Note – Voici ma première fanfic que je publie sur Fringe. J'en ai trois autres sur lesquelles je planche, dont une qui a disparue dans les méandres de mon ordinateur. :)
Ce qui était d'abord un court One-Shot s'est transformé rapidement en un document Word de 11 pages. L'histoire a pris une direction qui n'était pas prévue au départ, mais j'ai eu beaucoup de plaisir à l'écrire. Au vue de la longueur, j'ai décider de découper ma fanfic en 2 chapitres. J'espère qu'elle vous plaira ! :)
Évidement, je ne possède ni l'univers de Fringe, ni Olivia et encore moins Peter !
Elle soupira. Évidement.
Comment avait-elle pu se réjouir d'avance ? Elle tourna et retourna la carte entre ses doigts seulement trois mots y étaient inscrits. Cette courte phrase vint brisé le soulagement qu'elle s'était octroyé depuis une heure. Chaque année, la carte atterissait pourtant au Bureau, jamais chez elle.
Comment avait-il su où elle habitait ?
Olivia se releva rapidement et verrouilla la porte. Une main sur son revolver, caché dans son dos, elle fit le tour, pièce par pièce, de son appartement. La jeune femme se raisonna mentalement. Il n'y avait aucune chance que son beau-père se retrouva chez elle. Pourtant, il avait déniché son adresse.
Avec soulagement, elle constata que son appartement était vide. Néanmoins, sa main demeurait agrippée à son arme. Inconsciement, une façon de se sécuriser, à n'en pas douter. Comment aurait-elle réagit s'il avait été face à elle ?
Olivia inspira profondément. Elle se refusa à imaginer la scène et ce qu'elle aurait pu faire. Elle alla déposer son revolver sur la table de la cuisine et ouvrit son frigo. Elle observa quelque instant son contenu, frugal , et opta pour une bière. De toute façon, son estomac s'était noué à l'instant même où elle avait découvert la carte sur le pas de la porte.
Elle s'assit à la table et prit une longue gorgée de sa bière. Le liquide froid la rafraîchit un peu et elle se massa les tempes. La journée avait été longue et rude. Le cas sur lequel elle travaillait la tracassait plus qu'elle ne voulait y penser, mais aujourd'hui n'était tout simplement pas un bon jour.
Chaque année, alors qu'elle aurait dû célébrer et se réjouir, elle n'avait de cesse de se tourmenter. Chaque matin de cette date, elle se réveillait avec ce mal immense qui lui pesait au creux du ventre. Ce poids sur les épaules qui ne la quittait pas pendant 24 heures. Cette douleur à la poitrine qui la tenaillait. Comme si elle traînait un boulet. Le reste de l'année, cette affliction était latente, Olivia savait qu'elle était là, qu'elle la guettait à chaque instant. Elle se faisait harassante, hypocrite et sournoise n'attendant que la bonne date, le bon jour pour refaire surface chaque année avec puissance.
Son téléphone portable se mit à sonner dans la poche de sa veste. La jeune agente prit l'appel après avoir bu une seconde gorgée. Une voix familière résonna au creux de son oreille. Sans qu'elle ne s'en rende vraiment compte, cette voix apaisa momentanément l'inquiètude qui la rongeait petit à petit depuis qu'elle avait mit le pied dans son appartement.
« Salut Olivia ! Je te dérange ?
Elle se redressa sur son siège et se passa une main dans les cheveux.
- Non, pas du tout. Quelque chose s'est produit ? Un problème avec Walter ?, s'inquièta-t-elle.
- Ah, non ! Walter est dans la baignoire... et récite je ne sais quelle formule scientifique. Par contre, il revient toujours aux mêmes éléments. Je crois qu'il a un trou de mémoire pour se souvenir de la suite. Donc ce sera son obsession pour cette nuit; essayer de compléter la formule et la répéter encore et encore jusqu'à ce que je décide d'aller dormir moi-même dans un placard.
Un sourire se dessina sur les lèvres de la jeune femme.
- Je voulais simplement savoir si je pouvais passer chez toi, poursuivit-il. Puisqu'aujourd'hui est une journée sans carte, j'ai pensé que c'était une excellente raison de fêter convenablement ton anniversaire. »
Un silence au bout du fil.
La jeune femme voulait répondre, ne pas le laisser deviner qu'il avait tort, que son beau-père s'était une fois de plus manifesté, mais sa gorge était nouée et aucun son n'en sortit. Elle entendit de l'autre côté un soupir « Tu as reçu une carte, c'est ça ? Tu l'as reçu chez toi ? ».
Olivia ne parvenait toujours pas à dire un mot. Elle devait absolument lui dire qu'il n'y avait aucune raison de s'en faire et que tout allait bien. Elle devait lui faire savoir qu'elle maîtrisait la situation et que ça ne l'inquiètait nullement.
- Oui, mais tout va bien. J'ai fait le tour de mon appartement, et il n'y est pas.
- Dunham, j'arrive ! Je passe chercher un truc et je suis chez toi tout de suite après.
Olivia se leva et commença à faire les cents pas dans sa cuisine.
- Non, vraiment Peter, insista-t-elle. Ce n'est pas nécessaire. Tout va bien. »
Ce fût à son tour de se taire. Peter ne voulait pas la brusquer ou entrer dans son intimité sans son accord. Il savait pertinemment que sa collègue n'était pas du genre à laisser s'approcher n'importe qui de sa vie privée. Toutefois, il s'inquiètait. Même si elle lui disait que tout allait bien pour elle, il voulait être là, ne pas la laisser seule. Surtout le jour de son anniversaire. Il désirait être là simplement pour chasser la présence invisible de son beau-père dans sa tête et dans son appartement.
« Olivia, je ne veux pas te déranger, mais j'insiste ! Je veux vraiment passer te voir... C'est ton anniversaire, après tout ! »
La jeune agente ne savait que répondre, mais pourtant une petite voix lui criait de le laisser venir. La solitude ou le désarroi prenaient éminemment le dessus, et elle ne put se retenir de lui répondre qu' il serait toujours le bienvenue chez elle.
Peter en fût ravi, cependant surpris d'une telle réponse, franche et honnête. De son côté, Olivia savait parfaitement se cacher la vérité en se répétant que le trouble de la journée l'avait rendue plus sensible et qu'elle ne voulait pas demeurer seule. Elle raccrocha et demeura immobile dans sa cuisine un bon moment.
Lorsque la sonnette retentit dans son appartement, la jeune femme se dit qu'elle était resté prostrée dans sa cuisine plus longtemps qu'elle n'aurait crue. Elle alla ouvrir et c'est un Peter souriant, mais au regard inquiet, qui lui fit face.
« Bonsoir !, dit-il simplement, alors qu'Olivia le laissa entrer dans son appartement. »
Instinctivement, il fit l'inventaire du salon des yeux, cherchant un quelconque intrus, mais comme l'avait mentionnée Olivia, personne n'était entré chez elle par infraction. Il se tourna vers elle pour la questionner sur son état, mais il savait pertinemment que jamais elle ne lui laisserait entrevoir un soupçon d'inquiètude ou de peur. D'ailleurs, elle souriait, mais son visage demeurait impassible et il y avait dans ses yeux une lueur de distance qui lui confirmait de demeurer réservé dans ses gestes et ses paroles.
Au lieu de quoi, il lui offrit son plus beau sourire et malgré qu'il désirait être sérieux et compréhensif avec elle, il ne put retenir sa véritable nature lorsqu'il était en sa présence et c'était tout bonnement et simplement de la faire rire, ou à tout le moins sourire, avec unes de ses phrases désinvoltes et sarcastiques.
« Alors, Dunham, pour cette soirée particulière, j'ai pensé t'apporter des fleurs, puisque toutes les filles que je connais aiment les fleurs. Mais tu es l'agent spécial Olivia Dunham, et tu n'es aucunement comme les autres filles en général, alors je t'ai emmené ceçi.
Depuis qu'elle avait ouvert la porte, Peter avait gardé ses bras derrière son dos, cachant, de toute évidence, quelque chose.
- Ta dam ! s'exclama-t-il en lui présentant une bouteille de scotch. Je savais qu'une fille de ta trempe ne buvait pas de cocktails sucrés, et j'ai vu à ton bureau, au labo, une bouteille de whiskey traîner dans ton tiroir, alors voîlà ! »
À sa grande surprise, elle éclata de rire, mais d'un rire qu'il n'avait jamais entendu venant d'elle. Un rire enfantin, franc et musical. Il demeura immobile un moment, les yeux rivés à son visage magnifique et rieur. À cet instant, il ne voulait qu'un seule chose, qu'une infime et simple chose la toucher. Toucher son visage, sentir sa peau, qu'il devinait douce, sous sa paume. Laisser courir ses doigts dans ses longs cheveux blonds. Simplement effleurer ses lèvres de sa bouche. Et la sentir vivre et palpiter à son contact. Il voulait lui faire oublier et la faire revivre.
Mais déjà, elle se saisissait de la bouteille d'alcool, et l'instant fût brisé et ses pensées furent rompues le ramenant invariablement à la réalité, l'obligeant à chasser ces images et ces réflexions dans un coin de sa tête. Rien ne pouvait être dit, rien ne pouvait être fait. Et il la suivit à la cuisine alors qu'elle versait une rasade du liquide ambré dans deux verres.
Peter déposa sur la table un sac de provisions qu'il avait fait avant de venir chez elle.
« J'ai emmené quelques trucs, s'expliqua-t-il devant son regard interrogateur. J'ai pensé que tu n'aurais sûrement pas mangé et qu'avec la journée et la soirée que tu as eu, tu n'aurais certainement pas envie de cuisiner. »
Elle lui tendit un verre d'alcool, et le fixait intensément. Quelque chose passa dans ses yeux, mais ce fût si fugace et rapide, qu'il ne réussit pas à deviner ce que c'était.
Olivia s'appuya contre le plan de travail et but une gorgée de scotch. Elle avait eu comme un semblant de frisson qui la laissait perplexe et le liquide réchauffa rapidement tout son corps, lui donnant une impression de bien-être et de calme dont elle avait besoin.
Pourquoi cherchait-il à être si gentil avec elle ? Elle avait été si odieuse avec lui aujourd'hui, distante et froide, mais il était demeuré à ses côtés, gentil et prévenant, comme à son habitude. Il avait été près d'elle, absorbant toute son énergie négative, ne sachant trop quoi en faire, mais il avait essayé de comprendre. Et c'est probablement pour cette raison, parce qu'il n'avait pas fléchit et était resté près d'elle, qu'elle s'était confié.
Elle avait voulut, malgré tout, qu'il comprenne dans quoi elle était enlisé, mentalement et psychologiquement. Jamais elle n'aurait cru être capable de lui raconter ce pan de sa vie, et elle en n'avait jamais eu l'envie, mais aujourd'hui ne pouvait pas être autrement. Il devait savoir, ce n'était pas juste pour lui de tout subir, sans être informé de la nature de son éloignement.
Une soudaine fatigue lui tomba sur les épaules et elle se massa l'arrête du nez du pouce et de l'index. Il y avait eu trop d'émotions, refoulées ou non, dans la journée et maintenant que Peter était présent, avec elle, elle sentait qu'elle pouvait enfin relaxer et se calmer. Elle avait toujours les yeux fermés lorsqu'elle sentit une main lui frotter le dos. C'était chaud, doux, rassurant et apaisant. Sa main à elle se crispa sur son verre d'alcool, moyen de se contrôler, effort important qu'elle tentait de faire pour ne pas s'abandonner à cette main.
« Tu devrais aller prendre un bain pour te détendre, assura la voix rauque de Peter, si proche d'elle, plus qu'elle n'aurait voulue.
Elle ouvrit les yeux, et se détacha du lien physique qui semblait pourtant la ramener vers lui, comme un aimant. Elle s'éloigna un peu plus, déposa son verre sur la table de la cuisine et se tourna vers lui.
Peter avait vu ses jointures blanchirent de trop serrer son verre alors qu'il lui touchait le dos. Que lui avait-il prit ? Pourquoi avait-il posé ce geste ? C'était irréfléchi et spontané. Il avait ressentit son trop plein d'émotions de la journée et il l'avait vue devenir fourbue et épuisée en un seul instant. Et sans se poser de questions, il avait voulu simplement la réconforter d'un geste chaleureux. Mais elle s'était cabré et s'était éloigné. Elle avait fuit tout contact physique, comme à son habitude. Peter s'en voulait; c'était sa faute, pourtant.
Il n'aurait pas dû briser cette barrière qu'elle avait minutieusement créée pour garder toute personne hors de son territoire, sa bulle. Il retint un soupir et leva les yeux alors qu'elle déposait son verre sur la table de la cuisine.
- Tu as raison, répondit-elle dans un murmure. Je crois qu'un bain me ferait le plus grand bien. »
Elle eut un mince sourire sur les lèvres, triste sembla-t-il à Peter, et elle le laissa au milieu de sa cuisine, alors qu'elle refermait doucement la porte de la salle de bain.
Peter sembla figé dans le temps pour un instant, mais il se décida à faire à Olivia ce qu'il avait prévue depuis le début. Des pancakes. Son attitude l'avait un peu déstabilisé, mais il savait mieux que personne qu'il avait été trop loin. La toucher n'avait pas été une bonne idée, et il espèrait que lorsqu'elle sortirait de la salle de bain, elle aurait oublié ce qui s'était produit. Peter ne voulait pas la brusquer ou l'effrayer, mais c'avait été si soudain et spontané, quelque chose de refoulé depuis un moment. Rien en lui ne voulait lui faire de mal, ce n'était qu'un sentiment dûment interdit qui avait resurgit l'espace d'un moment et qui s'était manifesté tendrement.
Le jeune homme en revint à son projet et partit en mission dans la cuisine d'Olivia afin de trouver tous les ingrédients pour sa recette. Il avait tout bonnement choisis de lui confectionné des pancakes simplement parce que c'était un plat que Walter lui faisait lorsqu'il était gamin. Il se souvenait que son père lui faisait des pancakes alors qu'il avait besoin de réconfort ou simplement pour passer un bon moment entre père et fils, lorsque le travail ne l'accablait pas trop. Peter trouvait quand de telles circonstances, avec les dernières journées qu'elle avait eu et la soirée éprouvante qu'elle avait traversée, ce pouvait être le plat par excellence pour la réconforter et lui remonter le moral.
Olivia devait se ressaisir et penser à autre chose. Elle se cala dans son bain, l'eau chaude lui remontant jusqu'au menton et elle ferma les yeux. Il y avait eu trop d'évènements aujourd'hui et ce soir, elle devait simplement se détendre et espérer que demain serait un peu mieux.
Peter, de son côté, s'activait et la cuisine ressemblait à un vrai champs de bataille. Une pile de pancakes bien chaude reposait dans une assiette et il avait mit les couverts. Il but une gorgée de scotch et à ce moment, on cogna à la porte d'entrée.
