Théodore Nott, les potions sournoises et autres incidents

Partie I

Disclaimer : Tout appartient à JK Rowling.

Note : C'est la première partie d'un Two-Shots dont je peine un peu à trouver la fin… Mais elle finira par venir, promis.

Il y a quelques persos OOC – inévitables lorsque je fais une fic humoristique…

Cette fiction n'est absolument pas une romance, mais il y a quelques légères mentions de slash. Si cette idée ne vous plaît pas, passez votre chemin.

Quand à la mise à jour, je suis désolée, j'ai simplement fait des modifications dans la présentation, le texte lui-même n'a pas changé.

Bonne lecture.


Vers onze heure du soir, un cri terrifiant retentit dans le château millénaire. Extrêmement aigu, il exprimait un souffrance innommable, une rage bestiale, et tous ceux qui trainaient dans les couloirs se dépêchèrent de regagner la sécurité de leurs dortoirs et appartements, tout en priant avec ferveur pour ne jamais connaître l'abominable raison qui avait poussé quelqu'un à émettre pareil hurlement.

– Zabini ! Fils de chien, viens ici, tu vas payer ! Je vais t'arracher les boyaux avec les dents puis te pendre avec, je vais te découper, te tronçonner, te hacher menu, te faire bouffer tes couilles, maudit bâtard !

L'auteur de tous ces plaisants propos courait, en caleçon, dans la salle commune de Serpentard, la noble et grande maison de Salazar. Il essayait de toute évidence d'attraper un grand garçon noir qui gardait une bonne avance malgré le fou-rire qui le secouait et faisait couler des larmes d'hilarité le long de ses joues.

Draco Malfoy, impeccable comme toujours, se tenait en haut d'un escalier, observant la scène.

Son visage, comme à son habitude, était lisse et sans émotion particulière, si ce n'était le frémissement qui agitait les coins de sa bouche serrée et son fin sourcil droit, fortement haussé en signe d'incrédulité.

– Qu'est-ce qui se passe ici, exactement ? demanda-t-il à une immense jeune femme aux cheveux tressés qui se tenait à côté de lui, engoncée dans un t-shirt gris qui paraissait malgré tout encore trois ou quatre fois trop large pour elle.

Contrairement à son camarade, elle ne cachait pas son hilarité et lui répondit :

– Tu vois cette fille, Mandy Brocklehurst, de Serdaigle ? Les cheveux châtains, une coupe au carré… plutôt banale. Elle est avec nous en Histoire de la Magie.

Draco acquiesça, et elle poursuivit :

– Théo voulait sortir avec, je ne sais pas si tu es au courant. Et bien, il s'est fait jeté il y a quelques jours, Brocklehurst lui a dit qu'elle le trouvait trop vulgaire.

– Oh, se contenta de dire Draco.

Il pouvait difficilement contredire son interlocutrice, au vu du flot d'insultes colorées que vomissait la jolie bouche de Théodore Nott et…

– Une seconde… C'est moi ou il y a des papillons qui sortent de la bouche de Théo ? s'étrangla le blond, stupéfait.

– J'y viens, pouffa Millicent. Donc, Blaise a eu vent de l'affaire et il a trouvé une, euh, potion qu'il a fait boire à Théo en lui disant que c'était un Élixir d'Attirance et que la fille serait dans son lit demain soir.

– Et Théo y a cru ? grimaça Draco. Je le croyais plus intelligent.

– En fait, Blaise lui a donné contre des places gratuites aux deux prochains matches des Pies de Montrose – sa mère est intime avec le Batteur – alors, ça n'a pas paru trop bizarre, sourit la jeune femme brune. Bref, Théo vient de se rendre compte que cette potion lui fait cracher des papillons, des fleurs, et des petits cœurs Lorsqu'il jurait. Lorsqu'il a déclaré que la mère de Blaise avait probablement forniqué avec un veracrasse islandais pour accoucher d'une raclure pareille, il a vomit une… une peluche Hello Kitty.

Un rictus de dégoût déforma la bouche de Draco et il frémit en reconnaissant l'abomination qui trainait dans un coin de la pièce.

– Cette maison est tombée bien bas. Il va falloir brûler tout ça et faire stériliser la pièce, marmonna-t-il avant de secouer la tête d'un air navré.

Théo avait finalement réussi à rattraper Blaise, et il essayait visiblement de lui faire avaler une chose non identifiée, de couleur blanche et rose, ce qui n'augurait rien de bon.

– Je vais te faire bouffer ton putain de chaton, on va voir si c'est kikinou ! brailla Théo tandis qu'un gros cœur écarlate pourvu d'ailes lui sortait de la gorge.

– Tss tss… Démonstration d'un lamentable comportement digne de Gryffondor, allié à des représentations Poufsouffle… J'enlève cinq points à chacune de ces maisons, dit Draco d'une voix trainante.

Répondant à l'interrogation muette de Millicent, il expliqua :

– Mauvaise influence sur les vert et argent.

Le corps de Blaise était secoué d'un fou-rire silencieux et il chuchota à l'oreille de Théodore qui le martelait de coups de poing – apparemment indolores :

– Théo, darling, je te trouve très mignon comme ça… Tu as un petit côté Poufsouffle tout à fait excitant… Il se recula un peu et afficha un air enamouré assez effrayant.

•••

La bouche du frêle jeune homme aux cheveux blond cendré se tordit en un sourire qui resta crispé malgré ses efforts pour le rendre naturel. Il dut se faire violence pour ne pas planter son ami là, en lui donnant un bon crochet dans le ventre au passage.

Absolument pas envisageable.

Bon, il ne pouvait objectivement pas en vouloir à Blaise, et c'était d'autant plus frustrant que la seule personne étant à blâmer pour cette situation fort désagréable était lui-même. Et comme il n'était pas masochiste, il était hors de question qu'il frappe sa propre figure.

Allons, peut-être que s'il se concentrait assez fort, il arriverait à envoyer un message mental anonyme au Serpentard, pour qu'il arrête enfin de penser que Théo trouvait cette comédie amusante ? De toute façon, Blaise avait toujours été une bouse de dragon en légilimancie.

Quoique. A la réflexion, il avait peut-être de tendances masochistes.

Par Salazar, on n'avait pas de béguin pour son ami hétéro ! Comment en était-il arrivé à cette situation grotesque ? Il n'était pourtant un de ces blaireaux de Poufsouffle, qui tombaient amoureux toutes les six minutes et demi ! Et d'abord, il n'était même pas homosexuel. C'était juste Blaise…

Donc. Répondre en feignant de trouver ça follement amusant.

– Oh, mon roudoudou en sucre, j'ai toujours su que tu avais un faible pour le rose… Tu te souviens de Dolorès Ombrage ? Et bien, je dois t'avouer que je n'ai rien contre les threesomes et…

A ce stade de la conversation, la peau noire de Blaise prit une teinte verdâtre très intéressante, et il se mit à courir vers les sanitaires en plaquant une main devant sa bouche.

– Le petit Blaisou n'a pas l'estomac très bien accroché, commenta placidement Théo.

•••

– Mon très cher Blaise, vous affirmez donc ignorer dans combien de temps l'exquise potion que vous m'avez administrée il y a maintenant trois jours cessera ses délicieux effets ?

– Mmmh ? Ah… ouais, répondit son interlocuteur d'un air nonchalant en se resservant des pancakes.

– C'est une plaisanterie ? siffla le jeune homme qui semblait proche de l'apoplexie.

– Théo, pourquoi est-ce que tu ne vas pas voir Pomfresh ? Je suis sûre qu'elle t'arrangerait ça en cinq minutes, intervint Milicent, soucieuse d'éviter un scandale au milieu de la grande salle – elle aurait juré avoir vu un peu de bave mousser au coin des lèvres de Théo.

Après quelques secondes de réflexions employées à décider s'il serait judicieux de jeter le cadavre de Blaise dans le lac – le calamar ne devait pas être très difficile – ou si au contraire l'immolation serait plus discrète, le Serpentard accepta de s'assoir et commença a fomenter un plan machiavélique pour se venger. Il se retint cependant de pousser des ricanements sadiques : ses amis auraient pu avoir des soupçons.

– Levez-vous, on va être en retard en potions, déclara finalement Draco qui n'avait rien perdu de l'échange.

•••

Le vieux professeur Slughorn était toujours à son poste, et, comme un fait immuable, les Serpentard avaient toujours ce cours en commun avec les Gryffondor.

McGonagall avait réellement tenu parole en disant qu'elle allait « favoriser les échanges entre les maisons » puisque les binômes étaient maintenant presque obligatoires dans chaque matière.

C'est ainsi que Harry se retrouva Théodore, Hermione avec Blaise, Ron avec Milicent, et Seamus avec Draco.

Dean se trouvait à l'infirmerie en raison d'une vilaine morsure en cours de Botanique.

Les cours se déroulaient dans une paix relative, les maisons ayant réalisé qu'il était impossible de travailler sans enterrer la hache de guerre.

Bien sûr, il y avait eu quelques exceptions notables, comme un fameux cours de sortilèges qui avait fini en bataille rangée, nécessitant l'intervention de la quasi-totalité des professeurs et d'un petit contingent d'Aurors.

C'est donc dans une ambiance polaire et une indifférence teinte de mépris que les élèves travaillaient, jusqu'à ce qu'un geste malencontreux mette le feu aux poudres.

– Finnigan ! Éloigne-toi de ce chaudron et n'y touche plus jusqu'à la fin du cours ! explosa Draco, visiblement exaspéré.

– Pardon ? Je te signale qu'on travaille à deux, la fouine, et que j'ai autant le droit que toi d…

– C'est la quatrième fois que je sauve cette potion de tes maladresses stupides, espèce de Gryffondor décérébré, et je ne le ferai pas une cinquième ! Recule-toi et ne touche plus rien !

Le professeur accouru en demandant des explications.

Toute la classe avait les yeux fixés sur eux et la main sur la baguette, excepté Théo qui, indifférent, finissait de réduire sa racine d'asphodèle en poudre, et Hermione qui, très concentrée, n'avait probablement rien remarqué.

– Finnigan est une catastrophe, professeur. Il a failli faire fondre le chaudron deux fois, a mit des rognures d'Acromentule au lieu des écailles de varan, s'est brûlé le sourcil droit en jouant avec l'essence de salamandre, a refusé de couper les her…

– C'est bon, Mr Malfoy. Échangez de partenaire avec Mr Nott.

– Quoi ? Mais Potter est encore moins doué que l'irlandais ! s'exclama le blond en faisant la moue.

– Mr Malfoy, il vous reste environ deux heures pour finir cette potion et la distiller. Je vous demanderai donc de poser vos affaires à la table de Mr Potter et de reprendre la préparation, fit le professeur de potions d'un ton sec.

Serrant les dents pour se retenir d'expliquer de quelle façon on parlait à un Malfoy à ce vieux morse dégoulinant de flagornerie – comme si le ministère avait quelque chose à faire de l'appui d'un vieux professeur sénile – il ramassa ses ustensiles et traversa la classe d'un pas digne.

Malfoy se rendit compte avec surprise que son partenaire n'était pas si mauvais que ça, si on passait outre son insistance incompréhensible à ne pas vouloir suivre les instructions officielles.

Quelques heures plus tard, Théo entrait dans l'infirmerie. Mme Pomfresh n'étant pas visible, il se laissa tomber dans un fauteuil près de la baie vitrée.

A suivre…


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