MOON
1 SEPTEMBRE 1971
Remus inspira un grand coup. Ses muscles se resserrèrent autour de la sangle de sa valise.
Si on pouvait concéder l'appellation de valise à cette espèce de chose qui tenait en un morceau par il ne savait quel miracle.
A vrai dire, il n'avait pas vraiment fier allure, planté au milieu du quai 9/trois quart, dans ses vêtement élimés, et son constant air fatigué au visage.
Il était seul. Ses parents n'avaient pas pu -pas voulu ?- se déplacer pour l'accompagner.
Il secoua légèrement la tête. Cela faisait presque dix minutes qu'il était figé devant le train, et certains commençaient déjà à lui lancer quelques regards.
Il s'approcha d'un des wagons d'un pas peu assuré, faisant de son mieux pour ne pas se faire remarquer.
Même si, bon, pour ça, il aurait pû mieux se débrouiller que bousculer un garçon de son âge et de s'écrouler au sol avec le susdit garçon.
Il se releva d'un bond, rouge comme une tomate bien mûre. Sa "valise" avait échapper de très peu à l'éclatement au sol sous le choc.
Encore un miracle.
Cependant le garçon furieux à ses pieds était nettement moins miraculeux.
"Tu ne pouvais pas faire attention à où tu mettais les pieds ?!"
Rémus marmonna une foule d'excuse incompréhensible, levant timidement les yeux.
A côté de son interlocuteur, il ressemblait à un pauvre SDF. Là où lui portait des vieux vêtements qui avaient autrefois appartenu à son père, l'autre était engoncé dans une tenue des plus coûteuse. Il avait un port de tête digne, et même étalé comme il l'était sur la chaussé, un maintien d'aristocrate.
Bafouillant toujours à tort et à travers, il recula légèrement, avant de faire volte face et de se réfugier dans le wagon. Il pouvait sentir distinctement le regard brûlant du jeune homme sur sa nuque.
Fantastique.
Il n'était même pas encore arrivé à Poudlard qu'il s'était fait un ennemi visiblement pourvu de moyen financier, et, il était prêt à le parier, des appuis au Ministère.
FELICITATION REMUS LUPIN.
CE TROPHEE DU PLUS GROS BLAIREAU TE REVIENS DE DROIT.
C'est le teintg rouge vif qu'il se traîna dans un compartiment vide, sa "valise" à la main.
Voilà.
Il ne lui restait plus qu'à se rouler en boule sur le siège et prier pour que personne ne rentre JAMAIS dans ce compartiment là.
Jamais.
Jamais, jamais, jam-
"Bonjours, je peux m'asseoir ici ?"
NOOOOOOOOOOOOOOOON.
"Oui. Bien sûr."
Il fut surpris par le calme de sa propre voix.
L'autre garçon lui adressa un franc sourire et se laissa tomber sur la banquette en face de lui.
Il était un peu grassouillet, l'air très peu sûr de lui.
Peut être même encore plus que ne l'était Remus.
C'est un exploit.
Un silence assez pesant prit place. Le garçon grassouillet commença à se tordre les mains, pas très à l'aise.
Il finit par avoir un peu pitié de lui. Même si lui aimait le silence, il pouvait parfaitement comprendre que ce ne soit pas le cas de tout le monde.
"Je m'appelle Remus."
Le sourire réapparut miraculeusement sur les lèvres de son "colocataire de compartiment".
"Peter. Je veux dire, je m'appelle Peter ! C'est mon nom. Enfin, mon nom en entier, ce serait plutôt Peter William Pettigrew ! J'aime bien, William. Je pense que j'aurais préféré que ce soit mon premier nom."
Remus retint un soupir de désespoir. Il était tombé sur un bavard. Adieu, silence.
"Tu penses que tu vas être réparti dans quelle maison ? s'enthousiasma le susnommé Peter.
- Je n'en ai... aucune idée."
Ne pas relancer le dialogue. Ne pas relancer le dialo-
"Moi, je pense que je finirais à Poutsouffle. C'est vrai, regarde moi. Je ne suis pas assez intelligent pour un Serdaigle -regarde, j'ai même mis des chaussettes différentes ce matin, sans faire attention-, pas assez ambitieux pour un Serpentard - la preuve, je me vois à Poutsouffle-, et ne parlons même pas de mon courage inexistant. Mais j'aimerais être à Gryffondor. C'est la meilleure maison, pas vrai ?"
Remus n'eut même pas le temps de répondre.
"De toute façon, tout, du moment que ce n'est pas Serpentard. Les Serpentard, ils font peur."
Cette fois, Peter le regarda droit dans les yeux, attendant visiblement une surenchère de sa part.
"Certes, murmura t-il."
Ravi de son approbation, son camarade reparti dans sa diatribe. Remus finit par décrocher, se contentant de bref hochement de tête.
Il sut juste que quand le train se mit en marche, il était à présent question de Chocogrenouille.
"T'en penses quoi ? demanda joyeusement Peter."
Pris de cours, Remus le regarda, bouche ouverte.
"Euh, commença t-il. Le... chocolat, c'est bon..."
Pitié. Faites que le sujet soit toujours les Chocogrenouilles.
"Tout à fait ! s'exclama Peter.'
Tu es un génie Remus.
Alors qu'il commençait tout juste à s'habituer à la diarrhée verbale de son camarade, la porte du compartiment se rouvrit sur deux nouveaux arrivants.
DES GENS.
...
DONT LE GARCON QU'IL A BOUSCULE.
Il se tassa dans sa banquette.
"On peut s'asseoir ? demanda le garçon au lunette ronde."
Sauf qu'il s'était déjà assis avant d'avoir posé la question.
L'autre l'imita aussitôt.
En s'asseillant à côté de Remus.
Et en lui jetant un regard de côté.
Un regard qui disait "je te reconnais, uhuh".
Remus devint une boule recroquevillé en position foetale.
Foetumus.
Peter lui jeta un regard d'appel à l'aide, visiblement désireux de relancer la conversation, mais n'osant pas le faire lui même.
Mais Remus ne tenta rien, tout occupé qu'il était à fusionner avec la banquette.
"Un conseil, s'exclama finalement son voisin immédiat. Ne vous approchez surtout pas du gars aux cheveux gras.
- Pourquoi ? demanda ausitôt Peter dont la pauvre langue n'avait pas pu s'exprimer depuis trente secondes.
- C'est un futur Serpentard, répondit le garçon aux lunettes d'un ton grave.
- Et c'est mal ? ne put s'empêcher de demander Rémus."
Il se fustiga mentalment quand trois paires de yeux ronds se tournèrent vers lui.
"Très, dit finalement le garçon qu'il avait bousculé d'un ton sentencieux."
Un certain silence tomba dans le compartiment.
"En fait, s'exclama finalement le garçon aux lunettes. Je m'appelle James Potter.
- Sirius Black, dit simplement l'autre garçon."
Remus tenta une nouvelle fois de disparaître. Son père lui avait fait tout un discours sur la sinistre réputation des Black quand il avait sû que l'un d'entre eux serait à Poudlard en même temps que son fils. Pour le terminer par un "mefie toi de lui comme de la peste, mon fils".
POURQUOI.
A T-IL.
FALLUT.
QUE CE SOIT LUI QU'IL BOUSCULE.
"Tu es un Black ? s'exclama Peter avec un tact de toute beauté.
- Quand on est poli, on se présente en retour, gromella Sirius. Je n'ai pas choisi mon nom de famille, ce n'est pas la peine de me regarder avec ces yeux d'elfes de maison."
Pour la première fois depuis qu'il l'avait rencontré, Remus vit Peter à court de mots.
"P-Peter. Peter Pettigrew."
Puis les regards se tournèrent vers lui.
Ainsi, sa tentative de disparition dans la banquette avait échouée.
"Rémus Lupin, murmura t-il."
Sirius lui lança un regard plein d'affliction devant sa pauvre voix.
C'est finalement James qui brisa le début de gêne qui s'installait.
"Qui part à la recherche du chariot de bonbon avec moi ?"
Sirius fut sur pieds en deux secondes.
"Moi ! Bien EVIDEMMENT !"
Peter s'empressa de se lever aussi, tout sautillant à l'idée des montagnes de sucreries qui l'attendraient au bout de son périple.
"J-je surveille les valises, marmonna Remus."
Les trois autres lui lancèrent un regard.
James haussa les épaules.
"Comme tu veux."
Et ils sortirent tout les trois.
ooOooOoo
Remus rouvrit lentement les yeux. Il s'était affalé contre la vitre de son compartiment et dormait jusqu'à la comme un bébé. Ce qui l'avait reveillé, c'était l'arrivé à destination du Poudlard Express. Il se redressa d'un coup, faisant sursauter son voisin -Peter- qui le croyait encore endormi. Ses yeux s'equarquillèrent devant la montagne astronomique de papier de bonbon en tout genre qui jonchaient le sol.
"... Sirius et James ne sont pas là ?"
En temps normal, il n'aurait jamais posé la question. C'est juste qu'ils avaient laissé leurs valises.
"Et bien, c'est que... commença Peter, légèrement embarassé."
Petit QUIZZ, cher lecteur ! Où sont James et Sirius ?
1- occupés à shampouiner Severus.
2- occupés à réparer une de leurs boudes innomables sous l'oeil attentif du préfet de Serpentard, Lucius Malfoy, s'étant vu gratifié d'un sceau de colle sur la tête alors qu'il avait réservé un compartiment pour lui et Narcissa. Si vous voyez ce que je veux dire.
3- occupés à vomir tripes et boyaux dans les toilettes pour cause d'indigestion de sucrerie suite à un concours puérile de "qui c'est qui en mangera le plus".
La bonne réponse est la TROIS ! Bravo cher lecteur. Tu es très perspicace.
"Ne me dis pas qu'ils ont mangé tout ça...
- Non, ça, c'est moi, s'exclama joyeusement Peter en pointant un ridicule petit tas.
- ...
- D'ailleurs, j'ai réussi à t'en sauver une."
Il brandit un paquet intact de Chocogrenouille.
Les yeux de Rémus s'illuminèrent.
CHOCOLAAAAAAAAAT.
"Merci beaucoup, dit il simplement. Mais tu n'étais pas obligé de...
- Cest pas moi, c'est Sirius, le corrigea Peter avec son sourire de dix pieds de long. Il t'en avait prise quelques unes, mais son... petit concours avec James lui à légèrement fait oublier sa bonne action."
Il le fixa avec des yeux ronds.
"Par contre, reprit l'autre, tu devrais mettre ta robe. On est arrivé."
...
MAIS OUI C'EST VRAI ! Qu'est ce qu'il lui prenait de rester là à bavarder ? Le train va repartir, avec lui dedans, si il ne se depêche pas !
Il bondit sur sa valise, en tira une antique robe élimée et la passa par dessus tout ce qu'il portait.
Puis Peter le regarda sortir en mode panique du train, comme si deux minutes de retard allait le tuer.
"..."
Un long moment.
"ATTEND MOI REMUS !"
Et il descendit à son tour.
ooOooOoo
"Ne me dit pas qu'on va devoir y aller en barque...
- Je crois que je vais re-vomir..."
Remus retint à grande peine le sourire amusé qui se pointait sur ses lèvres. Lorsque James et Sirius les avaient rejoint -pourquoi, d'ailleurs ? Il y avait probablement tout un tas de gens plus cool qu'eux à fréquenter-, ils avaient tout les deux une jolie teinte verdâtre qui contrastait avec leurs airs bravaches.
"Si, nous allons traverser en barque, expliqua t-il joyeusement. Ca fait partie de la cérémonie d'entrée des premières années.
- Comment tu sais ça ? demanda Peter avant des yeux impressionés.
- C'est dans "L'Histoire de Poudlard", répondit simplement Remus.
- Ah, parce que tu LIS ? s'exclama Sirius, comme si c'était le miracle de la vie."
Remus le regarda avec des yeux ronds.
Evidemment qu'il lisait.
C'est mal de lire ?
ooOooOoo
Il avait la berlu, ou ce chapeau avait VRAIMENT une bouche ?
Non, Remus ne rêvait pas. Ce vieux chapeau décrépi -le Choixpeau s'il en croyait ses connaissances- avait belle et bien une bouche.
Bouche dont il se servait pour chanter une chanson sur leurs très prochaine répartition.
Une boule se forma dans son estomac. Il jeta un coup d'oeil furtif à ceux qui l'entourait. Le seul qui le lui rendit fut un garçon au cheveux GRAS. Il en déduit qu''il s'agissait de celui qu'avait rencontré James et Sirius dans le train.
Il le plaignait d'avance.
Peter trépignait à ses côtés, comme s'il ressentait le besoin urgent d'aller s'isoler au petit coin.
Une des professeures -McGonegall s'il avait bien compris- commença tranquillement à égrener les noms des premières années.
"POUTSOUFFLE !"
Keuwa
Il ne s'attendait tellement pas à entendre le chapeau beugler qu'il sursauta d'au moins un mètre.
Et bien sûr, il était le seul.
Honte, honte, honte.
"Black, Sirius, appella McGonegall."
Le brun s'avança d'un pas conquérant, visiblement très sûr de lui.
Il resta quelques secondes sous le Choixpeau.
Ses mains se crispaient sur ses genoux.
"GRYFFONDOR !"
Long silence pesant.
Jamais un Black n'avait été à Gryffondor.
Jamais.
Les Serpentard abordaient un regard choqué. Certain avaient même la bouche ouverte en o.
C'est dans le silence complet que Sirius gagna la table de ce qui serait désormais sa maison, les mains tremblantes et le teint pâle. On va dire que c'est à cause de l'indigestion de Chocogrenouille.
Légèrement troublée, la professeure reprit son appel.
"Evans, Lily."
Une jeune fille aux cheveux roux flamboyant s'avança timidement, lançant un regard de détresse au garçon aux cheveux gras.
Mais à peine le Choixpeau eut il effleurer sa tête qu'il s'exclamait un "GRYFFONDOR !" bien senti.
Il y eut alors quatres réactions simultanée.
1- Les Gryffondors applaudirent.
2- Sirius beugla un BIEN FAIT SERVILUS.
3- Le garçon au cheveux gras grimaça.
4- Lily foudroya Sirius en allant s'asseoir et jeta un regard absolument désolé au garçon.
"Lupin, Remus, appella McGonegall d'une voix légèrement plus tremblante."
Son coeur manqua un battement. Il s'avança timidement, sous le regard de sa professeure.
Elle sait.
Bien sûr qu'elle savait ! Dumbledore n'aurait jamais admis quelqu'un comme lui à Poudlard sans en avertir le corps enseignant. Il suffisait de voir le regard des professeurs. Il n'y avait que le demi géant qui le regardait avec des étoiles dans les yeux. Remus avait déjà entendu parler de son amour inconditionné pour les bêtes bizarres.
Il posa le Choixpeau sur sa tête d'une main tremblante, et retint son souffle. Il manqua de bondir hors du tabouret quand la voix du chapeau résonna dans son esprit.
"Oh ! Un loup !"
C'EST LA FIN DE LUI.
"Non, ne t'en fais pas, petit. Ce n'est pas moi qui vait le répéter à toute la salle. Ce serait mal venu."
NON SANS BLAGUE.
"Alors, où vais-je bien pouvoir te mettre ?"
N'importe où. Du moment qu'il peut vivre sa vie en paix.
"Mmh, vraiment ? Tu ferais un bon Serdaigle. Je décèle une grande intelligence. Le problème, c'est bien sûr qu'ils le seront tous tout autant, et je ne donne pas cher de ton secret dans ces conditions."
PAS SERDAIGLE ALORS.
"Tu ne ferais pas un bon Serpentard, par contre. Trop peu sûr de toi, trop peu ambitieux."
Un loup garou n'a pas précisement beaucoup de choix de carrière.
"Je le sais. Poutsouffle pourrait bien te convenir, mais... "
Mais ?
"Je te vois beaucoup plus à... GRYFFONDOR !"
Hein ?
Il se releva, complétement perdu.
Kwa
Comment ça
Lui
A Gryffondor
Mais non
Il est le contraire, l'OPPOSE du courage !
Il se traîna comme une savate à la table des rouges et or, sous des "clapclap" polis.
Il aurait préféré Poutsouffle.
Personne ne fait attention aux Poutsouffle.
C'est trop injuste.
Méchant chapeau.
Il se laissa tomber à côté d'un Sirius très content d'avoir l'une de ses connaissances du Poudlard Express. A se demander s'il se souvenait qu'il avait fini par terre sur le quai grâce à Remus.
Le regard de McGonegall s'arrêta longuement sur lui.
Ah oui c'est vrai. C'est la directrice de la maison Gryffondor.
Elle doit probablement être occupée à se lamenter d'avoir un loupiot dans ses rangs.
"Pettigrew, Peter, finit elle par appeller."
Le garçon rondouillard se dirigea en sautillant vers le tabouret, manquant de tomber plusieurs fois.
Il fallut deux minutes au Choixpeau pour s'exclamer "GRYFFONDOR !".
Le plus surpris semblait être Peter lui même, dont la tête ahurie aurait value un Oscar.
Sirius poussa un léger grognement, comme quoi ils allaient devoir se farcir la "pipelette" pendant sept ans.
Remus l'ignora. Il aimait bien Peter. Il suffisait juste de ne pas l'écouter.
"Potter, James."
Sirius se réinteressa subitement à la répartition.
James traversa la salle d'un pas assuré.
Remus se disait qu'il n'y avait même pas besoin de lui mettre le vieux chapeau tout moche sur la tête pour savoir qu'il irait à Gryffondor.
"GRYFFONDOR !"
Bah voilà. Qu'est ce qu'il disait.
James sautilla jusqu'à leurs tables, sous les exclamations de Peter et Sirius et les grognements de Lily.
"Rogue, Severus."
Le garçon aux cheveux gras s'avança à son tour, le visage fermé, sous les ricanements de James et Sirius.
Il ne voyait pas ce que le dénommé Severus leurs avait fait pour qu'ils aient décidé de s'acharner sur lui comme ça.
"SERPENTARD !"
Huement de ses voisins de tables, vite rejoint par Peter.
Il tenta de faire comme s'il ne les connaissaient pas.
Cependant, quand Severus s'assit à la table des Serpentard et se tourna vers celle des Gryffons, c'est tout les quatres qu'il fusilla du regard.
Qu'il le veuille ou non, Remus était désormais associé à James, Sirius et Peter.
... Ca pourrait être pire, non ?
ooOooOoo
23 SEPTEMBRE 1971
Remus pressa le pas, fébrile. Son coeur battait dans sa poitrine. Tout son corps tremblait. Ses muscles étaient tendus à l'extrème. Ses yeux, habituellement ambrés, étaient à présent presque dorés.
Ce soir serait le jour de la pleine lune.
Sa première pleine lune à Poudlard.
Et il angoissait.
Pas seulement à cause de sa transformation. Il savait que ça serait douloureux. Il savait que le loup en cage se déchaînerait.
Non. Il angoissait, parce que pour la première fois depuis qu'il avait été mordu, il allait se transformer dans un lieu contenant un millier d'élèves, sans compter les professeurs. Et, par dessus tout, il avait peur de mordre un autre élève.
De transmettre sa monstruosité.
Parce que c'est ce qu'il était, pas vrai ?
Un monstre.
Il arriva à l'infirmerie, dans un état de tension à peine imaginable.
Mme. Pomfresh l'accueillit avec un sourire légèrement tremblant. C'était la première fois qu'elle aurait à gérer ce genre de situation.
Elle l'ausculta rapidement, histoire de vérifier si "tout allait bien".
Bien sûr que non, ça n'allait pas. Il allait devenir une bête sanguinaire dans moins d'une heure.
Finalement, ils sortirent tout les deux. Plus ils s'éloignaient du château, plus Remus se sentait rassuré vis à vis de ses camarades.
Le ciel commençait à se teinter d'orange, de rouge, de pourpre. Des couleurs chaudes, qu'il aimait admirer en temps normal.
Aujourd'hui...
On dirait que le ciel saigne.
Il secoua la tête.
Mme. Pomfresh s'était arrêtée près du Saule Cogneur.
Quelle idée de planter un arbre qui veut votre mort dans une école remplie d'adolescents pleins d'hormones. Cependant, il fallait admettre que c'était une bonne protection. Et pour les autres, et pour lui.
L'infirmière appuya sur une sorte de noeud entre la jonction de deux racines. L'arbre d'immobilisa.
"Bon, murmura t-elle. Tu vas marcher dans le tunnel. Tu arriveras bientôt face à une porte en bois. Tu l'ouvriras avec cette clé."
Elle lui tendit une petit clé un peu rouillée. Il la saisit d'une main terriblement tremblante.
"Tu refermeras la porte derrière toi, et passeras la clé en dessous. Il te suffira de monter l'escalier devant toi, et de refermer la trappe."
Il hocha la tête. Il sentait que la lune n'allait pas tarder à se lever.
Sans un mot de plus, il s'engouffra dans une ouverture. Tout ses sens semblaient exacerbés. Ses yeux equarquillés lui premirent de voir exactement où se diriger.
Il atteignit bientôt la porte en bois.
Puis l'escalier.
Pour déboucher dans une pièce spacieuse et poussièreuse, aux fenêtres barricadées par des planches en bois.
La Cabane Hurlante. Considérée comme la plus hantée d'Angleterre.
Parfait. Personne ne se formalisera d'entendre des hurlements.
Remus déglutit. Combien de temps lui restait il ?
Il ôta ses vêtements, les plaça dans un coin où il esperait que le loup ne les atteindrait pas.
Puis il s'allongea sur le sol.
Il ne lui restait plus qu'à attendre.
Attendre le début de son cauchemar.
ooOooOoo
23 DECEMBRE 1972
"Je ne crois pas que ce soit une bonne idée.
- Ne t'en fait pas, 'Mus ! On ne se fera pas prendre. Ta réputation de bon élève n'en pâtira pas.
- Et qu'est ce qui te fais croire qu'on ne se fera pas prendre ?
- Tu es avec Sirius Black et James Potter. Rien ne peut t'arriver.
- Tu avais dis ça quand j'ai failli me noyer dans le Lac Noir par ta faute, Sirius.
- ... Et puis, on a une cape d'invisibilité, mon cher.
- Mais on est quatre.
- Y'a la place.
- C'est ce qu'on verra quand les autres élèves verront passer des pieds sans corps.
- On ferra ça de nuit.
- Si on se fait prendre, on risque de faire perdre un nombre considérable de point à Gryffondor.
- Puisque je te dis qu'on ne se fera pas prendre !
- ...
- Tu ne me fais pas confiance ?
- Bien sûr que si.
- Alors prouve le.
- ... Qu'est ce que je devrais faire ?"
Sirius jeta un regard triomphant à James. Il venait de gagner son pari comme quoi il convaincrait Remus de se joindre à la petite blagounette de Noël.
"Peter fera le guet.
- Le gay ?
- Non. Le guet. La surveillance, si tu préfères, soupira Sirius.
- Pendant ce temps, nous trois..."
James pointa tour à tour Sirius, Remus et lui même.
"On entrera dans la Grande Salle. Le but étant de badigeonner chaque assiettes avec ceci..."
Il brandit une fiole.
"En sachant que nous en auront bien sur plusieurs. Moi et Sirius nous occuperons des assiettes des élèves...
- même les notres ? couina Peter.
- SURTOUT les notres ! retorqua James.
- On se ferait immédiatement soupconner, autrement, expliqua Sirius.
- Et moi, qu'est ce que je ferais ? couina Remus.
- Toi, tu t'occupes de la table des professeurs, sourit James.
- Vous voulez ma mort, s'exclama Remus, pâle comme un linge.
- N'oublies surtout pas l'assiette de Dumbledore, s'amusa Sirius."
Remus se prit la tête dans les mains.
ooOooOoo
"C'est bon ? chuchota James.
- Ouais ! s'exclama -en chuchotant- Sirius. J'ai mis double dose à Servilus.
- On va mourir, on va mourir, on va mourir, on va mourir, répéta en boucle Remus.
- Mais non ! le corrigea James. Il ne nous reste qu'a rejoindre innocement la tour Gryffondor et faire comme si de rien n'était.
- C'est ça. Et se préparé pour notre très prochaine retenue."
ooOooOoo
Le lendemain matin, tout les élèves et professeurs se dirigèrent vers la grande salle, pour la mission "PETIT DEJEUNER".
Chacun prit place, sans se douter de ce qui les attendaient.
Un instant de calme prit place.
Puis la tempête se déclencha.
Le premier à crier fut Lucius Malfoy, qui, horrifié, venait de voir ses mains se fixer sur son assiettes sans qu'il ne put les retirer.
Sauf qu'il ne cria pas vraiment.
Il siffla.
Comme un serpent.
Nouveau cri, du côté des Poutsouffle. Une pauvre élève venait de se coller les doigts contre son verre.
Sauf qu'elle ne cria pas, elle non plus. Elle émit un aboiement rauque qui n'était pas sans rappeller le bruit du blaireau.
Un rugissement se fit entendre du côté de la table des professeur. Minerva MacGonegall se battait actuellement en duel contre une fourchette beaucoup trop collante à son goût, poussant des grognements de lionnes du plus belle effet.
Un Serdaigle se mit a emettre des cris perçant d'oiseaux.
Bientôt, une cancaphonie de piallements se firent entendre.
Sirius se mit à grogner de rire, l'assiette bien à plein sur sa main.
James prenait plaisir à rugir.
Peter secouait sa main dans tout les sens avec des piaillements de lionceau.
Remus, lui, resta figé quand le premier son sortit de sa bouche au contact de sa cuillère.
Il venait d'emettre un jappement qui n'avait rien de félin.
Il poussa un cri de surprise.
Qui se traduisit par un couinement de loup.
Horrifié, il se tassa sur son banc.
Personne ne l'avait entendu.
Personne ?
Sirius lui jeta un regard intrigué en coin qu'il ne vit pas.
ooOooOoo
La petite blagounette de Noël eut le mérite, en plus de cela, de garder des séquelles une semaine après sa lancée. Ainsi, les Gryffondors roulèrent les r, les Serpentards sifflèrent les s, les Poutsouffles couinait en fin de phrase, et les Serdaigles gardèrent une voix stridente et haut perchée.
Quand à Remus, il s'arrangea pour ne pas prononcer une seule fois la syllabe OU. Parce que ça partait innévitablement en OOOOOOOUH.
Ce dont il se rendit compte en poussant un "pfou" qui devint ainsi un "pfOOOOOOOOUH".
"A ce point ? s'étonna James. Je ne pensais pas qu'un devoir de Metamorphose te mettrait dans un tel état.
- C'est queuh... c'est... très... long... balbutia t-il."
Il frissona légèrement en croisant le regard de Sirius. Celui ci le regardait d'un air concentré.
Sans un mot de plus, il se replongea dans son devoir, les oreilles rouges de gêne.
ooOooOoo
17 OCTOBRE 1973
Souffrance.
Rouge.
Noir.
Nuit.
Douleur.
Cris.
Sang.
Rage.
Remus ouvrit peniblement les yeux. Tout son corps le lançait. Il poussa un léger gémissement.
Il était étendu dans un coin de la Cabane Hurlante. Les murs étaient zébrés de griffures, éclaboussé de sang. Les meubles, en miettes depuis longtemps, avaient subis un nouvel assaut. Il se recroquevilla, les yeux dans le vague.
Le moindre mouvement faisait mal.
Il n'avait pas la force de se lever, pas la force de bouger.
Il était épuisé.
Ses paupières se refermèrent lentement.
Brusquement, il rouvrit les yeux. Il était persuadés d'avoir entendu un bruit.
Mme. Pomfresh ? Non, elle ne venait jamais si tôt, d'habitude.
Un autre professeur ?
Un élève ?
Paniqué, il attrapa une vieille couverture rapiécée et s'enveloppa dedans.
Par pitié.
Faites que ce ne soit pas un élève.
Des éclats de voix se firent entendre.
Combien étaient-ils ?
Sa respiration s'accélera. Le mouvement de sa poitrine se levant et s'abaissant enflammait les blessures qui s'étalaient sur son torse. Il recula dans un coin de la pièce, esperant sans y croire que les nouveaux arrivants ne l'y verraient pas.
Ses yeux s'embuèrent.
Son secret allait être découvert.
Il allait être chassé de Poudlard.
Non, non, non.
Les voix se rapprochèrent.
Il put enfin les reconnaître.
Non, pitié. Pas eux.
C'était un cauchemar.
Les voix se stoppèrent net quand ils entrèrent dans la pièce.
Sa pièce.
Temoin de sa propre bestialité. Du monstre qui sommeillait en lui.
Il retint sa respiration. Les trois autres ne l'avaient pas encore répéré, obnubilés qu'ils étaient par l'état des lieux.
"Remus ? appella doucement l'un d'entre eux."
Il ne répondit pas. Les autres balayèrent la pièce des yeux.
C'est le regard gris pâle de Sirius qui se posa en premier sur lui, pauvre chose recroquevillé dans l'ombre.
Une larme coula sur sa joue.
Il aurait voulu que ce moment n'arrive jamais.
Ce moment où ses amis sauraient.
Sauraient sa vraie nature.
Sauraient quel monstre il était en réalité.
"Remus, répéta Sirius, esquisant un pas vers lui."
Il poussa un glapissement apeurés. Sa tête se logea sur ses genoux.
Il ne voulait pas croiser son regard.
Pas maintenant.
Pas dans ces circonstances.
Et il attendait.
Les cris. Le choc. L'indignation. Le rejet.
Rien ne vint.
Il releva lentement la tête. Sirius s'était accroupi devant lui. James et Peter le regardaient avec...
Compassion ?
Où était l'horreur, le dégoût ?
Il était un monstre. Pourquoi le regardaient-ils comme on regarde un être humain ?
"Tu as du sang sur le visage, 'Mus."
Remus le fixa un instant.
Puis il comprit.
Sirius le savait. Il le savait, depuis longtemps. Et ça ne l'avait pas gêné.
Pourquoi ?
Parce qu'il était comme ça.
Et il en allait de même pour James et Peter.
Une nouvelle fois, ses yeux s'embuèrent. Il se rendit compte qu'il souriait, un peu.
"Je crois que je m'en doutais, murmura t-il."
Sirius eut un petit rire discret, un rire qui ressemblait à un aboiement.
James et Peter le suivirent aussi.
Et...
"Qu'est ce que vous faites là, tout les trois ?!"
Poppy Pomfresh débarqua au beau milieu de la pièce, furibonde.
"... ON COURT ! brailla James."
Et Remus eut tout le loisir de voir déguerpir ses trois amis, sous les yeux médusés de l'infirmière qui ne comprit plus rien lorsque Sirius glissa littéralement entre ses jambes pour accéder à la sortie.
Et il éclata de rire à son tour.
ooOooOoo
29 FEVRIER 1974
Remus se faufila dans sa pièce de la Cabane Hurlante, fébrile. Nouvelle pleine lune. Nouveau cauchemar en approche.
Il ne lui restait à peine quelques minutes.
Mais il se figea devant la porte, horrifié.
"Q-Qu'est ce que vous faites là ? couina t-il.
- On t'accompagne pour ta pleine lune, répondit tranquillement Sirius.
- Mais vous ne pouvez pas ! repliqua Remus, affolé. Je risque de vous tuer !
- Tu nous tuerais si on restait sous notre forme humaine, oui, déclara joyeusement James."
Remus les regarda tour à tour, sans comprendre. Sa main était crispée.
Ils devaient sortir.
Ils n'avaient pas le choix.
Il ferma brutalement les yeux, secoua la tête.
"Sortez ! Vous ne devez pas rester là !"
Le rire amusé de Sirius lui répondit.
Comment pouvait il rire dans une situation pareille ?
Il rouvrit les yeux, tentant de paraître menaçant.
A la place, sa mâchoire en tomba par terre.
Devant lui se tenait un cerf et un gros chien noir. Il mit quelques secondes de plus à reperer le rat sur les cornes de cerf.
"Mais qu'est ce que..."
Le chien battit joyeusement de la queue, avant de bondir tout autour de lui.
Sirius.
Il releva la tête vers les deux autres animaux.
Le cerf.
James.
Le rat.
Peter.
Des Animagus.
Comment ?
Depuis quand ?
"Vous savez que c'est interdit ? murmura t-il, sachant parfaitement que la réponse était OUI et qu'ils s'en contrefichaient complètement."
Comme pour lui donner raison, le chien s'affala sur ses pieds.
"Vous êtes complètement fous... soupira t-il."
Mais, lorsque le premier rayon de lune perça l'obscurité, il souriait. Il souriait, un jour de pleine lune, pour la première fois depuis sa malediction.
ooOooOoo
5 MARS 1975
"Il ne reste plus que le sort final, Moony !"
Remus se mordit les lèvres, concentré. Il marmonna un sort, la baguette pointée sur le parchemin en face de lui. La carte resta figé un intant. Les quatres amis retinrent leurs souffles. Puis, peu à peu, sur la carte de Poudlard, apparurent des traces de pas mouvantes, bientôt surmontées de nom. Un sourire triomphal étira ses lèvres.
"Mes amis, déclara James d'un ton grave et solennel, la Carte des Maraudeurs est terminée."
Sirius applaudit avec enthousiasme.
"Méfait accompli ! clama joyeusement Peter."
Le parchemin retrouva sa blancheur. Nouveaux applaudissements de Sirius.
"Padfoot, Wormtail, Moony, je suis fier de vous, conclua James, un sourire scintillant jusqu'aux oreilles. Nous allons rentrer dans l'Histoire."
Et Poudlard n'avait qu'a bien se tenir.
ooOooOoo
17 NOVEMBRE 1976
"COMMENT AS TU PU, SIRIUS ?!"
Remus était hors de lui.
Il était furieux. Il se sentait terriblement trahi.
Face à lui, Sirius était livide. C'était la première fois qu'il voyait son ami sortir de ses gongs.
"IL AURAIT PU MOURIR !"
Il se mit à faire les cent pas. Tout son être bouillonnait. Il aurait voulu le frapper.
"J'AURAIS PU LE TUER, SIRIUS !"
L'autre ne répondit pas. Il était immobile. Probablement commençait il à mesurer l'étendu de ce qu'il avait fait.
"TU AS FAILLI FAIRE DE MOI UN ASSASSIN !"
Ces mots semblèrent réveiller Sirius.
"Remus, je... c'était juste... une blague..."
Remus pivota sur lui même, les yeux flamboyant de rage.
"UNE BLAGUE ?!"
Sirius réussit l'exploit de pâlir un peu plus.
"Je ne pensais pas qu'il irait jusqu'au bout ! Je ne voulais pas... je ne pensais pas à le tuer !"
Malgré sa fureur, Remus sut qu'il était sincère.
Comment avait il pu être aussi bête ? Bien sûr que Rogue irait jusqu'au bout !
"ET MÊME, SIRIUS. MÊME SI TU NE VOULAIS PAS LE TUER. TU LUI AS DONNER LA MEILLEURE PISTE QUI SOIT POUR QU'IL SACHE CE QUE JE SUIS REELLEMENT."
Sirius ne répondit pas.
Remus serra les poings, les appuya contre ses tempes.
"A cause de toi, Sirius, siffla t-il. A cause de toi, Severus Rogue sais que je suis un loup garou. Et, sincèrement, HONNÊTEMENT, tu crois qu'il ne va pas le dire à d'autres ?"
Sirius s'appuya contre le mur. Ses jambes tremblaient.
"Et tu crois REELLEMENT que JE pourrais continuer à TE faire confiance après CA ?"
Sirius se laissa glisser contre le mur, le visage dévasté.
"Moony, je-"
Remus le coupa aussitôt.
"NE M'APPELLE PLUS JAMAIS COMME CA."
Sirius se tut. Il se recroquevilla sur lui même.
Remus déglutit.
Une larme perla sur sa joue.
"Plus jamais, Sirius."
Il tourna les talons, sortit du dortoir.
Il mit une année complète à lui pardonner. Et Sirius ne retrouva jamais sa complète confiance.
ooOooOoo
5 OCTOBRE 1981
Remus poussa doucement la porte du QG de l'Ordre du Phénix.
Il était harassé. Voilà à peine une nuit qu'avait eu lieu la pleine lune, et il n'était pas encore tout à fait remis.
La raison pour laquelle il était là, maintenant, debout dans le couloir, c'est qu'il y avait une rumeur, circulant dans le monde sorcier.
Voldemort avait été vaincu.
Il espérait de tout coeur que ce soit vrai. Et il était venu ici, dans l'espoir d'avoir une confirmation.
Il pourrait peut-être même fêter la fin de la guerre ce soir, avec James, Lily, Sirius et Peter.
Tout redeviendrais comme avant.
Fini, les soupçons, la tension.
Retrouver l'ambiance qu'ils avaient eu à Poudlard.
Un léger sourire s'étira sur ses lèvres. Si la rumeur était vraie, que le Seigneur des Ténèbres était bien mort un jour de pleine lune, alors ça aura été sa plus belle nuit en temps que loup garou.
Il entra dans la salle de réunion.
Albus Dumbledore s'était déplacé en personne. Les visages semblaient éclairés, épanouis.
Mais l'ambiance s'assombrit brusquement lorsqu'il entra. Un silence pesant s'installa. L'un de ces silences qu'il n'avait que trop expérimenter durant la guerre.
Quelqu'un était mort.
Son coeur se serra. Il balaya l'assemblée du regard, cherchant des têtes manquantes.
Il y en avait quatre.
James Potter.
Lily Potter.
Sirius Black.
Peter Pettigrew.
Il déglutit.
"Où sont... ils ? s'entendit il demander."
Les regards se chargèrent de compassion.
Non.
Pas eux.
Lequel ?
Lequel était mort ?
Les autres avaient probablement été avertis.
Lequel ?
James ? Sirius ? Lily ? Peter ? Lequel ne fêterait jamais la victoire ?
Remus ressentit le besoin urgent de les rejoindre, de pleurer avec eux la disparition de l'un des leurs. Quel qu'il soit.
Albus lui demanda de s'asseoir.
Ce qu'il fit.
Et il lui raconta.
Sirius avait trahi le secret de James et Lily.
Voldemort s'était rendu chez eux la nuit dernière, et les avait tués.
Lorsqu'il avait tenté de faire de même avec leurs fils Harry, le sortilège s'était retourné contre lui. Et l'avait tué.
Hagrid avait escorté l'enfant chez son oncle et sa tante, où il y restera jusqu'à ses onze ans.
Peter avait retrouver Sirius, décidé à lui faire payer la mort de ses deux amis.
Sirius l'avait tué. Ainsi qu'une dizaine de Moldus.
Lorsque les Aurors l'avaient retrouvé, il riait aux éclats au milieu du carnage.
Il était à présent à Azkaban, où il y restera jusqu'à sa mort.
Puis il se tut. Les regards étaient tournés vers lui. Ils attendaient qu'il craque. Qu'il explose. Qu'il fonde en larme, qu'il hurle.
Ce ne fut pas le cas. Il resta immobile, inexpressif.
Ravagé de l'intérieur.
Tout son monde venait de s'écrouler.
James, Peter et Lily, morts.
A cause de Sirius. Sirius Black. Padfoot.
Un traître ?
Impossible. Et pourtant.
Traître.
Assassin.
Digne héritier de ses parents.
De sa famille.
Un Black, malgré tout.
Quelque chose se brisa en lui. Le monde venait de perdre ses couleurs, la vie sa saveur.
Il ne bougea pas, ne réagit pas.
Ainsi, c'était comme ça.
Hier soir, Voldemort avait été vaincu.
Mais à quel prix ?
C'était la pire nuit qu'il avait passé sous sa forme de loup.
ooOooOoo
21 AOUT 1995
Remus Lupin se traîna dans la petite salle miteuse qui lui servait de cuisine, de salon, et de chambre à la fois. Il avait l'air encore plus fatigué et las que d'habitude. Une trentaine d'année à peine. Il en paraissait cinquante.
Il se laissa tomba sur la seule chaise qu'il avait pu trouvé, un vieux morceau de bois mal assemblé.
Il avait à peine de quoi se nourrir.
Personne ne voulait engager un loup garou.
Comme chaque matin, il se versa une tasse de l'espèce de bouillie qui lui tenait lieu de café.
Un hibou toqua à sa fenêtre, passa la tête à travers le trou béant de la vitre.
Il se leva.
En plus de l'habituelle Gazette des Sorciers, il avait reçu une lettre. Ses sourcils se haussèrent quand il reconnu le cachet de Poudlard.
Il jeta une vieux biscuit moisi à l'oiseau, qui hulula de mécontentement, avant de décacheter la lettre.
Une lueur d'espoir, puis de joie s'alluma au fond de ses yeux, pour la première fois depuis douze ans.
Dumbledore lui offrait, une fois de plus, une place à Poudlard.
En tant que professeur, cette fois.
Et puis, surtout...
Il rencontrerait enfin Harry Potter.
Le fils de James.
Il avait tant espéré ce moment. La dernière fois qu'il l'avait vu, Harry n'était qu'un bébé.
Aussi turbulent que son père.
Il se rassit sur sa chaise, plus guilleret que jamais. Il semblait avoir perdu quinze ans d'âge.
Il se saisit de sa tasse, la porta joyeusement à ses lèvres.
Son regard dériva vers la Gazette, jetée negligemment sur la table.
Il se figea.
Sa tasse lui échappa des mains, s'éclata au sol. Le "café" brûlant l'éclaboussa.
Il s'en fichait.
Sur la une du journal s'étalait la photo ô combien reconnaissable de Sirius Black.
ooOooOoo
13 AVRIL 1996
Remus sentait son coeur battre de toute ses forces dans sa poitrine. Son regard était fixé sur le bout de parchemin qu'il tenait en main. Il marchait à grand pas, suivit avec difficulté par Harry et Ron.
La Carte du Maraudeur.
Entre les mains du fils de James.
Celui ci en aurait probablement été ravi.
Pas lui.
Ca reveillait bien trop de souvenirs douloureux au creux de son estomac.
Mr. Moony présente ses respects au professeur Rogue et lui demande de bien vouloir cesser de mettre son énorme nez dans les affaires d'autrui.
C'était tout à fait le genre de chose qu'il aurait pû dire. Autrefois.
Mr. Prongs approuve Mr. Moony et voudrait ajouter que le professeur Rogue est un horrible crétin.
Mon Dieu, il entendait presque la voix de James.
Mr. Padfoot voudrait faire part de son ébahissement à la pensée qu'un tel imbécile ait pu devenir professeur.
Que penserait ce sale traître de Sirius s'il savait qu'il en était de même pour Lupin ?
Mr. Wormtail souhaite le bonjour au professeur Rogue et lui conseille de se laver les cheveux, s'il veut cesser de ressembler à un tas d'ordure.
Les mots semblaient le narguer.
Lui rappeller que, parmis les quatres noms étalés, deux appartenaient à des morts. Et un autre à leur assassin.
Il prit une grande inspiration. Ouvrit la porte de son bureau.
"Professeur, je, commença Harry.
- Je ne veux pas d'explications. La prochaine fois, je ne serais pas là pour vous couvrir, Potter, répondit il un peu trop séchement. Ne vous ai-t-il pas venu à l'idée de confier cette carte à un professeur ? Surtout après ce qui cs'est passé la dernière fois qu'un élève à laisser traîner des informations confidentielles."
Son élève baissa pitoyablement la tête.
Il se sentit coupable.
"Retournez dans votre dortoir, reprit il, plus doucement. Et veillez à ne pas en ressortir."
Harry articula un "oui, professeur Lupin" penaud. Il s'apprêtait à s'éloigner, lorsqu'un détail le stoppa.
"La carte s'est trompée, lâcha t-il."
Remus se stoppa net, fronça les sourcils en regardant son élève.
"Elle a indiqué le nom de quelqu'un qui est mort, poursuivit le jeune garçon."
Le professeur haussa un sourcil. Il rangea la carte bien précieusement au fond d'un tiroir.
"Ah ? Et qui donc ?"
Harry leva les yeux vers lui, déterminé.
"Peter Pettigrew."
Remus se glaça.
"Enfin, rattrapa le garçon, elle s'est trompée. Il n'y avait personne, quand je suis arrivé."
Et il sortit, laissant la le professeur, avec ses interrogations.
Il n'y avait personne.
Même pas un rat ?
Il rouvrit précipitemment la carte.
Parcouru le parchemin du regard.
Son coeur se stoppa lorsque, l'espèce de deux secondes, le nom de Peter se détacha sur le parchemin.
Une erreur ?
Certainement pas.
La Carte du Maraudeur ne se trompait jamais.
ooOooOoo
26 MARS 1996
"EXPERLIAMUS !"
Le sort fusa de sa baguette, frappa la main d'Harry. La baguette de celui ci voltigea. L'élève leva les yeux vers lui, choqué.
Son autre main était agrippée au col de la chemise d'un homme étendu au sol. L'homme abordait un sourire de dément, les yeux fixés sur le jeune garçon qui le surplombait.
Le teint pâle, cireux, des cernes immenses sous les yeux, le visage tiré, fatigué, les cheveux graisseux, le corps decharné.
Pâle copie de ce qu'il fut, douze ans plus tôt.
Sirius Black.
Remus déglutit légèrement.
"Ecarte toi, Harry, ordonna t-il."
L'enfant obeit immédiatement, les yeux rivés sur lui. L'homme étendu tourna aussitôt son regard vers lui. Ses yeux éteints s'illuminèrent quand il le reconnu. Il retrouvait mieux son ami d'enfance dans cette expression.
"Sirius Black, lâcha t-il."
Tout son corps tremblait. Son coeur battait.
Douze ans.
"Enfin, ta folie est visible sur ton visage."
Le sourire de Sirius s'étala un peu plus, lui mangeant la moitié de son visage barbu.
"Parle pour toi, vieux frère, répliqua l'évadé."
Remus s'autorisa à lui lancer un sourire. Il lui tendit la main, le releva. Il ne sut pas très bien comment Sirius se retrouva à le serrer contre lui, ni comment il lui rendit son étreinte, d'un mouvement presque desespéré.
Il pouvait compter ses côtes sous la chemise crasseuse que l'autre portait.
Son coeur se serra.
"Remus, murmura Sirius d'une voix brisée."
Ils se détachèrent l'un de l'autre, les yeux plongés dans le regard de leurs vis à vis.
C'était comme s'il n'existait plus qu'eux, l'espace d'un instant.
Puis une lueur de folie se ralluma au fond des yeux de brume de Sirius.
"Tuons-le, maintenant. Tout les deux."
Il sut qu'il parlait de Peter. Du rat.
Ce sale rat.
Il tourna enfin la tête de son ami. Les trois enfants étaient tassés à l'autre bout de la pièce. Hermione s'était interposé entre eux et Harry.
Ron serrait contre lui un vieux rat des champs qui faisait de son mieux pour s'échapper.
Il hocha lentement la tête.
La jeune fille explosa.
"NON ! On vous faisait confiance !"
Il echangea un regard avec Sirius, incertain de comprendre ce qu'elle voulait dire.
Pensait-elle serieusement... qu'ils avaient l'intention de s'en prendre à Harry ?
Le fils de James ?
"Pourquoi ? demanda ensuite Harry."
Le regard de l'enfant était dur. Pleins d'un sentiment de trahison.
Il se tourna à demi vers son ami.
"Sirius, il a le droit de savoir pourquoi."
L'autre s'enflamma aussitôt. Son visage se déforma sous la haine et la colère.
"J'ai attendu ce moment DOUZE ANS, Remus. Je n'attendrais pas une minute de plus."
Sa voix partait dans les aïgus, se brisait à chaque pause.
Remus se tendit, le coeur douloureux. Comment en étaient-ils arrivés là ?
Il se retourna vers les enfants.
"Weasley, donnez nous votre rat."
L'animal se débattit de plus belle. L'incomprehension se peignit sur le visage des élèves.
"Pourquoi faire ? demanda Ron d'une voix blanche."
Remus n'eut pas le temps de répondre. Sirius éclata d'un rire sans joie.
"Vous avez trahi mes parents, cracha Harry en direction de Sirius. Et je vous faisais confiance !"
Cette fois, il s'adressait à lui.
Remus sentit son coeur manquer un battement.
"Harry, murmura t-il d'une voix douce, Harry, Sirius n'a pas trahi tes parents."
Une lueur de haine passa dans le regard de l'enfant.
Il ne le croyait pas.
"Qui, alors ? réclama t-il, la voix railleuse."
Une fois de plus, Sirius le coupa tout net.
"Peter... PETTIGREW."
Il avait presque hurlé ses mots. Il se tut, essouflé, le regard exorbité.
"Et il est ici, en ce moment même."
Il eut un petit mouvement des bras, comme s'il esquisait une révérence. Il balaya la pièce d'un geste.
"Dans cette pièce."
Une lueur de doute passa dans le regard de Harry.
Remus retint son souffle.
Et Rogue fit irruption dans la pièce.
ooOooOoo
Remus s'efforçait de suivre Sirius et Harry, traînant un Peter gémissant. Il les observaient, un sourire pensif aux lèvres.
Enfin, le parrain et le filleul étaient réunis. Il avait beaucoup à se dire. Ils discutaient, l'un à côté de l'autre. Le visage du jeune homme s'illumina d'un sourire. Le regard fatigué de Sirius transpirait d'espoir.
Il reporta son attention sur Peter.
Lui aussi avait changé.
Le rat s'était gravé sur son visage. Une tête de traître. Des petits yeux mouillés, suppliant qui lui donnait la nausée.
Il se retenait de le frapper.
Il secoua légèrement la tête. La journée avait été riche en émotion.
Et il se sentait tendu... tellement tendu...
Nauséeux...
Etait-ce vraiment du fait de l'expression de Peter ?
Son coeur sembla s'arrêter.
Il fut prit d'un horrible présentiment.
Il tourna brusquement la tête vers le ciel.
Lentement, les nuages dévoilaient la lune.
La pleine lune.
Comment avait-il pu oublier ?
Comment avait-il pu être aussi stupide ?
Il n'eut pas le temps d'y reflechir davantage.
Tout ses muscles se tendirent.
Il lâcha Peter.
Un long hurlement sortit de sa gorge.
Il se prit la tête dans les mains.
Les regards se tournaient vers lui.
Sirius se précipita.
Sa conscience vacilla.
Le loup reprit son dû.
ooOooOoo
18 JUIN 1998
"AVADA KEDAVRA !"
Une lueur verte illumina la pièce. La voix féminine qui avait lancé le sort éclata de rire.
Horrifié, Remus se tourna vers l'origine du sort. Son regard croisa les yeux fous de Bellatrix Lestrange.
Qui avait elle touché ?
Harry ?
Maugrey ?
Nymphadora ?
Il pivota, regarda autour de lui.
Son coeur s'arracha brusquement lorsqu'il répéra la cible.
Sirius tituba, jeta un dernier regard éperdu à son filleul dressé à ses côtés, et bascula à travers l'arche. Son corps s'effaça. Comme s'il ne s'était jamais tenu là.
Comme s'il n'avait jamais existé.
Remus resta figé.
Il ne comprenait pas. Son esprit n'assimilait pas ce qui venait de se passer. Mais l'information faisait son chemin.
Le sang battait contre ses temps.
Ses yeux se brouillèrent.
Sirius était mort.
Sirius était mort.
Un long gémissement se coinça dans sa gorge.
Le rire de Bellatrix éclata dans la salle.
Pour lui, le temps s'était arrêté. Son regard fixé sur la chose qui lui avait volé son ami. Il attendait, confusément, que Sirius ressorte, avec son regard de chien battu. Désolé, Moony. Cette blague n'était pas drôle.
Cela n'arriva jamais.
Parce que Sirius était mort, comme James, comme Lily. Parce que Sirius ne pourrais plus jamais s'excuser, plus jamais rire. Plus jamais vivre.
La vision de son ami basculant dans le voile restait imprimée sur sa rétine, se rembobinant sans cesse, ressassant cette impitoyable vérité. Le rire de Bellatrix résonnait sans fin dans ses oreilles. La lumière verte l'éblouissait encore.
La vie lui avait rendu pour mieux le lui reprendre.
Sirius n'avait eu le droit qu'à deux ans de liberté, avant qu'elle ne lui soit de nouveau arrachée.
Par un simple sort.
Une seconde d'innatention.
Et il n'était plus là.
Il se sentait abandonné, trahi.
Pourquoi avait il fallu qu'il insiste pour venir ?
Pourquoi avait-il fallu qu'il insiste pour venir mourir ?
Son coeur explosa, en miette.
Il se précipita vers Harry, qui hurlait, hurlait, le nom de son parain.
Sirius.
Chaque lettre était une lame dans son corps.
Chaque lettre lui rappellait quelqu'un qui n'existait plus, n'existerait plus, et qui se tenait, il y a une heure à peine, à ses côtés sur la table du 12 Square Grimmaud, occupé à amuser la galerie. A faire le pitre. Il avait toujours été doué pour ça.
Il attrapa l'enfant, le serra contre lui avec la force du desespoir. A travers lui, c'est James qu'il serrait. Il le serrait comme si cela pouvait tout effacé. Comme si cela pouvait les ramener.
Faire revenir le temps où Peter n'était pas un traître, où James flirtait avec Lily, où Sirius n'avait pas été assassiné par sa cousine.
Il se sentait vidé. Il n'arrivait pas à éclater, comme le faisait Harry. A hurler son desespoir. Il n'en avait pas le droit, de toute façon.
Il devait veiller sur l'enfant de James. Sur le filleul de Sirius.
"Harry, s'entendit-il parler, Ca ne sert à rien. C'est trop tard."
Sa propre voix lui semblait si plate, si dénuée de sens.
A quoi bon ?
Sa dernière raison de vivre avait été aspirée à travers un voile.
Ca ne servait à rien.
Ca ne servirait plus jamais à rien.
Avec Sirius était parti l'espoir, la dernière part de lumière que lui avait laissé le loup.
Moony était belle et bien mort.
ooOooOoo
20 MARS 2000
Le combat faisait rage.
Les sorts fusaient de part en part. Les corps s'écroulaient. Des cris résonnaient partout dans le château.
Remus Lupin se battait, au milieu de tout ça.
Il se battait avec rage.
Pas pour sauver sa vie, non.
Il s'en fichait, de sa misérable vie.
Il se battait pour la cause en laquelle il croyait. Il se battait pour tout ceux qui étaient morts pour elle.
A ses côtés, Nymphadora vendait chèrement sa peau. Ils semblaient invincibles.
Rien n'est invicible.
La jeune femme s'écroula à ses côtés, sans un mot, sans un cri.
Remus se retourna.
Fenrir le fixait, un large sourire aux lèvres, le menton couvert de sang. Un Mangemort se tenait à ses côtés, baguette en main.
Sa vue s'obscurcit.
Meurtre. Vengeance.
C'était presque une bête sauvage qui se rua sur les deux autres.
Il savait juste qu'ils avaient tués la mère de son fils.
Et qu'il fallait qu'ils payent pour ça.
Il ne savait pas quels sorts il lançait.
Il ne voyait pas très bien quels gestes il faisait.
Il ne sut pas quel sort l'atteignit.
Il ne sut pas qui l'avait lancé.
Son corps vola en arrière.
Son esprit s'éteignit.
Il s'effondra, inerte, au côté de sa femme.
Un rire cruel résonna à ses oreilles, lointain. Il perdit la notion de la réalité.
Il sentit son coeur se ralentir.
Un léger sourire étira ses lèvres.
"Peter. Je veux dire, moi c'est Peter ! C'est mon nom."
"Moony ! Tu me passes tes saucisses ?
- Sirius ! Arrête donc de te goinfrer, tu vas finir obèse !"
"Mes amis, la carte du Maraudeur est terminée !"
"On ne se fera pas attraper ! Tu me fais confiance ?"
"Vous connaissiez mes parents ?"
"Lupin, Remus."
"GRYFFONDOR !"
"Tu es Nymphadora, c'est ça ?
- Ne. M'appelle. Pas. Comme ça !"
"Professeur Lupin... Pourriez vous m'aider à repousser... les... Détraqueurs ?"
"C'est pas trop tôt, Moony. On a failli attendre !"
"C'est un garçon !
- Comment allons nous l'appeller ?
- Ted..."
Ted...
Teddy...
Il ne grandirait pas avec ses parents.
Mais il grandira avec quelqu'un de bien.
Harry s'en chargera.
Il le savait.
Son fils seras heureux.
Il rendit le dernier soupir, le visage serein au milieu du chaos ambiant, au côté de la femme qu'il aimait.
Ca avait duré moins d'une seconde.
Le dernier des Maraudeurs s'était éteint.
Remus Lupin venait de mourir.
FIN
