LE COMBAT D'UNE VIE

Chapitre 1 :

Présent :

La Vallée de la Mort, située à l'est de la Sierra Nevada en Californie et s'étendant jusqu'au Nevada, soit une surface totale de 13 600 km2, est l'endroit le plus sec et le plus chaud au monde. Elle détient le record de la température la plus chaude sur le continent américain : 56,7° C ont été mesurés le 10 juillet 1913. Encore en 2007, cela reste l'un des records de chaleur du monde relevé sous abri, avec celui de Timimoun dans le Sahara. En moyenne annuelle, on compte 189 jours avec des températures supérieures à 32,2° C et 138 jours à plus de 37°8 C relevés sous abri. La plus haute température enregistrée au sol est de 93,9 ° C à Furnace Creek le 15 juillet 1972. La température au sol dans la Vallée est environ 40 plus élevée que celle de l'air ambiant.

Les mois de juillet et août sont les plus chauds de l'année. Les températures moyennes de juillet évoluent entre 30,5 et 46,2° C. Pendant l'été 1974, la température n'est jamais descendue en dessous de 32°C pendant 134 jours consécutifs. L'été 1996 a connu 40 jours à plus de 48,9°C et 103 jours à plus de 43,3°C. Au cours de l'été 1994, le mercure n'est pas descendu en dessous de 49°C pendant 31 jours.

Autant dire qu'un homme abandonné en plein milieu de la Vallée de la Mort et se vidant de son sang n'a visiblement aucune chance de survie. Même très affaibli par sa blessure par balle, l'agent spécial Don Eppes avait encore assez de conscience pour le savoir. Il avait aussi conscience du fait que ce n'était peut être pas sa blessure qui entraînerait sa mort après tout. Soit c'était elle, soit c'était la chaleur accablante du soleil d'août, soit c'étaient les serpents, les lynx, les pumas ou même les coyotes qui se chargeraient de son cas.

« Je t'avais dit de faire attention, Don.»

De tous les scénarios possibles qui trottaient dans sa tête, Don n'imaginait pas voir apparaître son ange.

« Liz ? »

« Tu me l'avais promit. »

« …mal »

« Je sais. Mais tu dois tenir bon jusqu'à ce que Charlie arrive. »

« Charlie »

« Il te trouvera, Don. Fais-lui confiance. Tu dois juste tenir bon. »

« …essayé. Tu restes ? »

« Bien sûr. Je t'ai dit que je serais toujours avec toi.»

NUMB3RS

Deux semaines auparavant :

Les plus beaux réveils de Don étaient lorsqu'il se réveillait à côté de la femme de sa vie. Depuis que Liz avait pratiquement emménagée chez lui à force d'amener quelques unes de ses affaires chaque semaine, et puis encore quelques autres les semaines suivantes et puis d'autres encore les mois suivants, le bonheur de l'observer se réveiller lui était permis tous les matins.

Délicatement, Don mit une mèche rebelle de Liz derrière son oreille. Il laissa la paume de sa main s'attarder sur sa joue et commença à câliner son front avec son pouce.

« Il est l'heure de se réveiller, agent Warner.»

« Mmm, déjà.»

« Oui. Il est six heures. »

« Encore cinq minutes. »

« Auriez-vous besoin d'incitation pour vous réveiller, agent Warner ? »

« C'est possible, agent Eppes. Mais il va falloir être très convaincant. »

« Bien, voyons ce que je peux faire… »

Don enlaça Liz et l'embrassa passionnément.

« C'est assez convaincant, agent Warner ? »

« Presque.»

Liz ouvrit ses yeux et prit l'initiative du deuxième baiser mais les deux agents furent interrompus par la sonnerie du téléphone. Ils gémirent tous les deux d'exaspération et, à contre cœur, Don attrapa son téléphone poser sur la table de nuit.

« Eppes…Où ?...Il y a des blessés ?...J'arrive. »

Don reposa son téléphone et se retourna vers Liz.

« C'était David. Il y a eu un attentat devant un bureau de recrutement de l'armée.»

« Il y a des victimes ? »

« Un mort et un blessé grave.»

« Tu as besoin de moi ?»

« Non, ça ira. David et Colby sont déjà sur place. Je te retrouve au bureau.»

Ils s'embrassèrent une dernière fois et Don sortit du lit tandis que Liz s'enterra plus profondément sous les couvertures. La première idée de Don était de retirer les couvertures pour l'obliger à se lever mais il se ravisa, préférant à la place lui accorder ses cinq minutes supplémentaires.

« Cinq minutes, pas plus. »

« Sept »

« Cinq »

« Six »

« Cinq »

« Cinq et demie. »

« Marché conclu. »

« Tu es dur en affaire. Va prendre ta douche et laisse-moi dormir. » Bougonna Liz en fermant ses yeux.

Don obéit et se dirigea vers la salle de bain prendre une douche ultra rapide. Lorsqu'il revint dans la chambre, Liz était toujours emmitouflée. Il s'habilla, vérifia son arme et l'attacha à sa ceinture ainsi que son téléphone et ses menottes. Puis il murmura dans l'oreille de Liz pour lui dire que les cinq minutes et demie étaient écoulées, caressa ses cheveux et s'en alla. Liz soupira en observant Don partir et jeta les couvertures par-dessus sa tête. Encore dix minutes.

NUMB3RS

Lorsque Don arriva sur la scène du crime, il put s'apercevoir que la bombe n'avait pas fait beaucoup de dégâts, victimes mises à part. Il y avait seulement une carcasse de voiture calcinée et les débris de verre de la vitrine du bureau de recrutement jonchés le trottoir, tâché du sang des victimes. A part cela, tout semblait intact. Visiblement, l'objectif n'était pas de faire un maximum de dommages mais plutôt de faire passer un message.

Colby parlait avec un officier de police mais il écourta sa conversation en apercevant Don.

« Bonjour Don. »

« Colby »

« La bombe était posée sous cette voiture. Les victimes passaient devant le bureau lorsqu'elle a explosé. L'homme est mort sur le coup. Sa femme est grièvement brûlée. Elle a été emmenée d'urgence à l'hôpital. »

Tout en parlant, les deux agents s'approchaient de l'officier du département du feu de Los-Angeles, agenouillait à côté de la carcasse.

« Alors Warren, qu'est-ce que tu en penses ? » Demanda Don

« Tout ce que je peux te dire pour l'instant est que la bombe a l'air artisanale. Mais je ne pourrais t'en dire plus qu'après un examen approfondi. »

« Tu vas en avoir pour longtemps ? »

« Quelques jours. »

« Quelques jours comme une journée ou deux ? »

L'officier Warren Clarck ferma les sacs plastiques contenant des fragments de métal et regarda Don avant de partir.

« Quelques jours comme quelques jours, Don. Désolé. Mais je vais essayer de te faire parvenir mon rapport le plus vite possible.»

« Merci Warren »

Don et Colby délaissèrent la carcasse et s'approchèrent du bureau de recrutement où se trouvait David. Don le tapota sur l'épaule en guise de salutation et examina de plus près les dégâts.

« Le choix de la cible est intéressant. C'est prestigieux et complètement désert à cette heure-là.»

« C'est un acte pacifiste ? » Demanda David

« C'est peut-être tout simplement quelqu'un qui a une dent contre l'armée. » Répondit Colby

« Ou peut-être qu'à travers l'armée c'est le gouvernement lui-même qui est visé. De toute façon, cette personne devra en rendre compte quelles que soient ses motivations. » Termina Don.

A suivre