Chapitre un – Quand le rêve tourne au cauchemar

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Chapitre révisé dans le but de retrouver une direction plus uniforme à l'histoire que j'ai commencé il y a trop longtemps. Détails à venir dans le chapitre 10.

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- Maman, as-tu vu ma passe d'autobus ? Il me là faut absolument pour demain.

- Regarde sur ton armoire, chérie.

- Merci papa !

Je monte rapidement au deuxième étage et trouve ma carte de bus qui repose sagement sur mon armoire alors que j'étais certaine d'avoir vérifié un peu plus tôt. Je la tiens une seconde dans mes mains pour me convaincre de l'avoir bel et bien trouvé, puis je la dépose bien visible à côté de mon laptop. Je regarde les deux objets distraitement, la tête en pleine ébullition.

J'ai tellement hâte de retourner à l'école que j'en tremble d'excitation. L'université avec un grand « U », c'est complètement fou !

Quand je pense que je démarre une « nouvelle vie », si on veut.

Nouvelle école, nouvel environnement, nouveaux amis, nouvelles connaissances… rien que du neuf ! J'ai retardé mon entrée à l'université et je me sens vraiment due pour commencer, comme un fruit qui est sur le point d'exploser. Demain, je vais prendre le métro que je connais déjà par cœur, cette fois pour me rendre plus loin dans la ville de Montréal.

Loin de mon cégep de banlieue, plus proche des bibliothèques gorgées de fauteuils de cuir, de tonnes de livres, des locaux si grands que je me sentirai toute minuscule j'ai hâte j'en ai le cœur qui me fait mal !

Tout est en ordre, ma carte de bus était le seul bémol à mon planning de veille de rentrée. Je me tiens debout dans ma chambre, certaine de tout avoir organisé pour demain et j'ignore quoi faire de mes dix doigts. Il est à peine vingt-deux heures, mais je voulais me coucher tôt pour ne pas ressembler à un zombie dans le bus. Je regarde mon lit sans me faire d'espoir : je suis loin d'être assez calme pour être en mesure de fermer l'œil.

Je tourne en rond, me forçant à replacer des objets pourtant déjà en ordre.

Ridicule.

Je me force à lire, pigeant un livre dans ma bibliothèque. J'inspire de longues respirations pour baisser mon stress, ferme les yeux un instant et me change pour me blottir dans mon lit, le tome cinq d'Harry Potter ouvert sur mes genoux. Trop énervée à l'idée de demain, je me plonge complètement dans cette histoire tant de fois retrouvée, ne refermant le livre qu'aux petites heures du matin

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- AHHHH ! Luna, y'a un cadavre dans le corridor !

- Mais calme-toi, Ginny, regarde ! Elle respire !

- Ah…t'as raison, Neville. Mais qu'est-ce qu'elle fait là ?

- Je n'en sais rien, mais on ne va quand même pas rester ici à ne rien faire, non ? Luna, tu veux bien allez chercher professeur Dumbeldore dans la grande salle, s'il-te-plaît ? Il faut l'avertir au plus vite

- J'y vais avec elle, ça me fout trop la trouille. Reste ici Neville, on revient le plus vite possible, promis.

Ouf, la journée commence mal. Des bourdonnements me brouillent l'esprit et j'ai un de ces maux de tête ! Je ne me souviens pas d'avoir jamais eu aussi mal au crâne. C'est ça que ça donne une nuit blanche ? À ne plus refaire.

J'entends des gens parler autour de moi, comme le ronronnement d'un moteur au travers duquel je perçois quelques mots intelligibles. Quel vacarme, que me veulent-ils ?

Si ça se trouve, j'imagine des voix et c'est simplement une nouvelle sonnerie que Frank a crût amusant de partager avec moi.

Ma main cherche à tâtons mon réveil, mais rencontre à la place une chaussure lisse et pointue. J'ouvre péniblement les yeux et les referme aussitôt, la lumière est bien trop forte ! Ai-je trop but hier soir sans m'en souvenir ? Mes paupières sont lourdes et si douloureuses qu'un seul éclair de lumière m'a électrifié le front d'un long pincement.

- Eh bien eh bien, je crois que Merlin a exaucé nos prières ! Bien le bonjour mon enfant, vous devez avoir passé une nuit bien agitée pour vous être endormie de la sorte alors que les premiers cours ont déjà commencés, surtout en plein milieu du corridor. J'ai bien hâte de comprendre ce qui a pu vous arriver.

La voix est douce et taquine, si loin que j'ai de la misère à resté attentive, trop perturbée par le contact glacial du sol sous moi.

- Il est quelle heure, je demande la voix rauque, me frottant les yeux avec lassitude.

- Mon enfant, il est déjà passé neuf heures.

Je suis en train de rater le premier cours ! Quelle merde ! En moins de deux secondes, je suis sur mes deux pieds, prête à partir le plus vite possible. Bon, je tangue un peu trop, mais le principal est que je suis debout. Une main m'agrippe l'épaule et m'arrête dans mon élan, accompagnée d'un petit rire.

- Par la barbe de merlin, mais quel sortilège vous a-t-il frappé pour vous faire bondir ainsi ?

- Je vous en pris, monsieur, il faut vraiment que je parte, je suis déjà en retard à mon premier cours, j'ai travaillé vraiment trop dur pour manquer la rentrée !

- Une première année ? Vous ? Me demande une petite femme grassouillette qui me toise des pieds à la tête. Vous semblez, mademoiselle, friser les dix sept ans, pas onze, je le regrette.

J'ouvre la bouche pour répliquer que je suis bien plus vieille, mais un homme austère fait une imposante apparition, déviant l'attention du groupe vers lui. Un petit sourire sardonique aux lèvres, il se tient droit comme une planche et avance vers le vieil homme.

- Il semblerait qu'une Griffondor ait légèrement abusé de bière au beurre hier, car son esprit semble un peu troublé.

- En effet, Professeur Rogue, les malencontreux répercutions de l'alcool seraient une hypothèse satisfaisante, mais pourquoi une Griffondor ? Je ne me rappelle pas l'avoir vu parmi eux.

L'homme austère toise le vieil homme et débite son monologue d'un ton lent, détachant chaque mot comme si son interlocuteur avait quatre ans.

- À regarder son ensemble de nuit rouge et en voyant cette lueur de malice et d'impulsivité dans son regard, il n'y a aucun doute que nous avons affaire à un des petits protégés du Professeur McGonagall.

- Dumbeldore, intervient une autre femme (Professeur McGonagall ? Non, voyons, c'est absurde), je n'ai jamais vu cette enfant dans l'enceinte de l'école Poudlard, je doute même qu'elle soit une étudiante.

- Tant qu'à y être avec les hypothèses, dit la plus potelée, pourquoi ne pas ajouter qu'elle est moldue, ça serait toute une histoire quand même !

- Heureusement, Pompom, cette idée n'est pas envisageable, puis que j'ai moi-même créé le sortilège qui interdit aux moldus d'accéder à Poudlard. Non, cette jeune demoiselle désorientée doit vraisemblablement être une de nos étudiantes. Notre mémoire n'est simplement pas aussi bonne que nous le souhaiterions.

- Excusez-moi, je réplique, est-ce que vous pourriez cesser de parler de moi sans me regarder ? Et non, je ne suis pas une étudiante de votre… de Poudlard. Je rêve, c'est clair, donc serait-ce possible de m'expliquer ce que je fais ici au lieu de m'être réveillé il y a plus d'une heure pour aller à l'université ? Est-ce que je fais un genre de rêve ultra réaliste ? Parce que si c'est le cas, je voudrais bien me réveiller et ne pas être en retard !

Le silence total… Tous me regardent avec de grands yeux, comme s'ils avaient oublié ma présence. Le grand homme à l'allure sévère me toise comme s'il me considérait comme la plus vile des créatures et je me sens ratatiner sur moi-même, toute énergie soudainement évaporée.

- C'est ce que nous essayons de comprendre, miss… miss ?

- J…Je m'appelle Mélissa. Mélissa Tremblay. Et vous ?

- Ah, mais oui, ou avais-je la tête ! Enchanté mademoiselle Tremblay. Il me serre la main doucement, plongeant son regard clair dans le mien, comme pour tout découvrir de moi. Je me nomme Dumbeldore, je suis le directeur de l'école et comme vous le savez sans doute malgré votre état désorienté, voici les professeurs Rogue, McGonagall, Chourave, l'infirmière Pomfresh ainsi que les trois élèves qui vous ont trouvés ce matin ; Neville Londubat, Ginerva Wesley et …

- Luna Lovegood, plus connue sous le nom de Lufoca, sobriquet complètement ridicule inventé par les gens sans esprits ne sachant comment réagir à son extrême intelligence et imagination, l'interrompais-je, complètement dans ma bulle.

Ladite Luna me regarde avec douceur alors que les autres, professeur Rogue comprit, me dévisagent étrangement. Je toussote et enchaine, gênée :

- Selon mes observations, en tout cas, eh eh.

- Eh bien, chantonne Dumbeldore, voila une élève très informée. Si comme vous semblez le croire vous n'êtes pas une de nos étudiantes, de quelle école venez-vous ? Beaux bâtons ? Je crois noter un fort accent français.

- Je…Je viens de Longueuil, mais je commence aujourd'hui mes études en psychologie à Montréal, j'ajoute, le torse gonflant de fierté et d'excitation

Je réalise bien vite que personne ne comprend de quoi je parle.

- Une école moldue ? Demande Pompom.

- Je pense, Pompom, que Longueuil est une ville, pas une école. Une ville très éloignée d'ailleurs. Étrange, bien étrange. Me joindriez-vous dans mon bureau pour parler plus longuement, mademoiselle… Mélissa, c'est bien votre prénom ?

C'est là que le cauchemar commence. Je réalise enfin que contre toute logique je ne suis pas en train de rêver. Ils sont tous devant moi, ces personnages que j'ai retrouvé entre les pages d'un livre quelques heures plus tôt, cette fois en chair et en os. Ils me regardent et les trois étudiants semblent s'inquiéter (avec raison) de mon état. L'air me manque, ce n'est pas possible, je rêve y'a pas d'autre explication !

Je me tourne vers le directeur, espérant un miracle inattendu.

- Dumbeldore, dites-moi que je vais bientôt me réveiller ! C'est un vrai désastre ! J'ai travaillé si dur pour entrer à cette école, je veux rentrer chez moi, il faut que je rentre, VITE !

Un hoquet violent me traverse et je laisse de lourds sanglots d'angoisse me ravager avant de m'évanouir en plein corridor de Poudlard.

Fin chapitre 1