Titre: Photograph
Auteurs: L & Adralya
Couple: Sai X Sasuke (pour le moment, d'autres viendront plus tard)
Rating: M+ / NC-17
Genre: UA, yaoi, léger OOC, lemon, lime, POV Sai/Sasuke
Disclaimer: tous les personnages sont à Masashi Kishimoto et blablabla… T.T
Note:
Voilà... Ma MB d'amour et moi-même avions le projet depuis quelques temps de nous lancer dans une fanfic qu'on écrirait à deux... Voilà! La machine est lancée! =D
Cette fic de plusieurs chapitres sera écrite avec des POV de Sai et Sasuke. Pour ma part, j'écrirais les POV de Sai, Adralya, de ceux de Sasuke. Ce prologue d'ailleurs, en plus d'introduire l'histoire, montre déjà la structure qui va être adoptée: la première partie a été écrite par moi, la seconde, par Adralya... Je pense que vous avez compris le topo
Bonne lecture!
Prologue
- Je pars pour Tokyo demain.
Voilà, c'est dit. Ce que Sasuke va bien pouvoir faire de cette information ?… Aucune idée. Mais autant qu'il sache que si je ne viens plus au rendez-vous, c'est normal.
A mes côtés, je le vois s'appuyer sur un coude. Dans le noir, ses yeux semblent m'accuser gravement… Qu'est-ce que j'ai encore dit, moi ? Je ne comprends jamais pourquoi il me regarde comme ça.
- Et c'est maintenant que tu me le dis ?
Son timbre est froid, distant, comme le personnage, finalement. Je crois que c'est pour ça qu'il est le seul à qui j'aie donné un rendez-vous hebdomadaire pour quelques heures d'étreinte, les seuls moments où je consens me retrouver volontairement en présence d'un tiers. S'il n'y avait pas mon bas-ventre pour me tirailler à intervalle régulier par manque de partenaire, je pourrais aisément me reclure dans une grotte…
Ah non. Je ne pourrais pas… Forcément, c'était sans compter tous les vautours qui tournent autour de mes toiles. Non pas que je crache dans la soupe… simplement, je ne comprends pas ce besoin oppressant et pathétique qu'ont tous les artistes de vouloir s'exhiber partout, d'exposer, de parler de leurs précieuses toiles, d'accrocher un sourire hypocrite sur leurs faces devant les journalistes, à la poursuite d'un quelconque rêve de gloire et de reconnaissance éphémère… Pourquoi je le fais moi ? Parce que je ne vais pas bien loin sans argent, simplement.
Je ne comprends pas comment il est possible de commenter les toiles de quelqu'un d'autre, en plus de ça. Kimimaro Kaguya, propriétaire de la galerie qui m'a proposé d'exposer mes toiles, m'a dit que mes toiles dégageaient un « fort désir de révolte » ainsi qu'une « souffrance constante » en trame de fond. Je me demande bien comment il fait pour voir tout ça. Moi, je peins simplement quand je n'ai rien de mieux à faire, et c'est fort heureusement une activité solitaire. En plus, je peins souvent en pensant au repas que je vais me préparer le lendemain, alors bon… Il est bien beau, mon désir de révolte !
D'après Kakashi, mon tuteur, c'est une chance à ne pas manquer de pouvoir exposer dans la capitale, que rester dans ce village paumé de Konoha, c'est synonyme de ne jamais se faire connaître – et, voyant que l'argument ne prenait pas, a ajouté que je me ferais certainement pas mal d'argent dans ce genre d'expositions. Je ne suis pas quelqu'un de vénal, non, mais je dois bien pouvoir m'acheter quelque chose à manger… sinon, à quoi je vais bien pouvoir penser en peignant ?
- Alors ? Pourquoi tu ne m'as rien dit ?
- Ca aurait changé quelque chose ?
Sérieusement, ce n'est pas comme si nous étions ne serait-ce qu'amis, après tout… Qu'est-ce que nous étions, au juste ? Deux mecs qui s'envoient en l'air une à deux fois par semaine depuis six mois et qui ne se voient pas autrement, ils sont quoi ? Amants ?
- Rien, me répond-il sobrement. Ca aurait été juste sympa que tu m'en parles.
Bon. Il faut que j'ouvre le code déontologique de l'amant pour savoir si je suis tenu d'informer Sasuke de mes faits et gestes…
- Combien de temps tu pars ? continue-t-il.
Oi… C'est quoi cet interrogatoire, maintenant ? Qu'est-ce que ça peut lui faire de me voir ou pas, franchement ? Comme s'il avait du mal à se trouver des amants avec un c… euh, un visage comme le sien ?
- J'en sais rien, lui dis-je alors. Tout dépendra de l'expo… Si elle marche bien ou qu'on me propose d'exposer ailleurs, je continue.
- Et si on te propose rien ?
Qu'est-ce qu'il veut que je lui dise, enfin ? Toutefois, avant que je n'aie pu amorcer un semblant de réponse, il lance :
- Laisse tomber. C'est pas comme si tu devais me rendre des comptes. De toute manière, je m'en fous.
Ah, bon… C'est bien ce que je pensais. Je préfère Sasuke quand il ne parle pas… sans méchanceté, vraiment. Simplement, je déteste les relations sociales. C'est trop compliqué, trop prise de tête, je n'y comprends vraiment rien. Je ne sais même pas quel âge a Sasuke, son nom de famille, ce qu'il fait dans la vie, rien. Juste son prénom. Le langage des corps est universel. Il est fort, puissant, passe toujours le même message. C'est le seul que je puisse décoder. Le reste m'est inutile et incompréhensible.
Mon regard se perd sur le plafond blanc cassé. Dans la semi obscurité, j'ai l'impression que les ombres se battent, qu'elles s'entrechoquent, s'entremêlent, fondent l'une dans l'autre, comme deux corps consumés de désir…
… Pourquoi faut-il inévitablement que mes pensées dévient sur le sexe à un moment ou à un autre ?
Je tourne le regard sur Sasuke. La couverture ne cache pas son torse finement musclé, comme taillé dans un bloc d'albâtre froid et indestructible. Ses deux onyx ne m'accusent plus, ils sont perdus au-dehors, dehors où la pluie fait rage. Soudain, il se redresse du lit et en sort ; je ne peux empêcher mon regard de dévier sur ses reins.
- Tu t'en vas ?
Il s'accroupit et se met à fouiner dans un petit sac en bandoulière qu'il a toujours avec lui. Il lâche d'une voix froide :
- Quoi ? Tu veux que je reste ?
Hum… Est-ce que moi, j'ai envie qu'il reste ? Pas spécialement… mais mon coup d'œil furtif sur ses fessiers fermes a donné envie à une certaine partie de moi qu'il s'attarde encore un petit moment…
Cependant, à nouveau avant que je n'aie pu dire quoi que ce soit, l'autre enchaîne :
- Je veux juste te prendre en photo.
- Pourquoi ?
- … Parce que je suis étudiant en photographie.
- Ah.
Étrange. Je connais son corps par cœur, mais en dehors de ça…
- Comme tu sens, Sasuke.
Dans sa tenue d'Adam, Sasuke se met debout sur le lit au-dessus de moi, offrant totalement sa nudité à mes yeux. Il n'y a pas à dire, il a un corps plutôt agréable à regarder…
Mon bras derrière la nuque, je force mes yeux à se détacher de la vue offerte pour venir se perdre dans l'objectif. Quelques secondes plus tard, un flash envahit la pièce et m'aveugle à moitié ; je clos les yeux et viens les frotter doucement…
Soudainement, je sens le contact d'une peau douce contre mon ventre, Sasuke s'asseyant à cheval sur moi. J'ouvre à nouveau les yeux et trouve les deux onyx beaucoup plus près de mon visage que je ne l'eus cru. Ses doigts fins viennent se poser contre mon torse, venant torturer doucement les deux boules de chair érigées. Il se penche un peu plus sur mes lèvres avant de susurrer :
- Baise-moi… Baise-moi une dernière fois…
L'espace infime qui nous séparait se comble alors que j'attrape ses lèvres entre les miennes, mes mains commençant à rouler contre ses hanches…
Me perdre une dernière fois en lui, oui, pourquoi pas… J'espère simplement dans cette grande métropole qu'est Tokyo, je trouverais de quoi contenter mon corps quand je serai loin d'ici…
-Je pars pour Tokyo demain.
Ces mots résonnent en moi comme un écho morbide… Partir? Pourquoi? Il n'est pas bien ici? Avec moi? Non… Depuis le départ, ce n'est qu'une histoire de sexe. Je le savais et lui n'a jamais pensé plus loin. Je ne le verrai donc plus…
Lentement, je me redresse et le toise. Malgré mes peurs et mon sentiment d'abandon, je ne peux m'empêcher de l'accuser du regard. C'est idiot: il ne me doit rien…
-Et c'est maintenant que tu me le dis?
Ma voix est froide, trop lointaine… Quand ai-je remis mon masque? Ce faciès de glace qui me protège et me cache aux yeux de tous? Je me suis attaché à une chimère et je m'en mords à présent les doigts…
Encore… Encore un qui me laisse… Comme mes parents, comme Nii-san… L'un après l'autre, ils m'abandonnent pour me laisser seul avec mes fantômes… Je suis pathétique… A vouloir me lier avec une ombre, je me perds finalement dans son obscurité. Noirceur, torpeur, aigreur, peu à peu les maîtresses de la dépression dévorent mon âme, m'entraînant dans les tréfonds du tourbillon de la perte de mon être. La solitude prend le pas sur mon identité…
Je ne suis qu'un imbécile…
-Alors? Pourquoi tu ne m'as rien dit?
-Ca aurait changé quelque chose?
Il a raison et ça m'énerve. Après tout, je ne suis qu'un trou… Une poupée écartant les cuisses une à deux fois par semaine pour contenter les besoins charnels de mon amant si distant… Non, nous ne sommes même pas amants… Juste des besoins.
-Rien. Ca aurait été juste sympa que tu m'en parles.
Ridicule. Nous ne nous parlions jamais sauf en cas de nécessité absolue: les rendez-vous et les indications sexuelles. Nos seuls autres éclats de voix n'avaient rien d'articulé et ne se faisaient entendre que durant l'acte.
-Combien de temps tu pars?
Mais qu'est-ce que je fous!? Je n'ai rien à lui demander, nous ne sommes lié d'aucune manière! Il faut absolument que je me reprenne et que je cesse ces questions aussi inutiles qu'indiscrètes!
-Je n'en sais rien. Tout dépendra de l'expo… Si elle marche bien ou qu'on me propose d'exposer ailleurs, je continue.
-Et si on ne te propose rien?
Mais c'est pas vrai! Je m'enfonce, là! Ma dernière phrase ressemble trop à une attente! Ou une demande sous-entendue… Il ne doit pas savoir.
-Laisse tomber. C'est pas comme si tu devais me rendre des comptes. De toute manière, je m'en fous.
FAUX! Totalement faux! Terriblement faux! Je meurs d'envie qu'il reste, même si c'est pour me contenter d'un coup de temps à autre… Je ne sais rien de lui et pourtant, je suis dépendant de son corps, de son silence, de ses yeux… De lui…
Je l'observe toujours… Lui s'obstine à regarder le plafond… Malgré moi, je me sens vexé… Je savais ce qu'il en était, pourtant…
Finalement, ses yeux vides se posent à nouveau sur moi. Erreur: pas sur moi, sur mon corps. La pluie battante que l'on voit par la fenêtre me semble devenir soudainement un spectacle des plus intéressants. C'est en me perdant dans ces cordes qui forment un rideau liquide et presque opaque que je comprends: il doit déjà être lassé et désirer que je parte. Logique… Bien qu'à contre cœur, je me redresse et laisse glisser les draps sur ma peau pour quitter la douce chaleur du lit…
-Tu t'en vas?
Je ne peux pas. Pas tout de suite. Pas sans avoir capturé une infime parcelle de son âme… M'accroupissant au sol, je fouille quelques instants dans mon inséparable sac, lui répondant froidement…
-Quoi? Tu veux que je reste?
Question en l'air, car inutile. La réponse est trop évidente: non, bien sûr. Je mets finalement la main sur ce que je cherchais. Tant mieux, son regard sur moi me brûlait la peau. Je me redresse et brandis mon appareil photo.
-Je veux juste te prendre en photo.
-Pourquoi?
-… Parce que je suis étudiant en photographie.
-Ah.
J'ai hésité à lui dire ça. Je ne sais rien de lui et il ne sait rien de moi. Et si ça me pèse, lui s'en moque. Un objet de contentement n'a pas de vie.
-Comme tu sens, Sasuke.
Bien. Toujours nu, je grimpe sur le lit, debout, le surplombant totalement. La gêne est un sentiment que j'ai oublié en décidant de m'offrir à lui.
Encore… Ses yeux sombres me transpercent au travers de l'objectif, anéantissant mon âme déjà mise à rude épreuve devant le spectacle de son corps exposé au bon vouloir de mon appareil… Oui, Sai… Oui. Tu peux partir mais cette minuscule partie de toi restera à moi… J'appuie sur le déclencheur et un flash de lumière envahit la pièce… Mon modèle de l'instant ferme les yeux, ébloui et y porte ses mains, comme pour balayer les particules vives qui dansent devant son regard.
Moi, j'en profite pour me laisser tomber sur le matelas et m'installer à califourchon sur lui. Quand il décide de me fixer à nouveau, mon visage est proche du sien… Trop proche, sans doute. Mais j'en ai besoin une dernière fois avant de le perdre…
Mes doigts se posent sur son torse fin, si blanc et vont doucement taquiner ces deux points un peu plus sensibles chez lui… Ma bouche se penche un peu plus sur la sienne pour l'effleurer…
-Baise-moi… Baise-moi une dernière fois…
Ses lèvres s'emparent alors des miennes, réduisant l'haïssable distance entre nous à néant… Avec délice, je sens ses mains repartir à la conquête de mes hanches encore sensibles…
Je sais que je ne suis rien… Pour toi, seul ton art est tout… Là-bas, tu te trouveras un nouveau jouet… Mon remplaçant. Je te perds, tu m'échappes, mais nos corps s'uniront une dernière fois dans la pénombre de cette chambre. Malgré toute cette souffrance, tout ce plaisir uniquement éphémère…
Je t'aime, Sai.
... Et voilà! ^_^
A partir de maintenant, un chapitre sur deux sera écrit par moi, en POV sur Sai à Tokyo, et un chapitre sur deux par Adralya en POV Sasuke... Mais! En plus de ça, pour que l'une ait quand même un minimum de contrôle sur ce que fait l'autre, à chaque fin de chapitre, nous imposerons à l'autre une condition à remplir dans le chapitre d'après, plus trois propositions de scène à inclure dans le chapitre d'après, desquelles l'autre devra choisir une au minimum.
Pour moi, pour le premier chapitre:
Condition imposée:
Sai rencontre un homme charmant qui lui indique un chemin quelconque.
Propositions:
- Sai perd son portefeuille et se retrouve au commissariat.
- Sai se trompe d'endroit à son arrivée à Tokyo.
- Sai se fait voler son sac, mais le voleur se fait arrêter par un passant.
Bien... Je crois que tout est dit.
Je suis vraiment contente de faire cette collaboration avec une auteur, amie et soeur que j'aime de tout mon petit coeur... Merci d'avoir bien voulu d'allier à moi pour cette aventure! 3
A bientôt pour le premier chapitre!
