Salut tout le monde!

Note: Je suis de retour pour une nouvelle fanfiction sur le fandom de YûGiOh!

C'est ce qui se produit lorsque vous regardez à nouveau l'ensemble de la série dans sa version originale. Cette histoire a également été inspirée par une fanfiction de degreeincuriosity, The Golden Chains, donc merci à cette personne, et par plusieurs fanarts (publiés en couverture), dont malheureusement je ne connais pas les auteurs. (Si vous vous reconnaissez, faites le moi savoir afin que je puisse vous taguer).

Cette fanfiction prendra place en Trois Grandes Parties. La première (déjà écrit en entier par votre humble serviteur) se nomme "Rencontre (Piège)", elle sera suive de "Guerre (Monstres)" et enfin de "Résolution (Magie)".

C'est une semi UA, puisqu'elle se déroule dans l'Egypte Antique, à l'époque du Pharaon Atem, et utilise les versions égyptiennes des personnages de l'anime (en référence au jeu de rôle Yu-Gi-Oh! Forbidden Memories).

Je pense que vous les reconnaîtrez facilement mais juste au cas où ...

Heba - Yûgi

Jouno - Jounouchi/Joey

Teana - Téa/Anzu

Une dernière petite chose:

-Khemet est le nom égyptien antique pour désigner la ville où se trouver le pouvoir actuel.

-Dans l'Egypte Antique, les nomarques sont les Administrateurs/Fonctionnaires du royaume et les vizirs les ministres. Le Grand Vizir était donc une sorte de premier ministre/conseiller du Pharaon.

-Un Shendyt est une sorte de kilt égyptien porter par les noble de la cour. Il s'agit de la petite étoffe de vêtement bleu que Atem porte par-dessus sa tunique blanche. :)

-Et un petit rappel, Khépri/Amon-Râ/Atoum est le dieu soleil, Thot, le dieu lunaire, Horus le dieu des Pharaons et Osiris le dieu de l'Au-delà, père d'Horus.

Voilà, je vous souhaite une très bonne lecture! Comme d'habitude, si vous avez des questions, laissez-moi un commentaire!

Disclaimers: YûGiOh! est la propriété de Kazuki Takahashi et Yu-Gi-Oh! Forbidden Memories de Konami. Le reste des personnages introduits dans cette fiction sortent tout droit de mon imagination, merci de me demander avant de les réintroduirent.

Legend: Italics - Pensées

Texte au Milieu - Rêves

« Italics » - Flashbacks


Nuit étoilée où le temps semblait s'être stoppé, abrégeant ses souffrances, mais prolongeant sa détresse. Clair de lune argenté brillant avec éclat dans le ciel bleuté du désert infini, une brise fraîche venant caresser avec douceur ses mèches blondes, comme un baume apaisant après la journée étouffante qu'il avait passé sous le soleil éreintant d'Égypte.

Sa tête reposait contre les barreaux de bois, son regard obstinément tourné vers l'astre nocturne. Sentant des larmes perler aux coins de ses yeux, il leva une main fatiguée et noire de saletés et les essuya d'un geste rageur. Étirant ses jambes dans l'espoir de voir disparaître l'engourdissement qui commençait à le faire souffrir, il buta contre une surface dure, et tentant de ses pupilles améthyste de discerner l'objet malgré l'obscurité de la nuit, il les replia rapidement en réalisant qu'il s'agissait de la tête d'un de ses compagnons de voyage endormit.

Entassés les uns contre les autres dans une cage de bois à peine plus grande qu'une oasis sèche en pleins milieu d'une mer de sable, une dizaine d'hommes et de femmes de tous âges se faisaient face. Penchant dangereusement de droite à gauche à chaque dune de sable franchi, à chaque rocher non évité, la carriole continuait inexorablement de rouler sans jamais se stopper.

Bracelets de fer aux pieds et simple habit de lin pour les protéger des rayons ardents de Râ, ils avançaient sans véritable choix vers une destination inconnue, la peur comprimant leurs estomacs déjà affamés par le jeûne forcé qu'on leur imposé.

Un sourire amer tordit ses lèvres rendu sèches par la soif qu'il ne pouvait assouvir. Leur voyage prendrait certes fin dans un endroit dont ils ignoraient tout, mais leur destin était lui bel et bien connu. Il y avait longtemps, qu'il avait fait ses adieux à l'innocence, pour ne garder en tête que ce qui importer vraiment : survivre quels que soit les moyens.

« Heba. »

Il tourna la tête, forçant un sourire tandis qu'il posait une main réconfortante dans les cheveux amarante de la jeune fille couché tout contre son épaule, son souffle saccadé.

« Teana ? »

« Heba, tu ne dors pas ? »

« Je ne peux pas, pas avec toutes ces secousses… »

La sueur qui suinter abondamment de son front lui fit froncer les sourcils, et il risqua une nouvelle main sur celui-ci, l'inquiétude marquant à présent les traits de son visage d'enfant.

Elle était brûlante de fièvre. Soufflant à nouveau, il posa son regard vers l'avant du chariot, scrutant avec intérêt les deux hommes se tenant sur la corniche de la carriole, dirigeant les chevaux chacun à leur tour. Puis, il se retourna vers sa droite, relevant de moitié son coude pour l'enfoncer entre les côtes de son camarade qui se réveilla dans un cri de douleur vite étouffé lorsqu'il lui couvrit la bouche avec assurance, remerciant mentalement les Dieux de ne pas avoir été repéré.

« Hé, t'es malade !? Qu'est-ce qui t'as pris ?! »

« C'est Teana. Elle ne va pas mieux. C'est même pire qu'avant ! » chuchota-t-il à l'oreille de son ami, ne voulant pas que la jeune fille l'entende. »

« Sa fièvre a empiré ? »

« Jouno, si on ne s'arrête pas pour manger quelque chose, j'ai peur qu'elle… » il ne termina pas sa phrase, les mots s'évanouissant dans sa gorge, retenant de justesse un sanglot.

« Manger ? J'pense pas que ça arrivera de sitôt… »

Fermant les paupières, à moitié de fatigue et à moitié de dépit, Heba se laissa de nouveau retomber contre les barreaux de sa prison mobile. C'était peut-être mieux ainsi… S'éteindre dans la maladie, entourée de ses deux amis d'enfance, était une meilleure fin que celle qui l'attendrait à leur arrivée. Car si jamais leurs tortionnaires se rendaient compte de son état, c'était une mort bien plus terrible qui serait la sienne. Et même si elle venait à se remettre, son avenir ne serait plus qu'une vague intense de souffrance, là où l'espoir n'a plus sa place, entrelacée par les ombres de la vie enchaînée d'une esclave…

##########

Soleil ardent planant au-dessus d'un ciel bleu marin, sous les températures toujours plus hautes de cette saison, le palais se dressait fièrement à l'autre bout de la ville. Palace aux courbes dorées, s'harmonisant de manière presque parfaite au paysage du Sahara jaune sans fin comme s'il avait simplement émergé de sous terre.

Des bruits divers résonnaient entres les murs de la résidence, des serviteurs s'agitant ici et là, aux scribes faisant des allers-retours entre la bibliothèque royale et la salle du conseil, les vizirs chapeautant les nomarques et les prêtres vaquant à leurs occupations habituelles, quoi qu'elles puissent être.

Atem laissa un gémissement de plaisir s'échapper d'entre ses lèvres lorsqu'il plongea dans le liquide clair qui emplissait le bassin. Étendant ses bras le long du rebord, il ferma les yeux, laissant sa tête pencher vers l'arrière.

Blanc cassé, le lait d'ânesse qui envelopper son corps à la peau bronzée était parfumé d'une odeur de fleur sauvage, certainement de la lavande, et d'huiles essentielles. Respirant à pleins poumons, il balaya distraitement une main dans l'air, se détendant d'autant plus lorsqu'un tissu de coton humide commença à lui frictionner avec douceur quoique vigoureusement la nuque.

« Hmmm… »

« Je crois que je vais prendre ça comme un compliment de votre part, mon Pharaon. »

« Tu peux, Nailah. »

Gloussant avec ravissement, la servante fit glisser le tissu des épaules aux bras, passant entres les doigts, s'attardant sur les phalanges et les ongles avant de remonter vers le dos, forçant le jeune roi à se redresser dans un grognement tandis que la domestique entrait à son tour dans le bassin pour venir frotter ses omoplates.

Bientôt, le plaisir éphémère de ce bain prendrait fin et il devrait inévitablement retourner aux affaires d'état. Tout ne serait plus qu'une suite continuelle d'écoute, d'écriture, et de lecture de papyrus plus longs que le Nil lui-même.

Les boniments en tout genre de Khemet lui parvenaient depuis les terrasses et relevant un regard vers le plafond ouvert soutenus de quatre colonnes de marbre, il demanda subitement :

« Est-ce que c'est agréable ? »

« Quoi donc, votre Majesté ? »

« De déambuler dans la ville sans but ? » répondit Atem en reprenant place contre le rebord, la jeune servante faisant maintenant glisser le tissu de coton contre son torse.

« Eh bien… » hésita Nailah, inquiète.

« Réponds sans crainte… je suis juste un peu curieux. »

« Je n'ai pas vraiment l'habitude de me rendre en ville, à moins que ce ne soit pour les besoins du palais. Mais c'est effectivement très agréable de visiter les alentours du marché et d'écouter les conversations animées des villageois. »

« Je vois… »

« Si je puis me permettre… Pourquoi cette question, ô fils d'Horus ? »

Plissant les yeux, le pharaon se dégagea de l'emprise de sa suivante, s'avançant un peu plus au centre du bassin, s'entourant de ses bras comme le liquide autrefois tiède commençait à se refroidir.

« Pour rien. Rien du tout… »

Hochant la tête en ramenant le tissu tout contre elle, Nailah émergea du bain, le contournant pour rejoindre le jeune roi, un linge de soie dans les mains.

Atem sortit à son tour, s'enveloppant dans le vêtement avant de se diriger vers ses appartements, n'oubliant pas de remercier la jeune femme pour ses services.

Un Shendyt bleu cobalt enfilé par-dessus une tunique couleur vanille plus tard, le tout drapé d'une cape indigo, et il marchait en direction de la salle du trône, le regard confiant. Il ne restait à présent plus rien à l'intérieur de ses pupilles du doute qui avait temporairement obscurci son esprit.

Infatigablement, le temps continuait de s'écouler, ne lui laissant pas le moindre répit. Si seulement il pouvait… non pas échapper à ses devoirs, il aimait sincèrement être roi. Mais pouvoir ne serait-ce qu'une journée, avoir l'unique chance de découvrir la vie normale. D'apprendre comment son peuple vivait au quotidien… Alors peut-être… peut-être se sentirait-il moins seul…

Soufflant, il secoua énergiquement la tête pour chasser ces pensées désordonnées et entra fièrement redresser dans la pièce, s'installant sans plus tarder sur son trône tandis que défiler les différents prêtres avec l'ordre du jour.

##########

Ce voyage n'en finissait pas. Râ remplaçant Thot dans le lointain domaine interdit des Dieux. Combien de jours avait-il seulement passé dans ce minuscule habitat ?

S'écorchant chaque fois que ses membres rampaient misérablement contre les écorces de bois qui lui déchiraient la chair, sa peau caramel prenant une teinte beaucoup plus sombre sous la saleté et la poussière, et son corps perdant peu à peu de sa vitalité sous la faim et la soif.

Ses yeux améthyste n'avaient plus d'éclat sous le silence de mort qui régnait autour de lui, Teana devenant soudainement muette et Jouno ne cherchant même plus à réconforter qui que ce soit comme plus rien ne semblait lui donner l'espoir de sortir de cette cage.

Il ferma les paupières, tentant de trouver le repos, lorsque des sons variés atteignirent ses oreilles. Se relevant du mieux qu'il pouvait, il se contorsionna en s'en tordre le cou, observant presque avec soulagement les traits de la ville se mouvoir sous la chaleur du soleil à quelques mètres devant eux.

Ainsi prenait fin leurs existences d'homme libre. Les étals du marché de Khemet se verraient bientôt recouverts de nouvelles marchandises comme on les exposerait à l'assistance telle de vulgaires fruits, s'offrant rien de moins que leurs vies pour une simple bouchée de pain.

Heba plissa les yeux alors qu'ils approchaient des grandes portes d'albâtre de la cité. La carriole les traversa avec lenteur, telle une sentence prochaine, se stoppant brusquement aux abords de l'allée marchande.

Les deux tortionnaires descendirent du chariot, le contournant pour en ouvrir avec hargne la porte fermée d'un cadenas de métal. Tirant sur la chaîne de fer les reliant tous les uns aux autres, un des deux hommes hurla de se dépêcher tandis que chacun faisait de son mieux pour sortir, leurs membres amorphes les faisant inévitablement chuter au sol alors qu'ils posaient le pied dans le sable.

« Allez ! Allez ! Bande d'incapables ! »

Heba se retint avec difficulté de pleurer lorsque lui-même s'écroula à terre, se contentant de gémir tel un animal blessé. Se relevant en titubant, il se laissa diriger vers un piédestal servant de stand de vente, s'alignant bien gentiment auprès de ses congénères.

Osant pencher la tête vers l'avant dans l'espoir d'apercevoir ses amis d'enfance, il soupira mentalement de soulagement en constatant que Teana se tenait à peu près debout à l'autre bout de la file, son regard toutefois complètement vide comme elle ne semblait même pas se rendre compte de ce qui se passer autour d'elle.

Quant à Jouno, il semblait avoir retrouvé sa motivation, se débattant à tout vent contre ses ennemis, tentant en vain d'échapper à leurs griffes.

Par Osiris, comment peut-il seulement encore bouger de cette manière ? pensa le garçon, se sentant lui-même au bord de l'évanouissement, voyant flou.

Une femme s'effondra subitement à sa gauche, emportant une partie du troupeau avec elle et l'obligeant à reculer de quelques pas. L'un des gardes hurla de plus belle à cette vision, relâchant le bras du perturbateur aux cheveux blonds cendrés pour aller donner un coup dans l'estomac de la femme, comme pour savoir si elle respirait toujours.

Heba détourna la vue, incapable d'en supporter plus, se cachant derrière ses mèches blondes aux reflets noir et fuchsias. Il redressa cependant la tête quand un cri retentit, le second garde se tenant maladroitement la main, ses yeux s'assombrissant sous une haine pure, la marque des dents de Jouno s'inscrivant à jamais dans la chair de sa paume.

« Toi ! Maudite sangsue, je jure de te refiler au premier venu sans négociation ! »

« Tant mieux ! J'aurais plus à supporter ta tronche très longtemps ! »

La gifle fila dans l'air avec une rapidité déconcertante, le jeune homme aux yeux noisette tombant à terre dans un nuage de grain de sable.

« Jouno ! »

Cherchant à rejoindre son ami, Heba vit sa route barrée par le plus imposant des tortionnaires. Essayant de passer en force malgré sa petite stature, il ne put que plier des genoux sous la douleur alors que le garde l'agrippait par les cheveux, le repoussant en arrière tout en le faisant basculer contre la plateforme avec brutalité.

« Bouge pas Heba ! Surtout, fais rien qu'ils pourraient t'faire regretter ! » s'écria Jouno en apercevant la scène, voulant protéger son ami de longue date.

« Bon, tu vas te tenir tranquille maintenant !? Où je jure par Isis que c'est le gamin qui va prendre à ta place ! » aboya le moins costaud des deux hommes, remarquant avec brio le point faible des deux garçons : l'un et l'autre.

« Ça va… ça va… »

Rejoignant également les rangs, le grand blond souffla en faisant une moue ennuyée, ses pupilles dérivant sans pouvoir s'en empêcher vers le palais royal se dressant au loin. Suivant son regard, le garçon aux perles d'améthyste inspecta lui aussi la bâtisse, une vague d'injustice parcourant son corps de spasmes.

« Y'en a vraiment qui n'ont pas à s'inquiéter de quoique ce soit. » lança son ami de manière dédaigneuse.

Oui… certains ont plus de chance que d'autres…