POURQUOI MOI ?
N/A : Ah ben tiens, me revoilà en solo, maint'nant !
Je me disais que j'allais renouer avec mes bonnes vieilles habitudes, et, bande de veinards, vous allez en profiterez chaleureusement. Pour une fois dans ma jeune vie d'étudiant décérébré pas sérieux, un équilibre moins bancal s'est instauré depuis quelques semaines, phase propice à la tendance généreuse et ouverte (en tout cas, moins sociopathe). Aussi, alors que la nuit s'est déjà installée pour décorer son plafond d'un drap sombre parsemé de paillettes étranges et malicieuses, c'est Draco Malfoy qui prendra place ce soir dans mes élucubrations parfois douteuses, au pire scabreuses, mais toujours heureuses.
Rassurez-vous, groupies en délire, pas question de l'écarteler en tirant ses membres avec 4 Ford Anglia sauvages, ni de le gaver de Véritaserum pour révéler ses fantasmes sexuels concernant quelques personnes présentes en cet auditoire (inutile de jouer les innocentes…), mais tout simplement un extrait de vie sur un autre extrait de vie, plus réel, lui. Quoique tellement plongé dans l'imagination que l'amalgame est de suite facile à faire. Un hommage à la passion que certaines personnes sont capables de ressentir, et plus particulièrement ma partenaire de rêves, Mélusine, qui verra par elle-même que le numéro de soliste me convient aussi bien que celui de duo. Pour un instant, seulement.
« Distinguez le beau du laid, comparez l'horreur et la beauté.
Apprenez à rêver, et il vous sauvera des dures réalités. »
Disclaimer : HP et tout son univers ne m'appartiennent pas. Impossible de se faire du fric la-dessus, vu que JKR s'en fait elle-même toute seule, comme une grande. Et à partir du 21 juin prochain, elle s'en fera encore plus... pour notre plus grand plaisir.
Ford Anglia est une marque déposée du groupe Ford General Motors (au cas où on viendrait me chercher des noises de bronze à ce sujet)
Enfin, pour tous vous mettre au courant, cette fic ne sera composé que d'un seul chapitre, mais assez long pour en couvrir 2 ou 3. Et ne vous en faites pas pour les reviews que vous m'adresserez en nombre conséquent (je l'espère, tout du moins), j'y répondrai dans une page à part.
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C'en était fait : il détestait Noël.
Déjà que Pâques et son anniversaire étaient un supplice… mais Noël parachevait la stupidité dont ils pouvaient faire preuve.
Foutue tradition que d'attendre le lendemain matin, et pas minuit pour descendre chercher ses présents en dessous du sapin…
Foutus Moldus, et leurs légendes à la noix ! Peut-on encore croire à 15 ans à l'existence d'un vieux décati barbu au ventre bedonnant et à la mine joyeuse et rosissante qui trimballe un immense sac de toile remplis de cadeaux aux emballages parfaits et aux couleurs vives qui émerveillent le moindre petit moldu assez naïf pour croire ces sottises ? Croient-ils qu'il n'est encore qu'un enfant, sans jugement ni sentiment, assez sot et niais pour croire aux fadaises des grandes conversations des adultes ?
Et pendant que de par le monde, des millions de petits Moldus s'extasient devant la mansuétude du saint homme qui a su outrepasser un bulletin scolaire à la limite du supportable et le mauvais amalgame entre l'interrupteur des guirlandes du sapin et celui du respirateur artificiel du grand-père Lenny, un jeune sorcier laisse éclater son humeur massacrante, au fin fond de la campagne du Lancashire.
Draco Lucius Malfoy.
L'adolescent repoussa violemment ses draps de soie argentée avant d'ouvrir avec fracas les tentures sombres nuancées de vert. Quel paradoxe entre la douce chaleur d'un fond de lit soyeux et la brutale froideur et la sombre ambiance du carrelage marbré… « Mais vu le prix où Père l'a payé, pas la peine d'espérer faire une quelconque remarque sur ses choix et ses goûts… » avait-il pensé lorsque cette douloureuse sensation aux pieds était devenue habituelle chaque matin.
-Bonjour Maître. Pimky espère que Monsieur a bien dormi et lui souhaite un joyeux Noël de sa misérable part et de celle de ses chers parents, couina un petit elfe de maison.
Son crâne dégarni ne laissait transparaître qu'une dizaine de cheveux vraisemblablement gris parsemés des tempes au sommet, le teint pâle, le nez aplati et large entre deux yeux gris globuleux et pénétrants, le tout agrémenté d'une voix perçante à souhait. Un elfe de maison dans toute sa splendeur, en somme : "Un esclave à ton entier et dévoué service", lui avait lancé son père lorsqu'il lui offrit ce présent.
Charmant.
-Ils ne sont donc pas rentrés ? s'interrogea le blondinet.
-Ils ne vous ont pas dit, Monsieur ? Vos parents ont eu une importante course à faire à Londres et sont restés sur place malgré un passage de quelques secondes ici, le temps de nous donner leurs directives. Ils ont mangé sur le pouce et n'ont même pas daigné toucher à leur tasse de café. Ils m'ont demandé de garder le secret sur la raison de leur déplacement inopiné, aussi, Monsieur, vous comprendrez…
-Parle ! Ou c'est moi qui te punis ! cracha t-il d'un air mauvais.
-Ils…ils… Oh, votre père va sévèrement me punir si je vous dis…
-Ce ne sera rien comparé à ce qui t'attendra si tu restes aussi muet ! Parle, elfe !
-Ils… ils sont allés chercher votre plus grand cadeau, Maître, mais j'ignore ce que c'est, croyez-le bien… se morfondit l'elfe avant de commencer à sangloter bruyamment.
-Ca ira, ça ira. Retire-toi.
Il n'avait jamais daigné se souvenir du nom de son elfe. Après tout, si un être lui était dévoué corps et âme pour lui permettre de vivre une vie de pacha, qu'est-ce qui l'en empêchait ?…
Il descendit, sa robe de chambre noire satinée noué autour de ses hanches, laissant deviner un torse bombé mais néanmoins musclé par les entraînements successifs de Quidditch à Poudlard.
Le sapin gargantuesque trônait en maître dans un coin du salon du Manoir Malfoy. Sobrement décoré de boules aux couleurs de la famille, lézardé de guirlandes argentées, noires et vertes, les cadeaux s'impatientaient aux pieds de Sa Majesté, presque frétillants de dévoiler leur contenu. Mais Draco n'y toucha pas, ni même daigna y jeter un quelconque regard avide et préféra s'asseoir en bout de l'immense table, se régalant sans préoccupation du succulent petit-déjeuner qui lui était consacré. Entre toasts, bacon et café au lait, il regardait inlassablement la fenêtre. L'immense vitrerie donnait sur le parc du domaine Malfoy, propriété de la famille depuis un sacré moment, des siècles si on cherche plus de précisions. La verte et attirante pelouse avait laissé place à un léger tapis neigeux qui enjolivait grandement le paysage environnant, nourrie de flocons interminables et éternels depuis le début de la matinée. Le soleil était levé depuis peu, régnant de sa lueur sur les jardins du domaine, offrant sa céleste lumière pour éclairer le potager familial situé à la lisère de la forêt avoisinante, ainsi que ses majestueux environs.
Perdu dans ses pensées, le petit dragon rêve. Quelqu'un s'y est installé sans qu'il ne le demande, et ça l'agace profondément depuis le début des vacances.
Marie Maugrey.
Nouvelle arrivante à l'école de Magie et de Sorcellerie de Poudlard, le Choixpeau lui avait, dit-on, assené le même discours qu'à la répartition que Potter. Et pour la première fois, la Répartition l'avait intéressé. Enfin, la jeune fille placée en dessous du Choixpeau l'avait intéressé. Sous les cheveux noir de jais qui lui arrivaient à ses épaules, des yeux marron foncé sous des sourcils remodelés accompagnait un corps quelque peu sculptural. Avec une pointe de mode et un maintien qui l'attirait indéniablement. « Elle tenait beaucoup des Serpentard dans l'esprit, aurait dit le Choixpeau, mais elle est heureusement allée à Gryffondor, cette pimbêche ! Vous avez vues airs de fausse dinde ? Et ses vêtements ? Il paraît que certains moldus apprécient… A t-elle seulement des amis, cette mijaurée ? Sûrement pas. Mais elle saura très vite qu'il ne lui faut pas s'approcher de toi, sinon elle le paiera cher. Très cher. », lui avait minaudé Pansy Parkinson au creux de l'oreille, comme pour sous-entendre qu'il n'appartenait qu'à elle. Rien qu'à elle, comme un cadeau de ses parents pour son adolescence de jeune écervelée dégénérée. Il reconnaissait dans un sourire sarcastique qu'au point où en était son visage boutonneux et putride, seuls un mauvais philtre d'amour, Crabbe ou Goyle pourraient s'intéresser à elle. Il s'en fichait éperdument, mais il semblait attiré par cette jeune fille, renfermée au premier abord, mais qui semblait chaleureuse avec ses nouveaux amis…
-Même Potter m'empêche de lorgner sur elle… Mais qu'est-ce que je raconte ? Avoir des vues sur cette fille ?!? Pfff… Ressaisis-toi, mon vieux : un Malfoy ne se soumet jamais envers une fille : laisse la venir à toi pour mieux la dominer et lui montrer le nom que tu portes…
Mais il restait néanmoins sceptique face à cette expression digne de son père… trop envoûté par cette paire d'yeux qui apparaissait partout : ses rêves, ses cauchemars… ses souvenirs, son imagination. Après tout, un autre adage de la famille l'avait encouragé à lui tenir tête lorsqu'il remarquait sa présence : "Un Malfoy ne baisse jamais les yeux, un signe évident de faiblesse que nous ne pouvons tolérer dans la famille", le tannait son paternel.
-… Ah ça, Père… Pour l'avoir soutenu, ce regard…, murmura t-il, les yeux gris, profonds comme la pierre, perdus dans les limbes de l'imagination.
Profitant des vacances de Noël pour renouer avec la demeure familiale, Draco avait eu près de quatre mois pour l'observer à sa guise. En secret, parce qu'en aucun cas il ne l'invectivait de médisance, sauf quand elle traînait avec ce héros de Potter, ce laquais de Weasley et cette parvenue de Granger…
Première rencontre dans le Poudlard Express, où elle s'était pris à échanger de la littérature moldue avec la Sang-de-Bourbe… Ils parlaient de l'anneau d'un Seigneur, écrit pas un certain Tolkien… Connais pas. Toujours est-il qu'il la vit pour la première fois en compagnie de ces erreurs de la nature, et qu'à la surprise générale, il avait fait volte-face, sans même chercher à les provoquer en duel comme il en avait l'habitude. Puis, c'était à des moments communs avec cette Maison de cervelles trop cuites dans le ventre maternel qu'il avait l'occasion de la voir, avec une démarche certaine, un goût de la répartie non négligeable et un rire si affectueux, si agréable à entendre… et puis un quelque chose de rassurant, une sensation de bien-être qu'il ne se connaissait pas… Il prit sa baguette magique et fit un bref mouvement vers une petite bassine en pierre à fond plat et peu large, traînant une lampée d'étincelles magiques partir de sa tempe jusqu'en ce récipient à pensées. C'est à ce moment précis que...
-Joyeux Noël, Draco, lança une voix doucereuse et lancinante dans l'entrée, coupant radicalement ses belles pensées. Malfoy Senior et sa tendre épouse revenait d'affaires en la capitale de la perfide Albion.
-Joyeux Noël, Père. Joyeux Noël à vous aussi, Mère, leur lança t-il avec un ton neutre alors que son père s'approchait, un sourire sardonique et un rictus apparaissant au coin de son visage d'ange radieux et surtout famélique. L'elfe m'a averti que vous étiez partis à Londres ce matin…
-Aaaah, ces elfes, aucune confiance à leur accorder. De la vermine sans cervelle : ils méritent bien leur condition d'esclave, marmonnait Lucius en retirant ses gants.
*SPLAF ! SPLONK ! SBAFF !*
- Mech… …imky ! Méchant …ky ! entendait-on depuis la cuisine
-Visiblement, fils, tu n'auras pas besoin de lui rappeler sa stupidité, continuait le chef de famille alors que Narcissa s'en allait désincruster l'elfe de maison de son enfant, probablement enfoncé dans la porte du four avec un fer à repasser profondément ancré dans son visage.
-Alors, quel est ce fameux cadeau dont la bestiole m'a parlé ? demanda Draco, une lueur d'avidité brillant dans ses yeux.
-Tu ne l'auras pas aujourd'hui, mais à la fin de ton année scolaire, Draco. Et crois-moi, nombreux sont les personnes dans ton genre qui seraient prêtes à se couper la main droite pour obtenir ce que j'ai réussi à t'offrir.
-Peut-être, Père, mais ce n'est pas la réponse que je demandais, soutint Draco.
*SCLAC !*
Ce moment précis fut alors choisi par la main de Lucius pour fendre l'air aussi vite que l'éclair, s'abattant avec violence sur la joue de sa progéniture, même pas surpris d'une telle sévérité.
-Réfléchis donc avant de t'adresser à quelqu'un, surtout quand il s'agit de ton père, petit ingrat. A vouloir tout, tout de suite, tu as pris de bien mauvaises manières. Mais je vais te répondre quand même : sache qu'Il a accepté de te prendre à son service une année avant l'Initiation prévue. Sois plutôt fier de rejoindre ton père en Ses rangs alors que tes petits camarades se borneront encore à lui baiser l'ourlet de sa robe par d'aussi piètres intermédiaires que leurs parents. En ces temps de lutte, il a besoin de toute la force et de tout le soutien nécessaire pour combattre. Il m'a fait confiance, et je me suis porté garant pour toi, alors me décevoir, c'est aussi le décevoir, m'as-tu bien compris, petit dragon ?
-Oui…Père. J'ai bien compris, lui répondit-il avant de quitter le salon, le pas lourd et pesant. Il allait devenir un Mangemort un an avant les autres, et ça ne l'enchantait pas plus que ça, alors que d'autres auraient donné de leur vie pour être à sa place. Il monta au premier étage et s'engouffra dans sa salle de bains : belle entreprise que de se laver en ce matin…
Cette salle d'eaux était immense et richement décorée. Le marbre de Carrare dominait les structures de la pièce alors que les robinets argentés laissaient place à un écoulement en forme de serpent, crachant l'eau chaude et parfumée à l'intérieur de la baignoire stylisée aux rebords ronds et glissants et aux savonnettes sobres. Il retira sa robe de chambre devant le miroir de l'armoire qui toisait du sol au plafond, mais Draco s'arrêta net et scruta son reflet.
Oui, décidément, le pâle maigrelet aux cheveux décolorés avaient laissé place à un grand blondinet mieux bâti : ses épaules s'étaient élargies alors que son torse et ses bras laissaient sensiblement voir ses muscles au repos, ses jambes témoignaient d'une petite robustesse de hanche visible de derrière, ainsi qu'un nombre perceptibles de poils soigneusement apparents tout en restant discrets. En s'approchant plus près du miroir, il découvrit son visage, un visage tel qu'il ne l'avait jamais réellement vu : ses cheveux plaqués en arrière revenait en boucle sur la nuque alors que ses sourcils presque inexistants laissant des perspectives quant à des grimaces et des mimiques. Il s'y essaya avec grand succès, son reflet en riant même gaiement. Un rire franc et léger, comme il n'en avait jamais entendu de tels, rares en cette maisonnée. Puis, à la recherche de ses membres, il se contempla longuement à travers le miroir, parcourant des yeux son anatomie de tout jeune homme qui évolue avec son temps... Il n'avait décidément jamais pris la peine de "se regarder en face", comme lui disait ce décérébré de Potter quand il le provoquait. Et il se rendit compte de ce à côté de quoi il passait...
Il n'avait jamais pris son temps. Ne se juger, de se jauger, ou de se constater comme un adolescent à la pleine force de l'âge, charmant physiquement, s'il en était.
"Je vais être un Mangemort." répéta t-il devant la glace.
Non. Vraiment, non. La montée d'adrénaline qui le poussait vers une profonde extase lorsqu'il évoquait la possibilité d'être un serviteur de Vous-Savez-Qui s'est évanouie. À jamais, peut-être.
Sans se poser de questions, il pénétra doucement dans l'eau chaude et douce d'un bain moussant. Là encore, la rencontre avec le marbre froid et dur de la baignoire fut difficile à accepter pour sa peau et un frisson lui parcouru l'échine jusqu'au sommet de sa tête blonde. Puis il s'enfonça dans l'eau, et tout doucement, le fluide savonné l'accueillit avec toute la délicatesse qui s'imposait. Là, une sensation curieuse s'emparait de lui, une sorte de bien-être indescriptible... pas comme celui qu'il ressent lorsqu'il "taquine" ses copains Gryffondor ou quand il se fait respecter par des Serpentard allègrement plus âgés que lui (en général, cet édenté de Flint et toute sa clique de débiles mentaux), mais... comme si son coeur ne lui pesait plus. Et depuis le début de l'année, ces sensations de bien-être lui revenaient sans discontinuer en tête.
- Me suis-je radouci ? Impossible. Un Malfoy n'est jamais tendre, il doit rester... oh, et merde, à la fin ! Marre de ne parler qu'en proverbes depuis ce matin…
Autant dire que ses fichues expressions paternelles qui conditionnaient sa vie de Malfoy Junior commençaient à lui peser sérieusement sur les nerfs, et pour une fois, il se posait vraiment la question, une question qu'on soulève bien malgré soi pour son âge...
- Qui est mon père ? Je veux dire… Qui est vraiment mon père ?
L'idée ne lui tarauda l'esprit que l'espace de quelques secondes, le temps d'entendre une voix stridente lui couiner à travers la porte de la salle de bains :
- Monsieur, Pimky vous fait part d'une question de vos parents, qui souhaitent savoir pourquoi vous n'avez point ouvert leurs beaux et majestueux cadeaux pour votre fête de Noël. Et, euh...
- Réponds-leur que j'ai oublié et que je le ferai dès que je sors de mon bain. À présent, déguerpis, que je me lave en paix !
- Mais, m... monsieur, vos parents sont à nouveau sortis, ils... ils ne reviendront que ce soir, tard, hem...
- Alors pourquoi m'as-tu dérangé dans mon bain, stupide animal ?! Fiche le camp d'ici ou je t'administrerai la plus grande punition de ta misérable vie !!
- O... oui, Maître. Certainement, Maître... sanglota l'elfe avant de partir dans un grand fracas pour aller s'agrafer les doigts entre eux.
-Aaaaaah, voilà ce qu'est un Malfoy : un maître, dominateur de tous ces mécréants et autres stupides sorciers ratés... Tous à notre botte, et bientôt à la mienne, surtout ces petits imbéciles de Gryffondor, se dit-il à voix haute.
Mais il n'était pas convaincu. Ses dernières paroles était un réflexe malencontreux, et il le savait pertinemment. Les Gryffondors, peut-être. Mais pas tous. À quoi était dû ce revirement soudain, que lui arrivait-il ? Sa médisance ordinaire lui paraissait de plus en plus immature et témoin d'un comportement vraiment stupide, à la limite révélateur d'une grande imbécilité. Peu lui en importait pour le moment, à la sortie de son bain, il allait voir les cadeaux qu'il avait demandé à son père - et certainement obtenu, donc, sans grande surprise.
Ainsi se rhabilla t-il avec un peignoir luxueux et sombre, scrutant une nouvelle fois son corps et repartant dans des interrogations bien masculines lorsqu'il descendit le grand escalier gris de marbre.
-Je sens que cette pierre va me faire vomir si Père fait encore construire quelque chose avec. Rosé ou de Carrare, je vais tout faire exploser si ça continue, maugréa Draco en arrivant devant le sapin.
Quelques minutes après, il ne fut même pas surpris d'avoir reçu ce qu'il voulait, même s'il mettait un point d'honneur à se réjouir de la folie de son père : Un Eclair de Feu II, histoire de satisfaire encore plus son ego, qui n'en demandait pourtant pas tant : avoir toujours plus et mieux que Potter. Peut-être qu'avec ça, il attrapera le Vif d'Or pour la première fois face à cet impétueux imbécile de balafré…
-"Potter"… Je n'ai que son nom à la bouche depuis les vacances alors que je ne cherche qu'à l'oublier, lui et sa bande de niaiseux…
Puis, ce fut le tour de multitudes de présents coûteux, mais sans intérêt pour le susdit héritier des Malfoy : 5 bourses remplies de Gallions et provenant de sa mère (qui achetait toujours un cadeau à part), de ses tantes ou oncles dont il ne soupçonnait nullement leur existence, ainsi que des manuels de sorcellerie maléfique avancée à foison, comme s'il était le dernier à être au courant qu'il sera Bouffe-Macchabée avant les autres.
-Tiens, Bouffe-Macchabée… Ca me paraît un peu plus juste, comme appellation, s'étonna t-il. Il savait le ton péjoratif de ce surnom, mais il ne pouvait s'empêcher de trouver ces deux mots macabres et vulgaires beaucoup plus démonstratifs de la nature des sus-nommés.
Puis, le déballage intensif reprit de plus belle : Une Main de la Gloire, quelques poignards étrangers ensorcelés pour faire durer les souffrances de ceux qui en sont les heureuses et bien émotives victimes (si ça ne les prend pas au cœur, ça les prend aux tripes…), une Amulette de Renforcement magique, en compagnie "d'autres babioles sans intérêt créées pour les superstitieux, donc pour les peureux.", pensa t-il, déçu que l'on porte aussi peu de considération au nom des Malfoy.
Il croyait en avoir terminé, lorsque une petite lettre à l'enveloppe pourprée se laissa entrevoir au sein des emballages vifs déchirés sauvagement et traînant sans considération aucune sur le sol glacé de la grande pièce, malgré le feu crépitant de la cheminée familiale. Il se retourna, espérant voir par hasard un autre destinataire que lui à cette missive. Personne. Il constata que l'entête lui était prestement adressé et entreprit de décacheter l'enveloppe avant de s'arrêter net.
-Est-ce vraiment prudent ? Avec ces imbéciles de Gryffondor, ils auraient bien pu m'envoyer une mauvaise farce pour leur Noël… Prrttsss !! N'importe quoi, Draco, tu deviens parano sur tes vieux jours… Oui mais peut-être que… Aaahh, non, c'est stupide… stu-pide : celui qui me l'aurait envoyé de Poudlard saurait pertinemment qu'il aurait des problèmes avec moi quand je reviendrai… à part Potter… Et Potter ne s'abaisserait pas à ce genre de stupidité…(gloups, ça veut dire que je lui accorde un peu d'intelligence ?!? Je défaille, là…) Bon, assez palabré, ouvrons cette lettre.
Il vérifia lentement que personne ne le voie et déchira l'enveloppe avant de déplier soigneusement la lettre. L'écriture était assez petite et serrée , mais lisible et bien écrite, avec un certain style. Puis, il en commença la lecture :
Si tu veux me connaître
Et ne pas avoir de regrets,
Expédie donc cette lettre
Au feu de ta cheminée.
Mais si, bien au contraire,
Peu t'importe mon nom,
Des remords très chers,
En ton âme resteront.
Fais ton choix,
Il reste tien :
Consumant une fois
Pour créer notre lien.
Mais tu veux ignorer mon nom
Et veut garder tes illusions :
"Encaustum disparis"
Te laissera à tes vices.
M.M.
-Mais… qu'est-ce que c'est que ce truc ?!? Qui se permet un tel écart devant moi ? siffla Draco d'un air hautain, sans se rendre compte qu'il insultait directement une feuille de papier. Pfff… Même pas la peine qu'on y fasse attention… "Encaustum dispa…"
Puis, soudainement, il s'arrêta, net. Parce que quelque part, il y avait autre chose qui le taraudait… C'était la première lettre qu'il recevait de sa vie, et il n'avait strictement aucune idée de l'expéditeur… En l'ignorant, il ignorait la lettre qui lui était adressée… Mais qui cela pouvait-il être ? "M.M." … Pourquoi ignorer quelqu'un qui lui témoigne une certaine importance, en tout cas assez pour prendre la peine de lui envoyer une lettre, qui, par ailleurs ressemble plus à un ultimatum, en la lisant de plus près…
-Après tout, il n'y a ni "W", ni "P" dans la signature, donc ça ne peut pas être un coup de Potter, ni de son pouilleux de Weasley ou de ses deux gouttes de stupidité qu'il appelle ses frères jumeaux… Je suppose qu'il n'y a rien à craindre d'une simple lettre…
Sur ces derniers mots, il jeta la lettre dans la cheminée, et le feu prit une couleur plus ambrée, gardant la chaleur qu'il dégage originellement. Et d'un coup…
*pop*
Une tête apparut soudainement sous le manteau de la cheminée, au milieu des flammes qui semblaient lécher la moindre parcelle de peau qui trônait en lieu et place de la seule source de lumière et de chaleur du Manoir Malfoy. Une tête de jeune fille, presque femme, les cheveux se relevant au niveau des épaules et une mine enfantine derrière laquelle semblait se cacher une âme personnifiée, et dont les yeux marrons foncés se faisaient deux excellents interprètes de l'état d'esprit dans lequel elle apparaissait. Elle ne semblait ni en colère, ni heureuse, ni particulièrement surprise d'être là, contrairement à son jeune interlocuteur, les yeux blafards devant tant d'audace. D'autant plus que le jeune homme connaissait parfaitement l'expéditeur de cette lettre, à présent…
-M… Maugrey ?!?
-Bonjour, Draco, lui dit lentement et sûrement la jeune fille.
-Mais… Qu… Qu'est-ce que tu fiches ici ?? Que…
-Surpris, n'est-ce pas ?
Le jeune homme restait sans voix. Muet de colère ou d'étonnement, lui-même n'en savait rien, il n'en revenait pas. Il n'avait cessé de penser à elle quand ce n'était pas Potter, et… elle s'adressait directement à lui, sans manières doucereuses ni sarcasmes, comme… comme s'il était quelqu'un d'ordinaire à ses yeux. Il s'écoula d'interminables secondes sous le regard de Marie avant que le blondinet ne reprenne difficilement la parole.
- Qu'est-ce que tu me veux, Maugrey ??
- Oh... pas grand-chose, tu sais. En fait, je voudrais juste qu'on discute un peu, tous les deux, lui répondit-elle d'un ton léger, comme si ça lui paraissait naturel de déranger un Malfoy juste pour... lui parler.
- Parler ? Moi, te parler à toi, une... une Moldue ? Une Gryffondor, qui plus est ? Tu me prends pour qui ? lui cracha t-il d'un air mauvais, comme si sa présence lui était insupportable.
- J'avais osé espéré un peu plus de compréhension, et surtout un peu plus de politesse de ta part, Mister Malfoy, lança t-elle.
- Je n'ai pas à me comporter poliment face à une Sang-de-Bourbe Gryffondor !! lui cria t-il, ulcéré d'une telle insolence.
Soudainement, un filet d'étincelles s'échappa de la cheminée et vola un court instant dans le gigantesque salon familial avant de s'arrêter sous le nez d'un Malfoy plus médusé que jamais. Puis, ces mêmes étincelles se placèrent stratégiquement, formant une main comme gantée d'étoiles scintillantes. La suite fut moins poétique, surtout lorsque cette main magique s'abatta sur la joue de Draco avec un foudroiement indescriptible, et notamment sous la colère du sus-nommé, effondré d'un tel affront sur sa personne.
- Maugrey, tu vas me le payer !! hurla t-il.
- Vraiment ? Je regrette que tu n'aies pas tenu le même discours à ton père, ce matin, rétorqua t-elle d'une voix neutre.
Draco fut totalement surpris et pris de court. Comment savait-elle ?? Comment pouvait-elle être aussi vite au courant ? Dans le genre Déshonneur, c'en était trop pour lui. Si Poudlard apprenait qu'il se faisait encore gifler comme un gamin par son père, quelle humiliation, pour lui et pour le nom des Malfoy, qui serait souillé à tout jamais...
- Mais ton nom est déjà souillé à jamais, Draco. Ne crois pas t'en tirer à si bon compte, continuait Marie, plus sûr d'elle que jamais.
- Comment tu sais tout ça, Maugrey ? Encore ce Potter qui t'a tout raconté, c'est ça ?
-Comment aurait-il pu ? Il ne sait rien de tout ça. Il ne cherche pas à savoir pourquoi tu es si... aigri. D'ailleurs, tu es aussi aigri que Rogue, sauf qu'à ton âge, c'est rare.
- Je ne suis pas aigri ! protesta l'intéressé.
- Alors que crois-tu être, Draco ? Un Mangemort précoce ? Un Maître du Monde en force avant tous les autres ? Un Sang Pur qui se croit au-dessus de la Magie pour la manipuler comme bon te semble ?
-Bien sûr !! Je suis un Malfoy !! répondit-il avec un air de suffisance difficilement dissimulé.
- Aaaaaah, un Malfoy... Alors ton nom explique ta destinée, selon toi ? Tu t'imagines peut-être que six lettres t'ont déjà tracé ta vie ??
-BIEN SÛR !!
Mais il se rendait compte de l'absurdité de ses deux derniers mots. Après tout, comment pouvait t-il mettre la destinée d'une simple vie sur une dynastie aussi officieuse que la sienne...
- Je suis déçue... Voir à quel point tu peux manquer de jugement, souffla t-elle.
- Je ne manque pas de jugement, Maugrey !! C'est juste que...
- Juste que quoi, Draco ? demanda t-elle avec tendresse, comme pour le mettre le plus en confiance pour qu'il puisse parler sans retenue. Tu sais que j'ai observé ton petit jeu avec moi depuis le début de la rentrée, et même dans le Poudlard Express.
- Quel petit jeu ? Je ne vois absolument pas de quoi tu parles, Maugrey !
- Voyons, je t'en prie Draco. N'importe quel... "Sang-de-Bourbe", comme tu dis, serait capable de constater ce que tu te refuses à accepter comme tel.
- Accepter quoi, Maugrey ? Si c'est ce que tu veux savoir, je n'ai absolument aucun sentiment à ton égard, ne t'en fais pas pour ça.
-Permets-moi de ne pas en être si sûr, Draco. Je ne suis pas aussi stupide que tu le crois. "Gryffondor" ne rime pas avec "Inclus dans l'décor", et tu le sais aussi bien que moi.
- Non, mais ton copain Potter pense sûrement que "Gryffondor" rime avec "les plus forts"...
-... et que "Serpentard" rime avec "Bande de chiards" ?!? Ecoute, Draco, arrête un peu des gamineries et grandis un peu ! À t'entendre, on croirait que Potter est ton centre d'intérêt princip...
- JE TE DEFENDS DE FINIR TA PHRASE !! ET DE QUEL DROIT OSES-TU ME DONNER DES ORDRES ? lui cria t-il, paniqué, avant qu'un long silence ne s'installe à nouveau dans la conversation. Il se rendait à peine compte que plus il s'énervait, plus il se découvrait.
- Alors, Draco, heureux ? Tu as fini de passer tes nerfs sur moi ? Je ne m'énerve pas, moi, lança t-elle, sceptique.
- Maugrey, je ne t'ai rien demandé, que je sache !
- Pourtant, tu as quand même ouvert la lettre que je t'ai envoyée. Il ne tenait qu'à toi de ne pas la jeter au feu.
- Comme si j'avais eu le choix ! Si j'avais su que c'était toi, j'aurais terminé cette fichue formule et...
- Tu es sûr de ce que tu avances, Draco ? lui lança t-elle avec un petit air malicieux. C'est incroyable tout ce qu'on peut faire avec une Pensine et un peu de courage.
- Une... Une Pensine ?! De quelle Pensine tu parles ?? fit Draco d'une toute petite voix.
- De la tienne, bien sûr. D'où croyais-tu que tu l'as obtenue ? Sûrement pas de ton père, il faut un fort pouvoir magique pur pour pouvoir s'en servir. Un peu de traficotage, et tu as sûrement cru que ça venait de ton père, n'est-ce pas ?
- Comment as-tu pu...
- Oh, ce n'est pas bien difficile quand on a un vieil oncle acariâtre et parano ex-Auror qui voue une haine toute particulière à la famille Malfoy, et qui surtout, se ferait une joie de prouver au Ministère qu'au delà de ses généreux dons à l'hôpital Ste Mangouste, ce sont des dons plus subtils que ton cher père fait à Voldemort... et vice-versa, bien évidemment. Alors un peu de hibou, et puis tu connais la suite.
- Mais... C-Comment as-tu lire dedans ?!? lui demanda Draco, paniqué à l'idée qu'elle ait vu visionner toutes les pensées les plus intimes qu'il a pu proférer en remplissant la Pensine.
- Oh, tu sais, ce n'est pas bien difficile d'établir un lien entre deux Pensines différentes. Alors j'ai relié la mienne à ta propre Pensine pour pouvoir tout visionner. J'ai bien dit : tout.
- Voyez-moi ça, la petite Maugrey qui fait une infraction grave au Code de la Magie sous le nez de son ex-Auror de vieil oncle... Une véritable petite Serpentard !! lui lança t-il, les prunelles grises brillant.
- Je prends ça comme un compliment, très cher, lui répondit-elle en rosissant. Et puis, ta petite copine de Parkinson a dû apprécier, si je ne me trompe... "petite pimbêche", c'est ça ? Ou bien "écervelée dégénérée" ?
- Et d'une, ce n'est pas ma petite copine. Et de deux... un peu des deux, dit-il en riant gaiement. Mais ça ne me dit pas pourquoi tu m'as envoyé une lettre, Maugrey... En tout cas, pourquoi à moi ?
- Tu n'as toujours pas compris ?
- Compris quoi ?
- Tu ris gaiement pour la première fois de ta vie d'adolescent, et tu ne t'es jamais posé de questions sur ce qui t'a empêché de le faire toutes ces années ?
- Ben puisque tu as accès à ma Pensine... j'aurais cru que tu l'aurais compris avant moi, Maugrey.
- Draco, je ne pense pas plus vite que toi, ni avant toi. De plus, tu y mets ce que tu veux dans ta Pensine, du moment que tu n'oublies pas d'y transférer ce que tu veux.
- Justement, je n'y mets pas tout, Maugrey... Je ne dépends de rien ni de personne.
- Personne ? Ouvre un peu les yeux, Malfoy.
C'était la première fois qu'elle l'appelait ainsi. Et lui est avis au petit blondinet que si elle l'appelle par son nom de famille, c'est plus sérieux qu'il n'y paraît.
- Je ne vois vraiment pas de qui tu veux parler, Maugrey.
- Pourtant, tu crois tellement faire sa fierté alors qu'au moindre écart de ce qu'il juge être sa conduite personnelle à tenir, tu te prends une baffe dans la figure. Assez rude pour une éducation menée par un père, tu ne trouves pas ?
- Mon père ?!? Arrête, Maugrey, tu dis des sottises. Mon père est quelqu'un de bien, je l'aime parce que... parce que c'est mon père.
- Ca explique pourquoi tu te posais des questions sur lui dans la salle de bains, n'est-ce pas ?
- Hey, tu m'espionnes même dans ma douche, maintenant ? fit Draco, faussement surpris, comme s'il espérait que ça arrive.
- Ben... ta Pensine déborde tellement que j'en suis arrivée à savoir ce que tu penses toi-même, fit-elle en rougissant, un peu désarçonnée par le charme de l'adolescent.
- Mais tu... tu n'as rien vu, j'espère ?
- Cela, Draco, je le garde pour moi. Tu ne m'en voudras pas, j'espère ?
- Pas du t... euh !! J't'en prie, ce serait bien que la prochaine fois, tu m'avertisses quand tu es dans les parages, merci !! lui rétorqua t-il avec un sourire enjôleur.
- Tu vois, Draco, quand tu veux... Tu peux être très agréable, contrairement à la mine contrite que tu nous montres à Poudlard...
- Là-bas, c'est différent, je dois... je dois me montrer tel qu'il faut. Sinon, mon père m'en voudrait si le prestige de la famille chutait devant celui des autres Mangemorts...
- Et qu'est-ce que tu y as gagné ? Deux gardes du corps aux cerveaux apparentés à des petits pois trop mûrs et une petite amie "officielle" dont la figure ressemble à un fond de chaudron usé.
- Même !! Je suis fier de ce que je suis et de ce que j'ai, Maugrey, et tu ne pourras rien y changer !
- Moi non... mais toi... Draco, tu as 15 ans passés... Tu es jaloux de Potter depuis toutes ces annéees, et tu n'as jamais daigné y faire attention. Commence à penser par toi-même au lieu de ressembler à une marionette qui se fait manipul...
- Stop, ça ira Maugrey, ne recommence pas avec tes recommandations à la noix sur ma vie privée. Je saurai me débrouiller seul. Quant à Potter, bien sûr que je suis jaloux, puisque ça te fait tant plaisir que je l'accepte ! Lui, c'est un héros, et moi, de par mes origines, personne ne me porte aucune considération !
- Que tu crois !! Mais bon, j'arrête avec mes "si-maugrey", comme tu disais en cours de Potions... Ca te regarde, après tout, fit-elle avec une mine désabusée et une pointe de reproche dans la voix.
- Tout à fait. Maintenant, si tu pouvais sortir de ma cheminée, ce ne serait ni du luxe ni une faveur mais un service à me rendre...
- Tant que ce n'est pas un ordre... Très bien, fit-elle en soupirant. Je m'en vais. Mais réfléchis à ce que je t'ai dit. Réagis ou laisse-toi agir par les autres. Tu ne pourras pas dire que je ne t'ai pas prévenu.
- Ouais ouais, c'est ça, on se voit à la rentrée, Maugrey !
-Comme tu dis, Malfoy : à la rentrée ! lui dit-elle une dernière fois.
- Ah, au fait Maug...
*pop*
- Et zut... murmura t-il, dépité.
Le feu continua à se consumer, lentement. La journée avait lentement passé, et le petit Draco restait encore dans l'expectative. Qui était-il ? Que faire ? Pourquoi ? Comment ? Que voulait-elle dire ?... Tant de questions sans réponses dont le nombre augemntait proportionnellement au fur et à mesure qu'il se repassait la discussion qu'il avait eue le matin même avec Maugrey. Rien à faire : aucune solution toute prête ne lui arriva dans la cerveau, tellement habitué à ce que tout lui tombe tout rôti dans la bouche... Le forcer à autant réfléchir sur sa condition était un supplice dont Draco ne restait pas indemne, et rapidement, les maux de crâne firent leur apparition dans la tête du jeune Malfoy. Et subitement, ces derniers de firent plus violents à l'écoute d'une voix mielleuse provenant de l'entrée.
- Draco ? Où es-tu ?
Il hésitait promptement à répondre, après ce que Maugrey lui avait dit : le manipulait-il vraiment, comme elle le laissait entendre ? Etait-il aussi cruel envers lui qu'elle voulait le lui faire croire ?
- Ah, te voilà, je te cherchais, petit dragon. J'ai de grandes nouvelles pour toi.
- Vraiment ? répondit-il avec un air soupçonneux.
- Tout à fait : Il m'a proposé de te rattacher à ses services dès la nouvelle année civile. Il a perçu en toi un grand potentiel de Mangemort, encore plus que Bartemius Croupton Jr., et pour l'attaque qu'il prévoit le jour de la nouvelle année, Il te veut à ses côtés, pour mieux te former. Draco, comme je suis fier de toi ! lança Lucius avec émotion avant de serrer son fils dans ses bras.
Là encore, c'était la première fois que son père le serrait dans ses bras de cette manière. Mais il sentait bien quelque part que ce n'était pas par amour. Mais par pur intérêt, ou pure avidité de mieux se faire voir de son maître. Lui qui le manipulait et qui se croyait au-dessus de tout, réduit à baiser l'ourlet d'un sorcier qui n'avait plus rien d'humain, et à se réduire également à se plier tel un pitoyable elfe de maison au moindre de ses ordres, aussi ridicule qu'il soit... Comment pouvait-il se moquer de lui de la sorte !
- Et bien, fils, n'es-tu pas heureux de ce que je viens de t'annoncer ?
- Pas vraiment, non, lança t-il dans un réflexe, mais surtout dans une attitude de défi.
- Comment ?
- Tu m'as bien entendu, Père : je refuse d'être aux ordres de Tu-Sais-Qui.
- As-tu peur de prononcer son nom, petit ingrat ?
- Non, mais il est responsable de l'amour que tu n'as jamais éprouvé à mon égard, siffla t-il, la voix tremblante.
*SCLAC !*
Une nouvelle fois, le gant de cuir frappa violemment le visage de Draco qui en chuta de douleur sur le carrelage froid et dur de l'entrée.
- COMMENT OSES TU ME MANQUER AINSI DE RESPECT ? cria Lucius.
Puis, il sortit sa baguette de son sceptre en forme de serpent et dirigea celle-ci sans remords aucun sur son propre fils et annonça froidement : Endoloris.
Le jeune homme blond sentit alors ses entrailles, sa peau, ses yeux, ses os, ses ongles, tout son corps transpercés de millions de petites aiguilles qui brûlaient son sang, ses nerfs et ses muscles. Il se tordait de douleur sur le sol de sa propre maison, attaqué par son propre père, celui à qui il vouait une admiration sans égale le matin-même... Le mal fut très dur à supporter, aussi bien physiquement que moralement. "Elle avait raison", pensa t-il entre deux pulsions de douleur. Une longue minute d'horreur et de cris se passa avant que Lucius Malfoy ne daigne arrêter les souffrances de son cher fils, sous les demandes de pitié de sa propre femme, lui crachant à la figure tout en sifflant : "J'ai honte de toi."
C'est alors que Draco sortit sa propre baguette magique et, sous les yeux médusés de sa mère, visa son père dans le dos, en annonçant : Impero. Ses yeux en étaient rouges de colères. Rouges aussi à cause des larmes qui les avaient abondamment inondés pour la première fois de sa vie. Presque exorbités, ils inspiraient presque de la terreur et fixaient inlassablement son père, qui se retourna, raide comme un piquet, les yeux grands ouverts et tremblants de la tête aux pieds.
Envahi par la haine et l'émotion d'avoir tenu en échec son géniteur sur le terrain de la magie, il mit longtemps à réaliser ce qu'il venait de faire : un Sortliège Impardonnable. Il risquait la prison à vie à Azkaban. Pas plus que son père, après tout. Alors, dans un effort inextinguible, il prit son souffle et articula difficilement, mais assez distinctement :
... Pourquoi moi ?...
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N/A : Voilà, ma petite fic est finie. J'avais envie de parler un peu de Draco et je voulais coucher sur un écran ce que certaines personnes que je connais pensent de sa situation, et une en particulier que les plus initiés d'entre vous reconnaitront dans l'histoire.
Voilà, ma dernière intervention avant mercredi. Car lundi toute la journée, pas de Net (il est 1h30 du mat', si certains restent sceptiques) et mardi et mercredi... 1ères épreuves de partiels.
Alors, vous voulez m'encourager pour mes fics, mes partiels ou n'importe nawak d'autre ? Un seul bouton, celui en bas à gauche : REVIEW !!
Et un petit coucou particulier à Mélusine, bien sûr, mais aussi à Pheneatis, Alohomora et Sioban, autant par leur talent d'écriture que leur gentillesse naturelle qui sue de leur fic (quoiqu'on peut s'attendre à tout avec vous, les filles !)
N/A : Ah ben tiens, me revoilà en solo, maint'nant !
Je me disais que j'allais renouer avec mes bonnes vieilles habitudes, et, bande de veinards, vous allez en profiterez chaleureusement. Pour une fois dans ma jeune vie d'étudiant décérébré pas sérieux, un équilibre moins bancal s'est instauré depuis quelques semaines, phase propice à la tendance généreuse et ouverte (en tout cas, moins sociopathe). Aussi, alors que la nuit s'est déjà installée pour décorer son plafond d'un drap sombre parsemé de paillettes étranges et malicieuses, c'est Draco Malfoy qui prendra place ce soir dans mes élucubrations parfois douteuses, au pire scabreuses, mais toujours heureuses.
Rassurez-vous, groupies en délire, pas question de l'écarteler en tirant ses membres avec 4 Ford Anglia sauvages, ni de le gaver de Véritaserum pour révéler ses fantasmes sexuels concernant quelques personnes présentes en cet auditoire (inutile de jouer les innocentes…), mais tout simplement un extrait de vie sur un autre extrait de vie, plus réel, lui. Quoique tellement plongé dans l'imagination que l'amalgame est de suite facile à faire. Un hommage à la passion que certaines personnes sont capables de ressentir, et plus particulièrement ma partenaire de rêves, Mélusine, qui verra par elle-même que le numéro de soliste me convient aussi bien que celui de duo. Pour un instant, seulement.
« Distinguez le beau du laid, comparez l'horreur et la beauté.
Apprenez à rêver, et il vous sauvera des dures réalités. »
Disclaimer : HP et tout son univers ne m'appartiennent pas. Impossible de se faire du fric la-dessus, vu que JKR s'en fait elle-même toute seule, comme une grande. Et à partir du 21 juin prochain, elle s'en fera encore plus... pour notre plus grand plaisir.
Ford Anglia est une marque déposée du groupe Ford General Motors (au cas où on viendrait me chercher des noises de bronze à ce sujet)
Enfin, pour tous vous mettre au courant, cette fic ne sera composé que d'un seul chapitre, mais assez long pour en couvrir 2 ou 3. Et ne vous en faites pas pour les reviews que vous m'adresserez en nombre conséquent (je l'espère, tout du moins), j'y répondrai dans une page à part.
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C'en était fait : il détestait Noël.
Déjà que Pâques et son anniversaire étaient un supplice… mais Noël parachevait la stupidité dont ils pouvaient faire preuve.
Foutue tradition que d'attendre le lendemain matin, et pas minuit pour descendre chercher ses présents en dessous du sapin…
Foutus Moldus, et leurs légendes à la noix ! Peut-on encore croire à 15 ans à l'existence d'un vieux décati barbu au ventre bedonnant et à la mine joyeuse et rosissante qui trimballe un immense sac de toile remplis de cadeaux aux emballages parfaits et aux couleurs vives qui émerveillent le moindre petit moldu assez naïf pour croire ces sottises ? Croient-ils qu'il n'est encore qu'un enfant, sans jugement ni sentiment, assez sot et niais pour croire aux fadaises des grandes conversations des adultes ?
Et pendant que de par le monde, des millions de petits Moldus s'extasient devant la mansuétude du saint homme qui a su outrepasser un bulletin scolaire à la limite du supportable et le mauvais amalgame entre l'interrupteur des guirlandes du sapin et celui du respirateur artificiel du grand-père Lenny, un jeune sorcier laisse éclater son humeur massacrante, au fin fond de la campagne du Lancashire.
Draco Lucius Malfoy.
L'adolescent repoussa violemment ses draps de soie argentée avant d'ouvrir avec fracas les tentures sombres nuancées de vert. Quel paradoxe entre la douce chaleur d'un fond de lit soyeux et la brutale froideur et la sombre ambiance du carrelage marbré… « Mais vu le prix où Père l'a payé, pas la peine d'espérer faire une quelconque remarque sur ses choix et ses goûts… » avait-il pensé lorsque cette douloureuse sensation aux pieds était devenue habituelle chaque matin.
-Bonjour Maître. Pimky espère que Monsieur a bien dormi et lui souhaite un joyeux Noël de sa misérable part et de celle de ses chers parents, couina un petit elfe de maison.
Son crâne dégarni ne laissait transparaître qu'une dizaine de cheveux vraisemblablement gris parsemés des tempes au sommet, le teint pâle, le nez aplati et large entre deux yeux gris globuleux et pénétrants, le tout agrémenté d'une voix perçante à souhait. Un elfe de maison dans toute sa splendeur, en somme : "Un esclave à ton entier et dévoué service", lui avait lancé son père lorsqu'il lui offrit ce présent.
Charmant.
-Ils ne sont donc pas rentrés ? s'interrogea le blondinet.
-Ils ne vous ont pas dit, Monsieur ? Vos parents ont eu une importante course à faire à Londres et sont restés sur place malgré un passage de quelques secondes ici, le temps de nous donner leurs directives. Ils ont mangé sur le pouce et n'ont même pas daigné toucher à leur tasse de café. Ils m'ont demandé de garder le secret sur la raison de leur déplacement inopiné, aussi, Monsieur, vous comprendrez…
-Parle ! Ou c'est moi qui te punis ! cracha t-il d'un air mauvais.
-Ils…ils… Oh, votre père va sévèrement me punir si je vous dis…
-Ce ne sera rien comparé à ce qui t'attendra si tu restes aussi muet ! Parle, elfe !
-Ils… ils sont allés chercher votre plus grand cadeau, Maître, mais j'ignore ce que c'est, croyez-le bien… se morfondit l'elfe avant de commencer à sangloter bruyamment.
-Ca ira, ça ira. Retire-toi.
Il n'avait jamais daigné se souvenir du nom de son elfe. Après tout, si un être lui était dévoué corps et âme pour lui permettre de vivre une vie de pacha, qu'est-ce qui l'en empêchait ?…
Il descendit, sa robe de chambre noire satinée noué autour de ses hanches, laissant deviner un torse bombé mais néanmoins musclé par les entraînements successifs de Quidditch à Poudlard.
Le sapin gargantuesque trônait en maître dans un coin du salon du Manoir Malfoy. Sobrement décoré de boules aux couleurs de la famille, lézardé de guirlandes argentées, noires et vertes, les cadeaux s'impatientaient aux pieds de Sa Majesté, presque frétillants de dévoiler leur contenu. Mais Draco n'y toucha pas, ni même daigna y jeter un quelconque regard avide et préféra s'asseoir en bout de l'immense table, se régalant sans préoccupation du succulent petit-déjeuner qui lui était consacré. Entre toasts, bacon et café au lait, il regardait inlassablement la fenêtre. L'immense vitrerie donnait sur le parc du domaine Malfoy, propriété de la famille depuis un sacré moment, des siècles si on cherche plus de précisions. La verte et attirante pelouse avait laissé place à un léger tapis neigeux qui enjolivait grandement le paysage environnant, nourrie de flocons interminables et éternels depuis le début de la matinée. Le soleil était levé depuis peu, régnant de sa lueur sur les jardins du domaine, offrant sa céleste lumière pour éclairer le potager familial situé à la lisère de la forêt avoisinante, ainsi que ses majestueux environs.
Perdu dans ses pensées, le petit dragon rêve. Quelqu'un s'y est installé sans qu'il ne le demande, et ça l'agace profondément depuis le début des vacances.
Marie Maugrey.
Nouvelle arrivante à l'école de Magie et de Sorcellerie de Poudlard, le Choixpeau lui avait, dit-on, assené le même discours qu'à la répartition que Potter. Et pour la première fois, la Répartition l'avait intéressé. Enfin, la jeune fille placée en dessous du Choixpeau l'avait intéressé. Sous les cheveux noir de jais qui lui arrivaient à ses épaules, des yeux marron foncé sous des sourcils remodelés accompagnait un corps quelque peu sculptural. Avec une pointe de mode et un maintien qui l'attirait indéniablement. « Elle tenait beaucoup des Serpentard dans l'esprit, aurait dit le Choixpeau, mais elle est heureusement allée à Gryffondor, cette pimbêche ! Vous avez vues airs de fausse dinde ? Et ses vêtements ? Il paraît que certains moldus apprécient… A t-elle seulement des amis, cette mijaurée ? Sûrement pas. Mais elle saura très vite qu'il ne lui faut pas s'approcher de toi, sinon elle le paiera cher. Très cher. », lui avait minaudé Pansy Parkinson au creux de l'oreille, comme pour sous-entendre qu'il n'appartenait qu'à elle. Rien qu'à elle, comme un cadeau de ses parents pour son adolescence de jeune écervelée dégénérée. Il reconnaissait dans un sourire sarcastique qu'au point où en était son visage boutonneux et putride, seuls un mauvais philtre d'amour, Crabbe ou Goyle pourraient s'intéresser à elle. Il s'en fichait éperdument, mais il semblait attiré par cette jeune fille, renfermée au premier abord, mais qui semblait chaleureuse avec ses nouveaux amis…
-Même Potter m'empêche de lorgner sur elle… Mais qu'est-ce que je raconte ? Avoir des vues sur cette fille ?!? Pfff… Ressaisis-toi, mon vieux : un Malfoy ne se soumet jamais envers une fille : laisse la venir à toi pour mieux la dominer et lui montrer le nom que tu portes…
Mais il restait néanmoins sceptique face à cette expression digne de son père… trop envoûté par cette paire d'yeux qui apparaissait partout : ses rêves, ses cauchemars… ses souvenirs, son imagination. Après tout, un autre adage de la famille l'avait encouragé à lui tenir tête lorsqu'il remarquait sa présence : "Un Malfoy ne baisse jamais les yeux, un signe évident de faiblesse que nous ne pouvons tolérer dans la famille", le tannait son paternel.
-… Ah ça, Père… Pour l'avoir soutenu, ce regard…, murmura t-il, les yeux gris, profonds comme la pierre, perdus dans les limbes de l'imagination.
Profitant des vacances de Noël pour renouer avec la demeure familiale, Draco avait eu près de quatre mois pour l'observer à sa guise. En secret, parce qu'en aucun cas il ne l'invectivait de médisance, sauf quand elle traînait avec ce héros de Potter, ce laquais de Weasley et cette parvenue de Granger…
Première rencontre dans le Poudlard Express, où elle s'était pris à échanger de la littérature moldue avec la Sang-de-Bourbe… Ils parlaient de l'anneau d'un Seigneur, écrit pas un certain Tolkien… Connais pas. Toujours est-il qu'il la vit pour la première fois en compagnie de ces erreurs de la nature, et qu'à la surprise générale, il avait fait volte-face, sans même chercher à les provoquer en duel comme il en avait l'habitude. Puis, c'était à des moments communs avec cette Maison de cervelles trop cuites dans le ventre maternel qu'il avait l'occasion de la voir, avec une démarche certaine, un goût de la répartie non négligeable et un rire si affectueux, si agréable à entendre… et puis un quelque chose de rassurant, une sensation de bien-être qu'il ne se connaissait pas… Il prit sa baguette magique et fit un bref mouvement vers une petite bassine en pierre à fond plat et peu large, traînant une lampée d'étincelles magiques partir de sa tempe jusqu'en ce récipient à pensées. C'est à ce moment précis que...
-Joyeux Noël, Draco, lança une voix doucereuse et lancinante dans l'entrée, coupant radicalement ses belles pensées. Malfoy Senior et sa tendre épouse revenait d'affaires en la capitale de la perfide Albion.
-Joyeux Noël, Père. Joyeux Noël à vous aussi, Mère, leur lança t-il avec un ton neutre alors que son père s'approchait, un sourire sardonique et un rictus apparaissant au coin de son visage d'ange radieux et surtout famélique. L'elfe m'a averti que vous étiez partis à Londres ce matin…
-Aaaah, ces elfes, aucune confiance à leur accorder. De la vermine sans cervelle : ils méritent bien leur condition d'esclave, marmonnait Lucius en retirant ses gants.
*SPLAF ! SPLONK ! SBAFF !*
- Mech… …imky ! Méchant …ky ! entendait-on depuis la cuisine
-Visiblement, fils, tu n'auras pas besoin de lui rappeler sa stupidité, continuait le chef de famille alors que Narcissa s'en allait désincruster l'elfe de maison de son enfant, probablement enfoncé dans la porte du four avec un fer à repasser profondément ancré dans son visage.
-Alors, quel est ce fameux cadeau dont la bestiole m'a parlé ? demanda Draco, une lueur d'avidité brillant dans ses yeux.
-Tu ne l'auras pas aujourd'hui, mais à la fin de ton année scolaire, Draco. Et crois-moi, nombreux sont les personnes dans ton genre qui seraient prêtes à se couper la main droite pour obtenir ce que j'ai réussi à t'offrir.
-Peut-être, Père, mais ce n'est pas la réponse que je demandais, soutint Draco.
*SCLAC !*
Ce moment précis fut alors choisi par la main de Lucius pour fendre l'air aussi vite que l'éclair, s'abattant avec violence sur la joue de sa progéniture, même pas surpris d'une telle sévérité.
-Réfléchis donc avant de t'adresser à quelqu'un, surtout quand il s'agit de ton père, petit ingrat. A vouloir tout, tout de suite, tu as pris de bien mauvaises manières. Mais je vais te répondre quand même : sache qu'Il a accepté de te prendre à son service une année avant l'Initiation prévue. Sois plutôt fier de rejoindre ton père en Ses rangs alors que tes petits camarades se borneront encore à lui baiser l'ourlet de sa robe par d'aussi piètres intermédiaires que leurs parents. En ces temps de lutte, il a besoin de toute la force et de tout le soutien nécessaire pour combattre. Il m'a fait confiance, et je me suis porté garant pour toi, alors me décevoir, c'est aussi le décevoir, m'as-tu bien compris, petit dragon ?
-Oui…Père. J'ai bien compris, lui répondit-il avant de quitter le salon, le pas lourd et pesant. Il allait devenir un Mangemort un an avant les autres, et ça ne l'enchantait pas plus que ça, alors que d'autres auraient donné de leur vie pour être à sa place. Il monta au premier étage et s'engouffra dans sa salle de bains : belle entreprise que de se laver en ce matin…
Cette salle d'eaux était immense et richement décorée. Le marbre de Carrare dominait les structures de la pièce alors que les robinets argentés laissaient place à un écoulement en forme de serpent, crachant l'eau chaude et parfumée à l'intérieur de la baignoire stylisée aux rebords ronds et glissants et aux savonnettes sobres. Il retira sa robe de chambre devant le miroir de l'armoire qui toisait du sol au plafond, mais Draco s'arrêta net et scruta son reflet.
Oui, décidément, le pâle maigrelet aux cheveux décolorés avaient laissé place à un grand blondinet mieux bâti : ses épaules s'étaient élargies alors que son torse et ses bras laissaient sensiblement voir ses muscles au repos, ses jambes témoignaient d'une petite robustesse de hanche visible de derrière, ainsi qu'un nombre perceptibles de poils soigneusement apparents tout en restant discrets. En s'approchant plus près du miroir, il découvrit son visage, un visage tel qu'il ne l'avait jamais réellement vu : ses cheveux plaqués en arrière revenait en boucle sur la nuque alors que ses sourcils presque inexistants laissant des perspectives quant à des grimaces et des mimiques. Il s'y essaya avec grand succès, son reflet en riant même gaiement. Un rire franc et léger, comme il n'en avait jamais entendu de tels, rares en cette maisonnée. Puis, à la recherche de ses membres, il se contempla longuement à travers le miroir, parcourant des yeux son anatomie de tout jeune homme qui évolue avec son temps... Il n'avait décidément jamais pris la peine de "se regarder en face", comme lui disait ce décérébré de Potter quand il le provoquait. Et il se rendit compte de ce à côté de quoi il passait...
Il n'avait jamais pris son temps. Ne se juger, de se jauger, ou de se constater comme un adolescent à la pleine force de l'âge, charmant physiquement, s'il en était.
"Je vais être un Mangemort." répéta t-il devant la glace.
Non. Vraiment, non. La montée d'adrénaline qui le poussait vers une profonde extase lorsqu'il évoquait la possibilité d'être un serviteur de Vous-Savez-Qui s'est évanouie. À jamais, peut-être.
Sans se poser de questions, il pénétra doucement dans l'eau chaude et douce d'un bain moussant. Là encore, la rencontre avec le marbre froid et dur de la baignoire fut difficile à accepter pour sa peau et un frisson lui parcouru l'échine jusqu'au sommet de sa tête blonde. Puis il s'enfonça dans l'eau, et tout doucement, le fluide savonné l'accueillit avec toute la délicatesse qui s'imposait. Là, une sensation curieuse s'emparait de lui, une sorte de bien-être indescriptible... pas comme celui qu'il ressent lorsqu'il "taquine" ses copains Gryffondor ou quand il se fait respecter par des Serpentard allègrement plus âgés que lui (en général, cet édenté de Flint et toute sa clique de débiles mentaux), mais... comme si son coeur ne lui pesait plus. Et depuis le début de l'année, ces sensations de bien-être lui revenaient sans discontinuer en tête.
- Me suis-je radouci ? Impossible. Un Malfoy n'est jamais tendre, il doit rester... oh, et merde, à la fin ! Marre de ne parler qu'en proverbes depuis ce matin…
Autant dire que ses fichues expressions paternelles qui conditionnaient sa vie de Malfoy Junior commençaient à lui peser sérieusement sur les nerfs, et pour une fois, il se posait vraiment la question, une question qu'on soulève bien malgré soi pour son âge...
- Qui est mon père ? Je veux dire… Qui est vraiment mon père ?
L'idée ne lui tarauda l'esprit que l'espace de quelques secondes, le temps d'entendre une voix stridente lui couiner à travers la porte de la salle de bains :
- Monsieur, Pimky vous fait part d'une question de vos parents, qui souhaitent savoir pourquoi vous n'avez point ouvert leurs beaux et majestueux cadeaux pour votre fête de Noël. Et, euh...
- Réponds-leur que j'ai oublié et que je le ferai dès que je sors de mon bain. À présent, déguerpis, que je me lave en paix !
- Mais, m... monsieur, vos parents sont à nouveau sortis, ils... ils ne reviendront que ce soir, tard, hem...
- Alors pourquoi m'as-tu dérangé dans mon bain, stupide animal ?! Fiche le camp d'ici ou je t'administrerai la plus grande punition de ta misérable vie !!
- O... oui, Maître. Certainement, Maître... sanglota l'elfe avant de partir dans un grand fracas pour aller s'agrafer les doigts entre eux.
-Aaaaaah, voilà ce qu'est un Malfoy : un maître, dominateur de tous ces mécréants et autres stupides sorciers ratés... Tous à notre botte, et bientôt à la mienne, surtout ces petits imbéciles de Gryffondor, se dit-il à voix haute.
Mais il n'était pas convaincu. Ses dernières paroles était un réflexe malencontreux, et il le savait pertinemment. Les Gryffondors, peut-être. Mais pas tous. À quoi était dû ce revirement soudain, que lui arrivait-il ? Sa médisance ordinaire lui paraissait de plus en plus immature et témoin d'un comportement vraiment stupide, à la limite révélateur d'une grande imbécilité. Peu lui en importait pour le moment, à la sortie de son bain, il allait voir les cadeaux qu'il avait demandé à son père - et certainement obtenu, donc, sans grande surprise.
Ainsi se rhabilla t-il avec un peignoir luxueux et sombre, scrutant une nouvelle fois son corps et repartant dans des interrogations bien masculines lorsqu'il descendit le grand escalier gris de marbre.
-Je sens que cette pierre va me faire vomir si Père fait encore construire quelque chose avec. Rosé ou de Carrare, je vais tout faire exploser si ça continue, maugréa Draco en arrivant devant le sapin.
Quelques minutes après, il ne fut même pas surpris d'avoir reçu ce qu'il voulait, même s'il mettait un point d'honneur à se réjouir de la folie de son père : Un Eclair de Feu II, histoire de satisfaire encore plus son ego, qui n'en demandait pourtant pas tant : avoir toujours plus et mieux que Potter. Peut-être qu'avec ça, il attrapera le Vif d'Or pour la première fois face à cet impétueux imbécile de balafré…
-"Potter"… Je n'ai que son nom à la bouche depuis les vacances alors que je ne cherche qu'à l'oublier, lui et sa bande de niaiseux…
Puis, ce fut le tour de multitudes de présents coûteux, mais sans intérêt pour le susdit héritier des Malfoy : 5 bourses remplies de Gallions et provenant de sa mère (qui achetait toujours un cadeau à part), de ses tantes ou oncles dont il ne soupçonnait nullement leur existence, ainsi que des manuels de sorcellerie maléfique avancée à foison, comme s'il était le dernier à être au courant qu'il sera Bouffe-Macchabée avant les autres.
-Tiens, Bouffe-Macchabée… Ca me paraît un peu plus juste, comme appellation, s'étonna t-il. Il savait le ton péjoratif de ce surnom, mais il ne pouvait s'empêcher de trouver ces deux mots macabres et vulgaires beaucoup plus démonstratifs de la nature des sus-nommés.
Puis, le déballage intensif reprit de plus belle : Une Main de la Gloire, quelques poignards étrangers ensorcelés pour faire durer les souffrances de ceux qui en sont les heureuses et bien émotives victimes (si ça ne les prend pas au cœur, ça les prend aux tripes…), une Amulette de Renforcement magique, en compagnie "d'autres babioles sans intérêt créées pour les superstitieux, donc pour les peureux.", pensa t-il, déçu que l'on porte aussi peu de considération au nom des Malfoy.
Il croyait en avoir terminé, lorsque une petite lettre à l'enveloppe pourprée se laissa entrevoir au sein des emballages vifs déchirés sauvagement et traînant sans considération aucune sur le sol glacé de la grande pièce, malgré le feu crépitant de la cheminée familiale. Il se retourna, espérant voir par hasard un autre destinataire que lui à cette missive. Personne. Il constata que l'entête lui était prestement adressé et entreprit de décacheter l'enveloppe avant de s'arrêter net.
-Est-ce vraiment prudent ? Avec ces imbéciles de Gryffondor, ils auraient bien pu m'envoyer une mauvaise farce pour leur Noël… Prrttsss !! N'importe quoi, Draco, tu deviens parano sur tes vieux jours… Oui mais peut-être que… Aaahh, non, c'est stupide… stu-pide : celui qui me l'aurait envoyé de Poudlard saurait pertinemment qu'il aurait des problèmes avec moi quand je reviendrai… à part Potter… Et Potter ne s'abaisserait pas à ce genre de stupidité…(gloups, ça veut dire que je lui accorde un peu d'intelligence ?!? Je défaille, là…) Bon, assez palabré, ouvrons cette lettre.
Il vérifia lentement que personne ne le voie et déchira l'enveloppe avant de déplier soigneusement la lettre. L'écriture était assez petite et serrée , mais lisible et bien écrite, avec un certain style. Puis, il en commença la lecture :
Si tu veux me connaître
Et ne pas avoir de regrets,
Expédie donc cette lettre
Au feu de ta cheminée.
Mais si, bien au contraire,
Peu t'importe mon nom,
Des remords très chers,
En ton âme resteront.
Fais ton choix,
Il reste tien :
Consumant une fois
Pour créer notre lien.
Mais tu veux ignorer mon nom
Et veut garder tes illusions :
"Encaustum disparis"
Te laissera à tes vices.
M.M.
-Mais… qu'est-ce que c'est que ce truc ?!? Qui se permet un tel écart devant moi ? siffla Draco d'un air hautain, sans se rendre compte qu'il insultait directement une feuille de papier. Pfff… Même pas la peine qu'on y fasse attention… "Encaustum dispa…"
Puis, soudainement, il s'arrêta, net. Parce que quelque part, il y avait autre chose qui le taraudait… C'était la première lettre qu'il recevait de sa vie, et il n'avait strictement aucune idée de l'expéditeur… En l'ignorant, il ignorait la lettre qui lui était adressée… Mais qui cela pouvait-il être ? "M.M." … Pourquoi ignorer quelqu'un qui lui témoigne une certaine importance, en tout cas assez pour prendre la peine de lui envoyer une lettre, qui, par ailleurs ressemble plus à un ultimatum, en la lisant de plus près…
-Après tout, il n'y a ni "W", ni "P" dans la signature, donc ça ne peut pas être un coup de Potter, ni de son pouilleux de Weasley ou de ses deux gouttes de stupidité qu'il appelle ses frères jumeaux… Je suppose qu'il n'y a rien à craindre d'une simple lettre…
Sur ces derniers mots, il jeta la lettre dans la cheminée, et le feu prit une couleur plus ambrée, gardant la chaleur qu'il dégage originellement. Et d'un coup…
*pop*
Une tête apparut soudainement sous le manteau de la cheminée, au milieu des flammes qui semblaient lécher la moindre parcelle de peau qui trônait en lieu et place de la seule source de lumière et de chaleur du Manoir Malfoy. Une tête de jeune fille, presque femme, les cheveux se relevant au niveau des épaules et une mine enfantine derrière laquelle semblait se cacher une âme personnifiée, et dont les yeux marrons foncés se faisaient deux excellents interprètes de l'état d'esprit dans lequel elle apparaissait. Elle ne semblait ni en colère, ni heureuse, ni particulièrement surprise d'être là, contrairement à son jeune interlocuteur, les yeux blafards devant tant d'audace. D'autant plus que le jeune homme connaissait parfaitement l'expéditeur de cette lettre, à présent…
-M… Maugrey ?!?
-Bonjour, Draco, lui dit lentement et sûrement la jeune fille.
-Mais… Qu… Qu'est-ce que tu fiches ici ?? Que…
-Surpris, n'est-ce pas ?
Le jeune homme restait sans voix. Muet de colère ou d'étonnement, lui-même n'en savait rien, il n'en revenait pas. Il n'avait cessé de penser à elle quand ce n'était pas Potter, et… elle s'adressait directement à lui, sans manières doucereuses ni sarcasmes, comme… comme s'il était quelqu'un d'ordinaire à ses yeux. Il s'écoula d'interminables secondes sous le regard de Marie avant que le blondinet ne reprenne difficilement la parole.
- Qu'est-ce que tu me veux, Maugrey ??
- Oh... pas grand-chose, tu sais. En fait, je voudrais juste qu'on discute un peu, tous les deux, lui répondit-elle d'un ton léger, comme si ça lui paraissait naturel de déranger un Malfoy juste pour... lui parler.
- Parler ? Moi, te parler à toi, une... une Moldue ? Une Gryffondor, qui plus est ? Tu me prends pour qui ? lui cracha t-il d'un air mauvais, comme si sa présence lui était insupportable.
- J'avais osé espéré un peu plus de compréhension, et surtout un peu plus de politesse de ta part, Mister Malfoy, lança t-elle.
- Je n'ai pas à me comporter poliment face à une Sang-de-Bourbe Gryffondor !! lui cria t-il, ulcéré d'une telle insolence.
Soudainement, un filet d'étincelles s'échappa de la cheminée et vola un court instant dans le gigantesque salon familial avant de s'arrêter sous le nez d'un Malfoy plus médusé que jamais. Puis, ces mêmes étincelles se placèrent stratégiquement, formant une main comme gantée d'étoiles scintillantes. La suite fut moins poétique, surtout lorsque cette main magique s'abatta sur la joue de Draco avec un foudroiement indescriptible, et notamment sous la colère du sus-nommé, effondré d'un tel affront sur sa personne.
- Maugrey, tu vas me le payer !! hurla t-il.
- Vraiment ? Je regrette que tu n'aies pas tenu le même discours à ton père, ce matin, rétorqua t-elle d'une voix neutre.
Draco fut totalement surpris et pris de court. Comment savait-elle ?? Comment pouvait-elle être aussi vite au courant ? Dans le genre Déshonneur, c'en était trop pour lui. Si Poudlard apprenait qu'il se faisait encore gifler comme un gamin par son père, quelle humiliation, pour lui et pour le nom des Malfoy, qui serait souillé à tout jamais...
- Mais ton nom est déjà souillé à jamais, Draco. Ne crois pas t'en tirer à si bon compte, continuait Marie, plus sûr d'elle que jamais.
- Comment tu sais tout ça, Maugrey ? Encore ce Potter qui t'a tout raconté, c'est ça ?
-Comment aurait-il pu ? Il ne sait rien de tout ça. Il ne cherche pas à savoir pourquoi tu es si... aigri. D'ailleurs, tu es aussi aigri que Rogue, sauf qu'à ton âge, c'est rare.
- Je ne suis pas aigri ! protesta l'intéressé.
- Alors que crois-tu être, Draco ? Un Mangemort précoce ? Un Maître du Monde en force avant tous les autres ? Un Sang Pur qui se croit au-dessus de la Magie pour la manipuler comme bon te semble ?
-Bien sûr !! Je suis un Malfoy !! répondit-il avec un air de suffisance difficilement dissimulé.
- Aaaaaah, un Malfoy... Alors ton nom explique ta destinée, selon toi ? Tu t'imagines peut-être que six lettres t'ont déjà tracé ta vie ??
-BIEN SÛR !!
Mais il se rendait compte de l'absurdité de ses deux derniers mots. Après tout, comment pouvait t-il mettre la destinée d'une simple vie sur une dynastie aussi officieuse que la sienne...
- Je suis déçue... Voir à quel point tu peux manquer de jugement, souffla t-elle.
- Je ne manque pas de jugement, Maugrey !! C'est juste que...
- Juste que quoi, Draco ? demanda t-elle avec tendresse, comme pour le mettre le plus en confiance pour qu'il puisse parler sans retenue. Tu sais que j'ai observé ton petit jeu avec moi depuis le début de la rentrée, et même dans le Poudlard Express.
- Quel petit jeu ? Je ne vois absolument pas de quoi tu parles, Maugrey !
- Voyons, je t'en prie Draco. N'importe quel... "Sang-de-Bourbe", comme tu dis, serait capable de constater ce que tu te refuses à accepter comme tel.
- Accepter quoi, Maugrey ? Si c'est ce que tu veux savoir, je n'ai absolument aucun sentiment à ton égard, ne t'en fais pas pour ça.
-Permets-moi de ne pas en être si sûr, Draco. Je ne suis pas aussi stupide que tu le crois. "Gryffondor" ne rime pas avec "Inclus dans l'décor", et tu le sais aussi bien que moi.
- Non, mais ton copain Potter pense sûrement que "Gryffondor" rime avec "les plus forts"...
-... et que "Serpentard" rime avec "Bande de chiards" ?!? Ecoute, Draco, arrête un peu des gamineries et grandis un peu ! À t'entendre, on croirait que Potter est ton centre d'intérêt princip...
- JE TE DEFENDS DE FINIR TA PHRASE !! ET DE QUEL DROIT OSES-TU ME DONNER DES ORDRES ? lui cria t-il, paniqué, avant qu'un long silence ne s'installe à nouveau dans la conversation. Il se rendait à peine compte que plus il s'énervait, plus il se découvrait.
- Alors, Draco, heureux ? Tu as fini de passer tes nerfs sur moi ? Je ne m'énerve pas, moi, lança t-elle, sceptique.
- Maugrey, je ne t'ai rien demandé, que je sache !
- Pourtant, tu as quand même ouvert la lettre que je t'ai envoyée. Il ne tenait qu'à toi de ne pas la jeter au feu.
- Comme si j'avais eu le choix ! Si j'avais su que c'était toi, j'aurais terminé cette fichue formule et...
- Tu es sûr de ce que tu avances, Draco ? lui lança t-elle avec un petit air malicieux. C'est incroyable tout ce qu'on peut faire avec une Pensine et un peu de courage.
- Une... Une Pensine ?! De quelle Pensine tu parles ?? fit Draco d'une toute petite voix.
- De la tienne, bien sûr. D'où croyais-tu que tu l'as obtenue ? Sûrement pas de ton père, il faut un fort pouvoir magique pur pour pouvoir s'en servir. Un peu de traficotage, et tu as sûrement cru que ça venait de ton père, n'est-ce pas ?
- Comment as-tu pu...
- Oh, ce n'est pas bien difficile quand on a un vieil oncle acariâtre et parano ex-Auror qui voue une haine toute particulière à la famille Malfoy, et qui surtout, se ferait une joie de prouver au Ministère qu'au delà de ses généreux dons à l'hôpital Ste Mangouste, ce sont des dons plus subtils que ton cher père fait à Voldemort... et vice-versa, bien évidemment. Alors un peu de hibou, et puis tu connais la suite.
- Mais... C-Comment as-tu lire dedans ?!? lui demanda Draco, paniqué à l'idée qu'elle ait vu visionner toutes les pensées les plus intimes qu'il a pu proférer en remplissant la Pensine.
- Oh, tu sais, ce n'est pas bien difficile d'établir un lien entre deux Pensines différentes. Alors j'ai relié la mienne à ta propre Pensine pour pouvoir tout visionner. J'ai bien dit : tout.
- Voyez-moi ça, la petite Maugrey qui fait une infraction grave au Code de la Magie sous le nez de son ex-Auror de vieil oncle... Une véritable petite Serpentard !! lui lança t-il, les prunelles grises brillant.
- Je prends ça comme un compliment, très cher, lui répondit-elle en rosissant. Et puis, ta petite copine de Parkinson a dû apprécier, si je ne me trompe... "petite pimbêche", c'est ça ? Ou bien "écervelée dégénérée" ?
- Et d'une, ce n'est pas ma petite copine. Et de deux... un peu des deux, dit-il en riant gaiement. Mais ça ne me dit pas pourquoi tu m'as envoyé une lettre, Maugrey... En tout cas, pourquoi à moi ?
- Tu n'as toujours pas compris ?
- Compris quoi ?
- Tu ris gaiement pour la première fois de ta vie d'adolescent, et tu ne t'es jamais posé de questions sur ce qui t'a empêché de le faire toutes ces années ?
- Ben puisque tu as accès à ma Pensine... j'aurais cru que tu l'aurais compris avant moi, Maugrey.
- Draco, je ne pense pas plus vite que toi, ni avant toi. De plus, tu y mets ce que tu veux dans ta Pensine, du moment que tu n'oublies pas d'y transférer ce que tu veux.
- Justement, je n'y mets pas tout, Maugrey... Je ne dépends de rien ni de personne.
- Personne ? Ouvre un peu les yeux, Malfoy.
C'était la première fois qu'elle l'appelait ainsi. Et lui est avis au petit blondinet que si elle l'appelle par son nom de famille, c'est plus sérieux qu'il n'y paraît.
- Je ne vois vraiment pas de qui tu veux parler, Maugrey.
- Pourtant, tu crois tellement faire sa fierté alors qu'au moindre écart de ce qu'il juge être sa conduite personnelle à tenir, tu te prends une baffe dans la figure. Assez rude pour une éducation menée par un père, tu ne trouves pas ?
- Mon père ?!? Arrête, Maugrey, tu dis des sottises. Mon père est quelqu'un de bien, je l'aime parce que... parce que c'est mon père.
- Ca explique pourquoi tu te posais des questions sur lui dans la salle de bains, n'est-ce pas ?
- Hey, tu m'espionnes même dans ma douche, maintenant ? fit Draco, faussement surpris, comme s'il espérait que ça arrive.
- Ben... ta Pensine déborde tellement que j'en suis arrivée à savoir ce que tu penses toi-même, fit-elle en rougissant, un peu désarçonnée par le charme de l'adolescent.
- Mais tu... tu n'as rien vu, j'espère ?
- Cela, Draco, je le garde pour moi. Tu ne m'en voudras pas, j'espère ?
- Pas du t... euh !! J't'en prie, ce serait bien que la prochaine fois, tu m'avertisses quand tu es dans les parages, merci !! lui rétorqua t-il avec un sourire enjôleur.
- Tu vois, Draco, quand tu veux... Tu peux être très agréable, contrairement à la mine contrite que tu nous montres à Poudlard...
- Là-bas, c'est différent, je dois... je dois me montrer tel qu'il faut. Sinon, mon père m'en voudrait si le prestige de la famille chutait devant celui des autres Mangemorts...
- Et qu'est-ce que tu y as gagné ? Deux gardes du corps aux cerveaux apparentés à des petits pois trop mûrs et une petite amie "officielle" dont la figure ressemble à un fond de chaudron usé.
- Même !! Je suis fier de ce que je suis et de ce que j'ai, Maugrey, et tu ne pourras rien y changer !
- Moi non... mais toi... Draco, tu as 15 ans passés... Tu es jaloux de Potter depuis toutes ces annéees, et tu n'as jamais daigné y faire attention. Commence à penser par toi-même au lieu de ressembler à une marionette qui se fait manipul...
- Stop, ça ira Maugrey, ne recommence pas avec tes recommandations à la noix sur ma vie privée. Je saurai me débrouiller seul. Quant à Potter, bien sûr que je suis jaloux, puisque ça te fait tant plaisir que je l'accepte ! Lui, c'est un héros, et moi, de par mes origines, personne ne me porte aucune considération !
- Que tu crois !! Mais bon, j'arrête avec mes "si-maugrey", comme tu disais en cours de Potions... Ca te regarde, après tout, fit-elle avec une mine désabusée et une pointe de reproche dans la voix.
- Tout à fait. Maintenant, si tu pouvais sortir de ma cheminée, ce ne serait ni du luxe ni une faveur mais un service à me rendre...
- Tant que ce n'est pas un ordre... Très bien, fit-elle en soupirant. Je m'en vais. Mais réfléchis à ce que je t'ai dit. Réagis ou laisse-toi agir par les autres. Tu ne pourras pas dire que je ne t'ai pas prévenu.
- Ouais ouais, c'est ça, on se voit à la rentrée, Maugrey !
-Comme tu dis, Malfoy : à la rentrée ! lui dit-elle une dernière fois.
- Ah, au fait Maug...
*pop*
- Et zut... murmura t-il, dépité.
Le feu continua à se consumer, lentement. La journée avait lentement passé, et le petit Draco restait encore dans l'expectative. Qui était-il ? Que faire ? Pourquoi ? Comment ? Que voulait-elle dire ?... Tant de questions sans réponses dont le nombre augemntait proportionnellement au fur et à mesure qu'il se repassait la discussion qu'il avait eue le matin même avec Maugrey. Rien à faire : aucune solution toute prête ne lui arriva dans la cerveau, tellement habitué à ce que tout lui tombe tout rôti dans la bouche... Le forcer à autant réfléchir sur sa condition était un supplice dont Draco ne restait pas indemne, et rapidement, les maux de crâne firent leur apparition dans la tête du jeune Malfoy. Et subitement, ces derniers de firent plus violents à l'écoute d'une voix mielleuse provenant de l'entrée.
- Draco ? Où es-tu ?
Il hésitait promptement à répondre, après ce que Maugrey lui avait dit : le manipulait-il vraiment, comme elle le laissait entendre ? Etait-il aussi cruel envers lui qu'elle voulait le lui faire croire ?
- Ah, te voilà, je te cherchais, petit dragon. J'ai de grandes nouvelles pour toi.
- Vraiment ? répondit-il avec un air soupçonneux.
- Tout à fait : Il m'a proposé de te rattacher à ses services dès la nouvelle année civile. Il a perçu en toi un grand potentiel de Mangemort, encore plus que Bartemius Croupton Jr., et pour l'attaque qu'il prévoit le jour de la nouvelle année, Il te veut à ses côtés, pour mieux te former. Draco, comme je suis fier de toi ! lança Lucius avec émotion avant de serrer son fils dans ses bras.
Là encore, c'était la première fois que son père le serrait dans ses bras de cette manière. Mais il sentait bien quelque part que ce n'était pas par amour. Mais par pur intérêt, ou pure avidité de mieux se faire voir de son maître. Lui qui le manipulait et qui se croyait au-dessus de tout, réduit à baiser l'ourlet d'un sorcier qui n'avait plus rien d'humain, et à se réduire également à se plier tel un pitoyable elfe de maison au moindre de ses ordres, aussi ridicule qu'il soit... Comment pouvait-il se moquer de lui de la sorte !
- Et bien, fils, n'es-tu pas heureux de ce que je viens de t'annoncer ?
- Pas vraiment, non, lança t-il dans un réflexe, mais surtout dans une attitude de défi.
- Comment ?
- Tu m'as bien entendu, Père : je refuse d'être aux ordres de Tu-Sais-Qui.
- As-tu peur de prononcer son nom, petit ingrat ?
- Non, mais il est responsable de l'amour que tu n'as jamais éprouvé à mon égard, siffla t-il, la voix tremblante.
*SCLAC !*
Une nouvelle fois, le gant de cuir frappa violemment le visage de Draco qui en chuta de douleur sur le carrelage froid et dur de l'entrée.
- COMMENT OSES TU ME MANQUER AINSI DE RESPECT ? cria Lucius.
Puis, il sortit sa baguette de son sceptre en forme de serpent et dirigea celle-ci sans remords aucun sur son propre fils et annonça froidement : Endoloris.
Le jeune homme blond sentit alors ses entrailles, sa peau, ses yeux, ses os, ses ongles, tout son corps transpercés de millions de petites aiguilles qui brûlaient son sang, ses nerfs et ses muscles. Il se tordait de douleur sur le sol de sa propre maison, attaqué par son propre père, celui à qui il vouait une admiration sans égale le matin-même... Le mal fut très dur à supporter, aussi bien physiquement que moralement. "Elle avait raison", pensa t-il entre deux pulsions de douleur. Une longue minute d'horreur et de cris se passa avant que Lucius Malfoy ne daigne arrêter les souffrances de son cher fils, sous les demandes de pitié de sa propre femme, lui crachant à la figure tout en sifflant : "J'ai honte de toi."
C'est alors que Draco sortit sa propre baguette magique et, sous les yeux médusés de sa mère, visa son père dans le dos, en annonçant : Impero. Ses yeux en étaient rouges de colères. Rouges aussi à cause des larmes qui les avaient abondamment inondés pour la première fois de sa vie. Presque exorbités, ils inspiraient presque de la terreur et fixaient inlassablement son père, qui se retourna, raide comme un piquet, les yeux grands ouverts et tremblants de la tête aux pieds.
Envahi par la haine et l'émotion d'avoir tenu en échec son géniteur sur le terrain de la magie, il mit longtemps à réaliser ce qu'il venait de faire : un Sortliège Impardonnable. Il risquait la prison à vie à Azkaban. Pas plus que son père, après tout. Alors, dans un effort inextinguible, il prit son souffle et articula difficilement, mais assez distinctement :
... Pourquoi moi ?...
*~*~*~*~*~*~*~*~*~*~*~*~*~*~*~*~*~*~*~*~*~*~*~*~*~*~*~*~*~*~*~*~*~*~*~*~*~*~*~*~*~*~*~*~*~*~*~*~*~*~*~*~*~*~*~*~*~*~*
N/A : Voilà, ma petite fic est finie. J'avais envie de parler un peu de Draco et je voulais coucher sur un écran ce que certaines personnes que je connais pensent de sa situation, et une en particulier que les plus initiés d'entre vous reconnaitront dans l'histoire.
Voilà, ma dernière intervention avant mercredi. Car lundi toute la journée, pas de Net (il est 1h30 du mat', si certains restent sceptiques) et mardi et mercredi... 1ères épreuves de partiels.
Alors, vous voulez m'encourager pour mes fics, mes partiels ou n'importe nawak d'autre ? Un seul bouton, celui en bas à gauche : REVIEW !!
Et un petit coucou particulier à Mélusine, bien sûr, mais aussi à Pheneatis, Alohomora et Sioban, autant par leur talent d'écriture que leur gentillesse naturelle qui sue de leur fic (quoiqu'on peut s'attendre à tout avec vous, les filles !)
