J'y pense encore
Il y a dans le cœur d'une femme qui commence à aimer un immense besoin de souffrir
Charles Nodier.
Comment fais-tu ? Comment fais-tu pour continuer à vivre sans moi ? Comment fais-tu pour continuer à faire l'amour à d'autres femmes que moi ? Comment fais-tu pour continuer à sourire ? Comment fais-tu pour continuer à rire ? Comment fais-tu pour continuer à me regarder droit dans les yeux, comme avant ? Explique-moi. Parce que moi, je n'y arrive pas.
Depuis ce jour où, au détour d'un couloir du Ministère, tu m'as attrapé le bras. Depuis ce jour où nos yeux se sont regarder avec autant d'intensité. Depuis ce jour où tes douces lèvres se sont posées sur les miennes, délicatement, ta main au creux de mes hanches, la seconde sur ma joue. Depuis ce jour où je sais que je suis tombée amoureuse de toi. Du même amour que les enfants. Le vrai, pas celui des adultes. Celui qui me fait voler au-dessus des nuages lorsque tu me regardes de tes yeux gris. Depuis ce jour où tu m'as fait l'amour avec douceur et amour. Je me suis sentie femme. Une femme aimée. Merlin qu'il est doux ce sentiment.
Pendant trois mois, nous avons vécu le parfait amour. On allait, comme les couples normaux, au restaurant... Puis on rentrait à la maison pour que tu me fasses l'amour. C'était trois mois parfaits.
Seulement, un matin, tu m'as demandé de partir et tu m'as dit :
« Soit, n'y pensons plus ! »
Aucune raison, aucune explication, je devais me contenter de ne plus y penser.
Seulement, depuis j'y pense encore.
