire, tu vis sous mon toit, sous mes règlements ! Il n'est pas question que tu épouses un homme que nous ne connaissons ni de Merlin ni de Morgane ! Es-tu si inconsciente, Gabrielle ?

- Mais par Morgane !

- Ton langage, jeune fille !

- Je n'en ai rien à faire de votre consentement ! Je l'aime ! Puis le Secret Magique est déjà brisé. Mikola sait que je suis une Sorcière. La vérité est primordiale dans un couple ! Alors il le sait. Il m'aime quand même ! Je ne tenais pas à lui cacher pourquoi nous ne pouvions pas nous fréquenter pendant la période scolaire. Le fait que j'habite ici n'y changera rien. Je me marierai avec ou sans votre accord ! C'est insensé ! Nous sommes au vingt-et-unième siècle !

- Sois polie, Gabrielle ! Je ne tolèrerai pas un tel comportement sous mon toit !

- Alors je partirai ! Je n'en peux plus de vos préceptes, de vos règles, de vos contraintes ! Je veux vivre, par Morgane !

Gabrielle ne se rappela plus ce qui l'avait le plus surprise. Le cri d'indignation de sa mère ou la gifle de son père. Elle avait longuement fixé ses parents avant de faire volte-face. À la suite de cela, elle était partie dans sa chambre, de laquelle elle avait claqué la porte. Depuis, elle faisait les cent pas. Se levant de son lit, elle prépara un sac, d'un coup de baguette, contenant quelques vêtements et accessoires. Mettant son sac sur son épaule, elle traversa son aile et arriva au hall d'entrée. Le silence qui l'accompagnait ne lui disait rien qui vaille. Elle appela l'elfe de maison.

- Corey ?

- Oui, maîtresse ? Que peut faire Corey pour sa maîtresse ?

- Avertis mes parents de mon départ. Je ne sais pas quand je reviendrai.

- Bien, Mademoiselle. Corey passera le message aux maîtres.

Gabrielle marcha jusqu'au bateau qui la mènerait du côté Moldu d'Aigues-Mortes. Une fois les dix Noises payées et lorsqu'elle fut assise, elle poussa un soupir. Les confrontations avec ses parents se faisaient de plus en plus fréquentes. La jeune Française avait souvent eu envie de s'installer chez son fiancé, mais elle savait que les Delacour n'allaient pas soutenir son geste. Alors elle ne l'avait pas fait, elle restait au domaine sans dire un mot. Cependant, le silence avait assez duré. Dans quelques mois, elle allait devenir Madame Blanchard. Apolline et Alexis ne pouvaient changer ce fait. Si cela n'avait été que du ressort de la semi-Vélane, Mikola et elle se seraient mariés intimement, sans rien dire à personne. Elle voulait plus que tout se défaire de l'ascendance de ses parents.

Quelques minutes plus tard, elle arriva sur l'autre rive. Elle prit son maigre bagage et commença à marcher vers le logement du Moldu. La noirceur tombait doucement. Sa montre affichait dix-neuf heures trente. Elle espérait le trouver chez lui. À cette heure, il était peut-être chez ses parents, à quelques pas de là. Lorsqu'elle fut au pied de l'immeuble, elle utilisa la clé qu'il lui avait donné pour entrer. Une fois devant la porte de son appartement, elle douta. Son poing resta dans les airs quelques secondes avant qu'elle ne toque. Quand le jeune homme apparut devant elle, ne portant qu'un pantalon, elle esquissa un sourire d'excuse. Sans un mot, il la laissa rentrer. Refermant la porte derrière elle, il s'approcha. La jeune blonde se réfugia dans ses bras.

- Tu l'as dit à tes parents ?

Gabrielle hocha la tête, celle-ci toujours posé sur le torse du jeune homme. Elle ne souhaitait pas en parler. Cependant, Mikola ne semblait pas vouloir abandonner le morceau. Il ne semblait pas du même avis.

- Ça ne s'est pas bien passé, j'imagine ? Gaby, regarde-moi.

- Je n'ai pas envie d'en parler, Mikola. Je veux seulement profiter des moments que l'on passe ensemble. On oublie mes parents, leurs avis… Je veux vivre ma vie.

- Il serait peut-être temps que tu me présentes à tes parents, Gabrielle. Tu as rencontré les miens il y a un moment déjà.

Lorsqu'elle tenta de l'embrasser, le jeune homme la repoussa doucement. Braquant son regard dans le sien, il la regarda. Elle lui offrit une moue totalement boudeuse. Ne pouvait-il pas comprendre qu'elle ne voulait pas en parler ?

- Tu ne pourras pas toujours fuir, ma chérie.

Elle croisa les bras sur sa poitrine et dévisagea son petit ami. Elle savait qu'il avait raison, mais elle ne désirait pas non plus confronter ses parents. Sa relation lui appartenait. Même Fleur, à qui elle confiait tout auparavant était à peine au courant des développements. C'était son jardin secret. L'endroit où elle ne voulait pas que les préceptes de ses parents viennent lui dicter comment vivre. Sa sœur aînée, quant à elle, en avait plein les bras avec deux jeunes enfants. Gabrielle tenait seulement à vivre son bonheur sans être dans l'ombre de quelqu'un, sans qu'il soit terni par les préjugés ou les aprioris de Monsieur et Madame Delacour.

- Mikola, tu ne peux pas comprendre. Je veux les rendre fiers, qu'ils me portent autant d'importance qu'ils en portent à Fleur. Ma sœur a toujours été la meilleure à leurs yeux. Je devais toujours faire comme elle. Puis elle a changé. Alors j'y ai vu le moyen d'être bien vue aux yeux de mes parents. Je suivais à la lettre ce qu'ils m'apprenaient. J'acceptais tout sans broncher. Leurs préceptes me collent à la peau. Ils me suivent partout. Cependant, j'ai envie que ce soit différent avec toi. Je n'ai pas envie de marier un Sorcier que je n'aimerais guère. J'ai envie de t'aimer toi, même si tu n'as pas de pouvoirs magiques et même si tu es… simplement normal. C'est ce que j'aime chez toi. Tu ne comprends pas le monde magique dans lequel j'ai grandi. C'est un monde arriéré. Que je sois ici, chez toi, est un blasphème. Qu'on fasse l'amour, alors que nous ne sommes pas mariés est un outrage aux principes dans lesquels j'ai grandi. Mon père m'a dit que j'étais inconsciente parce que j'ai accepté de devenir ta femme, alors que tu ne lui as pas demandé ma main.

- Alors je n'ai qu'à lui demander. Allons chez toi. Je suis prêt à me soumettre à tous leurs interrogatoires. Je veux seulement faire de toi ma femme. Si pour cela, il faut que j'aille demander ta main à ton père, je vais le faire.

- Mais je ne veux pas de son approbation, Mikola. Je veux pouvoir faire quelque chose, sans m'en remettre à eux !

- Gabrielle, je t'aime, mais je ne veux pas que notre amour jette un froid dans ta relation avec tes parents. Tu sais à quel point la famille est importante pour moi. Je ne veux pas être la cause d'une dispute.

La jeune femme poussa un soupir. Elle hocha finalement la tête. Elle alla à nouveau dans ses bras. Sa main caressa discrètement le torse du jeune homme.

- Demain, Mikola. Demain, nous irons les confronter, si tu le souhaites. Pour ce soir, j'ai envie qu'on se retrouve. Je veux me perdre dans tes bras. Je veux que ton odeur m'enivre…

En ce moment, peu lui importait l'indignation de ses parents. Alors elle posa ses lèvres sur celles de Mikola, sans qu'il ne se dérobe. Elle voulait se sentir frémir sous ses lèvres. Sentir ses mains sur son corps, ses lèvres sur sa peau. Oublier sous ses caresses, sous ses baisers. Sous l'impulsion d'une totale puérilité, le jeune homme commença à la chatouiller. Il souhaitait entendre son rire résonner dans son appartement. Lorsqu'elle s'enleva de ses bras pour lui échapper, Mikola la regarda un moment. Le sourire joueur qu'elle lui offrit le fit secouer la tête.

- Attrape-moi, enfin si tu peux…

Gabrielle se sauva, autant que lui permettait l'appartement. Mikola la rattrapa facilement et l'agrippa à bras-le-corps et tourna sur lui-même en la tenant contre lui. À son tour, il s'empara de ses lèvres, jusqu'au moment où leurs estomacs se rappelèrent à eux. Gabrielle poussa un grommellement, tandis que le jeune Français la posa au sol. Passant devant elle, il en profita pour chuchoter quelques paroles à son oreille, avant de poser un chaste baiser sur sa joue et de se diriger vers la cuisine, comme s'il n'avait rien dit. La jeune blonde le suivit, les joues rouges.

Tandis que son fiancé s'affairait au dîner, Gabrielle s'assit sur le comptoir, oubliant les bonnes manières. Il prépara un dîner léger. Passant près de la jeune femme, il l'effleura. Lorsqu'elle tenta de l'attirer vers elle, il s'esquiva aisément. Une fois le repas servit, les deux jeunes gens mangèrent. Ils se lancèrent des regards où brillaient déjà la lueur du désir attisé. Gabrielle se leva et s'approcha de lui. Elle s'assit sur ses genoux et passa ses mains derrière sa nuque. Elle posa ses lèvres sur les siennes. Elle l'embrassa d'abord doucement, de petits baisers du bout des lèvres et de plus en plus passionnément. Les yeux mi-clos, elle savoura cet instant. Lorsque les mains de Mikola se posèrent sous son haut, elle frissonna. Le jeune homme la regarda, cherchant un signe lui permettant d'aller plus loin. D'un chuchotement, d'une caresse. D'un baiser, d'une tendresse, la jeune femme lui signifia son accord. La jeune Française toujours assise sur lui, Mikola se leva en la soutenant. D'une main, le jeune homme tentait de la maintenir contre lui et de l'autre, il tentait de lui enlever son haut. La semi-Vélane l'aida à l'en débarrasser.

Tant bien que mal, sous le désir qui les assaillaient, les fiancés se dirigèrent vers la chambre du jeune homme. Doucement, ce dernier allongea la jeune femme sur son lit. Gabrielle frissonna sous les caresses du Français. Ses baisers sur son ventre nu la faisaient pousser de petits gémissements. Elle se tortilla sous lui en riant.

- Mikola… Attend… Mikola, non, ça chatouille !

Le susnommé arrêta et la regarda, un sourire taquin aux lèvres. Gabrielle se redressa pour s'approcher du jeune homme, comme s'ils n'étaient pas assez près l'un de l'autre. Rapidement, les deux se retrouvèrent nus. La jeune blonde l'embrassa tendrement. Du bout des doigts, elle caressa son torse. Ce corps qu'elle voulait connaître du bout des doigts. Un sourire éclaira son visage en sentant le jeune homme frémit sous ses baisers et ses tendresses. Caresses après caresses, la jeune femme se sentait perdre la tête. Lorsqu'elle sentit son souffle sur sa peau nue, la jeune femme frémit sous ses lèvres. Lorsqu'elle sentit ses mains la caresser, elle oublia tous les conflits qu'elle vivait depuis quelques temps. Cette nuit-là, les fiancés firent l'amour sans penser aux conséquences.

.

.

Le lendemain matin, Gabrielle fut réveillée par l'odeur alléchante des croissants et du café. Elle s'étira et trouva la place à ses côtés vide. Encore dans les vapes du sommeil, elle se leva, enfiler le premier t-shirt à la portée de sa main et se dirigea vers la cuisine. Des matins comme ceux-là, elle en prendrait à tous les jours. Elle arriva derrière son fiancé et l'enlaça.

- Moi qui croyait pouvoir t'apporter le petit déjeuner au lit… C'est raté.

Se tournant vers la jeune femme, le jeune Français posa un baiser sur son front. Un léger grognement lui répondit.

- J'oubliais, Mademoiselle n'est pas matinale. Ton café est prêt à être dégusté.

Un merci lancé du bout des lèvres lui répondit. Gabrielle s'empressa de boire son café, le regard tourné vers le canal qu'elle voyait de la fenêtre. Le soleil faisait chatoyer ses longs cheveux blonds. Mikola se positionna à ses côtés.

- Gaby ?

- Hum ?

- Après le petit déjeuner, nous partons chez tes parents.

Comme prise en faute, Gabrielle sursauta. Elle réfléchit à toute vitesse avant de pousser un soupir de soulagement. Il ne manquerait plus qu'elle tombe enceinte avant son mariage et sa vie allait devenir un enfer. Heureusement, elle se rappelait avoir pris sa potion contraceptive. À midi, elle allait prendre celle qu'elle avait dans son sac et tout irait bien.

- Mikola… Ce n'est pas nécessaire… Je n'ai pas besoin…

- Gabrielle, je souhaite t'épouser et je te l'ai dit hier, si pour cela, je dois demander ta main à ton père, je vais le faire. Peu importe le temps que ça prendra avant qu'il me l'accorde. J'attendrai. S'il y a une chose dont je suis certain, c'est que je ferais de toi, Madame Blanchard.

La jeune Française se tourna vers son fiancé et posa un tendre baiser sur ses lèvres. Elle secoua la tête. Elle ne voulait pas de l'accord de ses parents. Cependant, plus elle réfléchissait aux paroles qui s'étaient dit hier, plus elle pensait qu'elle devait s'excuser. Elle poussa un autre soupir et se blottit dans les bras de Mikola.

- Des soirées comme hier et des matins comme aujourd'hui, j'en prendrais à tous les jours. L'oubli de la protection en moins.

- Tu crois qu'il…

- Non, non, ne t'inquiètes pas !

Les jeunes fiancés mangèrent et burent tranquillement. Gabrielle jeta un regard au jeune Français. Elle hésitait à poser la question qui brûlait ses lèvres.

- Mikola, tu crois que je pourrais venir habiter ici ? Le temps que les choses se calment à la maison… Nous n'avons pas abordé la question et je ne veux pas m'imposer, mais il me semble…

- Tu es la bienvenue ici, Gabrielle, tu le sais bien. Tu peux rester ici autant que tu le souhaites.

Ils se préparèrent tranquillement à aller affronter les parents de la jeune blonde. Tandis qu'ils marchaient en direction du canal, Gabrielle tentait de camoufler son anxiété. Au fond d'elle, elle espérait que Mikola allait plaire à ses parents, même s'il n'était pas un Sorcier. Moldu, Sorcier, Cracmol, quelle importance ? L'amour n'avait ni âge ni Statut de sang. Lorsqu'ils arrivèrent devant l'embarcation, le jeune homme lança un regard sceptique à sa fiancée. Tout ce qu'il voyait, c'était un bateau en ruine.

Le Sorcier refusa tout d'abord de faire monter un Moldu dans l'embarcation. La semi-Vélane le regarda en pinçant les lèvres. Elle serra les poings en entendant le sous-entendu que contenait la demande du Sorcier. Elle jeta un rapide coup d'œil à son fiancé, pour remarquer qu'il avait fait la même chose.

- Si vous me laissiez un petit supplément…

Elle lança un regard noir au Sorcier, lorsqu'il osa la regarda de haut en bas avec un regard lubrique. Lorsqu'il s'approcha d'elle, Gabrielle posa d'instinct une main sur sa baguette. Cependant, elle ne recula point. Elle préférait affronter cet homme.

- Monsieur, je souhaite simplement traverser avec mon fiancé pour rendre visite à mes parents. Je vous prierai de garder une attitude courtoise.

- Tu crois faire peur, gamine ?

Elle lança un regard d'avertissement à Mikola lorsqu'il vint pour s'approcher. Elle savait gérer la situation. Lentement, elle sortit sa baguette pour la pointer vers l'homme. Sa voix se fit légèrement plus dure.

- Vous pourriez être surpris par ce que peut faire la gamine et les parents de cette gamine. Vous ne désirez pas vous mettre Madame et Monsieur Delacour à dos, n'est-ce pas ? Vous savez à quel point nos soirées mondaines sont prisées. Vous ne voudriez pas y être refusé…

Le Sorcier sembla peser les pour et les contre de la situation. Le simple Moldu semblait être prêt à protéger la jeune Delacour. Cependant, il pourrait le mettre hors d'état de nuire facilement. La jeune femme semblait à peine sortie de Beauxbâtons. Elle n'avait pas d'expérience en combat, même s'il avait entendu dire qu'elle suivait la formation pour devenir Auror. D'un côté, les soirées chez les Delacour étaient toujours remplies de personnes de renoms, de gens importants. S'il s'en prenait à leur fille, l'homme pouvait dire au revoir à toute cette luxure. Gabrielle finit par lui donner les vingt-cinq Noises qu'il désirait.

Elle agrippa la main de son fiancé et monta dans leur moyen de transport. Tout bas, elle grommela. Mikola caressa sa main en la regardant.

- Les gens comme celui-ci, je leur jetterais bien un sort de mutisme ou que sais-je !

- Tu aurais dû…

- J'ai fait exactement ce qu'il fallait faire. Surtout en ta présence. Je n'aurais même pas dû sortir ma baguette, Mikola.

Elle ne souhaitait pas s'éterniser sur le sujet. Gabrielle avait déjà glissé un mot à Mikola pour son charme. Le jeune homme avait plus ou moins compris, en lui assurant qu'il n'était pas tombé amoureux de sa beauté, mais bien de sa personne, sa personnalité, son attitude… Il avait énuméré une longue liste, avant que la blonde ne le fasse taire d'un baiser fougueux.

- L'embarcation en ruine, c'est un subterfuge. Les Moldus, pardon, les personnes sans pouvoir magique, n'osent pas s'aventurer de l'autre côté du canal. Pour eux, ce n'est qu'un champ désert. Indéchiffrable. D'un côté, nous sommes isolés par les anciennes fortifications et de l'autre, par le canal. Le Secret Magique est précieux pour les Sorciers. Je t'en ai déjà parlé. D'ailleurs, je l'ai brisé plus d'une fois avec toi… Nous sommes ensemble, j'ai préféré être honnête avec toi dès le début de notre relation. Je déteste les mensonges et les cachotteries.

Le reste du trajet se passa en silence. Gabrielle et Mikola étaient perdus dans leurs pensées. La jeune femme était plus anxieuse qu'elle ne le laissait paraître. Présenter son fiancé à ses parents, le laisser s'immerger dans son monde… Elle avait peur. Peur que ses parents ne l'acceptent pas, peur que son univers fasse fuir le jeune Français. En parler était une chose. Entrer dans l'univers magique, le découvrir en y étant plongé en était une autre.

La jeune Française descendit la première et aida ensuite Mikola. Elle partit sans un regard pour le Sorcier qui les avait accompagnés. Elle changea rapidement d'humeur en voyant le jeune homme s'émerveiller devant les lanternes. Les feuilles tombaient des arbres. Certaines repoussaient immédiatement, sous les yeux brillants de son fiancé. Il prit la jeune femme dans ses bras et l'embrassa, malgré les passants. Gabrielle se sentit rougir. Du côté Moldu, personne ne la connaissait. Ici, tout le monde la connaissait. Elle entendait déjà les chuchotements désapprobateurs s'élever autour d'eux. Elle repoussa doucement Mikola, même si elle aurait bien prolongé le baiser.

- Mikola… Pas ici… Nous ne pouvons pas nous afficher comme ça.

Le susnommé hocha la tête et recula. Il se contenta de lui prendre la main.

- Il me semblait que tu te fichais de ce que les autres pensaient, Gaby.

- C'est vrai, mais ici… Tout est différent. Allons chez moi.

Le jeune homme la suivit tout en regardant autour de lui. Les chuchotements se faisaient de plus en plus nombreux. Lorsque Gabrielle s'arrêta devant une boutique, Mikola vint pour entrer avec elle. Sur l'écriteau, il pouvait lire : Chez Balthazar, potionniste

- Attends-moi ici, je reviens.

Gabrielle ne laissa pas le temps à Mikola de dire quelque chose. Elle était déjà entrée dans la boutique. Les joues légèrement rosies, elle récupéra ce qu'elle avait demandé, paya et sortit. Par la suite, le jeune homme et elle se dirigèrent vers le Domaine des Delacour. Elle prit une profonde inspiration et rentra à l'intérieur, suivit de son fiancé. Elle se débarrassa de ses effets et regardant le jeune Français, elle décida de ne pas appeler l'elfe de maison. Le dos droit, la démarche assurée, elle avança jusqu'au salon, suivit de son petit ami.

- Père, Mère. J'aimerais vous présenter quelqu'un. Je sais que notre conversation d'hier a été houleuse. Cependant, malgré ce que j'ai dit, votre aval est important. C'est pourquoi, j'aimerais vous présenter l'homme qui a demandé ma main.

Alexis fut le premier à se lever pour jauger le jeune homme qui se trouvait près de sa fille cadette. Apolline, quant à elle, prit tout son temps pour se lever, avec grâce. Elle regarda sa fille.

- Mon comportement n'était pas digne d'une jeune femme d'une bonne famille, vous m'en voyez profondément navrée et…

- Un Moldu dans notre maison ! Alexis, dit quelque chose ! Un Moldu ! Notre fille est tombée amoureuse d'un Moldu ! Elle ose briser le Secret Magique pour un amour de jeunesse !

- Mère… Le sang m'importe peu… Un amour de jeunesse ?

- Gabrielle, à quoi as-tu pensé ?

- Au moins, il parle notre langue. Vous devriez l'apprécier...

La voix d'Alexis Delacour retentit avec puissance dans le salon, coupant court à la dispute naissante entre la mère et sa fille.

- Jeune homme, j'aimerais bien savoir le nom de celui qui se permet de déroger aux règles de bienséance.

Gabrielle prit une profonde inspiration à nouveau et regarda son fiancé. Le jeune homme s'avança jusqu'à son père. La jeune femme semblait retenir sa respiration. Mikola avait tendu sa main. Poliment, Alexis la serra rapidement.

- Mikola Blanchard, enchanté. Vous devez être Alexis Delacour et Apolline Delacour. Monsieur, j'aime profondément votre fille. Je ne tenais nullement à vous manquer de respect en demandant à votre fille, sa main. Cependant, cette demande se fait de moins en moins, dans la communauté non-magique. Je suis sincèrement désolé si cela vous a offensé, Monsieur. Alors, en étant tout à fait transparent avec vous, je désire épouser votre fille. Gabrielle a une joie de vivre communicative. Elle est la personne la plus formidable que je connaisse. Je désire faire d'elle Madame Blanchard. Malgré notre jeune âge, je me vois avec elle dans le futur. Une maison, un chien, des enfants, peut-être… Je ne souhaite aucun mal à votre fille. Je n'ai peut-être pas la prestance d'un Sorcier plus âgé… Je n'ai peut-être pas la prestance d'un homme de haut statut ou de votre communauté, mais je l'aime. Je crois que cela prévaut sur tout ce que pourrait lui donner des hommes qui ne l'aimeront que pour son charme. Votre fille est d'une beauté époustouflante. Cela serait mentir de dire le contraire. Cependant, je l'aime pour sa franchise, sa certaine candeur… Sa façon bien à elle de s'insurger contre le monde… Votre fille est unique et c'est ce qui fait son charme. Je vous demanderai, sincèrement, de bien vouloir m'accorder la main de votre fille. Je vous promets d'en prendre soin, de la chérir et de l'aimer comme elle le mérite.

Mikola s'arrêta finalement pour reprendre son souffle. Il recula d'un pas et prit la main de la jeune Française. Gabrielle n'avait pas bougé. Elle était bouche bée par le monologue de son fiancé. Le silence s'éternisa dans la pièce. La jeune femme se défit de la poigne de Mikola. Elle s'avança vers ses parents, les larmes aux yeux. Sa voix tremblait, malgré sa tentative pour qu'elle reste ferme.

- Mère, Père, je sais que j'aurais dû vous en parler dès le départ. Dès que ma relation avec Mikola a évolué. Cependant, j'avais peur… Mère, vous avez toujours voulu me voir épouser un homme de notre entourage. Un homme de l'aristocratie. L'un de ses hommes qui vient à nos soirées. Un homme qui pourrait me faire vivre. Mais ces hommes ne sont attirés que par ma beauté, que par mon charme. Mon intelligence, mes sentiments, ils n'en ont rien à faire. Vous n'avez pas accepté mon choix de poursuivre ma formation pour devenir Auror. Une femme doit rester à la maison, avoir des enfants… Être une bonne épouse… Mais je ne peux pas. Je ne veux pas vivre au crochet d'un homme. Je ne veux pas épouser un homme pour lequel je n'aurai aucun sentiment. Être belle et se taire, ce n'est pas fait pour moi. Je… Je veux vivre ma vie. Je ne veux pas être spectatrice de mon existence. Je veux pouvoir faire mes choix, faire mes erreurs… Surtout, je veux pouvoir aimer l'homme que je veux. Mikola est peut-être un Moldu, il ne comprend peut-être pas, pour l'instant, le Monde magique. Cependant, nous nous aimons. Je veux devenir sa femme. Je veux travailler. Je veux… Je veux être moi. Je veux être connue pour mes exploits, pour mes forces, pour ce que j'accomplis. Je ne veux pas passer ma vie dans l'ombre de quelqu'un d'autre. Je veux vivre avec un homme qui me rend heureuse. Avec un homme qui me respect. Un homme avec qui je peux être qui je suis. Vivre d'amour. Vivre le vrai amour. J'ai fait des erreurs, je sais. Veuillez me les pardonner. Père, j'ai menti. Votre approbation m'importe. J'aimerais que vous me laissiez épouser l'homme que j'aime. Apprenez à connaître mon fiancé. Pour l'instant, c'est tout ce que je vous demande. Apprenez à le connaître. Laissez-lui une chance.

Apolline et Alexis Delacour regardèrent les deux jeunes gens. Gabrielle, sans gêne, s'était réfugiée dans les bras de Mikola. Le silence envahit de nouveau la pièce. Pendant tout ce temps, personne ne s'était assis. Les quatre personnes restèrent debout et se faisaient face. La jeune blonde et le jeune Français attendaient la réponse du patriarche de la famille. Après de longues minutes de silence, Monsieur Delacour parla enfin.

- Monsieur Blanchard, j'aimerais vous parler quelques instants, en privé. Gabrielle, reste avec ta mère, s'il-te-plaît.

À regret, Gabrielle s'éloigna du jeune homme. Ce dernier posa un baiser sur son front, avant de suivre le père de la jeune femme. Madame Delacour, quant à elle, fixait sa fille cadette.

- Gabrielle, je ne peux pas dire que je plussoie ton choix. Je ne peux pas dire que j'apprécie ton comportement. Cependant, s'il te rend heureuse… Je veux bien tenter de l'accepter. Je ne sais pas pourquoi vous voulez vous précipiter, mais j'espère que ce n'est pas parce que tu es enceinte. Ce déshonneur, je ne l'accepterais jamais.

- Mère, vous vous en faîtes pour rien.

La jeune femme rougit et baissa la tête. D'une voix presque inaudible, elle continua. Pourquoi tout était-ce différent que dans sa tête ? Dans celle-ci, elle aurait regardé sa mère dans les yeux pour lui répondre. Dans la réalité, elle n'arrivait pas à soutenir son regard scrutateur.

- Vous n'avez pas à vous inquiéter, Mère. Nous sommes prudents… J'apprécie le fait que vous allez essayer de faire des efforts… J'aime Mikola. Réellement et sincèrement.

- Je lui donne mon accord. Cependant, Gabri…

La mère de famille n'eut point le temps de terminer sa phrase. Cédant à son impulsion, la jeune femme s'était élancée vers sa mère pour la serrer dans ses bras.

- Un peu de retenue, Gabrielle... Je veux bien que ton père lui accorde ta main. Cependant, je ne veux pas qu'il vienne dormir ici. Vous faîtes ce que vous voulez, sous son toit. Vous vous jugez assez vieux pour en assumer les conséquences, alors soit. Mais pas chez moi. Je n'ai pas supporté que ta sœur dorme avec William avant son mariage, il en sera de même pour toi. Ton comportement des dernières semaines me déçoit. Ton père et moi ne t'avons pas élevée de cette façon. J'espère voir un changement positif dans ton attitude. Sinon, nous pouvons très bien revenir sur notre décision. J'espère que tout ceci te ramènera sur le droit chemin. Ne nous fait pas regretter ce choix.

- Je ne vous décevrai pas, Mère. Je vais poursuivre ma formation d'Auror, je vais tout faire pour vous rendre fière. Je vous demande simplement de ne pas vous mêler de mes histoires d'amour. Cela me regarde moi et moi seule.

Au moment où elle dit ses paroles, Mikola et son père sortirent du bureau de ce dernier. Gabrielle se tourna vers son fiancé et tenta de déchiffrer son regard. Le jeune homme, incapable de se retenir se précipita vers elle pour la prendre dans ses bras. Oubliant momentanément que ses beaux-parents étaient dans la pièce, le jeune Français l'embrassa. Un raclement de gorge les interrompit, faisant rougir les amoureux.

- Gabrielle, j'ai accepté d'accorder ta main à ce jeune homme. Cependant, j'ose espérer que vous allez pouvoir faire preuve de retenue entre ses murs. Vous pouvez peut-être vous afficher ouvertement dans la communauté Moldue, mais ce n'est pas le cas ici. Tant que vous n'êtes pas mariés, tu restes sous ma responsabilité, jeune fille. Je n'accepterais pas de comportement inadéquat sous mon toit. Mikola ne dormira pas ici ou s'il le fait, il sera confiné dans l'aile des invités. Hors de question qu'il aille te rejoindre la nuit, comme William a pu le faire avec ta sœur. Je ne veux pas non plus, que cela nuise à ta formation d'Auror. Tu as des études à terminer, ce jeune homme aussi. Il me semble honnête dans ses intentions et il ne veut que ton bonheur. Cependant, si je doute de son comportement à ton égard, je peux très bien empêcher…

- Vous n'allez pas me servir le même discours que Mère, tout de même !

- Gabrielle, sois polie.

La jeune femme marmonna et esquissa un sourire d'excuse. Blottie dans les bras de Mikola, elle rayonnait. Toute la pièce semblait plus lumineuse.

- Merci, Père. Je me serais quand même mariée sans votre accord, mais j'apprécie énormément votre consentement. Mikola me rend heureuse. Je veux ressentir ce sentiment autant que possible.

Gabrielle savait que tout n'était pas gagné, malgré les paroles de ses parents. Mikola allait devoir faire ses preuves. Ils allaient devoir se battre contre les préjugés qui régnaient encore dans le monde Sorcier. La jeune femme n'allait pas les laisser régir sa vie et sa relation.

Cette journée-là, Gabrielle fit visiter le village Sorcier à son fiancé. Plus tard, alors que le Soleil se couchait, la jeune femme brisa une autre règle, pour montrer à Mikola les salins qui couvraient une large partie des Marais de Peccais d'Aigues-Mortes. Transplanant, elle arriva au sud-est du village, près des fortifications. Elle avait toujours apprécié la vue qui s'offrait à elle. L'eau rose, à cause du sel l'avait toujours fascinée. À cet endroit, elle se permit d'embrasser passionnément le jeune homme. Elle avait trouvé son bonheur. Elle n'allait pas le construire dans l'ombre, mais bien avec la personne qu'elle aimait.

- Braver les obstacles, pour t'aimer… Oublier les interdits, pour être à tes côtés. Juste être moi-même et t'aimer envers et contre tous.