Génial, encore une super journée qui se profile, mes camarades ne sont pas tellement les personnes les plus agréables que je connaisse, ils ne m'ont pas spécialement fais quelque chose mais disons qu'ils ne veulent pas me connaître et que ce sentiment est réciproque… je commence à en avoir assez de ce quotidien et je n'attend plus qu'une chose, me tirer de cette ville. Vraiment.

Je m'appelle Nico Di Angelo, j'ai 17 ans et demi. J'habite à Lyon depuis maintenant un an, et malgré les supplications de ma mère je n'ai pas spécialement fait d'effort pour me faire des amis, après tout pour un an, à quoi bon ? J'ai déjà des amis à Paris, trois idiots que j'adore plus que tout même si je me sens un petit peu à part maintenant que j'ai déménagé mais bon c'est pas de leur faute après tout. Cela fait maintenant trois mois que je suis dans ce nouveau lycée. Les autres de ma classe pensent que je suis un cancre car ils sont au courant de mon redoublement grâce à mon super prof de maths qui le jour de la rentrée à annoncé bien fort les dates de naissance de tout le monde mais en réalité il y a une toute autre raison à mon année de retard car je suis plutôt un bon élève, même très bon même si j'essaye de pas m'en vanter. Mon père est en fait mort il y a maintenant quatre ans de cela il faisait partie des quelques victimes de la guerre du Mali, j'ai disons mal supporté son absence et j'ai décroché de mon année de troisième, ma mère à insisté pour le redoublement évidemment personne ne le sait à part mes amis proches et ma famille bien entendu et personne de cette ville ne le saura. Je vis donc seul avec ma mère qui ne s'est, malgré le fait qu'elle assure le contraire à tout le monde, jamais réellement remise de la mort de papa, elle est mon héroïne, elle travaille comme une force-née pour pouvoir payer le loyer de cette super maison qu'on a ici tout en gardant l'appartement de Paris car elle sait que je veux y retourner l'an prochain, même si elle est parfois lourde, elle veille à ce que j'aille bien et ce depuis la mort de papa en faisant passer mon bonheur avant le sien c'est bien pour cela que je ne lui montrerais pas que je ne suis pas vraiment heureux ici. J'aide donc ma mère du mieux que je peux, faire les courses, le ménage et à manger, c'est le moins que je puisse faire après tout, je n'ai pas vraiment le temps pour plus car depuis la rentrée je me suis en quelques sorte enfermé dans le travail. D'une part cela m'occupe dans cette morne ville et j'ai pour objectif de décocher une bourse pour mon école comme ça ma mère n'aura pas à payer les frais de scolarité en plus. Évidemment tous ces crétins de ma classes pensent que je suis un idiot qui ne comprend rien et qui a honte de dire ses notes tellement elles sont mauvaises. C'est plutôt que l'envie de leur parler me manque. C'est sur que présentée comme ça, ma vie n'a pas l'air idéale, mais dans le fond elle n'est pas si terrible, j'ai une mère aimante, des bonnes notes, des supers amis bien que légèrement loin et même si ce n'est pas la vie idéale, je fais avec et j'attends pour commencer celle que je désire c'est tout, je me dis juste que cette année de terminale est une étape à passer rien de plus.

J'ai bien essayé au début de m'entendre avec mes camarades mais ils passaient beaucoup de temps à parler des autres, dans le mauvais sens du terme du coup maintenant je me met un peu à l'écart et j'écoute sans intervenir quand j'attends devant les salles tout en m'exaspérant de ce que j'entends, le midi je rentre manger chez moi, j'habite à deux pas du lycée alors autant en profiter et au temps des pauses je suis le plus souvent devant le lycée à fumer et je passe mon temps soit à maudire ce lycée soit avec Sky, une fille de ma classe que j'ai appris à apprécier, je pense dans le fond qu'elle est comme moi, elle espère que cette année passera vite, du coup on se met tout le temps ensemble quand on a des travaux de groupes notamment. Et bien oui, je suis un « gros » fumeur, selon ma mère qui me le reproche dès qu'elle me voit avec un paquet de cigarette ou un briquet, c'est bien ce que doit faire une mère après tout. A dix-sept ans, que c'est mal Nico. C'est le sujet le plus prise de tête avec ma mère bien que quoi qu'elle fasse je n'arrêterai pas. C'est mon moment de plaisir au lycée, je passe beaucoup de temps à observer les gens, je pense que le mot qui me décrit le mieux, est observateur en effet, j'observe, je comprend mais dans 99 % des cas je n'interviens pas car soit je suis trop lâche, oui je n'ai pas honte de le dire puisque c'est vrai, soit ça ne m'intéresse tout simplement pas. Et donc nous en arrivons à cette fameuse journée du 17 Novembre 2016 qui commence réellement à la pause de 15h quand je reçois un appel comme tous les jours de cours à 15h de Reyna évidemment.

Reyna. Cette fille c'est quelque chose, le genre de fille qui n'est jamais gênée par rien. Depuis que j'ai dit à ces parisiens de pacotilles (je parle de mes amis oui) que je ne me sentais pas spécialement bien dans cette ville, ils m'envoient des messages tout les jours au moins et Reyna m'appelle à ces pauses de l'après-midi, cette folle à même appelée ma mère pour savoir si j'allais aussi bien que je le disais, elle est vraiment dans l'excès le plus total. Elle m'agace dès fois c'est vrai mais je la considère comme une vraie sœur, elle est formidable bien que je ne lui dirai jamais bien entendu et j'adore l'avoir au téléphone l'après-midi, Reyna est plus grande que moi bien qu'elle ait un an de moins que moi, elle est franchement superbe des longs cheveux bruns et des lunettes qui lui donnent un air autoritaire alors que lorsqu'elle les enlève on à envie de lui faire un câlin. La vision que j'ai Reyna dans la vie plus tard, c'est une Reyna en haut de sa tour à New York, à son bureau avec un secrétaire, un homme bien entendu qui est complètement débordé. Mais Reyna c'est aussi l'amie qui ne vous laisserai jamais tomber, pour rien au monde et de ça j'en suis sur et certain. Mes idiots de camarades me charrient depuis un mois car ils sont persuadés que c'est ma petite amie depuis qu'ils ont entendu son prénom, je plain celui qui sortira un jour avec Reyna, ce n'est absolument pas dans mes projets. Mais voilà la nouveauté du jour, un gars que je ne connaissais pas ma adressé la parole, il est allé avec des gens dont je ne connaissais pas l'existence jusqu'à aujourd'hui, il s'appelle Will d'après Sky et c'est l'un des membres du club d'athlétisme, plutôt ironique pour un coureur de fumer non ? Mais bon, il avait l'air plutôt gentil, enfin je préfère rester méfiant, après tout on ne sait jamais. Et quelle ne fut pas ma surprise quand je me suis rendu compte qu'il était dans mon groupe en E.P.S, il faut dire que je ne fait pas beaucoup attention, je dois bien l'avouer enfin bon j'en fais beaucoup pour un simple briquet, même si je dois admettre qu'il est sacrément rapide oui.

Les semaines passent à une lenteur c'est affolant. Je ne sais pas ce qui est le pire entre ma mère, les cours qui sont pas particulièrement passionnants, mes amis qui s'inquiètent pour moi parce que je leur ait dit à mon grand dam une seule fois que je ne m'éclatais pas ici, ou bien d'attendre les vacances pour enfin revoir ces idiots qui me manquent malgré tout. Je passe bien entendu les deux semaines chez eux à Paris.

Mon quotidien est toujours le même à une exception, Will, le gars qui m'avait demandé mon briquet revient me le demander tous les jeudis, soit il est bête et l'oublie tout le temps, soit il est bête et s'amuse à venir me le demander dans tous les cas c'est un idiot, bien qu'il n'ait pas l'air méchant. Ou quelqu'un de vraiment bizarre, peut-être un psychopathe qui m'a choisi comme prochaine victime si ça se trouve. Enfin, il m'intrigue quand même et je l'ai un peu observé, il a l'air de bien s'amuser avec sa bande de pote, ils n'ont pas l'air méchant, enfin pour la plupart, j'en ai remarqué un ou deux qui ne me plaisent pas trop mais après tout mon nom de contact sur le téléphone de Reyna est « Le mec qui n'aime personne », si vous vous demandez, elle s'appelle Reyna et c'est l'une des seules avec ma mère et les deux autres débiles qui n'ont pas leurs initiales de prénom et leur nom de famille dans mon répertoire. Le fameux Will est donc, en effet, bien avec moi en sport, s'il est vraiment rapide je ne peux que le reconnaître, il n'a pas l'air d'être très habile de ses mains pour les sports de balles notamment comme le volley par exemple. Je ne connais rien de lui à part cela et malgré tout cela m'amuse de le voir tout les jeudis venir me demander mon briquet, d'allumer sa cigarette et de partir quand mon téléphone sonne, Reyna évidemment. Mais à part cela, toutes mes journées se ressemblent et on va pas se mentir, je me fais chier.

C'était le premier jeudi de Décembre :

« _ Hey, salut, je pourrais avoir ton briquet s'il te plaît ? Will Solace encore une fois, oui j'ai écouté son nom de famille lors de l'appel en sport.

_ Pourquoi tu me le demande tous les jeudis ? T'es bizarre,tes potes en ont pas ? Demandais-je d'un ton neutre tout en lui tendant l'objet de ses désirs

_ Euh bah si si j'en ai mais en fait ça m'embête un peu de te voir à la récrée tout seul, t'as pas l'air d'être méchant mais bon tant pis, je me débrouillerais autrement pour le briquet… il s'en allait mais je l'interpelais

_ AHA, j'éclatais d'un rire franc

_ Qu'est ce qu'il y a ? il avait l'air mal à l'aise

_ Tu dis que ça t'embêtes de voir quelqu'un comme moi seul et du coup pour consoler la personne que je suis de ma solitude tu me demandes un briquet, c'est comme ça que tu fais toi ? Et bien j'apprécie l'intention mais t'inquiètes pas va la solitude ça me dérange pas. Dis-je en me calmant.

_ Euh ouais je sais je suis un peu biza… Il fut interrompu par la sonnerie de mon téléphone, appel provenant du cellulaire de Reyna bien entendu. Et il s'en alla alors que je décrochais.

Alors ça c'était la meilleure, il avait pitié de moi, il fallait que je raconte tout ça à Reyna. Mais alors que j'allais répondre elle raccrochait, j'envoyais un SMS :

De Nico : « ? »

De Reyna : « Désolé on à une conférence -va se pendre- mais trql je peux texter avec toi babe » Reyna était réellement une de ces personnes qu'on peut qualifier de « kikoo » c'est officiel. Je lui écrivit donc ce qu'il venait de se passer.

De Reyna : « MDR j'aime pas ce genre de mec qui veut passer pour le samaritain devant ces potes. Au fait mon Nico, tu sais qu'on est en vacances demain nous ? »

De Nico : « ouais je sais ca veut dire qu'une semaine à Paris avec vous pour moi »

De Reyna : « Et bien non, j'arrive demain Samedi matin chez toi, ta mère nous à invité mais les deux guignols peuvent pas, tu sais bien les parents relous. »

De Nico : « Putain, ma mère aurait pu me le dire »

De Reyna : « Désolé c'était censé être une surprise mais je peux pas tenir ma langue tu sais bien, bon je te laisse, c'est le -question time-, on se fait l'appel de groupe ce soir comme d'hab de toute façcon »

De Nico : « ça marche, à toute »

Reyna était donc bel et bien arrivée le Samedi matin, qu'est ce que ça faisais du bien de la voir, je n'arrêtais pas de rire et je crois que ça faisait du bien à ma mère de me voir comme ça. On à passé le week-end ensemble et c'était génial et alors que je pensais qu'elle repartait le lundi, elle m'annonça qu'elle restait la semaine pour se « taper des barres à venir me voir aux récréations de mon lycée ». C'est ainsi que le lundi matin à dix heures elle attendait devant le portail, au milieu de gens qu'elle ne connaissait pas, une grande partie de mes « camarades » la dévisageait puis se détournaient d'elle et passaient à autres choses. Quand je sortis elle me fit de grands signes et on alla s'asseoir un peu à l'écart des autres. J'étais à l'aise bien que je sentais des regards sur moi. Je sortis une cigarette qui disparut aussitôt.

« _ Mais qu'est ce que tu fais Reyna ? M'exclamais-je un peu trop fort.

_ Je te sauve la vie idiot !

_ Ouais bah tu me la sauveras quand je me noierais ou quand je serais pris dans un incendie mais pas aujourd'hui. Je sortais une autre cigarette, puis soupirais en me rendant compte que j'avais oublié mon briquet.

_ Qu'est-ce que t'as ? Demanda t-elle

_J'ai oublié mon briquet, ça fais chier ptin.

_ Bah attend je vais demander si ils en ont un à côté. Je la regardais se levait en soupirant, cette fille est vraiment contradictoire, un coup elle m'empêche de fumer et l'autre elle m'y incite je rigolais de sa bêtise quand je me rendis compte qu'elle se dirigeait vers le groupe de Will. Oh non.

Alors que j'entendis des gens à ma gauche (le groupe de Will) hausser le ton, je vis une Reyna furibonde revenir avec un briquet.

_Qu'est ce qu'il s'est passé ?

_Rien ! Ce type est réellement un trizo, désolé pour vous pauvres personnes atteintes de trisomies.

_Il a fais quoi ?

_Il a fais quoi ? Répétais t-elle plus fort, il a tout simplement refusé de me prêter son briquet parce que tu te serais foutu de sa gueule Jeudi dernier, je lui ai alors dit que toi tu te foutais jamais de la gueule de personne mais que t'aimais personne et que c'était bien différent.

_Reyna !

_Quoi, c'est vrai après tout, t'aimes jamais personne non ? Du coup j'allais faire une scène quand son pote, très mignon au passage, m'a gentiment donné son briquet.

_Putain t'en fait vraiment trop Reyna.

_Mais c'est lui la, fit-elle en le montrant avec son bras, attirant ainsi mon regard sur lui. J'en profitais pour fusiller du regard son ami, après tout, personne touche à Reyna ! Puis je réalisais qu'il pouvait croire que je le regardais mal lui… Bref peu importe après tout.