Auteur : Dadzetos

Rating : T, un peu de violence verbale ou physique vers les quelques chapitres de la fin, peu ou pas de sexe.

Disclaimer : Les personnages appartiennent à JK Rowling, je ne fais que les emprunter. Mais les relations inter personnages sont de moi.

Commentaire : Voici un long projet que j'ai en tête depuis quelque temps. Il s'agit d'un long pairing entre hermy et Draco autour d'une histoire plus complexe, et longue qui met en avant une nouvelle aptitude chez Hermione, le troisième œil, alors qu'elle a toujours cherché à rejeter la divination. Toute l'histoire commence après la septième année. Je reprends le canon tel qu'on le connaît (avec quelques petits changements que vous noterez), je me contente d'imaginer la suite et de tout bouleverser. Donc oubliez l'ultime chapitre des Reliques de la Mort.

J'aimerais sortir deux chapitres par semaine, il se peut que ça ne soit qu'un seul par semaine si j'ai trop de travail, mais il y aura au moins toujours un chapitre par semaine (le Week-end et le mercredi si deux par semaine, et seulement le WE si un seul). J'ai déjà huit chapitres prêts.

Bonne lecture à tous et n'oubliez pas de laisser quelques reviews pour motiver l'écriture de l'humble auteur qui se risque à écrire.

Un dortoir pour deux.

Dimanche 2 septembre 1998 :

La sirène du train me vrillait les oreilles et me sortit de ma léthargie. Ginny me donna un petit coup de coude pour me désigner l'entrée d'un Wagon.

-Bon, tu viens ? Le train va finir par partir sans nous sinon, me dit-elle.

-J'arrive, j'arrive, rétorquai-je.

Le quai était presque vide, les rares élèves étaient déjà confinés dans le train. Trop peu d'élèves étaient venus cette année. Bien sûr, la menace était écartée mais les parents n'étaient pas prêts, pas remis encore du choc de cette affreuse guerre. Partout circulait des rumeurs de Mangemorts cherchant une revanche. Ils étaient cachés, prêts à venger leur défunt maître, tous désespérés et sans futurs possibles.

Certes, certains s'étaient rendus aux autorités sans faire d'histoire, comme les Malefoy, ou les Parkinsons, ou d'autres encore avaient fui le pays vers les États-Unis ou les pays Nordiques, comme la famille Nott. Mais les plus pauvres, les moins influents, les rafleurs, comme on les appelait, se terraient encore quelque part.

Une deuxième sirène, je mis mon pied sur la marche du wagon et m'engouffrait dans la chaleur magique du train. C'était reposant.

-Au moins, nous sommes certaines d'être tranquilles, on aura notre propre cabine rien qu'à nous, dis-je avec un peu d'espoir.

-Ouais, tout à fait, ajouta Ginny. Viens, on va se mettre devant, comme ça on aura moins à traverser en arrivant à Pré-au-Lard.

Nous traversâmes les rames du train, jetant à chaque cabine qui étaient présents. Peu de monde pour les cinquième, sixième et septième année. Les années plus petites étaient bizarrement plus remplies. Il faut dire que la plupart des sixièmes et septièmes années, qui avaient participé à la guerre, ne souhaitaient pas retourner à l'école. Ils avaient trouvés un travail quelque part, ils remplaçaient les nombreux morts et les nombreuses places vides.

-Ici, c'est parfait.

Ginny ouvrit la porte grinçante de la cabine et nous nous posions tranquillement sur les banquettes rembourrées. La plus petite des Weasley, qui avait bien grandi depuis, sortit de son sac quelques provisions. Ça tombait bien, j'étais affamée.

-Maman m'a fait quelques sandwichs, tiens.

Ginny me tendit une petite boite garnie de nourriture.

-Et bien, on ne risque pas d'être à jeun, dis-je avec une petite pointe d'humour.

Molly nous comblait depuis que tous ses garçons avaient quitté la maison. Même Ron était parti avec Neville pour visiter différents pays dans le monde et parler de ce qui s'était passé chez nous. Il me manquait un peu, ce grand énergumène, mais au moins il m'écrivait encore, et régulièrement, et de toute manière il allait revenir dans peu de temps. Je savais qu'il ne voulait pas revenir à Poudlard, mais il m'avait promis de venir y faire un tour pour me voir.

-Tu lui diras merci, Ginny.

-Tu lui diras toi même, de toute manière on la verra en même temps pour les fêtes de noël. Je crois qu'elle voulait t'envoyer deux trois choses par hiboux dans la semaine, donc ne sois pas surpris.

-J'ai tout ce qu'il faut, ça ira, rétorquai-je.

Molly me gâtait depuis que j'étais officiellement avec Ron, et je trouvais ça parfois un peu étouffant, certes c'était une bonne mère, mais je n'étais pas sa fille. Je comprenais qu'elle puisse faire la même chose pour Harry, le pauvre était seul et orphelin, mais mes parents à moi étaient bien là, vivants et bienveillants. Il était vrai que j'avais dû les épargner de la guerre, mais mon retour et le sortilège de mémoire que je leur avais administré les avait tout de même choqué. Sombres étaient les nouvelles et la mémoire que j'avais du instiller dans leurs souvenirs, et c'était peut-être trop d'un coup. Toujours est-il qu'ils étaient là pour moi, ainsi que Molly. Je ne devrais pas me plaindre, j'avais deux familles, c'était plus que la plupart des enfants présents dans ce train.

Ginny avalait avec vigueur son sandwich. Et je m'arrêtais quelques temps pour la regarder. Je ne sais pas comment elle faisait pour être aussi pleine de vie. Elle venait de perdre son frère, et Harry s'engageait désormais auprès des aurors dans une guerre sans merci contre les mangemorts cachés. Tous les jours il risquait sa vie pour la sécurité de nous tous. Il ne changeait décidément pas. Mais heureusement pour Ginny, il s'était installé au Terrier, et elle pouvait le voir tous les jours (ou presque).

Dehors le train quittait les faubourgs de Londres et s'enfonçait dans la campagne lumineuse de ce début septembre. Le soleil brillait encore fortement, c'était une magnifique journée, mais pourtant je restais mélancolique. J'espérais que retrouver le château, ma chambre, la Salle commune de Poudlard allait me revigorer. Poudlard avait dû changer cet été. Il avait été restauré, reconstruit, refait, amélioré Tous les sorciers d'Angleterre étaient venus aider. Certains avaient fait des vitraux, d'autres des meubles, des portes, et d'autres choses encore.

-A quoi penses-tu ? Me demanda alors Ginny

J'étais perdue dans mes pensées, depuis combien de temps ?

-Je pensais à Poudlard, je me demande à quoi va bien ressembler le château.

-Percy m'a dit qu'ils avaient entièrement refait la Grande Salle. Et que certaines pièces ont été changées. Par exemple la Salle sur Demande n'existe plus.

-C'est bien dommage, cette salle était incroyable. Mais je doute qu'un sorcier soit assez puissant aujourd'hui pour arriver à ce niveau de magie.

-McGonagall fait un travail formidable. Elle a tout remis en ordre en seulement quelques mois, c'est impressionnant.

-Oui, ajoutai-je, elle fera une très bonne directrice.

Deux élèves passèrent dans le couloir, j'en reconnaissais un seul : Blaise Zabini, un Serpentard de mon année, pas toujours très sympathique, et souvent ami avec la bande à Draco. Il détourna la tête et baissa les yeux dès qu'il nous aperçu. Cette année allait être dure pour les Serpentards, de nombreux enfants se sentaient coupables pour les agissements de leurs parents, de leurs amis, et tous avaient fréquentés au moins une fois dans leur vie un Mangemort, avant ou après la guerre. Il était suivi d'une jolie fille qui portait le blason de la maison Poufsouffle.

-Tu l'as connais elle ? Demandai-je à Ginny.

-Oui, elle a le même âge que moi, elle sera aussi en septième année, c'est Emy Goldwood, elle est gentille mais très discrète. Pas le genre à bavarder.

-On ne va pas être beaucoup cette année.

-En effet, ajouta Ginny, j'ai entendu McGonagall dire que nous serions que sept pour l'instant.

Sept, c'était peu. Surtout que cela ajoutait à la fois l'année de Ginny qui continuait naturellement sa scolarité (passer de la sixième à la septième année) et ceux de mon année qui n'ont pas passé l'année précédente à l'école (nous n'étions pas beaucoup dans ce cas là).

-Tu sais s'il y en a beaucoup de mon année ?

-Humm, je ne sais pas. Je pense que tu dois être la seule assez dingue pour revenir à l'école alors que tu pourrais travailler. Et la plupart de ceux de ton année étaient là l'année dernière, ils ont tous terminé leur année.

-Pas tous nous, Harry et Ron n'ont pas fait leur septième année. Et visiblement Zabini non plus, sinon il ne serait pas là.

-Oui, acquiesça Ginny, mais vous n'étiez pas nombreux. Draco aussi n'a pas fait son année, mais il n'est pas là évidemment. On sait tous ce qui lui arrive.

En effet, on le savait tous. Ses parents s'étaient livrés d'eux même au nouveau Ministère de la Magie et subissaient actuellement le grand tribunal qui jugeait les crimes de guerre. Les parents Malefoy n'étaient pas apprécié, mais leur retournement de veste dans la dernière bataille semblait jouer quelque peu en leur faveur, sans toutefois effacer les atrocités précédentes. Draco quant à lui, devait passer devant le tribunal dans quelques jours. Son cas serait plus simple, il n'avait pas dénoncé Harry alors qu'il était emprisonné dans le manoir, et n'avait participé que timidement à la bataille finale. Il allait peut-être s'en sortir.

Ginny rangea rapidement ses affaires après avoir nettoyé sa boite et sortit un petit livre brillant dont la couverture attira rapidement mon attention. Oh, j'espère qu'elle plaisantait, elle ne pouvait pas lire ce genre d'horreur.

-Non, Ginny, ne me dis pas que tu as donné de l'argent à cette mégère.

-Hermione, Hermione, si personne ne lit ce livre, personne ne saura ce qu'il contient.

-On sait très bien ce que Rita Skeeter est capable de faire, tu crois vraiment que ça sera différent cette fois ci.

-Non, répondit-elle, mais au moins on pourra se défendre si on sait ce qui est marqué à dedans. Et puis Harry me manque déjà, avec ça c'est comme s'il était là.

Je ne souhaitais pas me disputer là dessus avec elle, mais Ginny se voilait la face si elle pensait qu'acheter ce livre lui permettrait de se défendre contre Rita Skeeter, parce que premièrement on n'avait pas à se défendre de quoi que ce soit, et deuxièmement, ça donne toujours de l'argent à cette grosse mégère désagréable.

Profitant de la lecture peu recommandable de Ginny, je me décidais à dormir un peu avant d'arriver à Poudlard. J'étais exténué, et le bercement du train, le bruit doux des roues qui claquaient contre les rails m'endormaient. Avant de piquer un petit roupillon, je demandai à Ginny.

-Au fait, Luna ne devrait pas être là ? J'espère qu'elle n'a pas oublié qu'elle devait aller à Poudlard !

-Non me répondit-elle, je l'ai vu, mais je crois qu'elle s'est faite quelques amis l'année dernière, en plus de nous. Pas de son âge, plus jeune, mais je l'ai vu avec eux dans un des compartiments.

-C'est curieux, je pensais qu'elle serait venu nous dire bonjour.

-Tu connais Luna, dit Ginny, elle a dû oublier, elle viendra plus tard.

-Bon, parfait, en tout cas j'espère qu'elle ne va pas venir tout de suite, parce que j'aimerais bien dormir un peu, dis-je à Ginny.

-Dors, je te réveillerai s'il se passe quelque chose.

Pas besoin de m'en dire plus, après l'avoir remercier, j'installais ma lourde écharpe Gryffondor sur le banc et m'allongeait la tête dessus. Il faisait doux et chaud dans le compartiment, le train roulait doucement, le soleil se couchait. Mes yeux se fermèrent doucement, et bientôt je plongeais dans un lourd sommeil.

Au réveil, je fus étonnée de l'obscurité qui nous entourait, était-ce déjà la nuit ? J'avais dormi si longtemps ? M'éveillant doucement, je ne reconnaissais pas les alentours, une grande salle sombre, aux murs pierreux et noirs, et un homme blond devant moi, qui tombait en arrière dans un cri de douleur, je ne voyais rien.

Impossible de l'aider, impossible de se lever. Les trois hommes face à lui s'enfuirent. Je ne pouvais les distinguer dans l'obscurité, à peine quelques silhouettes furtives, et des bruits de pas, de cape, et les cris déchirants de l'homme au milieu.

-Hermione ! Hermione !

Ginny se tenait à face à moi. On était de nouveau dans le train. Je ne comprenais plus rien.

-Qu'est ce qu'il se passe, on était où là ? Demandai-je.

-Tu as fait un cauchemar, tu bougeais bizarrement et tu as dis des trucs étranges avec une voix super flippante !

Les yeux de Ginny ne mentaient pas, je lui avais fait peur, et je ne savais pas comment. Pourtant je ne parle jamais dans mon sommeil. Ces petites pestes de Lavande et Parvati me l'aurait fait savoir clairement. Un cauchemar ? Ginny fouilla dans son sac et j'essayai de faire revenir à moi les souvenirs de ce cauchemar, mais rien ne me venait. Plus rien, plus aucun souvenir. Alors que ça venait se dérouler il y a peine trente secondes.

-Tiens, mange ça ! Me dit Ginny en me tendant un gros morceau de chocolat.

-Merci répondis-je en croquant dedans, pensant à Remus, mort il y a quelques mois, et qui aurait sans doute apprécié le geste de Ginny.

Je me relevais de mon lit et m'asseyait sur la banquette, toute fourbue, et ankylosée. Je ne me sentais pas bien du tout, alors que ça allait parfaitement avant ma sieste.

-Au fait, j'ai dormi longtemps ? Demandai-je.

-Pas mal de temps, on va arriver dans une demi-heure.

En effet dehors le temps avait changé, la chaleur de Londres avait laissé place à un automne précoce, le ciel gris était sombre, le soleil déjà presque couché, et des bourrasque de vent mêlés de pluie fine battait les arbres qui perdaient leur feuille. Pas génial pour commencer l'année, j'aurais souhaité un peu de répit météorologique avant d'entamer les choses sérieuses à Poudlard.

Nous nous mîmes à nous changer rapidement après un sort rapide pour bloquer la porte et, comme les autres élèves, nous nous dirigions vers les portes du train pour sortir les premières. Plus on sort tôt, et plus on a de chance d'entrer à Poudlard en premier. Et j'avais hâte d'y être la première pour voir ce que le château offrait de nouveau.

Le train arriva rapidement, et nous réussîmes à passez les premières, et sans s'en rendre compte, nous étions déjà devant nos assiettes dans la nouvelle Grande Salle (finalement très ressemblante à l'ancienne, mais avec de nouveaux tableaux représentants les personnes mortes pendant la bataille). Le professeur McGonagall fit un discours remarquable, et j'étais certaine qu'elle ferait elle aussi une grande directrice, même si elle n'avait pas les même aptitudes que Dumbledore. Néanmoins, d'un point de vue pédagogique, elle avait toujours été meilleure. Mince, voilà que je me comportais déjà comme une lèche-botte alors que les cours n'avaient même pas commencé.

Quelques heures plus tard, Ginny et moi étions désormais seule dans notre dortoir. Cinq lits, mais que deux à les partager, et évidemment, nous nous étions collées.

-Qu'est ce que tu penses des nouveaux professeurs ? Me demanda Ginny ?

-J'en sais rien, on verra.

-Et le nouveau professeur de Divination ? Insista t-elle.

-Tu sais ce que j'en pense, de la divination...

-Pourtant, il n'est pas mal, dit elle en souriant.

-Oui, mais de un, tu as Harry, et de deux, nous n'avons plus divination, ni toi, ni moi.

Tout en discutant je déballais mes affaires. Je tombai sur un cadre dont j'ignorais l'existence. C'était une photo animée de Ron, accompagné d'un petit mot très simple : « Pense à moi, je t'aime. R. ». Ce gros bêta était vraiment trop mignon quand il voulait. Ginny se pencha et aperçu le cadre.

-Mouais, beurk...

-Comment ça, beurk ?

-Bah, que mon frère se transforme en amoureux nian-nian, je trouve ça beurk, c'est pas son style ! Faut croire que tu l'as transformé ou qu'il est vraiment amoureux. Mais bon, je pense toujours que vous vous êtes fait piégé par un filtre d'amour, me répondit-elle.

-Merci la complicité ! Et avec Harry alors ? Presque six ans à le poursuivre partout et d'un coup il t'aime, c'est toi que je devrais accuser d'avoir créer un filtre !

Je me pris soudainement un coussin dans la figure de la part de Ginny, et sans se laisser faire, je répliquais de plus belle en me cachant derrière mon lit. La bataille fut courte, et nous reprîmes rapidement notre grand déballage. Après tout, avec toute la place que nous avions, nous pouvions nous étaler comme nous le souhaitions, et c'était le cas.

Après avoir poussé un des lits contre la fenêtre, nous décidions que ça serait maintenant notre canap' lecture, et nous le décorions de multiples oreillers volés aux lits vides de la chambre.

Après quelques minutes de rangement et de dérangement, nous observions notre dortoir. Quel plaisir de n'être que deux. Les lits étaient poussés, nous avions de la place, un nouveau canapé cosy et quelques petites loupiotes magiques ça et là pour rendre l'atmosphère plus feutrée encore.

C'était parfait.

A peine eus-je le temps de profiter de tout cela qu'une petite main vint frapper à la porte. C'était une petite deuxième année, qui malgré son ébahissement de ce que nous avions fait de notre chambre, avait un mot de la part de McGonagall à me passer.

-Salut, Hermione, c'est le professeur McGonagall qui veut te voir, elle est dans son bureau.

-Merci Émilie !

La petite gryffondor me lâcha aussitôt, et grimpa les marches deux par deux pour rejoindre son propre dortoir situé quelques étages plus haut. Je me retournai alors vers Ginny qui me regardait avec interrogation.

-Qu'est ce qu'elle te veut, McGo ? Me demanda t-elle.

-J'en sais rien, mais il commence à faire froid ici, et j'ai pas envie de devoir tout traverser pour la rejoindre dans sa salle, c'est trois étages plus bas, et si les escaliers le décident, je vais en avoir pour dix minutes rien que pour m'y rendre.

Malgré ma longue plainte, je pris une petite veste et mon écharpe et filai vers le bureau de la nouvelle directrice. Arrivée devant la grosse gargouille de pierre, je m'aperçus que je n'avais aucune idée du code, ou du mot de passe pour faire bouger la chose. Mais sans n'avoir rien à dire, la statue se décala et laissa le passage ouvert vers le petit escalier en colimaçon. Un vent chaud m'inonda alors que je montais. Au moins, McGonagall savait chauffer son bureau, ce n'était pas forcément le cas de son prédécesseur, Severus Snape, qui avait réussit à rendre ce bureau pourtant accueillant aussi froid que ses anciens cachots.

-Miss Granger, entrez !

Pas le temps de me perdre dans mes pensées, ou de profiter de la nouvelle décoration, très jolie et féminine en passant, j'avançai et rejoignis le grand bureau en merisier où travaillait McGonagall.

-Bonjour, professeur.

-Bonsoir, plutôt, Miss Granger.

-Euh, oui.

Mince, je faisais toujours l'erreur. Enfin bref, elle poussa quelques affaires et sortit un long parchemin froissé, et d'une baguette transforma l'écriture presque hiéroglyphique qui était dessus en une écriture convenable.

-J'ai ici une lettre plutôt étrange, dit-elle alors.

-Ça à l'air, en effet, répliquai-je avec humour.

-Tout à fait, dit-elle en fronçant les sourcils.

Très bien, pas d'humour, pensais-je.

-Il s'agit d'une lettre du Ministère de la Magie, et plus précisément, du Département des Mystères. Elle est signée de Cédric Moroz qui travaille dans la Salle du Futur. Vous connaissez cette salle, Miss Granger ?

-Euh.

Elle me prenait de court, je n'avais pas révisé du tout le sujet. Je repensai alors à notre petite altercation au Ministère de la Magie il y a trois ans, avec l'armée de Dumbledore. Finalement, je devinai facilement ce qu'était cette salle.

-C'est la salle qui contient les différentes prophéties, non ?

-C'est exact. Monsieur Moroz est un sorcier très secret attaché à ce lieu, à cause d'un ancêtre un peu spécial et stupide, il a développé la faculté de toucher toutes les boules des prophéties sans en mourir, mais sans les entendre non plus. Pour faire court, il range les prophéties. Son métier consiste aussi à lister à qui s'adresse ces prophéties, et justement, c'est là que vous intervenez.

Je voyais très bien où elle voulait en venir, même si j'étais plutôt surprise que ça m'arrive. Mais après tout, après avoir vu la quantité de prophéties, c'est possible que je sois concernée par l'une d'elle.

-L'une de ces prophéties est liée à moi, madame ? Demandai-je sûre de moi.

-Non, absolument pas, et heureusement. Par contre il se trouve que vous êtes la créatrice de l'une de ces prophéties. Elle est arrivée en début de soirée au Ministère.

-Quoi ?

J'étais sans voix. Moi, créatrice d'une prophétie ? C'était une blague, comment était-ce possible ? Si je me baladais en révélant le futur des gens, je le saurais, et ça m'aurait évité de nombreuses déconvenues.

-Je... Je sais pas...

-Je comprends, Miss Granger, je suis aussi surprise que vous, dit-elle (même si je doutais qu'elle puisse surpasser ma surprise.) Seulement, vous souvenez vous d'un fait inhabituel récemment, une absence, un moment d'égarement ?

Je me repassais ma journée tranquille dans la tête, rien de bizarre, rien d'inhabituel, tout avait été d'un calme plat, très très plat, une journée presque monotone. Puis je pensais à la réflexion de Ginny dans le train.

-Et bien... Il se trouve que j'ai décidé de faire une petite sieste dans le train, et que... J'ai fait un cauchemar. D'après Ginny j'ai parlé dans mon sommeil avec une drôle de voix mais moi je ne me souviens de rien, à part de Ginny qui me réveille en plein milieu de ma sieste.

-Très bien, Miss Granger. Inutile de s'affoler. Je vais voir ce qui s'est passé, je vais contacter mes amis du Ministère et si jamais j'avais besoin de vous, je vous contacterais.

-D'accord.

-Vous pouvez y aller. Et soyez la bienvenue de nouveau à Poudlard, au fait. J'espère que vous allez réaliser une aussi bonne année que les précédentes.

-Merci Madame, et bravo pour votre discours, il était formidable.

-Une chose avant de partir, Miss Granger. Vous êtes certaine que toute votre famille est moldue ? Depuis toujours ?

-Oui, oui, depuis toujours.

Quelle question étrange pour finir ce entretien. Je laissais là la directrice et traversais en trombe les couloirs du château pour rejoindre Ginny et tout lui raconter. La sœurette de Ron me confirma en effet que j'avais dis quelque chose d'étrange, et que ça ressemblait bien à une prophétie, ou à un 'truc dans le genre'. Nous parlions de ce sujet quelque temps puis nous décidions de nous coucher. Les cours commençaient dès demain, et tous les septièmes années avaient une grosse réunion sur l'organisation de nos cours du fait de notre petit effectif.

Alors que le vent continuait de battre la fenêtre, emmitouflées dans nos pyjamas, et sous nos couettes, nous nous mîmes tranquillement à l'abri de tout danger, loin de cette terrible guerre qui était désormais terminée, et loin de toute préoccupation plus compliquée que les examens d'école.

Le sommeil mit un certain temps à m'emporter, mais finalement, bercée par le souffle calme et apaisant de Ginny et du vent, je me laissais aller dans les bras de Morphée.

Fin du premier chapitre

Le prochaine chapitre arrive bientôt. Toujours pas de Draco, il ne sera réellement présent que dans le quatrième chapitre.

Patience, patience.