Ca faisait longtemps que je n'avais pas publié sur ce site... et encore plus sur cet univers :')

Une p'tite fanfic' de type "UA" avec, pour personnages principaux, mes chouchous: Corazon, Doffy' et Law. D'autres personnages interviendront au fur et à mesure, mais je préfère ne pas les nommer pour le moment afin d'éviter d'éventuels spoils. Pas d'OC de prévu.

Je voulais écrire une fanfic' tournant autour de Cora' et Law, mais tous les trois auront leurs moments à eux.

Pareil pour les pairings, je ne vais pas les mentionner de suite. Je vais juste dire que les trois protagonistes seront casés x)

Si nécessaire, je ferai quelques p'tits récapitulatifs en début de chapitre concernant les intervenants (âge, profession...) ou même le contexte, il suffira de le demander, j'me rends pas bien compte de si c'est clair ou non des fois ^^"

Pour l'instant, je vais juste prévenir que l'écart d'âge entre Law, Cora' et Doffy' est plus ou moins conservé.


Prologue

La journée touchait à sa fin. Le soleil était déjà couché depuis plusieurs heures et un vent presque glacial soufflait sur la ville désormais silencieuse de Dressrosa. Les nuits y étaient fraîches de coutume et les coins sombres de la vieille ville s'animaient discrètement.

La porte d'une maisonnée pittoresque s'ouvrit et deux hautes silhouettes sortirent, suivit d'une autre beaucoup plus petite et recroquevillée.

Les deux premiers étaient deux frères: l'un arborant un somptueux et riche manteau de plumes rosées, l'autre, son cadet de deux ans, portait quant à lui, un modèle aux plumes ébènes. Le premier affichait un long sourire tandis que le second demeurait neutre, presque renfermé. La force des années avait fait en sorte que ces énergumènes, malgré leurs liens de sang, soient de parfaits opposés.

Le troisième homme quant à lui, était un peu plus âgé et sa posture voutée expliquait la présence de la canne sur laquelle il s'appuyait allègrement. Un long et épais manteau le recouvrait presque intégralement mais cela ne n'empêchait pas son nez de couler.

-« A plus tard Doffy', Rossinante ! » Les salua vivement l'étrange personnage. Il agita les bras. « Soyez prudents sur la route. »

L'aîné des deux frères leva tranquillement la main en retour en guise d'au revoir et, les deux jeunes hommes ne tardèrent pas à s'éloigner de la demeure isolée.

Dressrosa était une grande ville en constant développement. Pratiquement collée à Alubarna, autre grande ville, elle avait la particularité de se décomposer en plusieurs niveaux grossièrement nommés ''ville neuve'', ''ville haute'', ''ville basse'' et la ''vieille ville''. Ces parties n'étaient pas distinctement délimitées, il s'agissait surtout de surnoms attribués par les citoyens, mais on pouvait toutefois noter la différence évidente de richesse des habitants d'une partie à l'autre.

Les deux frères résidaient dans la partie haute. Et Trébol, un très bon ami de Doflamingo, vivait un peu en reclus ; pour accéder à sa petite maison, il leur fallait quitter la ''ville haute'', descendre dans la ''ville basse'' et traverser plusieurs rues et ruelles dont quelques-unes de la "vieille ville". Inutile de préciser que le coin était parfaitement isolé et que c'était donc chez lui qu'ils préféraient faire leurs "réunions" pour le moment.

Lesdites "réunions » consistaient à s'entretenir avec les quelques membres de la Family sur la marche à suivre dans le but de propulser celle-ci dans les hautes sphères de la société.

Doflamingo et Rossinante étaient les derniers représentants de la famille Donquixote.

Un malheur s'était abattu autrefois sur les Donquixote ; cela faisait plus d'une décennie maintenant, mais le contrecoup restait encore visible. Ils avaient tout perdu lorsque le reste de la famille avait été sauvagement assassiné. Si les deux frères avaient survécu, c'était bien grâce à la hargne de Doflamingo qui, du haut de ses huit ans, avait trouvé la force de repousser et tuer un de leurs agresseurs. Par ce geste, il avait non seulement sauvé la vie de son petit frère, mais également ouvert une porte de sortie tandis que la demeure familiale sombrait peu à peu sous les flammes.

Doflamingo était ressorti plus grand de cette effrayante expérience. Il semblait ne craindre personne; son assurance n'avait fait que s'intensifier au cours des années et il avait également gagné en prestance. Il était désormais le digne héritier et fier successeur Donquixote qui était prêt à tout pour retrouver les privilèges perdus de leur famille.

Si le premier-né était d'un naturel battant, son benjamin, lui, était plus laxiste - et beaucoup plus peureux dans sa jeunesse- et se contentait désormais de suivre son grand frère comme une deuxième ombre. Rossinante portait encore des séquelles de cet évènement traumatisant de leur passé depuis l'incident, il n'avait pu prononcer le moindre mot et ce, malgré les années qui écoulées.

Petit à petit, Doflamingo était parvenu à créer des petites alliances çà et là, recréant ainsi une toute nouvelle "Family" comme ils aimaient à l'appeler. Trébol était l'un de leur camarade -il fut un des premiers à épauler les deux frères- et son appuie était un très bon atout à la Famille puisqu'il avait une très bonne connaissance de la ville, mais aussi des gros pontes qui l'entouraient. Peu à peu, les Donquixote reforgeaient leur héritage et agrandissaient leurs cercle relationnel.

Les affaires marchaient au mieux et le premier-né n'en était que plus satisfait ce soir alors qu'ils ressortaient d'une énième réunion passée avec leurs plus proches alliés. Il avait encore pas mal de projet pour la Family, certains étaient déjà en cours et d'autres attendaient pour être lancés.

Tout allait pour le mieux.

Son sourire tranquille vacilla légèrement tandis qu'il tournait un regard vers son benjamin qui se grillait une cigarette.

-« Tu prends feu. »

Et le plus jeune de s'agiter vivement sous la panique, tapotant hâtivement le pan enflammé de son manteau tandis qu'il laissait tomber le bâtonnet de nicotine.

Son petit frère était d'une maladresse maladive. Il n'était pas rare de voir le blondin se casser la gueule en trébuchant sur de l'air -oui, oui- ou même de le voir se mettre feu de la sorte. C'était aussi l'une des raisons pour lesquelles il gardait toujours un œil sur celui-ci. Rossinante avait le don de se mettre dans des situations complètement inédites et surprenantes et il était certain que s'il le laissait une journée tout seul, il le retrouverait mort, nuque brisée en ayant glissé bêtement sur une savonnette ou encore embarqué dans des affaires rocambolesques malgré lui.

Non, décidément, il ne pouvait pas laisser son cadet sans surveillance.

La flamme finit vite par s'éteindre et il ne resta plus qu'une légère odeur de brulé en guise de souvenir.

-« Tu devrais arrêter de fumer. », conseilla l'aîné, détaché. « T'as toujours pas compris que c'est la cigarette qu'il faut allumer et pas ton manteau ? »

Il contint un soupir en constatant la moue vexée de son cadet et reprit sa marche... avant de remarquer que celui-ci ne suivait pas.

-« Rossinante, qu'est-ce que tu fiches ? »

Derrière lui, son petit frère s'était arrêté et semblait fixer quelque chose par-delà la ruelle sombre devant laquelle ils passaient. En bataillant pour éteindre le feu de son manteau, celui-ci était certain d'avoir entendu comme un gémissement étouffé en provenance de la ruelle étroite. Curieux et incertain, il l'observait, guettant un nouveau son qui confirmerait ses doutes.

La rue en question était plongée dans la noirceur de la nuit ; de vieilles bennes à ordures abandonnées bloquaient presque la voie car désordonnées et le blond était sûr que des bestioles désagréables devaient y être logées. Elle semblait s'étendre un peu plus loin sur la droite, mais l'heure tardive n'aidait pas à y voir grand-chose. Une légère odeur de ferraille rouillée et de pourriture s'en dégageait et venait certifier que rien d'humain ne devait y avoir mis les pieds récemment.

Doflamingo n'attendait pas réellement de réponse à son interrogation, bien sûr - après tout, cela faisait des années que son petit frère n'avait su prononcer le moindre mot. Les médecins ne pouvant apparemment rien faire pour rendre la parole à Rossinante, Doffy' avait vite compris que le souci n'était pas physique, mais bel et bien d'ordre psychologique.

Du haut de ses vingt-trois ans, son petit frère était un jeune homme brisé. Les rudes épreuves par lesquelles les Donquixote étaient passés avaient laissées des séquelles irrémédiables sur le plus jeune de la famille et, bien que le grand frère demeure une personne fière, il s'était juré de veiller sur ce dernier – même si actuellement, sa conduite étrange le laissait perplexe.

Il soupira devant le manque de réaction du blondinet.

-« Tu viens ? », interrogea à nouveau l'aîné.

Pour réponse, celui-ci se tourna vers lui, indiqua ses lèvres dans un « chut » silencieux, montra ensuite son oreille du bout de l'index, et, enfin, mima le fait d'écouter quelque chose.

Doffy' fronça les sourcils, perplexe, mais curieux.

Si aucun des deux n'avaient appris le langage des signes, ils parvenaient quand même à avoir plus ou moins quelques conversations pas trop compliquées la plupart du temps. Là, en l'occurrence, le message était des plus simples : « chut, j'ai entendu quelque chose ».

A son tour, l'aîné tandis l'oreille. Néanmoins, après quelques secondes, à part les bruissements du vent dans les plantes avoisinantes, il n'était pas certain d'entendre quoique ce soit de bien inhabituel.

-« T'es sûr que t'as pas rêvé ? Qu'est-ce que je vais faire de toi si tu commences à entendre des voix ? Fufufu ~ », se moqua-t-il.

Son petit frère fit la moue et lui tira la langue. Il ricana de plus belle devant sa mine offensée.

-« Allez, Jeanne d'Arc. On rentre. Fufufu ~ »

Mais au lieu de le rejoindre, l'interpellé s'enfonça d'un pas décidé dans les ombres, son manteau aux plumes noires volant sous ses pas.

Perplexe, Doflamingo resta là, à observer son cadet qui s'éloignait.

Une goutte sur la tempe, il le regarda s'étaler à terre après avoir trébuché sur une canette, puis se relever sans aucune pression et reprendre vivement sa route dans les ténèbres de la nuit.

Allons, bon... S'il revient en panique avec des rats aux trousses, je prends le temps de filmer avant d'intervenir. Au moins ça fera un souvenir marrant.

Il sourit à l'idée.

A quelques pas de là, Rossinante était bien décidé à prouver à son grand frère qu'il n'avait pas rêvé. Il enjambait avec aisance les déchets qui trainaient –merci papa et maman pour la taille de géant- et il continua de s'enfoncer dans la minuscule allée, plissant les yeux pour essayer d'y voir un peu plus clair -en vain.

Il n'y avait pas de néon dans cette toute petite ruelle et il faillit se gameller une fois de plus.

Néanmoins, c'est une fois arrivé dans le renfoncement sur la droite que son regard se posa sur ce qu'il cherchait.

Abritée des regards, une silhouette recroquevillée dans le coin d'une benne à ordure respirait avec peine. Un drap sale et délavé enveloppait ce qui devait être un petit animal et les rats commençaient à s'amasser tout autour. Il était évident que les rongeurs pensaient avoir trouvé un bon repas.

Rossinante s'empressa et le bruit de ses pas précipités surprit la petite meute. Meute qui prit très rapidement la fuite tandis que le blond trébuchait pour la énième fois et venait s'étaler lamentablement là où ils s'étaient trouvés quelques secondes plus tôt. Son pied avait buté sur un vieux carton.

Le jeune homme grimaça de douleur avant de reporter son attention sur l'étrange paquet.

Il s'était vite approché lorsqu'il avait remarqué la présence des rongeurs et, désormais, l'objet de sa curiosité se trouvait tout juste devant lui. Il s'était attendu à découvrir un petit chien, ou même un chat mal en point sous ce drap, rien de plus. Il ouvrit cependant de grands yeux choqués en réalisant qu'il ne s'agissait non pas d'un animal, mais bel et bien d'un enfant visiblement très souffrant.

Il se frotta vivement les yeux pour s'assurer qu'il ne rêvait pas.

Avec prudence, le cadet Donquixote tendit une main tremblante pour dégager un bout de couette qui masquait le visage du garçon. Ce dernier était d'une pâleur affolante, ses joues étaient creuses et, au vue de la façon dont se soulevait le tissu lorsqu'il respirait, il devait être très malade.

L'enfant devait avoir sept ans tout au plus et, de ce que le cadet distinguait, ça devait faire un moment qu'il trainait dans la rue : Sa peau était sale, parfois égratignée, ses ongles cassés, noirs de terre et ses cheveux bruns étaient graisseux et tout emmêlés. Il nota même la curiosité des taches blanches venant décolorer sa peau pâle par endroit. D'ailleurs, Rossinante remarqua qu'il avait la peau très froide et grelottait dans son sommeil - peut-être même était-il évanoui. De temps en temps, l'enfant lâchait de petits geignements douloureux dus, apparemment, à des douleurs respiratoires -c'était sans doute cela qu'il avait entendu alors qu'ils ne faisaient que passer.

A la vision du garçonnet mal en point, son cœur se serra.

Depuis combien de temps cet enfant était-il ici…?

Avec lenteur, Rossinante se releva comme s'il craignait réveiller sa jeune trouvaille et il prit avec précaution l'enfant emmitouflé dans sa couette de fortune.

Ses propres mains tremblèrent légèrement au moment de le porter. Gauche comme il était, le jeune homme craignait de le faire tomber ou encore de lui faire mal en ne mesurant pas sa force. Sur l'instant, il se moquait bien de savoir si le bambin était contagieux ou non. Tout ce qu'il souhaitait, c'était ne pas laisser cet être fragile en proie à ces horribles rats d'égouts. Rats qui, tapis dans les coins, continuaient de les observer en espérant très certainement avoir tout de même leur casse-croûte -ils allaient être déçus.

Après quelques secondes d'hésitation, il délaissa le vieux draps sale et enveloppa sa charge délicate dans son épais manteau de plumes. Le froid mordant de la nuit vint aussitôt le faire grelotte, mais voir le visage de l'endormi se détendre légèrement en valait le coup selon lui.

Doflamingo ne tarda finalement pas à le rejoindre. Son sempiternel sourire s'était fané l'espace d'un instant - le temps de réaliser ce à quoi ils avaient à faire. Il scruta l'être recroquevillé dans les bras de son frère.

Un môme ?

Cette partie de la ville était abandonnée ou presque. Qui que soit cet enfant, il n'était pas bien difficile de comprendre qu'il était tout seul et ce depuis un bon moment.

Sans surprise, Doflamingo vit Rossinante resserrer son étreinte sur le gamin.

L'aîné croisa les bras.

-« Tu comptes l'embarquer ? »

Le regard de son cadet était masqué par l'absence de lumière, mais le plus âgé vit bien son hochement de tête résolu. Il serrait sa délicate charge avec maladresse, pas difficile de comprendre qu'il craignait de lui faire du mal - ça, ou alors peut-être craignait-il que son frère refuse sa décision et choisisse d'abandonner l'enfant à son sort.

C'était plutôt facile de suivre ce qui se passait dans la tête de son petit frère : Rossinante avait eu à peu près le même âge lorsque leurs proches avaient été tués et leur maison brulée. Ils avaient connu la dure vie de sans-abris durant des mois avant de parvenir à remonter doucement la pente. Il comprenait que Rossinante prenne en pitié ce gamin. Eux n'avaient pas eu la chance d'être trouvé et prit en charge par quelqu'un. Toutefois, Rossinante ne voulait pas que d'autres vivent ce qu'ils avaient vécu.

Doffy' le voyait frissonner, ainsi débarrassé de son manteau, et cela suffisait à lui faire comprendre que son frère avait pris sa décision.

-« Si c'est ce que tu veux. », concéda finalement Doflamingo dans un haussement d'épaules avant de détourner les talons. « Allez, on dégage, ces rues me donnent la gerbe. »

Et son cadet d'acquiescer en silence, rassuré, pressant le pas afin de rattraper son grand frère qui avait déjà repris sa route. Son regard se posa à nouveau sur l'enfant dans ses bras. Celui-ci poussa un léger soupir.

L'expression de son porteur se fit doucement peinée.

Ca va aller, bonhomme. Tu ne crains plus rien, désormais...


Voila pour le prologue.

Une petite review pour me donner votre appréciation ?