Merci d'être là, cher lecteur/ lectrice ^_^

Cette histoire est pratiquement achevée (écrite à 80%), le rythme de parution sera régulier. Le récit comptera dix chapitres en tout et ceux-ci seront assez courts. J'ai opté pour le narration en IL/ Elle, la focalisation sera donc omnisciente. Bref, bonne lecture, j'espère qu'elle sera à votre goût!

Synopsis complet : Il y a des existences que le destin lie fatalement.

Elle est une quasi Cracmole dans une ancestrale famille de grands sorciers, il est le premier sorcier d'une longue lignée de Moldus et la découverte de leur nature a changé leur vie irrémédiablement. Tout les sépare a priori, mais c'est sans compter sur ce sort commun, ce fil rouge qui les unit depuis toujours.

Lorsque la tragédie qui a fait basculer leur vie s'impose à eux avec son lot d'infamies, la pureté de leur amour naissant les sauvera-il?

Post Voldemort/ OC uniquement

I

HANNAH

Les parents d'Hannah s'inquiétaient. C'était une seconde nature chez eux et même si cela n'a pas toujours été ainsi, Hannah ne les avait jamais connu autrement.

Elle repoussa avec une douceur infinie et une précaution nécessaire le corps menu et faible de sa mère. Et s'escrimant à examiner le visage grisâtre et les yeux cernés de cette dernière, força un sourire.

"Je vous écris dès que j'arrive, promit-elle, essayant de ne pas céder à l'émotion qui l'envahissait inexorablement, il est temps d'y aller."

Elle échangea un dernier regard avec son père. Entre eux deux, les mots étaient superflus, un coup d'œil leur suffisait amplement pour se comprendre. À cet instant les yeux de monsieur Berkley lui disait: Je suis fier de toi ma fille. Je sais ce que tu endures, oui, je sais bien que tu souffres même si t'es superbement douée pour tout enfouir au fond de ton cœur. Ton courage est un exemple pour moi. Je t'aime.

Mr Berkley embrassa le front de sa fille et soutenant sa femme se fraya un chemin parmi la foule. Les yeux d'Hannah suivirent un instant la frêle silhouette de sa mère. Ses lèvres tremblèrent sans qu'elle s'en doutât. Elle est de plus en plus faible, se dit-elle. Une idée atroce lui vint alors en tête : la reverra-je pour Noël?

l'inquiétude d'Hannah n'était pas sans fondement, car sur madame Berkley des années de souffrances avaient laissé une empreinte certaine. La progression du mal qui la rongeait à vue d'œil n'échappait à personne, sans qu'aucun remède ni potion ne puisse lui venir en aide. Pour les guérisseurs de Sainte-Mangouste, elle était depuis longtemps un cas désespéré, un mystère médical. De sa beauté d'entant, il ne restait à présent que le souvenir, les photographies. Ces dernières étaient d'ailleurs aussi taboues dans la maison des Berkley que les discussions sur la maladie. On ne devait en faire la mention sous aucun prétexte, au risque d'aggraver davantage la situation. Dérobées et cachées précieusement par les soins d'Hannah, les derniers clichés du bonheur passé du couple Berkley gisaient au fond du placard de sa chambre, sous la dernière latte du plancher. À chaque fois que ses yeux parcouraient ces photographies, Hannah ne pouvait s'empêcher de rejeter sur elle la faute de cette déchéance ; tout avait débuté après la découverte de l'anomalie qu'elle portait en elle. Peu importait à ses yeux que cela soit indépendant de sa volonté, le fait est qu'elle s'en sentait intimement responsable. Son esprit cartésien avait beau lui crier son illogisme, elle n'en avait cure.

Lorsque ses parents disparurent de son champ de vision, Hannah prit une profonde inspiration et s'armant de son courage d'acier fit face à la locomotive flamboyante ; le Poudlard Express. C'était le premier septembre et la gare Kingcross grouillait de monde. De la palette d'émotions qui se peignaient sur les visages, on distinguait l'excitation indomptable, l'émoi des retrouvailles et un bonheur certain. De loin, Hannah, scrutait avec un mélange incertain d'appétit et d'effroi les figures connues ou nouvelles avec un serrement au cœur. C'était sa septième et dernière année au sein de la légendaire école de sorcellerie et à sa scolarité elle ne pouvait assimiler le moindre instant de bonheur, le plus infime souvenir qui n'oppressa son cœur. Elle ne faisait pas partie de ce monde, elle en avait l'intime conviction. Peu importe le déni désespéré de ses parents, elle l'avait toujours su. Le hasard l'avait décidé pour elle ; elle devait être l'exception, celle qui assumera le poids de l'anomalie bon gré, mal gré.

Elle était une sorcière sans pouvoir.

Une quasi Cracmole dans une ancestrale famille de grands sorciers. Elle n'était à sa place nulle part. Le monde des moldus était une véritable énigme pour elle et le celui des sorciers se refusait obstinément à elle.

Elle avait pourtant persévéré si fort! Si résolument et pendant si longtemps, en vain. Jamais la magie qu'on lui jurait présente en elle ne voulut s'exprimer. Jamais. Oh, si, elle était parvenue certaines fois à faire jaillir quelques faiblardes étincelles de sa maudite baguette lorsque personne n'était là pour la railler et au profit d'une concentration harassante. Mais, cela ne changeait rien à la donne. En somme, elle n'était rien de plus qu'une cracmole entêtée qui s'acharnait en pure perte contre ce destin qui était sien.

C'était injuste, mais c'était ainsi. Hannah avait mis du temps pour l'accepter, le tolérer. Elle entrevoyait presque la paix douçâtre que ce serait d'enfin lâcher prise et d'admettre son impotence. Elle touchait pratiquement du doigt ce soulagement, mais on le lui refusa.

C'était pendant l'une de ces crises virulentes qui saisissaient de plus en plus fréquemment Mme Berkley ; un soir d'été où le père d'Hannah était absent pour son travail et qu'elle était seule en charge de veiller sa mère. La phase d'irritabilité était passée depuis un moment et les remèdes avalés après moult supplications, lorsque sa mère l'appela à son chevet.

Ses yeux étaient voilés, ses paupières affaissées, tombantes ; les potions faisaient effet très vite et Mme Berkley n'allait plus tarder à tomber dans les bras de Morphée, mais elle luttait contre la léthargie qui la gagnait. Elle avait saisi la main de sa fille, avec une force dont Hannah l'en croyait irrémédiablement dépourvue et avait plongé son regard souffreteux dans le sien avec ferveur.

Ses mots n'étaient pas très clair, sa bouche lourde et pâteuse articulait mal. Mais Hannah déchiffra, elle avait l'habitude.

"Pourquoi tu veilles si bien sur moi alors que je n'ai pas su le faire pour toi?

Hannah protesta le contraire et tenta quelque mots pour apaiser sa mère mais cette dernière ne semblait pas l'écouter.

-C'est de ma faute si tu n'es pas comme les autres...je suis une mère indigne. Je les ai laissés te prendre Hannah! Tu n'as plus été pareille après...Tu faisais de la magie avant ma fille. Ta magie s'était déclaré si tôt! Il y en avait tellement en toi! Personne ne doutait alors que tu deviennes une grande sorcière."