Chapitre 1 :
Lors d'une nuit d'août éclairée par la pleine lune, le destin des Soma bascula. Personne n'en avait encore conscience mais leurs vies allaient basculer grâce à l'arrivée d'une jeune fille. Cette même jeune fille tentait, cette nuit-là, de s'infiltrer dans la résidence principale des Soma, alias le Manoir. La jeune fille, aux cheveux blond foncé tirant sur le châtain, se faufilait, à la lueur de la lune, dans l' « extérieur » du Manoir, passant en douce devant le gardien de la porte principale. Elle finit par tomber sur ce qu'elle cherchait : le passage secret permettant d'entrer à l' « intérieur ». C'était sa grande sœur qui le lui avait montré quand elles étaient encore petites… Quand elle avait encore le droit de l'appeler Onee-chan... Il y avait bientôt 12 ans... Elle avait eu l'occasion de l'utiliser de nombreuses fois lors de son court séjour effectué lors de ses 11 ans pour échapper à l'atmosphère étouffante du manoir.
« - Premier objectif, fait ! se dit-elle. Bon maintenant, il ne reste plus qu'à prendre à gauche puis la deuxième allée à droite et… J'y suis ! La maison de Papa ! »
Elle se tenait devant l'une des maisons formant le Manoir : typiquement japonaise (avec de nombreuses portes en bois) mais assez grande. De là où elle était, elle voyait la cuisine qui était éclairée et où on devinait deux personnes, l'une attablée et l'autre aux fourneaux. Ouf, son père était à la maison ! Elle savait plus qu'elle ne voyait le salon, en face de la cuisine, et leurs deux chambres, à lui et à elle, séparées par la salle de bain. Comme il lui avait manqué ! Malgré les nombreux coups de téléphone, les lettres, rien ne valait un câlin en « direct » !
La jeune fille se précipita alors à l'entrée de la maison, puis, veillant à ne pas faire de bruit, elle fit coulisser la porte, entra puis referma derrière elle. Elle posa son sac de voyage ses sandales, restant pieds nus sur le parquet en bois qui craquait. Elle adorait cette sensation et ce bruit. Dans aucune de ses pérégrinations, elle n'avait pu retrouver ce que le parquet de cette maison pouvait lui faire ressentir. Elle s'approcha doucement de la porte de la cuisine. C'était un garçon blond qui était attablé devant une assiette. Une autre était installée à sa droite, en bout de table. Et c'était son père à elle qui faisait la cuisine (même si elle ne se rappelait pas du tout qu'il avait une âme de cuisinier).
La jeune fille fit un mouvement pour entrer dans la cuisine. Le garçon (alias Momiji) l'entendit et se retourna.
« - Bonjour ! fit-il avec un sourire. »
Hatori (car c'était lui l'homme en train de cuisiner) se retourna lui aussi et dit :
« - Risa ! Que fais-tu ici ? »
Elle répondit par un seul mot, « Papa ! » d'une voix mal assurée répéta ce mot, des larmes dans la voix et s'élança en pleurs dans ses bras. Et contrairement à ce que Momiji pensa à ce moment-là, Hatori ne s'écarta pas. Il ouvrit en grand ses bras et il n'y eut, lors de l'embrassade, ni « pouf » caractéristique, ni transformation pour le maudit. Il n'y eut que deux êtres humains enlacés, l'une en pleurs, l'autre soucieux et lançant des regards prometteurs d'explications à un Momiji étonné. Finalement, Hatori s'écarta et demanda :
« - Qu'est-ce qui se passe ? Quelque chose ne va pas ? »
La jeune fille s'essuya les yeux, renifla et répondit :
« - Maman est morte ! »
