Alors voilà, ça fait un moment que je voulais publier cette fiction, et aujourd'hui je me suis dit que le moment était venu.

Bon, en fait j'ai pas pu résister plus longtemps à vous la montrer... je suis faible !

En tout cas j'espère qu'elle va vous plaire !

Disclamer : Tout l'univers d'Harry Potter appartiens à J,K Rowling – à mon grand regret...-, et seuls Riley et sa famille sont mes bébés !

Résumé : Riley Lewis n'a jamais eu beaucoup de chance. Si vous voulez mon avis, elle n'en a même pas eu du tout. Les seize années qu'elle à passé sur terre -pour l'instant- ne sont qu'une longue suite de pas de bol à répétitions. Alors je me demande bien ce que Poudlard pourrait changer... On verra. Riley Lewis, c'est mois. Et c'est mon histoire.

Fiction Terminée en cours de réécriture. Nombre de chapitres réécrits : 4/9

Voilà n'hésitez pas à me donner votre avis, et bonne lecture !

Bonne lecture !

Chapitre I : Poudlard.

Lumière. Une lumière éclatante, incandescente, désagréablement trop lumineuse qui frappe mon visage, Le soleil. Le soleil et ses rayons chauds. Trop chauds, trop clairs pour les fines membranes que sont mes paupières. Foutu soleil. Je ne sais pas depuis combien de temps je suis là, à tenter vainement de reposer mon esprit fatigué. Dans le compartiment de ce train qui nous amènera bientôt tout droit à cette école dont on ne fait que de nous parler depuis un mois. Cette école même que j'ai quitté ce matin. Organisation mon cul on aurait pas pu rester la bas tiens... Non mais sérieux qu'est ce que je fiche ici ? J'aime tellement ma vie.

Poudlard. La grande école de sorciers du Royaume Uni. Une grande chose froide et un tantinet sinistre sur les bords.

Et ça dure depuis un mois déjà. Tout le monde ne nous parle que de cette école, Poudlard par ci Poudlard par là et blablabla... c'est fichtrement agaçant. Depuis le jour où cet homme tout de noir vêtu nous a trouvé dans cette cabane sombre et lugubre. Il nous a sauvé, ma sœur et moi...sauvés d'à peu tout ce qu'il à pu, faim, soif, maladie, dépression nerveuse... quoi que je suis pas sur que j'en fais pas une de dépression... mais passons. Il nous a amené à cette fameuse école de magie...et à son directeur, ce vieil homme aux allures de grand père gâteux et glucosé un peu trop porté sur tout ce qui est au citron, toujours paré de robes aux formes et aux couleurs extravagantes... il est pas trop trop rassurant quand on y pense le vieux... personnellement je l'aime pas trop... il pue un peu trop le sucré, sérieux j'ai toujours l'impression de parler à un bonbon ambulant à la mentalités d'un bébé de trois ans, déguisé en vieil homme...

Toujours est-il qu'ils nous ont soignés... enfin une espèce de vieille lionne aigrie et enragée nous a soignée -charmante Mme Pomfresh quoi que légèrement flippante- nourries, logées, et finalement, ce fameux directeur nous a proposé de nous inscrire à cette école...sous la tutelle de la porte de prison recouverte de tonnes de capes noires qui nous avait sauvé la vie. On a accepté. On avait pas vraiment le choix...ici ou ailleurs... j'ai de ses pensées moi en ce moment... c'est pas la joie...

Nous voilà donc, Ryan et Riley Lewis, nouvellement Snape, élèves à Poudlard en cinquième année, protégées par le maître des potions de cette même école : Severus Snape. Aux yeux de la loi sorcière, nous sommes sous la tutelle de Severus, il est comme une famille pour nous. Tu parles... à ses risques et périls... comme dirait l'autre, qui s'y frotte, s'y pique... surtout avec moi dans le secteur... je suis un aimant à drames... foutu Karma.

Toute cette foutue connerie est tout bonnement ridicule. Comment pourrais-je avoir une famille ? Cette mascarade éveille en moi une amère ironie déclenchée par une seule phrase qui tourne en boucle dans ma tête déjà malmenée : qui sera le prochain. Qui va de nouveau tout perdre de mes mains... Qui vais je détruire cette fois ? Hm. Par moment je me frapperais bien la tête contre un mur pour des pensées pareilles. Quelle idiote. On dirait une pauvre gamine pleurnicheuse qui à perdu son doudou. Une vrai pleureuse en culotte courte comme on en fait plus.

Penser à ma situation me fait bien évidemment penser à Severus. Sous ses airs grincheux il n'est pas si méchant. Du moins pas avec moi. Je n'arrive pas à le considérer comme un méchant. Ryan dit qu'il vaut mieux rester méfiante. Mais Ryan s'est toujours méfiée de tout et de tout le monde. Moi... moi je reste fidèle à moi même. Ce que dit ou fait Severus ne concerne que lui moi j'en ai profondément rien à foutre...mais je pense, non, je suis convaincue que cette situation est bien trop belle pour durer. Quelque chose va forcément dérailler. A un moment ou à un autre. C'est forcé, il y a toujours une merde qui fini par taper le ventilateur quand je suis dans le secteur. Je ne vois pas pourquoi ça changerait cette fois.

Poudlard ne sera qu'un court repos dans notre éternelle fuite du monde sorcier et de ses principes de sang pur. Je t'en ficherais du sang pur moi tiens... et mon cul il est pur aussi tiens connard ? Pardon je m'égare.

Le sifflet résonne sur les murs de pierre vieillis. Dehors, les gens se pressent. Des enfants enlacent leurs parents qu'ils ne reverrons pas avant les vacances de noël au moins. Pauvres choses. D'autres s'engouffrent dans le train riant avec leurs amis. D'autres encore sortent leurs mains des fenêtres ouvertes pour saluer leurs proches restés sur le quai. C'est ça à la revoyure.

Roulée en boule dans l'angle du compartiment, mes bras enroulés autours de mes genoux osseux étroitement serrés contre ma poitrine, mon front collé à la vitre froide, j'observe ce débordement de vie l'œil morne. Tout près de moi, sur la banquette, je ressens sans même qu'elle ne me touche la présence de ma sœur. Je somnole encore à moitié, coincée dans une torpeur douloureuse caractéristique de cette période si particulière du mois. C'est tombé tard cette fois ci...La fatigue englue tout mes sens, toute la perception que je peux avoir du monde extérieur. Le ronronnement du moteur sous moi me berce et m'endort. La respiration lente et calme de ma sœur annihile toute méfiance en moi. C'est si rare qu'elle soit silencieuse ainsi. D'habitude c'est une insupportable pipelette, dès qu'elle est lancée, on peut plus l'arrêter... et Je me ferais sûrement écorchée vive si elle savait que j'ai seulement pensé ça.

Ryan...ma sœur... ma jumelle adorée. Nous somme si proche l'une de l'autre que nous faisons presque à nous deux une seule et même entité. Pourtant .. Ryan n'est pas comme moi. Ryan est belle et pleine de vie. Ryan respire la jeunesse et la confiance en soi. Ryan est tout ce que je ne suis pas et ne serais jamais. Tout ce que je rêve d'être sans pouvoir y parvenir un jour. Eh merde, voilà que je recommence... oh par Merlin ou est la corde ? Qu'on en finisse avant que je ne meure toute seule comme une grande, étouffée dans ma bêtise.

Ouais... malgré tout, et surtout la profonde niaiserie de cette merde, Je pense en fait que Ryan est une version perfectionné de moi même. Moi je suis le brouillon, elle, le chef d'œuvre. Plutôt déprimant comme vision hein ? Normal j'ai un coté franchement déprimant.

Perdue dans le cheminement fort peu joyeux de mes pensées, je glisse un œil paresseux sur la silhouette gracieuse de ma sœur. Ryan est belle, tout en force et en vivacité. Un corps fin, musclé et gracieux, taillé par les jours durs que nous avons traversé, des courbes délicieusement arrondies, appétissantes pour l'œil critique de tout homme qui se respecte . C'est à dire pas moi, je vais pas me mettre à fantasmer sur elle je suis par tordue à ce point... De plus, Je suis parfaitement hétéro et ne ressent rien de sexuel envers ma sœur et ne ressentirais jamais rien de ce genre pour elle, précisons le. Tout de même il y a des limites... même pour moi ! Une peau lisse et souple doré par le soleil, éclatante de vie. Un visage ovale, si semblable au mien, aux pommettes hautes et marquées sans excès, en son centre, un nez retroussé petit et fin qui se fond divinement à l'harmonie de sa figure, une paire de lèvres délicatement ourlées et rougies, pulpeuses et harmonieuses,et blablabla,-connerie de description niaise- et deux yeux onctueux et veloutés comme du chocolat, regorgeant de vie d'intelligence et de force. Sur son front et ses tempes, reposent de belles boucles brunes qui cascadent sur ses épaules et son dos. Oui... Ryan est parfaite... Et je suis toujours hétéro merci de vous en soucier.

Moi...moi je ne suis que sa pale copie. Le même corps, mais en plus maigre, cassé, maladif, la peau farineuse des muscles développés sous l'épiderme sans une seule once de grâce et d'harmonie. Un gros sac de viande. Deux jambes et deux bras trop maigres, nerveux. Une collection infinie de cicatrices s'étalant sur chaque centimètre carré de chair encore lisse. Des cheveux brun ternes, raides coupés à la manière d'un garçon, ma malédiction m'empêche de les avoir plus longs. Un visage cireux des lèvres craqués et deux yeux où se mélangent un marron terreux et de nombreuses paillettes dorée rendant le regard animal, inquiétant, vide, encadré par des cernes violacées. Même mon nez pourtant identique à celui de Ryan est laid, coupé par une vieille cicatrice, qui suit le mouvement de celles qui déchirent ma joue.Un vrai top model en conclusion.

Le train bouge, ramenant mon attention vers les fenêtres. Les parents agitent leurs main, des larmes plein les yeux pour certains, des sourires éclatants de fierté pour d'autres. La machine part de plus en plus vite passant devant les derniers parents sur le quai pour que finalement la gare de King's Cross disparaisse. Je me roule un peu plus sur moi même les yeux vitreux le nez contre la fenêtre quand une pression me fait tomber en arrière.
Je ne cille pas, lorsque l'arrière de mon crane rencontre le buste chaud de ma sœur. Ses bras fin s'enroulent autour de moi tandis que son souffle atterrit dans mon oreille.

« Dors Riley, tout va bien aller tu verras. » me murmure doucement sa voix.

Je grogne une vague réponse tout en me calant plus confortablement contre elle, le nez dans le creux de sa nuque je me laisse emporter par le sommeil qui m'appelle depuis déjà longtemps, bercée par les battements lents du cœur de ma sœur.

« Woh ! »

Une secousse. Le wagon tremble. Je me réveille en sursaut au cri poussé par Ryan. Encore dans le cirage, je regarde autour de moi.

« Qu'est ce qui se passe? »je me frotte la tête en marmonnant.

« Je sais pas, le train s'est arrêté on dirait. » Les lumières clignotent un instant, puis s'éteignent.

Je me redresse sur un coude, le corps à moitié par terre, à moitié sur la banquette. Ryan s'est collée contre le mur et la banquette afin de ne pas perdre l'équilibre au cas d'une autre secousse. Je frissonne. L'air se fait de plus en plus froid. Ce n'est pas normal. Ma peau se recouvre de chair de poule, mon souffle laisse s'échapper un nuage de buée. Mon cœur se glace dans le désespoir. Non, ce n'est pas normal du tout. Ryan agrippe mon bras de ses ongles.

« Riley...tu crois que ce sont... »

Je grince des dents. « Ouais... sûrement des détraqueurs... » ça ne peut être qu'eux. Moi qui avait toujours voulu voir quelle tronche avaient ces bestioles, me voilà servie. Et Bienvenu à Poudlard les enfants ! Je plain les nés moldus qui y entrent cette année... ça dois pas être cool comme première impression...

Une vague de fureur bouillonne en moi. Mais bon dieu est ce que c'est possible d'avoir de tels crétins à la tête du gouvernement ?! Des détraqueurs dans un train plein d'enfants ! Mais ils veulent notre mort c'est pas possible ! Si ils tiennent tant que ça à tuer la future population sorcière faut qu'ils le disent. Et tiens, tant qui s'y sont, pourquoi pas envoyer un ou deux mangemorts qu'ils gardent au chaud à Azkaban ? Ou même un basilic tiens soyons fous ! Là au moins y seront sûr que le travail est bien fait ! Non mais je vous jure les membres du magenmagot sont vraiment une bande de bras cassés mous du genoux par excellence ! Quelle bande de petites bites incompétentes ! Sales fiottes de bureaucrates !

Évidemment je ne suis pas idiote au point d'ignorer pourquoi ils sont là. Sirius Black. Ils le recherchent. Et si ce que j'ai lu sur ce type est vrai, la fouille du train est justifiée de par la présence de la potentielle future victime du criminel siiii dangereux.. Mais des détraqueurs ! Je veux dire les Aurors ils servent à quoi ? A remplir les bureaux du ministère ?! A tenir chaud à Fudge les soirs d'Hivers ? Pauvre ministre c'est clair qu'il doit se les geler devant sa grosse cheminée dans sa graaande maison chauffée à 29° toute l'année ! Non mais je vous jure. Et après on s'étonne que le pays part en sucette... J'ai bien envie d'aller gueuler un peu au ministère tiens ! Au milieu du hall, ça serait tellement orgasmique. Leur gueuler leurs quatre vérités à toute cette brochette de fillettes incompétentes ! Oh ouais le rêve !

Quelques cris horrifiés me parviennent. J'entends vaguement la voix d'une gamine appeler un garçon « Harry ! ». Je n'ai pas le temps de m'interroger plus que ça. Aussitôt les portes des compartiments alentours se mettent à trembler. Ryan se lève d'un bond, baguette en main. Je tente de l'imiter mais le froid, la fureur et le désespoir ont figé mon corps douloureux. A cette période du mois je ne suis qu'une plaie vivante... très pratique dans les situations de crise... Les vitres craquent. Ma respiration tremble.

Pendant quelques interminables secondes un silence morbide envahit la pièce. Un long frisson glacé remonte le long de ma colonne vertébrale. Je déglutis. Le temps semble presque en suspend. Pour un peu je me mettrais presque à chanter... J'ai une voix de chiotte mais quitte à faire silence morbide...

Soudain, un long râle rauque et grave comme sortie d'outre tombe se fait entendre. Une grande silhouette noire passe devant la porte de notre compartiment, la faisant trembler. Un détraqueur. Cependant, il ne s'arrête pas, il passe à toute vitesse comme poursuivit par quelque chose. A peine ai-je fait cette constatation que la grande silhouette noire disparaît de ma vue, remplacée immédiatement par une autre forme. Un corps vaporeux fait d'une douce lumière argentée avance doucement. Il a la forme d'une sorte de gros loup. Pourtant, il ne semble pas vivant, plutôt surréaliste. La bête progresse d'une démarche calme devant la porte sous nos yeux ébahis. Puis, il se stoppe, juste devant notre porte. Sa tête se tourne doucement vers nous, ses yeux sont deux billes d'un blanc lumineux qui semble nous fixer, sans nous voir, comme un mirage.

Les larmes me montent aux yeux. Je ne sais pas pourquoi mais la simple vue de cette créature me remplit d'une joie et d'un bonheur tel que je ne peux qu'en pleurer. Tout les souvenirs heureux que je possède dans ma mémoire torturée semblent vouloir remonter à la surface. Les rires fantômes de mon enfance résonnent dans mon crane douloureux... je ne me souvenais pas de ça... une époque si douce... La bête aboie. Le son semble venir d'ailleurs, d'un autre âge, d'une autre époque. Puis, aussi vivement qu'il est apparu, l'animal s'évapore et disparaît. Je secoue vivement la tête et frotte mon visage nerveusement. Merlin pendant un instant j'ai cru me transformer en guimauve...

Ryan et moi échangeons un regard. La fatigue toujours présente dans mon corps semble moins intense, distillée. Je me sens sereine. Le comble pour une fille comme moi.Les lumières clignotent un instant puis se rallument. Dehors il s'est mis à pleuvoir, visiblement depuis un moment. Après une légère secousse, le train se remet en marche. La vie reprend ses droits et le bourdonnement des conversations des élèves repart peu à peu. Dommage c'était pas si mal ce silence... sans les discussions stupides de gamins pré-pubères agaçants par excellence... mon dieu faut que j'arrête les après-midi détente dans le salon de Severus... il commence à déteindre sur moi...

Ryan qui s'était levée à l'arrivée du détraqueur se rassoit en passant une main fébrile dans ses cheveux.

Elle soupire et émet un rire nerveux. « Eh ben, ça c'est une entrée en matière... »

« Hm. C'est sur qu'il y a mieux comme accueil. »renchéris-je en replaçant convenablement mes vêtements.

« Qu'est ce que c'était d'après toi ? Ce qui a fait fuir le détraqueur ? »

Je hausse distraitement les épaules. « Je l'ignore. On aurait dit une sorte de gros loup... »

« Moi, ça m'a fait penser à un sort... un sort qui avait pris une forme animale. » elle frotte son menton les yeux dans le vague.

« Peut être... »

Le silence morbide de tout à l'heure est maintenant bien loin. Les voix qui nous parviennent semblent désormais plus excités que jamais. Merlin achevez les. Les portes coulissent, les adolescent passent en petits groupes devant le notre, tous perdu dans des conversations qui semblent palpitantes, à propos du détraqueur et de Sirius Black. C'est à celui qui prétendra avoir le moins peur et qui fanfaronnera plus que les autres. Oh pourquoi dois-je supporter l'écho de leurs conversations puériles ? Oui je sais ce sont des gamins, ils réagissent donc en conséquence, mais j'aime pas ça quand même.

La pluie martèle la vitre avec force. Dans un sursaut douloureux je me cale plus confortablement sur la banquette, dans l'angle de la fenêtre, les jambes collées à mon buste, recroquevillée comme à mon habitude en une petite boule maigrichonne dans un coin sombre. Je passe une main tremblante dans mes courts cheveux brun le regard rivé sur mes chaussures abandonnées sur le sol du train quand un bruit attire mon attention.

Je relève la tête, et tombe alors sur deux perles d'or et de miel qui me fixent. Et merde.Un homme est entré dans notre compartiment. Il est...beau. Et triste. C'est la première chose qui me vient à l'esprit en croisant ces deux yeux pleins de douceur.La deuxième chose c'est : merde. La troisième chose c'est : Bordel de merde, suivit de Putain de Bordel de MERDE. Mon cœur accélère. Je me mets à le détailler. Il est grand, et beau -c'est moi ou je radote?-. La cape effilochée qui le recouvre me cache ses formes, mais je peux voir que ses épaules sont larges. Il a les cheveux courts, châtain-doré dont quelques mèches voilent son regard. A y regarder de plus près certains cheveux sont blancs, pourtant il est encore jeune ça ne fait pas de doute. Un visage doux, sans être efféminé, mais aux traits fatigués, tirés, un nez aquilin, harmonieux, une bouche finement ourlée quoi que les lèvres sont pâles, et de grosses cernes -presque aussi impressionnantes que les miennes- sous ses yeux. Merlin ses yeux. C'est sans nul doute le regard le plus doux, le plus attachant que je n'ai jamais croisé de ma vie. Il respire la bonté et la gentillesse. Je peux le dire sans mentir, je lui donnerais le bon dieu sans confession. Merde. Mais qu'est ce qui me prend de penser un truc pareil ? Oh non bordel ne me dites pas que je... Eh ben on dirait bien que je me suis transformée en guimauve finalement... au secours... il y a un traitement docteur ?

Il cligne des yeux et secoue légèrement la tête, puis prend place doucement en face de nous.

« Tout va bien mesdemoiselles ? » Sa voix est douce et chaude, comme une caresse. Rah reprends-toi ma vieille !

Ses yeux rencontrent de nouveau les miens. Alors je sens quelque chose se briser en moi. Une vague de chaleur se mélange au sang glacé de mes veines. J'ai soudain envie de lui faire confiance. De lui accorder toute confiance. Stupide. C'est un adulte, si il savait il fuirait comme les autres... Bordel Riley c'est vraiment pas le jour... un mur vite que je m'éclate la tête dessus ! Je veux repeindre le mur avec mon propre cerveau... ça me remettra peut être les idées dans le bon sens.

« Oui, tout va bien . Vous êtes professeur ? »

Je sursaute. Ryan. Merlin, j'avais oublié Ryan ! Ma propre sœur ! Oh par les couilles inexistantes de Morgane si elle l'a remarqué elle ne me lâchera pas. Je tourne deux grands yeux affolés vers elle. Ses yeux ne quittent pas le professeur -l'est il vraiment au fait ?-, mais le petit sourire mutin qui a fleurit sur ses lèvres me donne soudain envie de sauter par la fenêtre. Elle l'a remarqué. Re-merde. Je dirais même plus Bordel de merde. Maman au secours...

« Oui, ç-ça ça va ... »

Ouah. C'est convainquant... Merlin achevez moi ! Vite une corde qu'on en finisse ! Il fronce légèrement les sourcils. Gagné, il me croit pas. Faut que je pense à prendre des cours auprès de Severus. Pour le self-control, il doit être un super prof...ouais... non mauvaise idée... pas besoin de quelqu'un d'autre pour se payer ma tête, Ryan me suffit. C'est vraiment pas ma journée. Quoi que après réflexion , c'est jamais ma journée. J'aime ma vie.

Je rêve ou c'est un ricanement que je viens d'entendre ? Mon œil se glisse sur ma soeur. Non j'ai pas rêvé, elle ricane. Sale bête.

« Ne vous inquiétez pas, un peu de sucre et elle galope comme une antilope ! » Mais je vais me la faire la frangine ! Non mais je passe pourquoi moi maintenant !

Je retire tout ce que j'ai pu penser de gentil sur elle. Ryan Snape, je te hais. Va mourir écrasée sous un troupeau de centaures furieux... Na.

Le professeur sans nom plonge soudain sa main dans une des larges poches de sa robe miteuse et en ressort une boite. Attendez... il a quand même pas...

« Dans ce cas là j'ai ce qu'il faut ! » il me tend la boite « Quand je me sens un peu patraque le chocolat me remet toujours d'aplomb ! C'est le meilleur des remèdes ! Tenez je vous le donne » il me le tend avec plus d'insistance.

Non j'ai pas rêvé, c'est une chocogrenouille. Ryan en fait je t'aime sœur adoré de mon cœur ! Promis j'appelle pas les centaures. La main tremblante, je prend la chocogrenouille et l'ouvre, j'attrape la petite chose en chocolat avant qu'elle ne s'enfuie et l'engloutis d'une bouchée, les joues brûlantes. Vive le chocolat.Il me regarde avec de grands yeux. Euh... quoi ? Qu'est ce que j'ai fait encore ? Ryan ricane de plus belle. Grrr...

« Merci » je dois ressembler à un Hamster les joues pleines de chocolat... classe. Un hamster balafré. Avec les pattes encore gigotantes de la friandise ça doit être magnifique. J'exige une photo.

Il semble se ressaisir et me sourit encore puis après nous avoir souhaité un bon voyage -enfin pour ce qu'il en reste- il sort du compartiment.

Le silence se fait entre nous. Puis, d'un même mouvement nous nous tournons l'une vers l'autre. Oh flûte. J'aime pas du tout du tout du tout ce sourire, mais alors pas du tout du tout.

« Pas de commentaire. » je marmonne les dents serrées après avoir avalé mon chocolat.

Elle ricane encore. « Ben tiens, compte là dessus, je vais me gêner tu penses ! »

Le sourire mutin et malicieux qui orne ses lèvres s'agrandit encore. Je ne l'aime définitivement pas ce sourire. Oh que non que non...

Je grogne des noms d'autruche, à l'encontre de ma sœur, mécontente, et pour toute réponse, elle se met à rire. Elle se paie ma tête en plus la garce ! Très très vilaine bête !

« Je ne vois vraiment pas ce qu'il y a de drôle ! »

Son rire se fait plus intense. « Ma très chère sœur, la situation ne peut pas être plus drôle qu'elle ne l'est déjà ! Après tout tu viens tout juste de faire connaissance avec les premiers frisson de l'amour ! Toi Riley cœur-de-pierre ! La miss je ne tomberais jamais amoureuse par excellence ! Laisse moi savourer cet instant béni ! » Et elle se tord en deux, les bras enroulés contre son ventre dans de grands éclats de rire.

« Ne dit pas de bêtises, je ne suis pas amoureuse ! » je marmonne sans grande conviction. C'est vrai quoi ! Juste un petit coup de cœur de rien du tout ! Ah oui c'est vrai... je n'ai pas de cœur. Un moment de faiblesse alors. Non plus ? Oh puis je vous emmerde.

« Oh si tu ne l'es pas moi je suis un elfe de maison ! » Et elle rit plus fort encore.

Même si le simple fait de la voir rire me met du baume au cœur -je sais, j'en ai pas-, je ne vais pas pour autant la laisser se payer ma tête sans réagir. J'ai tout de même un minimum de fierté ! Sans y réfléchir plus longtemps je me jette sur elle dans un long cri de guerre et la bombarde de chatouilles. Nous rions ainsi un bon moment avant que la frénésie du moment ne retombe, nous laissant toutes deux encore secoués de spasme nerveux allongées à chaque extrémité du compartiment.

Nous nous replaçons ensuite convenablement et discutons calmement tout le reste du trajet. Enfin calmement... tout est relatif.

Une fois le train arrêté, nous descendons du wagon imité par tous les élèves alentour. Au loin j'aperçois la grande silhouette du professeur de tout à l'heure à côté de...mais qu'est ce que c'est que ce géant ! Mais c'est une montagne ce gars ! Il dépasse tout les élèves d'au moins trois têtes ! Déjà que je suis petite,j'ai la curieuse impression d'être une fourmie là tout de suite.

« Les premiers années ! Suivez moi ! Par ici ! » gronde la grosse voix du géant en agitant son gros bras. Tiens y en a un qui à manqué de se le prendre en plein dans le nez ! Pauvre gosse... je le plaindrais presque... mais il ressemble trop à un gorille pour ça.

Immédiatement plein de petits gnomes -j'aime pas les gosses- se précipitèrent vers le géant que je comprend être le garde-chasse dont m'avait parlé Severus.

« Viens Riley, on va pas non plus camper là. »

J 'acquiesce et emboîte le pas de ma sœur, sortant de ce fait de la contemplation de la scène du géant et des gnomes. Nous suivons la masse sombre formé par les élèves se dirigeant tous vers la même direction. Je me frotte discrètement le bras. Je n'aime pas l'uniforme que l'on doit porter. Je n'aime pas la jupe surtout. Même si les chaussettes noires cachent une grande partie de mes jambe on en voie quand même un bout. Et donc on peut voir quelques unes de mes cicatrices. Je n'aime pas ça. Je n'aime pas ça du tout. Je déteste mon corps. Oui j'aime pas grand chose dans la vie, et alors j'ai le droit non !?

Nous arrivons finalement devant plusieurs calèches sans cochers. Ryan enfonce un instant ses ongles dans mon bras... D'accord il n'y a peut être pas de cocher mais ces bestioles, je sais pas ce que c'est, mais elles sont vilaines. Des sortes de chevaux osseux entièrement noirs, aux yeux complètement blancs, comme si ils étaient aveugles.

« Qu'est ce que c'est ? » me demande ma sœur.

« J'en sais rien, et pour tout te dire je m'en fous. »

Sans plus tergiverser je monte dans une calèche encore vide et m'installe dans un coin. Ça sens le foin. Je fronce le nez mal à l'aise. Ryan me suit au bout de quelques secondes. Nous nous apprêtions à lancer une petite conversation quand la calèche s'affaisse soudain d'un poids supplémentaire.

Cinq adolescents de différents ages s'installent près de nous. Il y a d'abord deux grands roux pratiquement identiques avec des sourires qui font au moins trois fois le tour de leurs têtes, un autre plus petit roux aussi. Sûrement trois frères, tous les trois le visage constellé de taches de rousseurs, doté de deux grands yeux bleus. Près d'eux une fille aux yeux marrons et à la crinière ébouriffée. Elle et le plus petit des rouquins se fusillent mutuellement du regard, le garçon, les bras serrés contre une espèce de carpette à poil , une brosse à chiotte peut être...ah non , c'est un rat. Je fronce le nez. Je l'aime pas ce rat. Il est bizarre avec ces petits yeux mouillés. En plus il pue c'est une infection. La fille, elle, garde contre elle une cage en osier d'où sortent plusieurs feulements indignés et crachotements dangereux. OK... le chat veut bouffer le rat. Je l'aime bien c'te bestiau. Même si généralement les animaux c'est pas trop mon truc. J'ai rien contre eux, c'est juste qu'ils ne m'aiment pas trop... pas du tout en fait.

Enfin un garçon est près d'eux. Plutôt petit et maigrichon, une touffe de cheveux planté sur le crane qui ne semble jamais avoir vu le moindre peigne, et deux immenses yeux verts qui passent de ma sœur à moi alternativement. Sans même voir son front je devine qui il est. Harry Potter. Le fameux survivant. Celui qui a tout perdu la même année que moi. Celui qui a vaincu notre mage noir national. Pauvre gosse. Il a pas l'air d'avoir eu une vie facile lui non plus. J'aimerais pas être à sa place, poursuivit par un criminel. Ça doit pas être facile.Quoi que me connaissant je serais capable de me planter au milieu d'une place pour attendre tranquillement que le dit criminel se ramène. Suicidaire ? Non, blasée. C'est pas pareil.

« Salut ! » commença un des jumeaux. « Vous êtes des nouvelles ? C'est plutôt rare ! Moi c'est George ! Et lui c'est mon frère Fred Weasley ! Bienvenu à Poudlard ! »... ravie de te rencontrer aussi grande chose remuante et bruyante...

« Les microbes là ce sont Ron notre petit frère, Hermione Granger, et le célèbre Harry Potter ! » s'exclama celui que je reconnais comme être Fred.

La petite chose brune hoche fièrement la tête à la mention de son nom, alors que le survivant fusille les deux rouquins du regard. Il est mignon, il ressemble à un chaton furieux.

Ryan plisse les yeux et les détaille tous les cinq d'un regard méfiant. Je roule les miens au ciel. Mais bordel ce sont des mômes Ryan ils ne vont pas nous bouffer ! Au pire ce que l'on risque, c'est cinq minutes de conversation, ça n'a jamais tué personne...ouais bon je ne suis peut être pas la mieux placée pour dire ça.

« Je suis Riley et elle c'est Ryan. »

Le rouquin de droite -Fred je crois- fronce les sourcils dubitatif. C'est son jumeau qui parle.

« Et... il y a un nom derrière ça ? »

« Snape. »

« Riley ! » s'indigne ma sœur. Je hausse un sourcil vers elle. Bah quoi ?

« Snape ? Comme le professeur Snape ? » questionne la voix de la gamine.

Non comme le marchant de tapis du coin. Non mais sérieux elle en a de ces questions...

Nous soupirons en cœur. Voyant que nous ne répondons pas, les jumeaux hausses les épaules et fondent sur les bancs de la voiture. Le trio les suit. Je tourne mon regard vers dehors, me désintéressant définitivement de la conversation naissante. Pourtant je sens sur moi leurs regards curieux. Rapidement, une dispute éclate entre la fille -j'ai oublié son nom- et le petit rouquin... Ron je crois.

J'évite de me lier à eux. Je ne veux pas de contact avec les autres. J'ai Ryan et ça me suffit. Je n'ai besoin de rien d'autre qu'elle près de moi. Oui, c'est niais de dire ça mais j'ai plus qu'elle comme famille. Severus n'est pas vraiment un exemple de chaleur familiale. Le seul geste tendre que je l'ai vu faire c'est quand il touille amoureusement une potion. C'est assez dérangeant à regarder comme spectacle... le voir remuer tendrement sa cuillère dans son chaudron le petit doigt en l'air avec la dextérité d'une femme brodant sa dentelle... et cet air presque rêveur... brrr

J'observe distraitement le paysage que nous traversons. Je grimace de temps à autre suite à une secousse plus forte provoquée sûrement par un caillou sous les roues de la calèche. A moins que ça soit un des gnomes des voitures devant nous qui se serait jeté sous les roues c'est possible aussi. Après tout y a pas d'âge pour être suicidaire.

Je suis encore encastrée dans mon coin les yeux rivés sur la fenêtre, je dois faire peine à voir. Mais bon, je m'en tape de ce qu'ils peuvent penser.

Fatalement, nous finissons par arriver en vue du château. C'est l'œil morne que j'observe l'immense bâtisse approcher. Ce n'est pas comme si nous l'avions quittés ce matin. Je reconnais que ce château à quelque chose de fascinant mais je ne vais pas m'extasier devant à chaque fois que je le vois à l'horizon.

Les voitures s'arrêtent. La fille -Grogner ? Non … Dragée ?... raaaah je sais plus!- ouvre la porte, et nous sortons tous, moi la dernière. Une fois le pied à terre le petit groupe se sépare de nous en agitant les mains dans des « à tout à l'heure » bruyants. C'est ça, on lui dira... Soudain, le demi-géant de tout à l'heure surgit devant nous. Je manque de bondir me réfugier dans l'arbre le plus proche... Mais il est pas bien ?!Ses deux petits yeux noirs nous fixent au milieu de sa barbe et de ses cheveux noirs broussailleux.

« C'est vous les p'tites Snape pas vrai ? Vot' tuteur vous attend dans le hall » tout en parlant il balance son énorme bras vers les portes du château manquant de décapiter un blondinet aux yeux gris qui passait par là. L'a pas l'air content l'androgyne... pauvre bête.

« D'accord merci monsieur... » répond poliment Ryan.

Les coins de sa barbe se relèvent en ce que je crois être un sourire. Ses joues poilues semblent même rosir un peu... ça serait presque mignon si le gars n'avait pas le physique d'un saule cogneur... ou d'un gros ours des montagnes, au choix.

Sans plus attendre nous nous dirigeons ma sœur et moi vers les lourdes portes de bois. Celles-ci franchies, je remarque sans trop de mal la silhouette longue et sombre de Severus à l'autre bout du hall. Pour pas changer, il est semblable à une photo en noir et blanc. Franchement il pourrait pas porter du bleu ou du rouge de temps en temps ? Certes ça ferait bizarre mais au moins ça serait original !

La haute stature de notre tuteur s'agite soudain, fondant en de grandes enjambées sur nous dans une envolée parfaitement maîtrisée de capes dans le seul et unique but d'effrayer les âmes fragiles et innocentes qui pourrait potentiellement passer par là. Je remarque du coin de l'œil une bande de petits gnomes couiner de terreur et partir en courant. Je crois que j'en ai entendu un appeler sa mère. Severus fond toujours vers nous de façon tout à fait rassurante. Ses yeux noirs opaques ne nous lâchent pas un instant. Son pas souple se stoppe tout près de nous et ses deux longues mains blanches saisissent nos épaules. Son buste se penche vers nous alors que, de la force de ses bras il nous presse l'une contre l'autre comme des citrons. Nos corps semblables semblent fondre l'un dans l'autre. Quelque chose dans son regard me met mal à l'aise. J'ai comme un mauvais pressentiment. J'ai une boule au ventre et ma gorge est sèche. D'une main fébrile j'agrippe les doigts de ma sœur. Tout ira bien. Ryan est là. Elle est là, juste à coté de moi. Tout va bien. Nos phalanges s'entrelacent. Tout va bien se passer... après tout ce ne sont que les répartitions... non ?

Soudain, comme si il ne s'était rien passé, Severus se redresse de toute sa stature. Son visage pendant un temps adouci, retrouve sa froideur habituelle. Ses yeux redeviennent sévères.

« Vous avez fait bon voyage ? »sa voix est toujours aussi calme et blasée. Quelqu'un a des antidépresseurs ? Ça deviens urgent là.

« Merveilleux. Ça aurait été beaucoup mieux cependant si on était resté tranquillement dans tes appartement au lieu d'aller pour rien dans ce train ! A quoi ça nous a servit à part perdre une journée Severus sérieusement !? »s'enflamme Ryan les joues rosies par la rage...OK, elle, elle a rongé son frein toute la journée...

« Pour que vous ayez une chance de faire connaissance avec vos camarades et accessoirement de ne pas être traitée différemment, le simple fait de porter mon nom est déjà en soi un handicap, je ne pense pas qu'il soit nécessaire de charger un peu plus la charrue. Mais tu aurais très bien plus le découvrir plutôt si tu avais pris le temps de réfléchir au lieu de ruminer toute la journée comme tu l'as sûrement fait, Ryan. »

Et vlan, dans les dents la frangine. Sec, cour , cassant, merci Severus pour ce brillant discourt qui refroidirait le désert du Sahara. Elle est mouchée la jumelle, un peu plus et elle aurait la mâchoire pendante. J'aurais ri si j'avais pu. Mais je peux pas, j'ai pas de cœur. Bonheur parfait qu'est ma vie... au secours.

Severus prend ensuite le temps de longuement nous expliquer le déroulement de la soirée, notamment le fait que nous allons être réparties comme les premières années dans les quatre maisons de l'école : Serpentard, Serdaigle, Poufsouffle, et Gryffondor. Il nous a expliqué aussi pour le Choixpeau magique. La seule différence, c'est que nous, on entre en cinquième année. Une année de retard... merveilleux... mais on n'a pas le choix, on a pas de BUSES, donc on dois les passer... d'ailleurs à ce propos, qui a eu l'idée d'appeler cet examen comme ça ? C'est positivement ridicule comme nom... Enfin bref.

Dès son discours terminé, Severus nous entraîne à sa suite vers la grande salle. Tout le monde est déjà rentré depuis un petit moment. Le chemin semble à la fois court et incroyablement long. Mon cœur cogne dans ma poitrine, résonne dans mes oreilles au rythme lourd de nos pas. J'ai l'impression que le temps ralenti, je sens une goutte glacée de sueur qui glisse lentement sur ma colonne vertébrale, les doigts tièdes de Ryan brûlent ma peau glacée. Une boule compacte alourdit mon ventre. Sa sœur coince ma gorge. Ça m'agace. J'ignore pourquoi ce pressentiment grouille en moi, mais je n'aime pas cette sensation. J'ai bien envie de faire demi-tours et de disparaître dans un coin sombre pour roupiller un bon coup. J'aime vraiment pas ça. J'en suis sure, quelque chose va se passer. Mon corps entier me le hurle. Ma tête se vide. Quelque chose va se passer et je ne vais pas apprécier. Pas du tout...

Nous nous rapprochons des portes de la grade salle. Les éclats de voix et les applaudissements bourdonnent dans mes oreilles, comme bloqués par un voile opaque qui m'entoure des pieds à la tête. Mon regard dilaté par l'appréhension se fixe sur la longue silhouette de Severus. Ses cheveux noirs ondulent souplement au rythme du claquement lourd et sourd des semelles de ces souliers noirs contre les pierres froides, les pans de ses robes volent autour de lui comme deux grandes ailes de chauves souris. Le rythme angoissé de mon cœur se calque à celui de ses pas.

La porte est juste devant nous, à quelques mètres maintenant. Les doigts de ma Ryan resserrent leurs étreinte sur les miens, me brûlant un peu plus la peau. Tout va bien, elle est là, tout va bien. Je me répète cette phrase en boucle dans ma tête, vaine tentative de me calmer. Ryan est là. Riley n'existe pas sans Ryan. Ryan n'existe pas sans Riley. Nous ne somme qu'une seule est même personne. Et rien ne changera cette vérité. Jamais. Pourtant plus nous approchons plus j'angoisse. Calme toi Riley, ce n'est pas la mer à boire après tout.

Severus s'arrête. Nous y sommes. Les voix sont plus fortes. Le voile se perce aux grondements de joie des élèves.

« GRYFFONDOR ! »

Le voile se déchire réduit en miettes à mes pieds. Le son de leurs voix me frappe le visage en une immense vague assourdissante. Ils rugissent leurs joie en de bruyants applaudissements. Ils rugissent comme des lions. Ils crient, sifflent, tapent dans leurs mains, sur la table, leurs pieds martèlent le sol. Sûrement dans le but de souhaiter la bienvenu au nouveau venu dans leur maison. A la place du pauvre gosse j'aurais peur...

Au bout de quelques minutes interminables pour mes nerfs, un tintement clair retentit. Le calme prend place derrière les portes. Puis, la voix joviale de Dumbledore tonne dans le silence nouvellement acquis, bien qu'il ne doit parler plus fort que d'habitude...Quelle autorité. Pas mal pour un vieux glucosé.

« Bienvenu, bienvenu à nos jeunes amis. J'espère que vous les accueillerez tous avec la plus grande sympathie. » tiens il a fait une rime... Quoi ? On se calme comme on peut. « Maintenant que les premières années sont tous répartis dans leurs nouvelles maisons, j'aimerais vous faire part de plusieurs nouvelles avant que nos esprits soient tous accaparés par le délicieux banquet qui nous attend.
Tout d'abord, je vous informe que le professeur de soin en créatures magiques, M. Brûlopot, à décidé de partir à la retraite, afin de profiter pleinement des derniers membres qui lui restent. C'est pourquoi j'ai l'immense joie de vous annoncer que les cours de soin en créatures magiques seront assurés par nul autre que notre cher garde chasse Rubeus Hagrid. »

Les élèves applaudirent encore, avec plus ou moins d'enthousiasme. Cool un ours pour parler d'animaux, si ça c'est pas ironique. Oui le stress me fait dire des conneries plus grosses que moi, même en pensée... j'y peux rien je suis comme ça.

« Ensuite » poursuivit le directeur « Je vous demande de saluer comme il se doit notre nouveau professeur de défenses contre les forces du mal, le professeur R.J Lupin. Bonne chance professeur. » C'est moi ou cette phrase n'est pas ce qu'il y a de plus encourageant sur terre... ?

Les élèves applaudirent encore, et je me retiens de soupirer face a la soudaine accélération de mon rythme cardiaque. Foutu hormones. C'est juste un nom. Certes le nom de l'homme du train qui m'a donné une chocogrenouille mais j'ai plus 6 ans, je ne vais pas craquer sur le premier qui passe sous prétexte qu'il est sympa, pas moche à regarder et qu'il m'a filé un bonbon... Et ses yeux... non ! Méchante Riley ! En ne pense pas aux yeux du professeur Lupin, on ne pense pas au visage du professeur Lupin, on ne pense pas au professeur Lupin ! Je secoue violemment la tête. Ryan ricane discrètement. Sale bête. Oh toi attends un peu de craquer pour un mec on va voir qui c'est qui va rigoler. Non mais.

« Enfin, peut être certains d'entre vous aurons remarquer qu'un siège est vacant à la table des professeurs. Et peut être même que certain en auront conclu que le professeur Snape n'assurera pas ses fonctions de Maître des potions cette année. Cependant laissez moi vous rassurer sur ce point. » Je suis pas sur qu'ils en ai besoin, ça m'étonnerais beaucoup que Severus soit le prof le plus aimé de cette école... mais moi ce que j'en dis... « Cette année nous accueillerons exceptionnellement deux jeunes filles en cinquième année. Ces deux élèves ont été placées sous la tutelle du professeur Snape pour des raisons qui ne vous regardent en aucune façon. Aussi je vous demanderais de les accueillir comme il se doit, et surtout de ne pas vous montrer irrespectueux ou impolis envers ces demoiselles en leur posant des question dont les réponses ne vous concernent pas. » En bref il n'y a pas grand chose qui les concerne... remarquez tant mieux pour moi, j'aurais la paix... si ils prennent en compte ce que dit cette vieille chaussette... « Je vous demanderais également, et j'insiste sur ce point, de ne pas les traiter autrement que comme des élèves à cause du nom qu'elles portent. La rancœur que certains d'entre vous entretiennent pour notre professeur de potion n'est pas une raison valable pour faire de ces jeunes filles vos souffre douleurs. Ce sont avant tout des étudiantes comme vous l'êtes. Je vous remercie d'avance. »

Comme ci cette phrase avait constitué une sorte de signal de départ, Severus pousse soudain les lourdes portes de la grande salle, nous dévoilant à la vue des élèves déjà attablés. Lentement, nous nous mettons en marche, Severus en tête. Sur notre passage, des chuchotements s'élèvent peu à peu. Tout les regards sont fixés vers nous. Je resserre mes doigts froids sur la main de Ryan, le souffle difficile. Tout ira bien. Je n'ai pas de raison de paniquer...n'est ce pas ? Ok, tu te calme Riley, tu te calme... relax...

Nous nous stoppons devant la table des professeurs, à la vue de tous les élèves réunis. Je mords ma lèvre nerveusement. Je n'aime pas tout ces regards. Je lève les yeux vers cette table qui me paraît alors si imposante, et mon regard croise tour à tour les yeux de chacun des professeurs présents. Lupin compris. Oh oh... mauvais ça très mauvais. Pourquoi mon cœur choisit-il ce moment précis pour chante la sérénade à la paire d'yeux d'or qui s'est fixée sur moi ? Reprends toi Riley par les couilles de Merlin ! C'est pas le moment de rougir comme une pucelle énamourée ! Je suis même pas énamourée ! Juste un peu fatiguée c'est tout... et oui c'est tout à fait crédible ! Je vous emmerde je me voile pas du tout la face ! Bande de mauvaises langue !

« Bienvenu mesdemoiselles » Je sursaute. Les lanternes qui servent d'yeux au directeur semblent briller un peu plus encore. Je plisse les yeux, suspicieuse... C'est quoi ce regard ? « Je pense que le professeur Snape vous a expliqué le déroulement de la soirée, n'est-il pas ? » Sa voix semble avoir des accents hystériques.C'est moi ou il jubile ?

« Oui Professeur. » C'est Ryan qui répond. Bizarrement elle semble calme et détendue, même si ses doigts crispés contre les miens me chantent un tout autre son de cloche. Moi je ne parle pas. Mes lèvres refusent de m'obéir.

« Parfait parfait » Oui, il jubile... il a un grain ce vieux... je mettrais ma main au feu qu'il se serait mis à sautiller sur son siège si il avait pu. « Dans ce cas, Miss Riley Snape, à vous l'honneur. »

Merlin pourquoi moi ! Si un jour j'ai pu avoir une quelconque pensée gentille pour ce vieil homme je la retire immédiatement. Méchant Dumby. Je m'avance lentement vers le tabouret où est posé le Choixpeau qui semble presque me narguer. J'ai l'impression qu'un petit malin s'est amusé à accrocher des tonnes de plomb à chacune de mes chevilles. Mon bras reste derrière moi, accroché à la main de ma Ryan. Je veux garder un maximum de contact avec elle. Je ne sais vraiment pas pourquoi j'angoisse autant.
Doucement nos doigts se décollent. Fibre après fibre. Puis, nos mains se lâchent enfin. Mon regard accroche celui de ma sœur alors que je m'installe sur le tabouret, juste avant que le Choixpeau obscurcisse ma vue. Ses yeux brillent de cette lueur qui me rassure toujours. Oui ma sœur... tout ira bien.

Noir. Je ne vois plus que ça. Tout autour de moi n'est plus que silence. Même mon souffle s'est bloqué. La boule d'angoisse dans ma gorge est remontée encore comme pour m'étouffer. Puis , une voix se fait entendre. Je manque d'ailleurs de hurler de terreur... il pourrait prévenir au moins !

« Intéressant, très intéressant... je vois beaucoup de choses dans ta tête... tu caches bien des souffrances au fond de toi, et un lourd fardeau pèse sur tes épaules... Il y a beaucoup de courage en toi, de générosité... beaucoup d'amour à offrir aussi...mmmh voilà un fort caractère et une volonté farouche de protéger ce qui t'es cher... je ne vois que...GRYFFONDOR ! »

Comme les premiers années avant moi, j'ai droit à une véritable ovation. Ils font un peu peur... Les membres de ma nouvelle maison hurlent leur joie frappant dans leurs mains tapant leurs souliers contre les pierres froide du sol de la grande salle. Tous m'envoient des sourires éclatants. Je cours presque vers une place libre afin d'arrêter tout ce bruit et ainsi me débarrasser de toute cette attention qui me met très très mal à l'aise. Du coin de l'œil, je peux voir la mine dégoûtée de Severus. J'aurais presque en vie de sourire. A peine assise tous viennent se présenter à moi, m'accueillant comme une amie. Je n'aime pas cette ambiance... si ils savaient, ils n'agiraient pas ainsi . Hypocrites... Ma tête se tourne vers la silhouette de Ryan sous le Choixpeau. Mon cœur raisonne plus fort encore dans chacune des cellules de mon corps. Je respire fort, le ventre tordu d'angoisse. L'attente me semble interminable tandis que je ne lâche pas une seule seconde Ryan du regard. Merlin mais décide toi !

« SERDAIGLE ! »

Tout s'arrête. Ma tête se vide. Mon souffle se bloque dans ma gorge. Le Choixpeau est retiré de la tête de ma sœur. Ses yeux écarquillés croisent les miens. Non... pas ça. Je ne veux pas. Je ne veux pas que ça se passe comme ça. Non arrête. Ne va pas vers ces enfants bleu et bronze. Reste... Pourtant je n'ai pas le choix. C'est comme ça. Le Choixpeau a choisi. Je suis tentée d'envoyer un regard alarmé à Severus ou même à Lupin -même si j'ignore pourquoi cette envie me taraude- mais ils ne pourront rien faire. Je n'ai pas d'autre choix que d'accepter ça. L'impensable s'est produit. Et alors que le désespoir m'envahit, lentement, douloureusement, je la vois s'asseoir à sa table, la table de sa nouvelle maison. Loin de moi. Ça ne peut pas s'être passé. Ryan est la seule partie de moi qui est encore humaine. Si je ne suis plus près d'elle... qu'est ce qui l'empêchera de m'envahir complètement et de me faire devenir comme lui ? Je sais pourtant que je ne vais pas la perdre définitivement. Mais je n'y peux rien... Je sais que rien ne sera plus comme avant. Plus jamais. Ryan et Riley ne sont plus inséparables. Elles ont été séparées. Deux entités distinctes.

Et ça me fait terriblement peur.

TBC.