Auteur : Ruruha & Yakigane
Titre : La Rose de Versailles
Base : Versailles, Matenrou Opera, Kaya, HIZAKI GRACE PROJECT (A la base, ça devait juste être Versailles...)
Disclaimer : On peut avoir Teru ?
Genre : Bizarre, Moyen-Âge, mignon (- MIGNON !! OO)
Pairings : Surprise surprise !
Note de l'écrivageuse : J'ai honteusement plagié Versailles no Bara (La Rose de Versailles, plus connu en France sous le nom de Lady Oscar) pour le nom de la fic. Vala, bonne lecture !
Il n'avait pourtant rien d'extraordinaire. Il n'était qu'un enfant né garçon, et que ses parents avaient voulu fille. Mais à cet instant là, lorsque Teru le vit pleurer, recroquevillé là, sous la neige tombante, il le trouva magnifique, une véritable rose blanche.
Un petit corps se tenait là, secoué par des sanglots. Des jambes élégamment repliées, entourées par deux bras fins, un visage pâle posé sur les genoux, la gorge à demi découverte : on aurait dit une véritable demoiselle. Emerveillé autant qu'intrigué, le petit garçon qui venait d'arriver, chevauchant un poney blanc, s'approcha de la petite silhouette. Les voix des enfants son trompeuses, et croyant qu'il avait affaire à une petite fille, il descendit de sa monture, et se dirigea vers l'inconnu. Le jeune être, visiblement gelé malgré son épaisse robe rouge, ne le remarqua pas immédiatement, et ce ne fut qu'après qu'il lui ait adressé la parole que le visage couleur de neige se tourna vers lui. Une expression à la fois étonnée et apeurée avait pris place sur son visage, et l'enfant qui venait d'arriver afficha une expression de stupeur : qui ne connaissait pas le visage de la princesse ? Le jeune garçon ne savait que dire. Il était surpris, et un peu confus aussi, de s'être adressé d'une manière presque trop familière à un membre de la famille royale. Il allait se confondre ne excuse, mais les deux bras de l'enfant fragile et dont les yeux étaient encore mouillés de larmes l'agrippèrent, et sont regard fut attiré par celui, implorant, de la princesse. Une toute petite voix s'échappa des lèvres fines de l'enfant habillé de rouge. Une voix brisée par les sanglots, certes, mais pas seulement. Il y avait comme une douleur, quelque chose bien plus ancien que les larmes qui perlaient sur ses joues depuis probablement plusieurs heures.
"S'il vous plaît," avait simplement murmuré la voix.
Ça n'était pas un ordre, simplement une supplication. La jeune princesse semblait apeurée, et son regard terne trahissait un début de désespoir. Son visage de procelaine se releva lorsque, au loin, se fit entendre le son de sabots claquant sur les pavés de la cour du palais. Comme tous les soirs à la même heure, la relève de la garde s'effectuait. L'enfant en robe rouge se releva de manière gracieuse, et arrangea son vêtement, dont les ornements désormais entièrement apparents montraient son appartenant à la famille du Roy. Ses deux mains se lièrent à celle du jeune noble qui l'avait trouvé là, et la princesse l'incita à se relever. Ses yeux couleur chocolat se plantèrent dans ceux de son interlocuteur.
"S'il vous plaît, il faut que nous partions d'ici au plus vite ! Lorsqu'ils tourneront de nouveau le sablier, deux des gardes feront leur première ronde, il faut que vous m'aidiez à partir d'ici !"
"Mais, Princesse-"
"Je ne suis pas une princesse," rétorqua l'enfant du Roy, ses longues anglaises blondes retombant sur ses épaules. "Je vous en, prie, aidez-moi !"
Le jeune noble ne put cacher sa surprise, mais le regard affolé, perdu de la princesse le décida. Il fit monter sa majesté tout d'abord, l'installant en amazone. Puis, il monta à son tour, s'installant derrière l'enfant à la chevelure blonde. 'Je ne suis pas une princesse' ? Qu'est-ce que cela pouvait bien signifier ? Le jeune garçon ne se posa pas longtemps la question : d'autres sabot claquaient sur le parvis. Les yeux azurs du garçon se tournèrent en leur direction, et aussitôt, ses talons se resserrèrent sur les flancs de son destrier. Il se retourna, et recommença, incitant ainsi l'animal à prendre de la vitesse. Visiblement, et par chance, les soldats ne les avaient ni vus ni entendus. Mais il était certain que ce qu'ils avaient semblé chercher était la princesse. Une fois à bonne distance du palais, le garçon fit ralentir le pas de son poney, et s'arrêta finalement devant une maison fière et droite. Alors l'enfant aux yeux d'azur descendit de sa monture, et aida la jeune princesse à faire de même, avant de l'inviter à entrer, tandis qu'un domestique s'occupait du destrier. Les deux enfants traversèrent la demeure, s'installèrent dans une chambre pour deux, et la princesse, émerveillée, s'étonna de la simplicité de cette pièce, comparée à celles qui se trouvaient dans ses propres appartements, au château. Les petites mains princières se posèrent sur le mur, juste en dessous de la fenêtre, et le regard chocolat se perdait dans le lointain, observaient les rues éclairées par des lampadaires, dont les bougies étaient éteintes tous les soirs aux mêmes heures - d'ailleurs, il ne restait plus qu'un tour de sablier avant que celui qui se trouvait sous la fenêtre de la chambre ne soit éteint. C'était généralement l'heure à laquelle on couchait les enfants - ceux de la maison devaient déjà l'être, mais le garçon aux yeux azur avait tenu à faire une promenade. Et il semblait qu'il n'avait pas eu tort : il connaissait la réputation des soldats du palais, et savait qu'ils n'auraient pas été tendre avec la princesse, même s'il s'agissait d'un membre de la famille Royale. Il en était là de sa réflexion quand il aperçut la robe pourpe tournoyer, et la silhouette de son invitée se tourner vers lui.
"Au fait !" s'exclama l'enfant du Roy. "Je ne connais même pas ton nom..."
"Je m'appelle Teru," répondit l'enfant noble, en faisant une révérence. "Et vous-même, Princesse ? Je crois que vos parents n'ont jamais fait état de votre nom..."
"Je m'appelle Hizaki !" L'héritière du trône semblait au comble du bonheur de pouvoir donner son prénom. Mais aussitôt après, son visage s'assombrit, laissant place à une expression entre une profonde douleur et une grande colère. "Mais je ne suis pas une princesse," rétorqua de nouveau Hizaki, réajustant ses anglaises.
"Que voulez-vous dire, Majesté ?" souffla le petit brun, intrigué.
L'enfant du Roy s'approcha encore un peu de son interlocuteur, de manière à ce que celui-là puisse le voir correctement.
"Je suis un garçon," annonça Hizaki, comme s'il s'agissait d'une évidence. "Je ne peux pas être une princesse."
"Cependant, vos parents..."
"Mes parents voulaient une fille. Je suis né garçon. Alors ils ont décidé qu'ils feraient de moi une fille."
Et pourtant, il se tenait comme une fille, se comportait, s'habillait, parlait comme tel. Alors il expliqua à Teru qu'on lui avait inculqué l'éducation que l'on donnait aux filles, et qu'il avait fini par agir comme cela naturellement. Hizaki ajouta aussi que c'était la raison pour laquelle il pleurait, seul, derrière l'église : comme souvent, ses parents avaient donné une réception, et lui avait du agir en fille. Mais cette attitude fausse, ces manières que son corps avait mais que son esprit refusait pesaient tellement lourd sur ses épaules qu'il n'en avait plus supporté le poids, et avait profité d'un moment d'inattention des invités et de ses parents pour venir se réfugier derrière l'église. Parce qu'il savait que personne n'y passait jamais, sinon les gardes, ou les soldats, lorsque la Reine s'appercevait de la disparition de son enfant. Ce soir-là, simplement, il y avait eu Teru. Et pour la princesse, cela avait été comme une délivrance. Quelqu'un d'externe à tout ce manège, quelqu'un qui pourrait peut-être le sauver... S'il l'acceptait tel qu'il était. Et si son sauveur ne l'acceptait ? S'il pensait comme les autres, le traitait comme une fille ? Ou le prenait en pitié ? Hizaki avait déjà vu des gens éprouver de la pitié, et c'était un sentiment qu'il trouvait répugnant, car à ses yeux, le ressentir revenait à se considérer comme supérieur à l'être que l'on prenait en pitié.
"Teru-san ?" demanda simplement l'héritier du trône.
"Oui ?" Son regard se tourna à nouveau vers le blond, qui hésita un instant avant de continuer.
"Teru-san... Est-ce que..." Il soupira. "Avez-vous pitié de moi ?"
Aussitôt, le jeune homme mi-brun mi-blond afficha un regard plus qu'étonné : il ne comprenait pas vraiment la raison pour laquelle il devrait avoir pitié. Ce ne fut qu'après avoir répondu négativement qu'il fit le lien avec ce que son nouveau compagnon lui avait raconté un peu plus tôt : la pitié, voilà le sentiment qu'éprouvaient tous ses proches. Voilà ce qu'Hizaki ne voulait plus, et le jeune noble en comprenait parfaitement la raison : se voir rabaissé ainsi à longueur de temps devait être éprouvant. Il allait faire une remarque à ce sujet, quand il remarqua que le jeune prince s'était allongé sur le lit, à ses côtés, les yeux mi-clos, quelques dernières larmes coulant sur ses joues de porcelaine.
"Vous devriez vous reposer, majesté," invita le garçon aux yeux lagon en soulevant les couvertures pour que son invité n'ait plus qu'à s'y glisser. Les deux garçons prirent alors place entre les draps, à une distance raisonnable l'un de l'autre. "Dormez bien, majesté," murmura Teru en fermant les yeux.
"Vous de-même, Teru-san."
