Un baiser ou un joli sourire.

La pleine lune, phénomène banal pour nous autres humains mais pas autant pour les loups, approchait à grands pas. Et ça, Derek le sentait, chaque jour depuis une semaine environ, il sentait ce pouvoir envahir son corps et affûter ses sens.

C'était un soir d'automne, les feuilles marron tombaient par millier sur les rues de Beacon Hills. « Stiles » Stilinski marchait, plus ou moins pressé mais trop maladroit pour courir, en utilisant son téléphone portable. Le cocktail le plus dangereux de tout Beacon Hills direz-vous, l'empoté manqua de se faire écraser deux fois. La troisième fois, on entendit un crissement de pneus pas possible et une Camaro noire manqua de se prendre le poteau électrique de la rue de Scott. Derek sortit de sa voiture et s'écria :

-Stiles ! Tu ne veux pas faire attention un peu ? J'ai failli te tuer !

Stiles tapotait toujours sur son téléphone, écouteurs aux oreilles, insensible au monde extérieur. Derek s'échauffa et se dirigea vers le maladroit et tenta de le raisonner. Sa dangerosité finira par tuer quelqu'un. Il attrapa Stiles et le plaqua contre… En fait il n'y avait rien contre quoi le plaquer, alors il se contenta de s'approcher très près de son visage.

Stiles enleva ses écouteurs et plongea son regard noisette dans les yeux du loup.

-Que, qu'est-ce que j'ai fait encore ? Demanda le jeune surexcité qui ne comprenait rien.

Il regarda à droite, à gauche, et vit la Camaro à deux mètres d'un poteau.

-Je suppose que tu es en colère parce-que tu as failli m'écraser ? Tenta Stiles en riant.

Le loup grogna, il le tira par le tee-shirt jusqu'à la Camaro, Stiles se débattit et cria à l'aide, Derek n'entendit rien. Enfin, il le plaqua contre le capot de la Camaro. Enfin, il avait trouvé une surface contre quoi le plaquer.

-Ta peinture n'a rien ok ! Dit Stiles le nez sur le capot.

Soudain, il sentit des mains aventurières sous son tee-shirt, il ne rêvait pas, Derek lui caressait le dos ! Et c'était agréable ! Il se laissa faire et resta ainsi une minute. Il se retourna et s'assit sur la capot, attira Derek contre lui et plongea son regard dans ses yeux azurés.

-Il a fallu que tu manques de me tuer pour te rendre compte que tu m'apprécies vraiment alors ? Susurra le jeune humain à l'oreille du loup.

-Chuut… Murmura Derek en caressant sa joue du plat de sa main.

Il embrassa Stiles, puis fronça les sourcils.

-Qu'est-ce que…

Il recula tout doucement et enleva sa langue de la bouche de Stiles.

-Je sors de chez le dentiste, je viens de me faire poser un appareil…

La langue de Derek cicatrisa aussitôt, mais ce fut néanmoins assez désagréable.

-Tu dois le garder combien de temps ? Demanda Derek en soufflant.

-Six mois ! S'écria Stiles en se relevant.

Il s'éloigna et Derek expira. Six mois sans un beau baiser, c'était plutôt long.