Annonce: le monde magique d'Harry Potter appartient à la déesse de Fantasy et de l'Extraordinaire, que nous pouvons vénérer et remercier de sa bonté. Je n'ai eu aucun profit avec cette fic, à part celui de très bons moments passés avec mon co-auteur (cf ci-dessous) et ceux que mes chers lecteurs me donneront en me laissant reviews ou feedbacks. C'est votre monde, ma chère Dame, nous nous amusons juste un peu dedans!

Note de la Traductrice: une de mes fics préférées sur tout le web, une qui pourrait avoir été écrite par J.K.Rowling, tant au niveau du style, de la narration ou des idées! Elle n'est pas encore finie mais le sera certainement avant l'été (et la publication du 6ème livre). J'espère que vous prendrez autant de plaisir que moi à rebondir au gré des aventures d'Harry Potter. Je signale également que je n'ai jamais lu le 5ème livre en français (uniquement en anglais), donc il est possible que certains termes magiques aient échappé à mon attention et aient été traduits différemment que la version française. Merci de me le signaler si tel était le cas!

Note de l'auteur: c'est une fic sur la sixième année d'Harry, qui couvrira toute la période de l'année. J'ai travaillé dessus comme une folle tout l'été. Ma muse a échappé à tout contrôle suite à une combinaison du film du Prisonnier d'Azkaban et d'un voyage à Londres. J'ai travaillé très fort pour conserver le caractère de chaque personnage et rester au plus proche des livres de Mme Rowling. J'espère que vous l'aimerez! Reviews/Feedbacks/Critiques constructives/Flames sont tous reçus avec des cris d'excitation et de délire.

Rendons à César ce qui appartient à César (alias rendons à JKR ce qui lui appartient): les crédits de cette fic, en plus de la Magnifique Mme Rowling, vont également à une autre personne tout aussi estimée qui m'a été d'une fabuleuse aide dans l'inspiration de cette histoire. En fait, je ne me compte que comme CO-auteur dans cette fic, du fait des nombreuses contributions de cette personne (plusieurs scènes capitales, ainsi que la relève sur le clavier de mes mains épuisées par tant de frappe!). Applaudissez, souhaitez-lui la bienvenue dans le monde des fanfics, c'est sa première, et pour moi aussi c'est la première fois que je publie une histoire avec tant d'assistance d'un membre de ma famille. Le résultat est ci-dessous :

Harry Potter et le Duel des Volontés

(ATTENTION: titre soumis à changement selon la suite anglaise de cette fic. Il se peut en effet que le titre originel "Harry Potter and the Battle of Wills" fasse référence à toute autre chose ; c'est assez peu probable c'est vrai, mais vu les nombreux rebondissements que contient cette histoire, je me méfie!).

Auteurs: Jocelyn et Maman

Dédicacé: à Maman (voir plus haut). J'adore écrire avec toi!

Traductrice: Cigale

Sommaire: Harry porte encore le deuil de son parrain alors que la guerre contre Voldemort commence enfin, amenant tragédies et défis pour tous ceux du côté du Bien. S'ils veulent gagner, les anciennes querelles doivent être mises de côté, de nouvelles alliances doivent être forgées, et Harry Potter doit trouver le courage d'affronter à la fois ces sorciers maléfiques, ses propres émotions et une destinée qu'il n'a jamais choisie.

Avertissements: pas de slash, pas de romance majeure autre que ce que les livres ont mentionné, violence (pas plus que les livres), possibles morts de personnages (hé, c'est la guerre!)


Chapitre 1: Le Commencement d'un Très Mauvais Jour

Une pluie fine et brumeuse tombait doucement sur les toits et les jardins de Little Whinging, parsemant tout d'infimes gouttelettes semblables à de délicats éclats de glace ; les lourds nuages qui s'amoncelaient juste au-dessus masquaient complètement le soleil, refroidissant l'air d'une façon inusuelle pour un mois de juillet. Même si l'on pouvait difficilement qualifier ce temps d'averse (c'était plus un brouillard humide qu'autre chose), les habitants de Privet Drive évitaient à tout prix de mettre le nez dehors, préférant rester devant leur télévision ou leur cuisinière.

De temps à autres, quelques véhicules passaient, en route vers un quelconque magasin ou de retour chez eux. On entrapercevait les voyageurs sauter de leur voiture, les bras chargés d'emplettes, et regagner rapidement leur domicile afin de rester le plus sec possible. Car même sous la brume la plus minime, l'effet visuel d'une personne trempée par la pluie était très mal vu à Little Whinging.

Tout le monde donc était à l'abri ; tous sauf le garçon assis sur l'arrière-terrasse de la maison du numéro Quatre, Privet Drive. Il était trempé, ses cheveux noirs collaient à son crâne et à son front, ne laissant dépasser que des lunettes en fer, et ses trop larges vêtements, normalement flottants, étaient plaqués sur sa maigre ossature. Complètement immobile sur les marches, ses yeux d'un vert brillant perdus dans le vide, il ne ressemblait à rien de plus qu'un ornement de jardin assez bizarre.

C'était l'heure du journal télévisé, Harry Potter le savait bien, mais il n'avait pas pris la peine de rentrer à l'intérieur pour les écouter. Et cette fois-ci, ce n'était pas parce que sa tante et son oncle le lui avaient interdit. En fait, les Dursley avaient été presque tolérants envers Harry depuis son retour de sa cinquième année à Poudlard, une semaine auparavant. Au lieu d'aboyer "Toi! Viens là et fais ça et ci," l'oncle Vernon articulait désormais "Voilà des tâches pour toi. Vois à ce qu'elles soient finies avant le dîner." Et Harry était ensuite laissé tranquille.

À n'en pas douter, ce changement radical de comportement n'avait pour seule raison d'être que le comité d'accueil dont les Dursley avaient bénéficié à la gare de King's Cross : une rencontre relativement intime avec Maugrey Fol-Oeil étant suffisante pour effrayer même un sorcier classique, Oncle Vernon, à juste titre, s'était trouvé quelque peu intimidé. La plus grande peur des Dursley était désormais une vision horrible où un ou plusieurs de ces personnages bizarrement vêtus, menaçants et dangereux, viendraient directement à Privet Drive détruire leur existence chérie 'normale', ce qui se produirait si leur neveu émettait une seule plainte par rapport à son traitement.

Mais, au final, les Dursley n'avaient que peu de raison d'être inquiets ; depuis qu'il était revenu à Privet Drive, Harry Potter avait à peine prononcé un mot.

Après une longue séance d'apprentissage avec Hermione Granger, Ron Weasley avait finalement assimilé les bases nécessaires pour composer un numéro de téléphone, et soit lui soit Hermione (parfois les deux) écrivait ou téléphonait à Harry quotidiennement. Toutefois, Harry préférait les courriers par hibou ; tout ce qu'il avait à faire était d'écrire que non, rien de nouveau n'était arrivé, et que oui, il restait bien chez les Dursley, non, ils ne le maltraitaient pas, oui, il avait hâte d'avoir ses résultats de B.U.S.E, non, il n'avait vraiment pas besoin qu'ils l'appellent ou lui écrivent chaque jour.

Mais ça ne les empêchait pas de continuer.

Lorsque c'était au tour de Ron d'appeler, Harry arrivait habituellement à s'en sortir sans trop parler ; il laissait juste Ron lui raconter son été au Terrier, ses entraînements de Quidditch avec Ginny et ses autres frères s'ils étaient là, le coup de main qu'il donnait aux jumeaux dans leur magasin, et les préparatifs pour une possible alerte où il faudrait se rapatrier au Quartier Général de l'Ordre au plus vite. Harry avait seulement à faire les bruits appropriés entre chaque phrase et donner des réponses monosyllabiques pour convaincre Ron qu'il allait bien.

Hermione, d'un autre côté, n'était pas si facile à duper, et titillait Harry sans fin sur son moral. Apparemment, durant les dernières semaines de l'année scolaire, elle semblait avoir mieux compris la façon dont il réagissait aux questions qui le mettaient mal à l'aise, et évitait donc de mentionner directement ce dont elle voulait parler. Mais bien qu'elle fût très douée pour détecter les subtilités chez les autres, il n'en allait pas de même pour sa capacité à les utiliser. Et Harry savait douloureusement que le point principal dont elle voulait s'entretenir avec lui était précisément le point principal dont il voulait le moins parler.

Sirius Black, le parrain d'Harry, était décédé dans le Département des Mystères du Ministère de la Magie depuis à peine trois semaines maintenant, passant au travers d'un voile menant... et bien... nulle part. Pire encore, sa mort avait été causée par le départ précipité d'Harry au Ministère, droit vers le piège orchestré par Voldemort et ses minions. Harry était parti là-bas pensant sauver Sirius, et au final, il avait causé la mort de son parrain.

Non, il ne voulait pas en parler à Hermione ou à d'autres personnes. Alors il passait chaque minute à essayer de s'occuper, peu importe que ce soit les corvées des Dursley ou les devoirs de vacances.

Le deuxième lundi des vacances d'été, Harry avait fini toutes ses tâches à une heure de l'après-midi, et passa le reste de la journée à revoir sa dissertation pour l'A.S.P.I.C de Potions. Le vendredi précédent, les résultats des B.U.S.E étaient tombés : Harry en récoltait sept, et était ainsi accepté dans les filières qui lui seraient nécessaires pour devenir un Auror, même la classe de Potions. Il avait obtenu une bien meilleure note dans ce dernier sujet que celle à laquelle il s'attendait, bénéficiant d'un "O" en théorie et d'un "E" en pratique, et par miracle (avec peut-être un peu d'insistance de la part du professeur McGonagall ou du professeur Dumbledore), il était admis à l'A.S.P.I.C de Potions.

Il aurait dû être heureux, ou du moins un peu fier, d'avoir réussi à accéder à la classe de Rogue. Mais il ne l'était pas. Il aurait dû être excité, ou du moins un peu encouragé, d'avoir encore une chance de pouvoir devenir un Auror. Mais il ne l'était pas. Dans un sens un peu particulier, depuis qu'il était retourné à Privet Drive, Harry accomplissait ce qu'il avait dit souhaiter au professeur Dumbledore la nuit où Sirius était mort: il ne ressentait plus rien. Plus rien du tout.

Même lorsque, la veille, La Gazette du Sorcier avait mentionné les efforts désespérés du Ministre Fudge pour recruter plus d'Aurors afin de garder la prison d'Azkaban, maintenant que les Détraqueurs l'avaient abandonnée, il n'avait rien ressenti. Pas de peur, pas de colère, pas même de cynisme devant les maigres tentatives de Fudge pour expliquer les évènements de l'année précédente (en particulier son absence de prise en compte des avertissements incessants d'Harry et du professeur Dumbledore concernant le retour de Voldemort).

Tout ce qu'il subsistait à l'intérieur d'Harry était une apathie silence, presque mélancolique. Mais ce vide grisâtre (un peu comme la pluie brumeuse qui continuait à le mouiller) était toujours mieux que l'agonie de la douleur et de la rage qui lui avait brûlé les entrailles les premiers jours se levant sur cet horrible nouveau monde, ce Monde Sans Sirius.

Après avoir finalement décrété qu'il ne pourrait pas plus perfectionner son devoir de Potions, Harry était sorti à l'extérieur. Peut-être qu'il pourrait l'envoyer à Hermione pour qu'elle le corrige; son esprit serait peut-être apaisé -ou inquiété- qu'il soit plus en avance qu'elle sur les devoirs de vacances.

Il s'était d'abord installé sur les marches de devant, jusqu'à ce que Tante Pétunia ne vienne lui dire "Si tu comptes juste rester assis toute la journée, fais-le plutôt dans l'arrière-cour, comme ça les voisins n'auront pas à te voir."

Ainsi, Harry avait passé tout son après-midi, de trois heures à sept heures du soir, assis sous la pluie, silencieux et immobile, tentant (et échouant) de ne pas penser à Sirius.

A l'appel de Tante Pétunia pour le dîner, il se leva et rentra, recevant une exclamation scandalisée de "Tu es trempé! Monte et mets des habits secs avant que tu ruines le tapis ou que tu tombes malade! A quoi diable pensais-tu!"

Harry obéit et traîna les pieds jusqu'à sa chambre, où il mit un jean sec et un des pulls de Mme Weasley (il avait un peu froid, il devait bien l'admettre) puis redescendit aider à mettre la table. Il fit tout cela dans son habituel silence.

Peu après le début du repas, l'oncle Vernon scruta Harry qui ne faisait pas plus que picorer son rôti de boeuf, et fit remarquer, "Est-ce que c'est une nouvelle mode dans ta bande d'avoir l'air squelettique, ou alors tu as perdu ton goût pour la nourriture des êtres normaux?"

Harry cligna des yeux et leva son regard, étonné que son oncle ait réellement noté son manque d'appétit, puis il haussa les épaules et mit une fourchette pleine de viande dans sa bouche. Tante Pétunia se raidit, "Jeune homme, ne crois pas un instant que les menaces des gens de ton espèce peuvent te permettre d'agir d'une façon aussi impertinente."

Harry avala sa bouchée, garda les yeux fixés sur son assiette et murmura "Désolé." Sa tante, oncle et cousin le regardèrent bizarrement, mais il n'était pas surpris. Même à ses propres oreilles, sa voix paraissait étrange et bizarre; il ne l'utilisait que si peu désormais. C'était juste... ça n'en valait pas l'effort.

Oncle Vernon s'éclaircit la gorge. "Je voulais avoir une conversation avec toi," dit-il sévèrement. Harry eut une brève envie de grogner. "Ta tante et moi avons décidé que peu importe l'état misérable où tu es actuellement, nous n'avons pas l'intention de te laisser continuer cette semaine-ci comme la précédente." Harry fronça les sourcils à l'intention de son assiette mais ne dit rien. Il pensait que les Dursley auraient été enchantés de son silence. Oncle Vernon continua, "Je me fiche de ce que tu rumines sans cesse, ce n'est pas une excuse pour nous manquer de respect. Tes manières ont intérêt à revenir au galop, et peu importe toutes les menaces que ces -gens- peuvent nous faire, tu n'auras jamais le privilège de faire tes tours sous ce toit. Compris?"

Harry soupira, se forçant à lever les yeux. "Oui, Oncle Vernon." Il maintint leur regard jusqu'à ce qu'ils aient l'air satisfaits, puis il se raffaissa et continua de manger sans grande volonté.

Dudley fit une grimace à Harry. "Qu'est-ce qui te ronge, d'ailleurs? C'est les vacances d'été, et à te voir, on dirait que quelqu'un est mort!"

Le morceau de rôti qu'Harry mâchait prit un goût de cendres. Il se passa plusieurs minutes avant qu'il ne puisse avaler, mais une fois fait, il lança un regard glacial à son cousin. "C'est le cas. Je peux être excusé de table?" Sans attendre la réponse de Tante Pétunia, il prit son assiette et la porta dans la cuisine.


Harry était recroquevillé sur le parquet de sa chambre, à côté de son lit, et tenait dans ses mains le Miroir à Double Sens de Sirius. Il l'avait brisé à Poudlard lorsqu'il avait refusé de fonctionner, mais Harry l'avait réparé avec sa baguette juste avant son arrivée à Privet Drive. Et chaque nuit depuis, il regardait la réflexion que renvoyait le miroir et appelait Sirius.

"Sirius Black."

Silence. Un battement de coeur. Puis un autre.

Rien.

Harry aurait dû se mettre en colère comme il l'avait été à Poudlard. Il aurait dû être déçu, ou triste, tout du moins son coeur aurait dû battre un peu plus vite dans l'attente d'une réponse. Mais rien de tout cela n'avait eu lieu. Le miroir montrait uniquement son visage, un peu émacié du fait de la perte de poids rapide, et assez pâle, excepté le vert de ses yeux. Ils avaient l'air vide et désespéré, ce qui prenait sens considérant que c'était exactement ce que ressentait Harry.

La prophétie, que Voldemort avait cherché - et échoué, mais au prix de la vie de Sirius - à obtenir en attirant Harry au Ministère, prédisait que seul Harry aurait le pouvoir de vaincre le Mage Noir. Et que l'un d'entre eux doive mourir de la main de l'autre. Harry devait donc soit être assassiné par Voldemort... ou être celui qui le tuerait. Et il ne parvenait même pas à rassembler l'énergie suffisante pour s'en soucier.

Il entendit la sonnerie du téléphone retentir. C'était sans doute Ron; il appelait généralement après le dîner. Harry n'avait pas la force de se lever et de vérifier, mais un moment plus tard il y eut un grattement sur sa porte. "Téléphone."

"J'arrive," répondit Harry, et il descendit le prendre à la cuisine.

"Harry? Comment vas-tu, pote?"

"Bien, Ron. Toi?"

"Je suis au Quartier Général. Hermione est là aussi - avec ses parents! Tout le monde est vraiment inquiet que l'Ordr-je veux dire, que les familles des Aurors soient les premières cibles de Tu-Sais-Qui, alors ils essaient tous de se cacher."

"Ta famille est là-bas aussi alors?" demanda Harry, un petit chuchotement d'espoir résonnait à ces nouvelles.

"Oui, sauf Percy, mais il est dans un lieu sûr. Il a envoyé une lettre à Maman pour lui dire qu'il ne craignait rien en dehors de son travail."

"Oh."

"Je sais pas vraiment si c'est bien ou pas," continua Ron. "Je veux dire, il a interpellé Papa au Ministère vendredi dernier pour s'assurer que toute la famille avait bien quitté le Terrier. J'imagine que c'est déjà bien, mais avec le début de la guerre et tout, nous n'avons pas pu avoir plus de nouvelles de lui."

Harry émit un bruit neutre. Récemment, il le faisait souvent au lieu de parler. Hermione et Remus Lupin le pressaient sans cesse de s'exprimer plus, mais Ron s'en contentait habituellement.

Ce fut le cas, et Ron continua,"d'un autre côté, lui et Maman n'ont pas arrêté de jouer au tennis depuis Noël dernier avec ce fichu pull, et il ne l'a pas renvoyé la dernière fois. Peut-être que c'est juste un oubli ou alors il a trop de choses à faire et l'a laissé dans son appartement, mais bon... on ne sait jamais, j'imagine."

"Mm-hmm," fit Harry. Cette fois par contre, Ron semblait attendre une réponse plus élaborée. "Euh... comment va ta maman?"

Ron soupira lourdement dans le combiné. "Elle est en panique. Elle a écrit à Percy au Ministère, le suppliant de venir se cacher avec nous, mais il a réécrit que ce n'était pas une bonne idée. Au moins, il renvoie des réponses maintenant, c'est toujours ça de gagné."

"Ah."

"Euh... écoute-moi, Harry, tu sais, Hermione dit qu'elle pense que-quoi?" Harry distingua une autre voix en fond. Non plusieurs voix. Parlant toutes à la fois. Puis la voix de Ron revint, un peu plus empressée. "Harry, l'Ord-tout le monde est de retour, et Remus veut te parler tout de suite."

Il y eut un bruissement à l'autre bout de la ligne, puis la voix anxieuse de Lupin parvint. "Harry?"

"Je suis là," dit-il, pressentant que, quelle que soit la nouvelle, elle ne serait pas à son goût.

"Harry, Voldemort vient juste d'attaquer Azkaban, il essaie de libérer ses Mangemorts. Professeur Dumbledore est parti là-bas, mais il m'a dit de te prévenir d'être prêt: ça a commencé."

"Je comprends," fit Harry ; ses émotions qu'il pensait disparues revenaient de plein fouet, la sensation d'alerte au tout premier plan.

"Il veut que tu restes à l'intérieur de la maison, et que ton oncle et ta tante fassent de même. Nous allons augmenter la garde autour de chez toi, mais tu es le plus en sécurité à l'intérieur des champs de protection."

"D'accord-" Harry se tourna automatiquement vers le salon où devaient se trouver les Dursley, mais s'arrêta net. Dudley était sur le pas-de-porte, et Tante Pétunia tentait de lui faire mettre ses gants. "Oh non, Dudley est sur le point de partir."

"Ton cousin? Harry, retiens-le, il court un grave danger!"

"Ne raccroche pas, j'aurai sans doute besoin de ton aide," demanda sérieusement Harry. "Je doute qu'ils me croient sur parole."

"J'attendrai. Dépêche-toi!"

Harry posa le téléphone et courut dans l'entrée. "Dudley! Tante Pétunia, attendez!" Sa tante et son cousin hésitèrent sur le pas-de-porte. "Vous ne pouvez pas sortir!"

Dudley croisa ses bras. "Et depuis quand tu me dis ce que je dois faire, Potter!"

"Non, ce n'est pas ça," dit Harry désespérément, entendant son oncle approcher pour voir ce qui passait. "Tante Pétunia, quelque chose est arrivé."

"Quelle histoire diabolique as-tu encore inventée, gamin?" demanda Oncle Vernon, se postant derrière lui.

Harry se débattit pour s'expliquer au mieux, mais maintint son regard sur Tante Pétunia. Elle, au moins, pourrait comprendre de quoi il parlait, même si cela ne lui plaisait pas. "Voldemort est en train d'attaquer la prison des sorciers. Tous les Détraqueurs sont partis, et il n'y a pas assez de gardes pour empêcher les partisans de Voldemort de le rejoindre. Il est en train de tous les libérer."

À son soulagement, Tante Pétunia pâlit et attrapa Dudley par les épaules. "Tu veux dire... qu'il va ensuite venir... ici?"

Harry acquiesça. "Professeur Dumbledore le pense."

"De quoi vous parlez?" gémit Dudley. "Je vais être en retard!"

"Non, mon ange, tu ne peux pas y aller. Je suis vraiment désolée." Elle resserra l'étreinte autour de son fils.

"Quoi! Tu l'écoutes lui!" rugit Dudley.

"Dudley a raison, Pétunia, depuis quand ce petit morveux insolent peut nous dicter ce que nous devons faire-"

"-As-tu oublié ce qui s'est passé l'été dernier!" jeta soudainement Tante Pétunia à son mari. Harry ne savait pas qui des trois était le plus surpris: Oncle Vernon, Dudley ou lui-même. Ils avaient tous sursauté à la remarque cinglante de sa tante. Elle se retourna vers Harry: "Comment sais-tu que nous sommes en sécurité ici?"

"Des boucliers," expliqua Harry. "Des champs de protection magiques. Tout autour de la maison. Et le charme - tu sais lequel," dit-il prudemment. Tante Pétunia acquiesça gravement. "Tant que nous restons à l'intérieur, les alliés de Voldemort ne peuvent pas nous atteindre."

"Et ces Détrac-choses, de l'année dernière? Ils ne peuvent pas rentrer non plus?" demanda l'oncle Vernon.

"Je... Je ne crois pas," répondit lentement Harry. Les boucliers et les charmes seraient-ils suffisants pour repousser les Détraqueurs?

"Tu ne crois pas!" tonna Oncle Vernon, en même temps que Dudley s'écria, "Il divague! Je vais chez Gordon comme prévu!"

"Non!" cria Tante Pétunia d'une voix perçante, et elle attrapa Dudley alors qu'il ouvrait la porte. "Duddlinou, attends, c'est dangereux! Pourquoi n'appellerions-nous pas Gordon pour qu'il passe la nuit ici?"

Oncle Vernon était encore à demander des explications quand un CRAC résonnant signala le Transplanage d'un sorcier non loin de là. Dudley et la tante Pétunia s'immobilisèrent sur le palier. Harry avait sorti sa baguette magique en un instant. "Qu'est-ce que c'était?" siffla Oncle Vernon.

"Je sais pas," murmura Harry. "Un sorcier est dans le coin."

"Un des serviteurs de ton Lord Voldenuit?"

"Chut!" fit Harry. Tante Pétunia et Dudley ne bougeait pas d'un souffle sur la terrasse.

CRAC! CRAC! CRAC! CRAC! CRAC!

"Je n'aime pas ça," grogna Oncle Vernon, mais sa voix tremblait.

"Nous sommes deux comme ça," répondit Harry ; son propre coeur faisait des sauts périlleux dans sa poitrine.

Tout le long de la rue, les fenêtres et les portes s'ouvraient laissant place à des têtes intriguées. "Qu'est-ce que c'est tout ce bruit!" cria un des voisins.

"Je-aah-" l'esprit d'Harry s'emballait pour trouver une réponse adéquate.

"Des voleurs de banque!" s'exclama tout à coup Oncle Vernon, agitant ses bras bien en vue des voisins. "Des voleurs de banque sont poursuivis par la police et se dirigent vers notre quartier! L'information vient juste d'être diffusée! Barricadez-vous à l'intérieur!"

Dans un concert de cris effrayés et de jurons, les habitants s'exécutèrent et claquèrent rapidement leur porte. "Dudley, Tante Pétunia, rentrez à l'intérieur," dit nerveusement Harry. "Nous ne sommes pas en sécu-"

"Avada Kedavra!"

Le temps sembla ralentir. Un éclair de lumière verte avait jailli d'une haie un peu plus bas dans la rue, et fonçait droit sur eux. Harry cria "Attention!" alors que Dudley et Tante Pétunia hurlèrent simultanément et que l'oncle Vernon tenta de les rejoindre, se souciant peu de renverser son neveu au passage. Harry se concentra et cria "Protego!", même s'il savait bien que jamais ce bouclier ne bloquerait un Sort Impardonnable.

La lumière verte mortelle vola à travers la rue, passa au-dessus de la palissade du jardin, mais ne put y pénétrer. Une barrière invisible semblait avoir dissipé le danger.

"À l'intérieur! Vite!" s'écria Harry. Il sauta les marches, prit son cousin et sa tante à bras-le-corps et les poussa vers la maison... avant qu'un concert de cris à travers la rue ne le fasse se retourner rapidement, sa baguette bien en main. Une douzaine de sorciers vêtus de capes noires, leurs visages masqués par des cagoules, surgissait de toutes directions et se précipitait vers eux.

À Suivre...


Prochain Épisode: Les protections dans lesquelles Dumbledore a tant confiance sont mises à l'épreuve dans le Chapitre Deux: "Danger à Privet Drive".

N'oubliez pas de me laisser un petit review!

Dernière note de la Traductrice: moi aussi je veux bien un petit review ;).Je vous mets le second chapitre le plus vite possible, mais vu la longueur des chapitres, j'irai sans doute un peu moins vite que "Plus Jamais Seul, Plus Jamais". Mais vous ne le regretterez pas l'attente, je vous promets! A plus.