Je m'appelle Valentine. Je suis née le seize juillet mille neuf cent quatre vingt quatorze. Voilà ce que je me répétais tout les jours devant ma glace depuis quatre mois, avant de faire des vocalises et des étirements. La danse, le chant ... Autant vous le dire tout de suite, j'adore ça. Et d'après mes proches, je suis douée ... Je suis aussi fan de Japon et de Corée. Je me suis tellement entraînée à parler, que je comprend courament les deux langues ! En clair, je n'ai pas hésité à envoyer ma candidature lorsque j'ai appris que la SM faisait des castings en Europe ... Et j'avais été prise ! Enfin du moins, dans les cinq cent dernières. C'était maintenant le grand jour, et dans la voiture qui m'emmenait au grand bâtiment dans le centre de Paris ( quelle chance que le casting se soit déroulé dans ma ville, je n'aurai même pas voulu imaginer le nombre de kilomètre qu'avaient dû parcourir les italiennes ). Mon père me déposa sur le côté. Il avait l'air ... préoccupé. Je savais qu'il n'approuvait pas totalement ma décision, alors je lui fit un petit sourire encourageant.

-Aller, ça va ... Tu peux me laisser ici. J'ai seize ans, et je suis sûre que les gamines de onze ans elles y vont toutes seules !

Il rit nerveusement, puis m'adressa un petit signe de la main. Il n'avait pas l'air disposé à me dire quoi que ce soit ... bah. Je me tournais vers l'imposant bâtiment et soupirait. Puis sortant le badge qu'on m'avait envoyé, j'entrais et cherchais le secrétariat des yeux.

Une grande dame brune d'une trentaine d'année était assise sur une chaise derrière un comptoire en marbre, assortis au reste du hall avec un très haut plafond vitré et un sol gris, du même marbre que le comptoire. Je m'approchais prudemment, mais la dame n'avait pas l'air de daigner lever les yeux vers moi. Je lui dit d'une voix un peu hésitante :

-Je viens pour l'audition de la SM ...

Elle ne me regarda même pas et me tendit sa main. Je lui remit mon badge et elle tappa les numéros inscrits à son dos sur son ordinateur.

-Valentine Barrois. Tu passes à dix-sept heure. Salle cent huit, les escaliers de droite, c'est le premier couloir à gauche.

J'écarquillai les yeux. Il n'était que quatorze heure ! J'allais ouvrir grand la bouche mais elle me coupa dans mon élan.

-Ecoute ... Il y a 499 filles comme toi qui attendent là haut. Et il y aura 495 déçue. Tu n'es pas encore en train de faire des featurings avec les Arashi, alors tu montes maintenant ou tu pars.

J'ouvris la bouche puis la refermait. Au fond, elle avait raison. Les escaliers me parurent si longs ... J'arrivais enfin dans ce fameux couloir. Mais ô malheur ... il y avait au moins cinquante filles devant la porte. Je soupirais de désespoir ... Ce n'était franchement pas gagné ...

J'avais pris une montre avec moi, mais le temps s'écoulait si lentement que je me demandais même un moment si elle n'était pas cassée. En fait, ça ne faisait qu'une minute que j'étais là à attendre. Mais d'un seul coup, tout le monde se retourna ers la porte. Une grande fille très blonde, avec de beaux yeux bleus pâles sortit de la salle il y eu un long silence, et elle fondit en larme. Je m'attendais à ce que toutes les autres filles se précipitent sur elle pour la rassurer. Mais aucune ne fit rien. On appela la suivante. Elle rentra dans la salle. Et tout ce que récolta la fille en larme, ce fut des regards satisfaits de la part des autres. Elle s'éloigna dans le couloir. Quoi, elle voulait partir ? Mais les résultats ne seraient annoncés que plus tard ... Je compris avec horreur qu'elle allait partire, et je couru vers elle.

-Attend, tu vas pas abandonner maintenant ?

Elle me regarda d'un air hésitant. Puis elle me dit dans un bon anglais :

-Désolée ... Je suis allemande, je ne comprends pas ce que tu dis.

Okay ... Mes années collèges n'allaient pas être de trop.

-J'étais en train de dire qu'il fallait que tu continue de te battre. Ce n'est pas parce que tu as pleuré devant le jury que ...

-Mais je n'ai pas pleuré. fit-elle en baissant la tête.
Je la regardais avec de grands yeux.

-Quoi ? Bah pourquoi tu pars alors ?
-J'ai été tellement ... nulle ...

Je fronçais les sourcils.

-Attends au moins les résultats pour te prononcer. Tu t'appelles comment ?
-Euh ... Margaret.

Je lui souris.

-Okay, moi c'est Valentine. Bon, on va retourner dans le couloir. Tu verras ... tout se passeras bien. lui dis-je.

Quoique ... je n'en étais pas si sûre … Au final on a un peu discuté, du moins autant que notre anglais nous le permettait, et les heures ont défilé plus vite que prévu. Bien entendu, j'essayais de ne pas y penser, mais l'inévitable ''Valentine ? C'est à vous.'' Finit par arriver. Je me levais, et Margaret me fit un sourire encourageant. J'entrais dans la salle, un peu hésitante. Je comprenais maintenant pourquoi elle avait fondu en larmes à la fin de son entretient, et j'en étais à me demander si je n'allais pas finir dans le même état. Un homme me dit avec un fort accent italien :

-Alors … Qu'est-ce que tu vas nous interpréter ?

Je pris ma respiration et sortit d'une voix plutôt faible :

-Euh … M, de Ayumi Hamasaki.

Ils hochèrent tous la têtes et me firent signe de commencer. Je me lançais, et bien heureusement, j'assurais plutôt sur les paroles, et je ne fis pas trop de fausse notes. Ensuite, le monsieur avec l'accent italien me proposa une chorégraphie toute simple, que je réussi à reproduire sans trop de difficultés apparentes. Et puis … C'était fini. Au total, ça avait pris un quart d'heure. On me fit sortir de la salle sans que j'ai pu avoir un aperçu du résultat ou des commentaires.

Margaret se précipita vers moi et me demanda comment ça s'était passé, si j'avais bien dansé, chanté, etc … Je haussais les épaules. J'avais fait comme d'habitude … Ça n'avait rien eu d'extraordinaire … Bah, même si j'étais recalée, ce que je serais sûrement, je n'aurais pas de regrets.

Je souris. Aller … aller ...