Bonjour! Voici une nouvelle fic', une reprise de "Illusions" de R Production qui arrête d'écrire cette fic' et me laisse la terminer. Je réécris à ma sauce les premiers chapitres, puis vous aurez la suite. Pas d'inquiétude, je ne change quasiment rien, seulement certains détails, qui collent plus avec mon style d'écriture.


Chapitre 1: Une photo bouleversante

Open-Space du NCIS, 9 octobre 2007, 9h15:

C'était un matin en apparence comme les autres. Nous terminions nos rapports sur la dernière affaire que nous avions élucidée, la mort du sergent Ben Thomas, qui s'était révélée être un suicide. Enfin, je terminais le rapport. Tony regardais des vidéos téléchargées, légalement selon lui, et dont je préférais ignorer le contenu, tandis que McGee tapait tellement vite sur son clavier que je ne compris même pas ce qu'il trafiquait. Mais vu combien il paraissait concentré et intéressé, ce ne devait pas être ce fichu rapport! Gibbs, lui, tranquillement assis à son bureau, essayait de calmer Abby, qui tentait de le convaincre de les accompagner, lui et McGee à un concert de rock le soir même. En train de boire son café, il l'écoutait argumenter, lui exposer que c'était tout près des bureaux, et que la musique serait géniale, mais la réponse fut un non définitif. Abby avait certainement beaucoup de qualités, mais ses goûts musicaux étaient vraiment spéciaux, et pas vraiment comme ceux de Gibbs. Et McGee. Je me demandais d'ailleurs pourquoi il l'accompagnait. Elle avait dû le supplier en faisant une mine de chien battu. Il ne lui refusait rein quand elle faisait ça. Et puis, je pense que le charme d'Abby ne le rendait pas indifférent! Je souris. D'ailleurs, lorsque Gibbs refusa de les accompagner, McGee soupira de soulagement.

Le bruit caractéristique de l'ascenseur retentit, mais nous n'y pretâmes pas attention sur le moment. Ce bruit était tellement habituel que je fus d'ailleurs la seule, je pense, à le percevoir, grâce à mes années d'entraînement qui m'avaient appris à ne néliger aucun détail, aussi anodin soit-il.

Je me tournais vers la personne qui en était sortie, celle-ci venant dans notre direction. Et mon rapport me barbant, je me dis qu'un peu de divertissement ne serait pas de trop. La personne s'avéra être une femme, dans la trentaine. Elle n'était pas très grande et avait des cheveux qui lui tombaient sur les épaules, légèrement bouclés. Elle avait un visage fin, légèrement maquillé, aux traits doux. Pourtant, ce jour là, son visage affichait une colère et une tristesse non feintes. Elle ne nous jeta pas un regard et se dirigea d'un pas décidé vers Gibbs, qui la regardait comme il aurait regardé un fantôme. Elle écarta Abby d'un geste. Celle-ci ne réagit pas, et je put voir sur son visage qu'elle était profondément choquée. Je ne compris pas pourquoi. Je dévisageais la jeune femme. Son visage me rappelait vaguement quelque chose, mais je ne me souvenais plus où je l'avais déjà vu. Une enquête? Ca n'expliquait pas l'attitude des autres, qui étaient paralysés, fixant la jeune femme avec de grands yeux. Celle-ci tendit une enveloppe à Gibbs. Elle semblait au bord des larmes, en proie à une crise de nerfs. Elle se mit à hurler:

_ J'exige des explications! Ma famille et moi avons eu du mal à surmonter cette tragédie, et les enfants restent choqués, il restera des séquelles psychologiques! Et ce matin ils ont trouvé ceci! Que puis-je leur dire? Pourquoi m'avoir envoyé cette photo? Ils sont bouleversés! Que se passe-t-il?

Gibbs ne réagit pas. Il la regardait sans comprendre. Puis, lorsqu'elle replaçât une mèche derrière son oreille, il blêmit. Il lui souffla, si bas que j'eus du mal à l'entendre:

_ Vous êtes la soeur de Kate?

Je compris alors d'où me venait cette étrange impression. Son visage ressemblait à celui de l'agente qu'avait tué mon demi-frère Ari. Je me sentis soudain mal à l'aise. Cette femme en deuil ne réclamait qu'une seule chose: qu'on lui rende sa soeur. Et moi, j'étais assise à la place de celle-ci. Je me tournais vers mes collègues et compris, malgré moi, que jamais je ne remplacerais Kate. Cela n'avait jamais été mon intention, mais cela me brisa tout de même le coeur. Je pensais qu'ils m'avaient acceptée, mais je voyais aujourd'hui que ça avait été plus par obligation qu'autre chose. Et même si aujourd'hui j'avais été acceptée, jamais je n'aurais une aussi grande place qu'avait eu Kate dans leur coeur. Tony s'était avancé de quelques pas dans la direction de la jeune femme, une main tendue dans sa direction, le regard vide. McGee serrait maladroitement Abby dans ses bras, qui s'était effondrée, choquée. Gibbs regardait la brune tristement.

Je me raclais la gorge pour le sortir de sa torpeur, qui semblait agacer la jeune femme. Elle se tourna vers moi, et me vis derrière le bureau de sa soeur. Aucune nouvelle expression ne déforma ses traits mais son visage se durcit. Elle se retourna vers Gibbs, le visage fermé, et m'ignorant superbement. Mon coeur se serra. Gibbs croisa mon regard et comprit ma détresse. Il m'adressa un pauvre sourire d'encouragement qui me réconforta un peu. Il prit ensuite lentement l'enveloppe et l'ouvrit. Il en sortit une photographie que je ne pouvais pas voir depuis mon bureau. Je vis à son expression horrifiée que quelque chose n'allait pas. Je me levais pour prendre cette photo mais Abby fut plus rapide. Seul son cri d'incompréhension et de détresse me parvint. Des larmes lui vinrent aux yeux.

_ Qu'est-ce que ça veut dire, Gibbs? Que se passe-t-il?

Je m'emparais alors de cette photo et Abby ne fit rien pour m'en empêcher. Choquée, je vis sur la photo cette jeune femme que mes collègues chérissaient tant, et qui possédait le bureau auquelle j'étais assise quelques secondes encore auparavant. Je ne l'avais encore vue que sur des photos que j'avais aperçu traînant au labo d'Abby. Sur ces photos, elle était belle et son visage reflétait la joie. Là, elle était maigre, on pouvait voir les os sailler sous sa peau, et ses yeux trahissaient une fatigue et un abatement flagrants, mais aussi de la détermination et de la haine. Sa peau était parcourue d'hématomes et d'écorchures, et elle était attachée sur une chaise. Elle était seulement habillée d'un T-shirt déchiré et d'un short bien trop grand pour elle. Sur ses genoux, un journal américain. Et une date, qui me sauta aux yeux. 8 octobre 2007. Soit hier...


Dites moi si vous aimez! ;) Vous aurez la suite très bientôt.