Disclamer :

tout est à J.K. Rowling, sauf peut-être l'histoire. (qui sait?)

Hello! Première Fanfic sur un thème assez particulier. Je pense avoir visé juste, mais après, on peut dire que chacun à sa version. Va! Lisez et faîtes vous un avis, en plus, ce n'est pas très long.


Tout n'est qu'apparence

Parce que tout n'est qu'apparence dans notre monde. Parce que le monde n'est pas noir ou blanc. Des tâches grises se détachent clairement de ceux qui semblent être des agneaux et le plus noir des loups a souvent un cœur d'enfant. Parce que ces démons en noir ont souvent été peints par des anges qui se sont élevés en peignant la cruauté du monde et à présent le vernissent à jamais en souriant aux fous et aux naïfs, en présentant la mort aux curieux et aux infidèles. Justice !

Je crie : Justice !

Ils crient : Justice !

Nous crions : Justice !

Et Justice sera faite.


-Regardez Père, regardez !

Sous aucun doute, ces trois mots résumaient parfaitement les seize premières années de la vie de Draco. Souvent laissé seul dans sa chambre, avec un elfe de maison à son service, le petit garçon avait rarement vu ses parents lui sourire, le prendre dans ses bras ou même lui adresser les paroles réconfortantes que seul un papa et une maman savent dire. Mais il semblait que les Malfoys étaient dépourvus d'amour parental, ce qui n'était pas très étonnant, vu qu'ils en avaient été privés durant leur enfance. Comme dans ce parc de la propriété Malfoys, huit ans plus-tôt. Draco n'avait jamais cherché qu'une phrase, qu'un regard durant ces seize années. Une trace de fierté de père à fils. Et c'est ce qu'aujourd'hui le jeune Draco de dix ans tentait de faire apparaitre dans les yeux de son père en ce jour ensoleillé, sur son petit balai pour enfant depuis trois heures. Il avait dit à son père qu'il arriverait à attraper le vif d'or d'entrainement avant le coucher du soleil et, foi de Malfoy, il y arriverait !

De son côté Lucius Malfoy, assis confortablement dans son fauteuil de velours situé dans la veranda qui donnait sur le parc, lisait attentivement la Gazette des sorciers en buvant son café chaud. Mais secrètement, quand il était sûr que personne ne le regardait, il détournait son attention vers son jeune fils, volant assez chaotiquement en essayant d'attraper son vif d'or personnel. Peine perdue, pensait-il alors. Cela faisait à peine 6 mois que son fils avait reçu son balai et lui-même n'avait pu l'attraper qu'après plus de deux ans d'entrainement ! Draco n'avait aucune chance. Il sourit tristement. Quel ne fut pas alors sa surprise lorsqu'il entendit à travers la vitre l'enfant lui crier frénétiquement :

-Regardez Père, regardez ! Je l'ai eu Père, regardez ! Je l'ai attrapé ! Je l'ai eu, je l'ai eu !

Jetant son journal sur la table en verre, Lucius observa son fils volant vers lui, sa main droite tenant le vif d'or et sa main gauche, visiblement blessée, agrippant son balai. Mais ce qui frappa le plus le père ne fut ni le vif d'or ni la main saignante, mais le sourire de son fils. Celui-ci étincelait sur son petit visage d'enfant, qui laissait éclater sa joie. Jamais Lucius n'avait vu son fils sourire comme cela. Jamais à Noël, à son anniversaire ou même lors de fêtes, il n'avait vu ce sourire éblouissant sur le visage de son fils. Alors il restait là : visage froid, visage indécis, visage fier. Car il ne savait comment réagir devant la joie de sa propre chair. Car jamais il n'avait eu de modèle de fierté parentale. Il n'avait jamais ressenti ce sentiment de... ?

Mais Lucius cessa de s'interroger lorsque qu'il entendit un bruit mat venant du parc. Il regarda le ciel mais n'y vit plus son fils. Il paniqua et sortit de la veranda en jetant des regards effrayés autour de lui, cherchant frénétiquement son enfant. Il le trouva à terre, à quelques mètres de là, son balai cassé entre les jambes, sa main et ses yeux fermés. Croyant que le pire était arrivé, il sortit sa baguette, près à appeler les secours et courut vers son fils. Il soupira de soulagement quand il vit la poitrine de l'enfant se soulever doucement. Il s'agenouilla ensuite à coté de lui, le prit dans ses bras, et se dirigea vers le manoir. Soudain, Draco murmura en désignant sa main droite :

-J'ai réussi Père, je l'ai eu !

Alors son enfant ouvrit ses grands yeux gris, malgré sa fatigue, et sourit, encore, à son père. Lucius, surprit de la réaction de son fils, ne sut pas quoi répondre. Il observa alors le corps du garçon, en s'arrêtant un moment au milieu de la pelouse, et remarqua que Draco avait probablement une cheville cassée ou foulée et des mains dans un état pitoyable. Draco l'interrompit alors dans son inspection et demanda d'une voie d'enfant, curieuse et avide d'attention :

-Tu est fier de moi, hein Papa ?

-Bien sur que je suis fier de toi Draco.

Lucius n'avait même pas pensé à réprimander cette familiarité, indigne des Malfoys, et à vrai dire, il n'avait pas vraiment réfléchi non plus. Il l'avait énoncée, avouée, tel une évidence. Et son fils sourit encore plus intensément, si cela était humainement possible, à son Père qui n'eut d'autre choix que de lui sourire en retour, d'un sourire vrai.

Ils se sourirent encore un moment, sans bouger, presque crispés, telle une seule et même statue de pierre, de peur de briser cet instant si particulier. Puis Draco se rendit compte de l'endroit où il était et rougit, de même que Lucius. Assez gênés de s'être montrés si émotifs, eux qui ne l'étaient jamais vraiment, ils détournèrent leurs visages l'un de l'autre, se rejetant mais ne voulant pas se lâcher.

Draco craqua et annonça d'une voix qui se voulait neutre, mais qui tressautait un rien, qu'il allait mieux, et Lucius, ne faisant aucune remarque, le déposa à terre mais continua à lui tenir le bras de peur qu'il ne retombe.

Puis ils se dirigèrent tous deux assez lentement vers leur maison, pour Draco, mais aussi, et ils l'ignoraient, pour prolonger l'instant, encore un peu. Le silence qui régnait disait plus qu'il ne voulait en dire, rattrapant ces années à se dire des banalités, balayant le nom des Malfoys à coup d'amour de père à fils et de fils à père. Car, dans leur monde, ils n'étaient plus que cela. Une famille.

Mais soudainement, un homme couvert d'une cape et d'un masque ivoire apparut dans la veranda, sûrement en transplanant. Leur monde s'écroula. Malfoy senior lâcha son fils brutalement et pris une pose méprisante pendant que son héritier accusa la douleur en silence, devenant de plus en plus blanc. Il se déplaça aussi souplement qu'il put à gauche du tenant du titre, légèrement en retrait, tel l'héritier Malfoy qu'il était, la même expression de mépris sur le visage, entrecoupée de spasmes de souffrance non contrôlés. Car ils n'étaient plus le père et le fils en cet instant, ils étaient des Malfoys. Et cela changeait tout.

-Veuillez retournez à votre chambre, Fils.

-Bien Père.

Draco s'inclina légèrement et se dirigea aussi vite qu'il pu vers sa chambre pendant que son père l'abandonnait à son sort. Il fit quelques pas assez bien assurés mais trébucha avec un gémissement aigu en passant la porte.

Son père se retourna brusquement et lui adressa sans hésitation un regard noir, froid, méprisant. Les yeux de Draco se vidèrent de toute émotion, ce qui lui évita ainsi de pleurer. Il regagna alors sa chambre en appelant un elfe de maison qui le fit transplaner.

Le soir, avant de se coucher, Lucius s'arrêta quelques instants devant la chambre de son fils. Il entendait les pleurs bien distincts de son enfant qui traversaient la porte. Son coeur aussi, un peu.

Il dirigea sa main vers la poignée de porte mais au dernier moment elle trembla et abandonna.

Son fils apprendrait bien, un jour,

Que tout n'est qu'apparence.

Épilogue : Tel Père, tel Fils?

Des années plus tard, en haut de la tour d'astronomie de Poudlard, la main de Draco aussi tremblait. Il venait de désarmer le plus grand sorcier du monde. Son père serait fier de lui, comme avant. Et alors qu'il tenait en joue Dumbledore devant sa tante et deux autre Mangemorts, il ne ressentait aucune émotion de joie, de fierté ou de satisfaction devant ce qu'il allait faire. Il ne ressentait que Peur. Peur d'être lâche, peur d'être meurtrier. Entre son père et son honneur, le choix était vite fait, non ? Il choisissait sa famille, son père ! Non ?

Mais Draco n'était pas un meurtrier. Il était lâche, méprisant, déloyal, sarcastique, roublard, malin et il haïssait les Sang-de-Bourbes. Il était surtout un Malfoy, et en tant que tel, il devait faire son devoir : ne pas laisser transparaitre ses émotions. Ne pas se laisser gouverner par elles. Tuer.

Il ne pouvait tout simplement pas. Quand bien même sa mère serait devant lui, le suppliant de tuer, il n'en serait pas capable. Parce qu'il était Draco quand ses défenses tombaient. Et devant les yeux bleus de Dumbledore, le masque ne tenait plus, il vous révélait, aussi blessé que vous étiez, et vous ne pouviez rien faire contre cela.

Alors, pour la deuxième fois de sa vie, Drago cessa d'être un Malfoy en présence d'une autre personne que lui même, et, en étouffant un sanglot, commença à abaisser sa baguette.


Ah! Enfin fini ! Très guimauve mon O.S en y regardant de plus près... Mais bon, on ne se refait pas.