Titre : Entre deux mondes
Auteur : Mokoshna
Fandom : Harry Potter
Disclaimer : Harry Potter est la propriété de J.K. ROWLING
Rating : PG-13
Avertissements : Slash, Albus-Severus/Scorpius (entre autres)
Notes : Série de chapitres courts basés sur les thèmes de la communauté Livejournal 30_slash_hp. Les chapitres respectent l'ordre chronologique même s'ils ne sont pas forcément agencés de manière « logique ». L'histoire marche par ellipses, c'est fait exprès, soit pour respecter les thèmes, soit simplement pour donner un côté décousu à l'ensemble.
1 - Cause toujours
Tout résistance était futile : Al était cerné. Bien qu'il fût aussi peu sûr de lui que possible, il décocha un sourire en direction de ses adversaires, fit un pas en arrière et lança un Maléfice de Bloque-Jambes sans prendre le soin de viser. On hurla à sa droite ; le sort avait atteint sa cible, quelle qu'elle fût. Néanmoins, même avec un ennemi de moins, il en restait encore trois, et pas des moindres !
– Rends-toi ! cria Malefoy, le visage déformé par la colère.
Al lui rit au nez.
– Cause toujours ! Tant que j'ai ta précieuse boule de cristal dans ma poche, tu ne peux rien me faire ! Tu pourrais la briser !
– Espèce de...
Al sentit une vague de triomphe le submerger tout entier. Enfin, il tenait Malefoy en son pouvoir, après tout ce temp ! Avoir recours au vol était certes un peu déloyal, mais cela en valait la peine, ne serait-ce que pour voir le regard de haine que lui jetait l'autre garçon.
– Si tu veux pas que je dévoile à toute l'école tes souvenirs les plus humiliants, tu as intérêt à être plus aimable avec Rosie !
Malefoy eut un ricanement sinistre.
– Est-ce ma faute si elle est couverte de boutons d'acné ? En plus, avec son teint de vieux parchemin, on dirait vraiment un troll échappé de sa montagne !
Toute la troupe qui l'accompagnait éclata de rire. Al leur lança un regard furibond.
– Je vous interdit de vous moquer d'elle ! Rosie n'est peut-être pas la plus jolie fille de l'école, mais elle vaut chacun d'entre vous ! C'est la meilleure élève des troisième année !
– C'est aussi la plus moche, ajouta une fille brune qui passait son temps à se coller à Malefoy. Mais c'est vrai que quand on voit son petit copain, on n'est pas étonné !
– La ferme, Harrington !
– Quoi, on se sent visé ? cracha Harrington. Toute l'école est au courant que tu sors avec Weasley, Potter !
À quoi bon se fatiguer à nier ? Même si ce n'était absolument pas vrai, Harrington était si persuadée d'avoir raison qu'Al aurait gaspillé sa salive en vain. De toute manière, il y avait peu de choses qui pouvaient la faire changer d'avis ; et l'une d'entre elle était justement le garçon à qui il avait dérobé sa Pensine portable. C'était un tout nouvel objet magique développé par Georges Weasley : comme le modèle d'origine, on pouvait y mettre une partie de ses souvenirs et de ses pensées, à ceci près que le nombre était limité et qu'ils ne restaient pas longtemps, à peine une semaine. Une fois ce laps de temps écoulé, les souvenirs retournaient d'eux-mêmes à leur propriétaire.
– Rends-moi ça ! cria Malefoy. Tu n'as pas le droit, Potter !
Al avait envie de le frapper. Comment Malefoy pouvait-il dire cela, lui qui avait dès le premier jour de leur rencontre dérobé sa baguette pour la cacher dans le château ? Il avait fallu l'aide de tous ses amis pour la retrouver, bien coincée dans l'une des poutres du toit ! James s'était même déboîté l'épaule pour la redescendre !
– Je t'interdis de me dire un truc pareil, siffla-t-il.
De rage, il serra entre ses doigts la Pensine, jusqu'à la faire craqueler un peu. Malefoy poussa un cri d'horreur.
– Arrête, tu vas la casser !
– Quoi, t'as peur de perdre tes précieux souvenirs ? Ce que tu as mis là-dedans doit être sacrément important !
– Je...
– Allez, approche si tu l'oses !
Al brandit la boule juste devant lui, l'agita comme s'il voulait la jeter au sol. Malefoy serra les poings mais ne bougea pas.
– Fais pas l'idiot, Potter, dit Kent, l'un des amis proches de Malefoy. On va dire ce que tu as fait aux profs !
– Allez-y, je m'en fiche. Je sais que ce que je fais est juste.
– N'importe quoi, grommela Malefoy. C'est bon, tu as gagné, tu es content ? Qu'est-ce que tu veux ?
– Des excuses.
– Si tu crois que je vais me rabaisser à te demander pardon, Potter...
– Pas à moi. À Rosie. Pour l'avoir traitée comme une moins-que-rien alors que c'est l'élève la plus douée de l'école.
– Cause toujours, fit Malefoy en mimant les propres mots d'Al. Je vais pas me prosterner devant ta petite copine, ça non !
Al serra la Pensine plus fort. Cette fois, un mince filet de fumée argentée s'échappa de la fissure ainsi formée.
– Tu disais ?
– Potter...
Qu'il était grisant d'avoir son ennemi en son pouvoir ! Al n'ignorait pas les tensions qui opposaient sa famille à celle de Malefoy ; n'importe qui d'un peu sensé pouvait le voir. Pourtant, jusqu'à présent, il avait toujours évité la guerre ouverte car cela aurait déplu à ses parents (seul le père de Rosie était franchement hostile devant les enfants mais il était l'exception qui confirmait la règle, lui et grand-père Arthur).
– Je n'ai pas de...
Al n'eut pas le temps de poursuivre : dans un bruit sec, la Pensine se brisa en deux. Les morceaux tombèrent au sol ; le mince filet de fumée se transforma en épais brouillard qui l'enveloppa tout entier. La dernière chose qu'il vit avant que tout ne disparaisse dans un écrin argenté fut le visage horrifié de Malefoy.
