Récit pour le Challenge Image du collectif Noname. Je m'en suis inspiré sans coller à l'image de chalet fournie. Les règles du Collectif stipulent que je dois au passage répondre à la question de la personne qui a suggéré le thème. La question était "A quelle question voudrais-tu répondre à la place de celle-ci ?" Je dirais donc "Quel est ton style de narration favori ?" Entre autres parce que je trouve que les réponses diffèrent pour tous et que c'est un bon moyen de connaître les gens en tant qu'auteurs :) Sur ce, place à l'histoire ^^
Il était une fois, dans un royaume très lointain, vivait un jeune prince, d'une beauté sans égale. Dans toutes les contrées alentours, on le désignait comme l'incarnation du charme lui-même. Sa beauté était telle, qu'il pouvait faire succomber quiconque croisait son regard. Il aimait jouer ainsi avec le cœur des jouvencelles et jouvenceaux qui lui plaisaient. Mais, étrangement, il ne ressentait aucun amour. Que ce soit envers ses parents, les autres membres de sa famille ou même ceux qu'il séduisait, il n'éprouvait aucun sentiment particulier, et s'en débarrassait aussi promptement qu'il les approchait. Et aussi meurtris et en colère que puisses être tous ceux qu'il avait approchés, ils ne parvenaient pas à le détester.
Vint un jour où le prince se promenait le long d'une rivière. Etrangement, en la suivant, il remarqua que le cours d'eau s'amenuisait, jusqu'à ce qu'il arrive près d'une petite fontaine avec un bassin, dans lequel se baignait une femme magnifique. La plus belle qu'il eut jamais vue. Là encore, il n'éprouvait aucun sentiment romantique mais apprécia sa beauté et décida de la séduire, ce qui ne lui posa aucune difficulté. Il ignorait cependant qu'il s'agissait d'une fée, et lorsqu'il se lassa d'elle, elle révéla sa véritable apparence, furieuse. Des ailes de papillon translucides se déployèrent dans son dos, sa peau prit une teinte bleutée, ses yeux et ses cheveux devinrent argentés. Le prince la trouvait encore plus belle, subjugué par sa métamorphose, mais avant qu'il ait pu dire un mot, la fée lui lança :
« Être sans cœur ! Tu utilises ton don pour ton propre intérêt sans te préoccuper de la souffrance que tu infliges autour de toi ! Qu'il en soit ainsi. Tu conserveras ta beauté si traîtresse. Tu vivras éternellement. Mais tu ne pourras jamais aimer quiconque. Et nul ne pourra plus t'aimer en retour. Et pour que tu sois témoin de ta propre disparition de la mémoire des hommes, tu n'auras désormais plus de nom. Marie-toi, perpétue ta lignée si tu le désire. Nul ne se souviendra de toi ou de tes enfants et tu les verras disparaître dans les limbes de l'oubli. »
Sur ces mots, la fée disparut dans un grand éclair bleuté. Le vent se mit à souffler sur le royaume, aussi froid que le cœur du prince. Les flocons de neige se mirent à tomber, semblables aux larmes qu'il avait fait couler. Et depuis, le prince continue à vivre à travers les siècles, sans voir sa beauté se faner mais sans pouvoir la partager avec quiconque. Il lui arriva plusieurs fois d'épouser une princesse, il en sauva même plusieurs. Mais rien n'y fit, il n'y avait nul amour et hormis le nom de ses femmes, nul ne se souvenait de lui ou de sa famille et ses enfants disparaissaient, oubliés de tous. On dit de lui qu'il vit aujourd'hui dans le château qui fut autrefois le sien. Vivant reclus, coupé du monde qui ne peut l'aimer et qu'il ne peut aimer.