Disclaimer : Les personnages de The Walking Dead sont la propriété de Frank Darabont et Robert Kirkman.

Cet OS a été écrit pour le petit défi à choix de la page FB Défis pairing fanfictions.
Thème : Joyeuses Pâques ou Poisson d'avril
Contrainte : entre 500 et 2500 mots !


Michonne a toujours eu un profond attachement pour Daryl. Son cœur a bien évidemment chaviré pour Rick, mais elle n'a pas moins gardé une admiration sans bornes et une confiance aveugle à l'intention de l'arbalétrier. Elle le respecte à tous les égards, tout comme elle respecte la relation à la fois singulière et retenue entre les deux hommes.

Dès le début, elle a su que vivre aux côtés du Shérif signifiait aussi vivre aux côtés de son bras droit. Et bien que Daryl et elle n'entretiennent aucun penchant amoureux l'un pour l'autre, ils ont acquis la même dynamique qu'un couple ordinaire, une sorte de bienveillance mutuelle. Ils sont complices des sentiments qu'ils portent envers Rick.

La jeune femme affectionne en particulier les longs silences de ses compagnons, qui lui font oublier les siens lorsqu'elle errait seule en forêt. Elle en est venue à chérir leur simple présence, leurs regards concernés et compréhensifs. Même si l'ère des walkers a apporté un vent général de mutisme parmi les vivants, leur trio reste bien moins causant que la plupart des habitants d'Alexandria. Ils n'ont pas besoin de mots pour se comprendre et s'entendre. Ils savent, ni plus, ni moins.

Il en va sans dire que, fort de leurs caractères respectifs, Daryl et Michonne n'ont jamais abordé avec quiconque leur vie sentimentale, et surtout pas entre eux. Cependant, ils ne seraient pas surpris de l'apprendre, car ils le savent déjà ; Michonne et Rick s'aiment, autant qu'ils le peuvent à ce jour. Quant à Daryl et Rick, ils sont égaux à eux-mêmes, pour le meilleur comme pour le pire.

C'est pourquoi, quand un énorme banquet se dresse au milieu de la place publique en ce mois de mars, ils siègent de part et d'autre de leur chef, tels les dauphins du roi. Encore un peu perturbés par la bonne humeur du jour, ils admirent les sourires qui ornent les visages de leurs amis, face à eux. Ils ne pensaient pas cela possible à nouveau et pourtant, les voici, célébrant Pâques sans se soucier du lendemain. Carl les a tous convaincus.

Soudain émue, l'experte en katana se pince les lèvres pour garder la tête froide. Elle serre Judith, qui est assise à califourchon sur sa cuisse, contre elle et dépose un baiser dans ses cheveux d'or. L'enfant gazouille insouciamment, avant de jouer avec les couverts sur la table.

— Je peux la prendre ? demande alors son amant, les mains ouvertes dans leur direction.

Elle hoche la tête et lui passe la petite avec précaution. Une fois cette dernière sur les genoux de son père, Michonne ne peut pas s'empêcher de les observer. Les yeux pétillants de Judith sont ancrés dans ceux, terrassés par la fatigue, de son aîné. Ils sont beaux. Cette communauté, cette fête, cet instant, tout ce qu'essaye de bâtir Rick existe pour ses enfants, pour leur donner un avenir. Ils en sont l'unique raison. Ils sont une promesse.

— Dada, dada, sollicite subitement la fille Grimes en attrapant la chemise de Daryl. Dada.

L'interpellé cligne des yeux, étonné, et s'arrête de mâcher un bout de pain pour tout avaler d'un coup.

— Hm. Hey, Princesse.

Il lui caresse doucement la joue de ses doigts rêches et tente un sourire, qu'elle lui rend aussitôt. Puis, elle tire de plus belle sur sa chemise, pressée d'avoir son attention. Daryl, dans l'embarras, lance un regard en coin à Rick, qui s'amuse de la situation.

Michonne sait. Et elle est heureuse de pouvoir dire qu'au milieu de ce cauchemar, un groupe de rescapés profite de la chaleur du printemps et des festivités de Pâques. Tous ensemble, le temps d'un repas de famille.