Titre : Compte jusqu'à trois

Auteur : Kim M. Usa, anciennement Usagi-chan.

Disclamer : Pas à moi.

Résumé : Dans un monde où la population est coupée en deux... Un monde où l'argent règne en maître... Un monde où les pauvres ne sont que des esclaves... Un monde où toute forme d'humanité à disparu...

C'est dans ce monde que sont élevés deux enfants tellement différents mais tellement semblables. Et peut être que à eux deux, tout pourra être différent.

Genre : General

Raiting : T

C'est le prologue d'un long texte que je suis encore en train d'écrire. Il me prend assez de temps mais j'en suis plutôt contente. C'est de base une histoire originale donc ne vous étonnez pas si les personnages sont OOC.

Pour l'instant, deux chapitres sont sortis et le troisième est en cours d'écriture. Ils ne devraient pas tarder à arriver ici mais pour l'instant ils sont disponible sur Fictionpress si ça intéresse quelqu'un. Le lien est dans le profil.

Aussi, je recherche un(e) bêta-lectrice que se soit pour les fanfictions que pour les histoires originales. Je tiens quand même à préciser qu'il y aura plus d'originales que de fanfictions.

Enfin bref,

L'auteur vous souhaite une bonne lecture.


Compte jusqu'à trois...

Et recherche bêtement l'humanité si tant frôlée.

Des coups de feu... Des hurlements... Des pleurs... Des cris d'enfants... Des bruits de pas saccadés...

La porte qui sort de ses gonds, défoncé par un fort coup de pied. Les cris d'effroi de sa mère, la faible riposte de son père. Plusieurs tires et du sang qui coule le long du parquet, tâchant le tapis blanc qui avait coûté un bras.

Il n'arrive pas à quitter des yeux le corps de sa mère, en train de refroidir sur le sol de sa si chère maison. Elle tourne son regard vers lui. Haineuse... Si haineuse...

Car tout ça... Tout ça c'était de sa faute.

Son frère qui court vers la dépouille de leur père, fou de rancœur et de douleur et qui ramasse l'arme qui était tombé au sol, criant toute sa colère.

Un bruit sourd, les borborygmes de son frère qui s'étouffe dans son propre sang. Un filet qui s'échappe de sa bouche et le corps qui tombe sur le sol.

Et ses yeux fixés dans les siens, vide mais tellement plein de déception.

Car c'était à cause de lui s'ils étaient tous allongés sur le parquet, la vie filant de leurs corps.

Il a envie de crier, de pleurer, de combattre, de s'enfuir. Mais il reste là, debout dans son salon, n'arrivant pas à détacher son regard de sa famille. Pourtant, il va bien falloir bouger, avancé s'il ne veut pas finir comme eux.

Il ne veut pas devenir une carcasse bonne à donner aux charognards. Il ne veut pas disparaître si facilement, et ce, même s'il le méritait.

Alors il recule, essayant de faire le moindre bruit possible. Il doit se faire tout petit, se terrer comme un rat. Mais, alors qu'il avait atteint la porte fenêtre qui menait sur le jardin, à deux pas de la forêt, il se sent attrapé par les côtes, tiré sans ménagement sur le gazon coupé de la veille. Le sol se dérobe sous ses pieds, et il se laisse tomber lourdement. On le force à s'assoir par une forte pression sur les épaules et il a envie de couiner de peur.

Il sent son corps trembler sans discontinu, ses dents claqué à s'en faire mal. Il garde les yeux obstinément fixé par terre, peu fier d'affronter la mort.

Affronté la mort comme un lâche, voilà ce qui le décrit si bien.

Un pas... Une trace dans la terre... Deux pas... Des bottes noires qui se rapprochent de lui. Trois pas... Quelqu'un qui se baisse pour se mettre à sa taille.

Une main qui touche délicatement son visage, dans un geste presque tendre. Le touché si amoureux de la faucheuse.

On le force à lever la tête, à affronter sa fin en face. Et toujours cette boule dans la gorge. Cette envie effroyable de pleurer comme un enfant. Il fixe son regard dans celui de l'affranchi.

Un affranchi qu'il connaissait si bien... Avec juste les cheveux un peu plus longs et le regard un peu moins mort. Mais toujours ces mêmes yeux marrons dorés et ces mêmes traits.

Un petit sourire sur les lèvres et un visage qui se rapproche du sien, collant sa bouche contre son oreille.

"- Ferme les yeux." Un murmure tellement doux dans ce vent de terreur.

Il secoue la tête, effrayé. Il n'ose pas bouger, tétanisé. Il n'arrive même pas à cligner des yeux. Il reste juste assis là, dans l'herbe encore fraîchement mouillé. Une main qui caresse tendrement son cou, une bouche qui embrasse délicatement son front et le canon froid de l'arme contre son abdomen. Il sent sa sueur coulée le long de son dos et sa peau se tend sous la morsure froide.

"- Ferme les yeux."

Et il se laisse aller, son corps se faisant plus souple. Son souffle devient moins haché, moins douloureux. L'envie de pleurer disparu et il se sent grand... Grand comme un géant.

Et si bien... Parce que c'est lui et personne d'autre. Parce qu'il a fait quelque chose de bien.

Il ferme les yeux.

Un coup de feu... Encore un...

C'était bientôt fini. Lui aussi aurait le droit à une fin. Mais une si douce fin qu'il ne mérite pas...